L’histoire de la PNL, pour comprendre ce qu’elle est et ce qu’elle n’est pas.
Lorsqu’on regarde l’histoire de la PNL, on peut penser que ses fondateurs (Richard Bandler et John Grinder) ont eu beaucoup de chance de vivre plusieurs événements – clés. Néanmoins, on reste épatés par leurs capacités à retirer de ces opportunités tout ce qu’ils peuvent en apprendre.
L’analyse de l’histoire de la PNL nous permet de mieux comprendre ce qu’elle est.
Avant la PNL
La PNL emprunte ses savoirs à tous les mouvements en psychologie :
Sigmund Freud a utilisé le concept d’ « inconscient » pour parler des « conflits intrapsychiques », ce qui correspond assez bien avec notre travail sur les « Parties ».
Joseph Wolpe décrit, en 1958, l’ « inhibition réciproque », procédé behavioriste de la neutralisation d’une émotion négative par une autre positive qui deviendra notre « désactivation d’ancres ».
Abraham Maslow lance le « Mouvement du Potentiel Humain » qui représente avec Rogers le début de la psychologie humaniste, c’est-à-dire centré sur le client, qui a d’ailleurs toutes les ressources nécessaires pour résoudre ses problèmes.
Gregory Bateson, père de la systémique, propose le concept de « rétroactions » pour comprendre les interactions relationnelles. Cette notion de feedback est présente dans toutes nos interventions.
John Flavell présente, en 1976, l’importance de la « métacognition » pour appréhender la manière de résoudre des problèmes. Cerner ce qu’on fait dans notre esprit pour comprendre le fonctionnement de notre intelligence. Ce sera le début en sciences cognitives de l’exploration des stratégies cognitives, ce qui se rapproche de notre « modélisation de stratégies » en PNL.
Lors des conférences Macy, à partir de 1942, des chercheurs de différents domaines (mathématiciens, neurologues, linguistes, psychologues…) échangent et croisent leurs savoirs. Ce sera la naissance de la psychologie cognitive, mais aussi les prémisses nécessaires à l’arrivée de la PNL.
Les tout débuts de la PNL
L’histoire de la PNL débute avec Richard Bandler qui, adolescent, a un problème de bégaiement pour lequel il consulte le psychiatre Robert Spitzer, qui gère également une maison d’édition de livres de psychologie humaniste. Il lui conseille de mimer la manière de parler de l’acteur de cinéma : John Wayne. Plus tard, Bandler trouve un job étudiant dans sa maison d’édition, alors qu’il est inscrit à l’Université de Santa Cruz. Fritz Perls décède en 1970 et ne peut terminer son dernier ouvrage. Spitzer propose à Bandler d’en finir la rédaction et pour cela de regarder les vidéos de thérapie de Perls. Bandler par jeu adopte les tournures de phrases de Perls et son ton de voix. C’est le début de l’apprentissage par mimétisme en PNL. Spitzer lui propose de faire de même avec un séminaire de Virginia Satir. Il y démontre sa grande capacité à repérer les structures d’intervention et à pouvoir les reproduire immédiatement.
Bandler devient ami avec un autre étudiant, Frank Pucelik, qui avait déjà étudié la Gestalt-Thérapie et ils finissent par co-animer un atelier de Gestalt. Bandler y est particulièrement efficace, autant que Perls lui-même. C’est surprenant, car Bandler n’a jamais suivi de formation qui nécessite normalement plusieurs années. Il n’a que regardé des vidéos. Quand on lui demande comment il fait, il ne sait pas répondre. Il demande alors à John Grinder, professeur de linguistique, de venir l’observer. Celui-ci repère l’usage par les participants du groupe d’une douzaine de types de phrases qui ne sont pas claires et pour lesquelles Bandler répond systématiquement par une question type pour chacun de ces cas. Ils créent ainsi le premier modèle de PNL, le « Métamodèle » et le publie, en 1975, dans le premier livre de PNL « The Structure of Magic I ». Même si le mot PNL n’est pas encore employé, on considère cette publication comme le début officiel de la naissance de la PNL.
