Nous contacter

78 avenue du Général Michel Bizot
75012 PARIS

Nous appeler

Jean-Luc Monsempès

Dans son ouvrage publié en 1994 « L’Elément Humain : Estime de soi, productivité et résultat d’exploitation», Will Schutz décrivait les liens pouvant exister entre l’estime de soi, la confiance des salariés dans l’entreprise et la productivité de l’entreprise. Un pavé dans la marre ou un encouragement à l’introduction du développement personnel dans le monde des organisations. La thèse centrale de Will SCHUTZ est que le niveau d’ouverture, d’humanité et de confiance entre les individus conditionne autant la santé mentale et physique des salariés, que le niveau de productivité de l’entreprise. L’Élément Humain de W. Schutz est diffusé dans 20 pays, est enseigné par un réseau international de formateurs certifiés, auprès des plus grandes entreprises (La NASA, Proctor et Gamble, Chubb, Xerox, L’Opéra de Sydney en Australie, Unilever au Brésil, Volvo en Suède et Mitsubishi au Japon. )

Deux concepts à l’origine de l’approche de Will SCHUTZ

Deux concepts, issus de la psychologie humaniste sont à l’origine de l’approche de Will SCHUTZ : les besoins interpersonnels et l’estime de soi

Le premier concept est celui du besoin interpersonnel

Il correspond à la nécessité d’établir et de maintenir entre l’individu et son environnement humain, une relation satisfaisante. Ces trois besoins sont : l’inclusion dans des groupes humains, le contrôle du cours de sa vie, et le besoin d’affection.

La satisfaction ou non satisfaction de ces besoins permettent d’expliquer et de prédire la manière d’agir, de ressentir et de penser d’un individu en relation à soi ou aux autres :

– les comportements s’expriment dans trois zones : l’Inclusion, l’Influence et l’Ouverture.
– les sentiments s’expriment dans trois dimension : le sentiment d’Importance, de Compétence et de Sympathie
– le concept de soi ou la manière de se percevoir concerne trois domaines : la Présence, l’Auto-contrôle et la prise de conscience

BesoinsInclusionsContrôleAffection
Comportements

 


(Critères)

Inclusions

 

(En dedans ou dehors du groupe)

Influence

 

(Prendre en charge ou être pris en charge)

Ouverture

 

(Ouvert ou fermé)

Sentiments

 

(Peurs)

Importance

 

(Ignorance ou abandon)

Compétences

 

(Humiliation)

Sympathie

 

(Rejet)

Concept de soi

 

(Perceptions favorisantes ou non)

Présence

 

(Inclusion de soi car perception de sa propre importance

Auto-Contrôle

 

(Influence sur soi car perception de sa propre compétence)

Prise de conscience

 

(Ouverture à soi car perception de sa propre amabilité

Pour mesurer les préférences de chaque individu par rapport à ces besoins, et prédire leurs réactions dans ces trois domaines, Will Schutz a élaboré un test, le FIRO-B (Fondamental Interpersonal Relations Orientation-Behaviour) ou Orientation Fondamentale des Relations Interpersonnelles -Niveau comportements. Ce test pertinent permet d’inscrire les concepts de Will Schutz dans une méthode d’apprentissage très concrète et pratique.

Le deuxième concept est celui de l’estime de soi

C’est ce que nous ressentons par rapport à notre concept de soi. L’estime de soi est à la base de l’épanouissement personnel, du développement de son potentiel, de son efficacité professionnelle, et de sa motivation

Les trois niveaux de manifestation des besoins interpersonnels

Le besoin interpersonnel d’inclusion

C’est le besoin d’établir et de maintenir une relation satisfaisante avec les autres en matière d’interaction et d’association. L’inclusion met ici en jeu les critères Intérieur / Extérieur par rapport au groupe.

Au niveau des comportements, l’inclusion va se mesurer par le nombre de contacts échangés avec les autres dans un contexte particulier. Les questions qui se posent sont : quel est le nombre de contacts dont j’ai besoin ? Suis-je plutôt extraverti ou introverti ? Est-ce que je préfère être seul ou entouré ? Qui initie les relations et la conversation? Quels comportements de défense mettre en œuvre pour conserver cette préférence ?
Au niveau des sentiments, la dimension de base est celle de l’importance. On se sent important lorsqu’on reçoit des signes d’attention, lorsque notre présence fait une différence. La peur liée au sentiment de ne pas être important ou de ne pas être intégré dans un groupe humain est celle de l’ignorance ou de l’abandon.

Au niveau du concept de soi, on trouve la notion de présence. Etre présent c’est être centré au bon niveau sur ce qu’on fait, être entièrement dans la situation, faire ce que l’on fait avec tout son être et être en contact avec ce qui se passe. Une présence trop faible (Dissociation) se manifeste par un éparpillement, une distraction ou un détachement par rapport à ce qui se passe. Une présence trop forte (Association), se manifeste par la perte du sens de soi en s’identifiant totalement à ce que l’on fait. Le bon niveau de présence, c’est celui qui est adapté à la situation dans laquelle nous nous trouvons, trouver un équilibre entre association et détachement pour vivre ce qui se passe sans être submergé par nos émotions.

Un niveau approprié de sociabilité n’est possible que l’on pense avoir de la valeur, si on se sent important et digne d’être pris en compte. Une personne qui doute de son importance peut manifester aussi bien une absence de sociabilité (trop d’introversion, attitude d’égocentrisme, un retrait excessif) ou au contraire un excès de sociabilité (trop d’extraversion, prétention, exhibitionnisme)

Le besoin interpersonnel de contrôle

C’est le besoin d’établir et maintenir une relation satisfaisante avec les autres en matière de contrôle, d’influence et de pouvoir. Ce besoin met en jeu des critères de Dominant / Dominé ou Au-dessus / En dessous

Au niveau des comportements, le contrôle va se mesurer par un niveau d’influence et de prise en charge selon les différents contextes. Les questions qui se posent sont : quel niveau d’influence je souhaite exercer ? , Quel niveau d’impact souhaitez-vous ? Préférez-vous exercer une influence sur les autres en donnant des instructions, en dirigeant leur activité, en prenant des décisions pour vous ou les autres ou préférez-vous ne pas exercer d’influence en vous laissant guider par les autres, en évitant les situations dans lesquelles vous devez prendre des responsabilités ?

Au niveau des sentiments, la dimension de base est celle de la compétence. On se sent compétent quand on se sent autonome, capable de faire face aux situations pour satisfaire nos désirs ou prévenir les difficultés, prendre des décisions pour gérer les problèmes qui surviennent, quand on me donne des responsabilités, quand on me permet d’entreprendre seul, et quand je reçois des compliments sur la qualité de mon travail. La peur liée au sentiment d’incompétence ou de la non maîtrise des événements est celle de l’humiliation

Au niveau du concept de soi, on trouve la notion d’auto-contrôle, de maîtrise de soi, de détermination personnelle, d’expression spontanée de soi. Les individus s’imposent un degré variable de retenue dans l’expression de leurs pensées et ressentis.

Une perte de contrôle de soi, par exemple sous l’effet de l’alcool, peut générer des comportements anti-sociaux d’agressivité ou de violence. Trop d’auto-contrôle se manifeste par une inhibition, des rigidités, l’absence de spontanéité, et la non expression de soi. Le bon niveau de contrôle de soi est celui ou l’expression de soi permet de se développer en respectant son entourage. Nous pouvons choisir le degré d’expression de soi (être libre de faire ce qu’on a envie de faire et de s’arrêter quand on le souhaite), en fonction de la situation.

Le besoin interpersonnel d’affection

C’est le besoin interpersonnel d’établir et de maintenir une relation satisfaisante avec les autres au niveau affectif de l’intimité, de l’amour. Ce besoin met en jeu des critères Ouverture / Fermeture.

Au niveau des comportements, le besoin d’affection va se mesurer par un niveau d’ouverture -sincérité sen fonction des différents contextes . Les questions qui se posent sont : quel niveau d’intimité souhaitez vous ? Aimez-vous les relations dans lesquelles vous pouvez parler de vos sentiments, pensées, de vos secrets très personnels ou avoir des relations plus distantes ?

Au niveau des sentiments, la dimension de base est celle de la sympathie ou de l’amabilité, c’est-à-dire la capacité à créer un climat de confiance dans lequel un individu va s’apprécier. On apprécie une personne si on s’apprécie dans notre façon de nous comporter avec l’autre et on se sent apprécié des autres lorsqu’ils recherchent notre compagnie, notre amitié et se confient facilement à nous. La peur liée au sentiment d’être antipathique, non reconnu et non considéré est celle du rejet.