Grinder en parle à Gregory Bateson, également professeur dans la même université. Celui-ci est particulièrement impressionné et les met en relation avec Milton Erickson, psychiatre et père de l’hypnose qui porte son nom. Bandler et Grinder vont se rendre à Phoenix pour le modéliser sur plusieurs mois. Cela débouchera sur un second modèle : le « Milton Modèle ».
Ces deux modèles prédisposent à tous les autres modèles de PNL. Ceux qui permettent d’apporter plus de précision (méta-modèle, définition d’objectif, stratégies cognitives, sous-modalités…) et à l’opposé des modèles qui sèment du flou pour susciter l’émergence de ressources inconscientes (Milton modèle, métaphore, parties…). Cela nous donne un double accès aux ressources de nos clients, ce qui est un véritable avantage. Nous pouvons naviguer facilement d’une tendance à l’autre et les combiner d’une manière créative.
En 1976, Bandler tranche sur le choix du nom de cette nouvelle démarche en psychologie. Ce sera : « Programmation Neuro-Linguistique ».
En 1980, ils publient avec Robert Dilts le livre « NLP I », dans lequel ils décrivent les premières explorations des pensées des sujets. C’est le début de la modélisation des stratégies cognitives (par métacognition) des personnes performantes dans un domaine par contraste à ceux qui ne le sont pas.
Bandler et Grinder vont expérimenter toutes leurs techniques dans des groupes-tests jusqu’en 1977. Avec certains étudiants de ces groupes, ils vont également les utiliser dans un centre d’aide à la jeunesse, ainsi que dans un institut psychiatrique. Cela leur a donné l’occasion de tester les limites de leurs modèles, mais surtout un grand nombre d’expérimentations qui leur ont permis de développer une grande fluidité dans la pratique de ces nouveaux modèles.
Ce qu’est la PNL
La PNL est une démarche en psychologie appliquée, puisqu’elle étudie les liens entre nos cognitions, nos émotions et nos comportements. Comme elle a commencé par modéliser 3 psychothérapeutes humanistes (Perls, Satir, Erickson), elle est empreinte de psychologie humaniste. En cherchant à modéliser les stratégies cognitives performantes, elle a développé une partie de psychologie cognitiviste. En réintégrant la désactivation d’ancres, elle garde un petit aspect behavioriste.
Sa spécificité vient de la modélisation de gens de talent. Au départ, on modélisait simplement les comportements et les dires. Les fondateurs ont repéré les protocoles utilisés par les trois grands thérapeutes (désactivation d’ancres, changement d’histoire de vie, recadrage, dissociations). Ensuite, on a cherché à modéliser les cognitions (stratégies de décision, de motivation, d’apprentissage, de créativité…), d’abord les opérations mentales, puis les particularités sensorielles (sous-modalités) avec notamment les lignes de temps et le panorama social… Puis les systèmes de croyances. Et enfin, les niveaux logiques qui permettent de faire des tris dans les informations sur une situation et distinguer des techniques agissant à des niveaux non comparables, comme les différences entre, par exemple : la synchronisation, les stratégies d’apprentissage et le réimprinting.
L’histoire de la PNL en France
Il semblerait que la première formation de certification de Praticien PNL soit organisée en France en 1983 par Josiane de Saint Paul et Alain Cayrol [1]. Ils publient en même temps le premier livre de PNL en français : « Derrière la magie ».
En 1990, face à des propositions peu sérieuses de certaines formations PNL, plusieurs Enseignants PNL se rassemblent en une association pour défendre des standards de qualité des formations PNL [2]. Elle donne un agrément aux formations qui respectent ceux-ci. Cette association portera le nom de NLPNL parce qu’ils ne parvenaient pas à se mettre d’accord s’il fallait employer l’acronyme anglais NLP ou français PNL. En 2025, elle prend le nom de « Fédération francophone des certifiés en PNL ». Elle propose également une revue trimestrielle qui s’appelle « Métaphores », un congrès annuel en janvier, des conférences, des supervisions mensuelles…
À partir de 2016, j’ai créé un projet encyclopédique sur la PNL en français – www.WikiPNL.fr Il a fallu 4 ans pour créer les 300 articles qui la constituent. Il est gratuit et reste un soutien pédagogique aux participants dans les formations PNL, particulièrement pour leurs révisions. L’objectif était aussi de montrer l’étendue de la PNL. Si on regarde sur la page d’accueil les nombreux liens vers toutes les pages, on peut y lire les noms des 160 techniques ou concepts PNL. Aucune autre démarche en psychologie n’a produit autant de techniques.