Au niveau du concept de soi, on trouve la notion de prise de conscience de ce qui se passe en soi, de connaissance de soi. Cette ouverture à soi permet d’être en contact avec nos pensées, nos ressentis, nos croyances, nos motivations. Etre trop peu conscient de ce qui se passe en soi, c’est être étranger à soi, ne pas savoir qui on est, avec la difficulté à être clair, lucide et sincère avec soi-même. Etre trop conscient de ce qui se passe en soi se manifeste par une trop grande introspection avec une perte d’attention et de contact à ce qui se passe dans le monde extérieur. Le bon degré de conscience de soi est celui qui permet de se sentir bien dans sa peau pour exprimer le meilleur de soi. Nous pouvons choisir le degré de conscience de ce qui se passe en soi ou en dehors de soi en fonction de la situation.

L’estime de soi et les niveaux d’ouverture et de vérité

L’estime de soi est déterminée en grande partie par l’écart qui existe entre une identité présente « la personne que je suis » et une identité désirée « la personne que je souhaite être ». A la base de l’estime de soi, il y a l’appréciation de sa propre valeur et la reconnaissance lucide (avec les qualités et défauts) que nous sommes comme quelqu’un d’important, de capable et d’aimable.

Une faible estime de soi conduit à grossir ses faiblesses, minimiser ses qualités, à un manque de confiance pour pendre des risques, et au développement de mécanismes de défense.

Une bonne estime de soi donne l’envie de développer son potentiel, la confiance nécessaire à la prise de risque, à l’acceptation des critiques, à la capacité à donner et recevoir des directives et à s’exprimer de façon ouverte.

Selon W., SCHUTZ pour augmenter son estime de soi, il convient de faire une description claire et précise de soi, comme on peut le faire avec le concept de soi. W. SCHUTZ propose également d’explorer les écarts entre le Moi souhaité « la personne que veux être » et le Moi non souhaité « la personne que je ne veux pas être » pour nous aider à progresser vers un Moi qui nous attire plus et une meilleure estime de soi.
W. SCHUTZ insiste également sur le fait que ce qui nous empêche de changer sont les bénéfices que nous avons à rester comme nous sommes. La mise en évidence de ces bénéfices secondaires permet d’identifier et de modifier / recadrer les croyances limitantes qui freinent notre développement.

Pour développer l’estime de soi, W. SCHUTZ valorise avant tout l’ouverture à soi-même et aux autres ainsi que la vérité et l’honnêteté dans les échanges « Lorsque les individus gagnent en lucidité personnelle et en estime d’eux mêmes, ils s’ouvrent d’avantage aux autres et deviennent plus honnêtes avec autrui. Ils réorientent l’énergie qu’ils utilisaient auparavant pour se défendre et, pour dissimuler ou pour gérer des conflits interpersonnels vers un travail plus productif » . Etre honnête, ou se dévoiler, c’est choisir de partager avec autrui ce dont nous sommes conscients, notre « degré de contact avec ce qui est »

W. SCHUTZ nous invite à prendre conscience que les peurs qui se rattachent à la perception de notre importance, compétence et sympathie sont à l’origine des interprétations que nous faisons des comportements de l’autre,
Etre honnête dans sa manière de communiquer dépend donc du degré de conscience de soi-même et W. SCHUTZ distingue sept niveaux de vérité.

Niveau Non conscienceJe ne suis pas conscient de ce qui estMr X me parle
Niveau 0RétentionJe suis conscient et ne dis rienSilence
Niveau 1JugementVous êtes un …… .Idiot
Niveau 2RessentiJe ressens …… .De la colère
Niveau 3RationalisationParce que …… .Vous me cachez des choses
Niveau 4Partage des interprétationsJ’ai l’impression que vous pensez que …… .Je suis incompétent
Niveau 5           
Perception des peurs               J’ai peur d’être …… .Incompétent

C’est principalement ce qu’on choisit de ne pas voir et de ne pas traiter qui génère nos comportements défensifs (déni, projection, déplacement, identification, compensation, masochisme) qui eux-mêmes produisent les conflits.

La notion de choix est centrale dans le travail de W. SCHUTZ Ce qui nous arrive dépend en premier lieu de nous-même car chaque individu peut choisir d’être conscient de ses comportements, de ses sentiments, de ses pensées, de ses croyances, dont celles qu’il cherche à masquer à tout prix, ou de choisir de ne pas savoir que qu’il a le choix. Les vraies limites du potentiel humain serait celles de nos croyances.