Les domaines d’application
Il est étonnant de remarquer que la plupart des grands modèles PNL ont été présentés par leurs auteurs avant les années 2000. Après cette date, les développeurs PNListes semblent se spécialiser sur l’usage de la PNL dans les domaines d’application. Bien sûr, cela avait commencé dès les débuts. On peut en trouver la preuve avec la publication dès 1989 du livre « Au cœur de l’esprit » de Connirae et Steve Andreas. Néanmoins, depuis 25 ans, des PNListes créent plutôt des formations pour un usage très spécifique à un domaine d’application.
Tout le début de la PNL s’est développé dans le domaine de la psychothérapie, puis sont apparues des formations dans le management, le coaching [3], la créativité. Jean-Luc Monsempès, ancien directeur de l’Institut Repère et toujours aujourd’hui formateur à l’Institut Repère , a organisé en France la formation que Robert Dilts, Suzi Smith et Tim Hallborn avaient créée sur le domaine de l’accompagnement vers la santé [4]. J’ai moi-même développé à partir de 1995 une formation complète (16 jours) sur les stratégies PNL d’apprentissage. En 2021, j’ai obtenu une subvention de l’Union européenne dans son projet Erasmus+ pour développer avec deux collègues (linguiste et informaticien) une plateforme numérique permettant d’aider les jeunes entre 8 et 15 ans pour améliorer leurs compétences en lecture. Certains enfants décrochent à l’école car ils ne comprennent même pas la question à l’examen. Cet outil internet « fait passer » les jeunes dans quatre stratégies PNL d’apprentissage pour travailler les quatre sous-compétences à la lecture : www.Lire.cool. Chaque parent peut y inscrire ses enfants; un enseignant peut y inscrire toute sa classe… C’est gratuit.
En conclusion
La PNL est une démarche en psychologie. Elle s’est construite en intégrant des éléments de théories la précédant. Plusieurs anecdotes ont permis à ses fondateurs de profiter de tout ce qu’ils pouvaient en apprendre. La modélisation de trois thérapeutes de la seconde génération du « Mouvement du Potentiel Humain » lui a donné une facette de psychologie humaniste, alors que la modélisation des stratégies mentales représente sa facette de psychologie cognitiviste. Des PNListes ont cherché à l’appliquer dans des domaines très variés en commençant par la psychothérapie et passant au management, le coaching, l’apprentissage, la créativité, la santé, le sport… avec des techniques spécifiques dont le nombre impressionnant représente l’étendue de la PNL.
NOTES DE L’INSTITUT REPERE pour compléter l’Histoire de la PNL
[1] L’Institut Repère (à l’époque Repère) propose ses premiers Master PNL en France en septembre 1985.
[2] Jusqu’en 1987, Repère et l’IFPNL (créé en janvier 1982 par Josiane de Saint Paul et Alain Cayrol) restent pendant quelques années les principaux acteurs de la PNL en France, rejoints en 1987 par CAPNL dirigé par Françoise Cavé et Dominique Laugero et en 1990 par le Dôjô de Jane Turner et Bernard Hevin. Les fondateurs de ces entreprises contribuent à la création de NLPNL en 1990, dont le but est de donner un cadre de professionnalisme et déontologique à l’enseignement de la PNL en France.
[3] A l’Institut Repère, l’apprentissage de la PNL est central dans le parcours de formation au coaching professionnel
[4] Pour l’Institut Repère, Jean Luc Monsempes anime la formation de 3 jours Appliquer à la PNL systémique à la santé
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