Les bénéfices d’une formation à l’Elément Humain

  • Expérimenter des outils de changements individuels et collectifs
  • Utiliser des grilles d’analyse rapide et objective des situations et des comportements individuels
  • Prendre conscience de ses modes de fonctionnement grâce à des exercices simples.
  • Savoir passer de l’analyse à la mise en oeuvre des changements
  • Augmenter sa lucidité sur soi et sur les relations interindividuelles
  • Avoir une plus grande lucidité par rapport à ses comportements et leur impact chez les autres
  • Développer grandement son niveau de sincérité dans ses relations
  • Savoir harmoniser sa relation à soi et aux autres
  • Identifier ses ressentis au cours d’une relation et leur impact au sein d’un groupe
  • Développer son estime de soi et la confiance en soi
  • Questionner ses choix et orientations de vie
  • Clarifier et développer sa détermination personnelle et ses choix
  • Préciser ses besoins propres, identifier ses mécanismes de défense
  • Accroître son implication personnelle et favoriser une image positive de soi

La pédagogie très novatrice associe la visualisation exploratoire des concepts abordés, des autodiagnostics validés de façon scientifique, des feed-backs en petits groupe, des exercices de mise en situation, des relaxations intégratives avec un résumé de ce qui s’est passé dans le groupe.

Qui est Will SCHUTZ ?

William Carl SCHUTZ (1925-2002) est né à Chicago. IL fit des études de psychologie et reçu son PhD en 1951. Après avoir servi la Marine US de 1944-46, il collabora à partir de 1951 avec le Laboratoire de recherches Navales de Washington DC pour mener des travaux sur le comportement des individus en groupes. Il a par exemple travaillé sur la constitution des équipages des sous-marins. Ces recherches et son expertise des statistiques lui a permis de développer le questionnaire FIRO-B

Il a mené une carrière de chercheur et d’enseignant à l’Université de Harvard, Berkeley, Antioch, San Francisco, Chicago, et la Faculté de médecine d’Einstein. Il a écrit huit livres dont “Joy” en 1967, “Here Comes Everybody” en 1971, ” Profond Simplicity” en 1979, “The Truth Option” en 1984 et ” The Human Element” en 1994.

Entre 1967 et 1975, il a quitté la vie universitaire pour devenir résident de l’Institut d’Esalen en Californie. Avec Fritz PERLS et d’autres enseignants de cet institut, il fut le fondateur et le promoteur du mouvement du potentiel humain. En collaborant avec Abraham Maslow , Ida Rolf, Moshe Feldenkrais , Fritz Perls , Timothy Leary et Alexandre Lowen , il a intégré dans ses recherches un grand choix de disciplines.

La publication en 1967 de son ouvrage “la Joie” contribua à rendre W. Schutz très médiatique et à faire connaître ses travaux dont l’idée centrale et nouvelle à l’époque était que « dire la vérité peut résoudre un grand nombre de problèmes » . Quand il quitta Esalen, Will conçu et développa le « Wholistic Studies Program » à l’Université Antioch de San Francisco, qui eu un fort retentissement et attira des étudiants du monde entier.

Will Schutz a consacré les 20 dernières années de sa vie à des recherches sur l’amélioration du travail des équipes dans les organisations. En s’appuyant sur les Tests du FIRO, il a bâtit une méthodologie d’apprentissage systémique « L’Elément Humain » qui décrit les compétences relationnelles clé pour développer le leadership et le travail des équipe

L’Élément Humain de W. Schutz est diffusé dans 20 pays, est enseigné par un réseau international de formateurs certifiés, auprès des plus grandes entreprises (La NASA, Proctor et Gamble, Chubb, Xerox, L’Opéra de Sydney en Australie, Unilever au Brésil, Volvo en Suède et Mitsubishi au Japon. )

En 2001 le cabinet de conseil japonais BCon International a acquis l’entreprise Will Schutz Associates avec le but d’assurer un développement international à l’Élément Humain.

Bibliographie

Schutz W.C, Joie L’Epi, Paris 1974 ( Epuisé)
Schutz W.C, FIRO, WSA, 1958
Schutz W.C, Profond Simplicity, WSA, 1998
Schutz W.C, The Human Element, Jossey Bass Publishers 1994
Schutz W.C, Elements of encounter, Joy Press 1973
Schutz W.C, L’option vérité, Le jour, Paris, 1990
Cornet Virginie et Auriol Philippe, Le Parler-Vrai ESF 1995
Duluc A,Leadership et Confiance Dunod 2003

Partager: