Quand Descartes nous éclaire sur la différence entre choisir et décider
Choisir, c’est savoir avant d’agir. Choisir entre A et B. Si l’analyse logique conduit à B, alors il n’y a pas à décider, on choisit B. C’est simple.
Décider c’est agir avant de savoir. Décider, c’est affronter l’incertitude. Descartes dit : « décider c’est compenser la limite de son entendement (*) par la puissance de sa volonté, de son intuition, de sa liberté ». Ainsi, toute décision comprend un risque d’échec impossible sans acceptation ou sans consentement de ce risque mais évite aussi le risque des conséquences de ne pas décider !
C’est une problématique à laquelle nos clients en coaching sont souvent confrontés : ils voudraient décider en toute connaissance de cause et, de fait, ils ne peuvent pas savoir :
- En décidant de changer de travail, s’ils seront vraiment plus heureux ou épanouis dans le nouveau
- En s’installant avec leur nouveau partenaire, si ce couple sera plus pérenne que les précédents
- En se lançant en indépendant, s’ils gagneront suffisamment leur vie
La liste serait longue !
Tout l’enjeu est alors de les aider à mesurer ce qui peut l’être avec les « pour » et les « contre » mais aussi et surtout à renforcer leur confiance en soi et leur capacité à affronter cette prise de risque. Si on invite le client à mesurer son niveau d’estime de soi, dans ces situations, il est rarement au-delà de 5/10 !
Et lorsqu’ils reportent et reportent encore toute décision tout en ruminant (Dois-je changer ou pas ?), il est important aussi de ne pas oublier de poser cette question : quel risque encourent ils à ne pas décider ? Je prendrai comme exemple cette jeune agricultrice qui, avec son mari, souhaitait reprendre les terres du voisin d’un certain âge. De peur que celui-ci soit choqué de leur demande ou qu’il décide alors de faire monter le dessous de table, ils reportaient toujours la décision de lui en parler. A ma question ? Quel risque à ne pas trancher ? Aussitôt , la réponse a fusé : que la terre nous échappe, il ne saura même pas que nous sommes intéressés !
Au final, le fait de poser clairement cette évidence, toute décision comporte un risque, permet à la fois :
- d’éviter une dévalorisation, quand le client considère qu’il devrait dû être capable de tout définir et prévoir
- de cibler ce dont il a besoin de travailler face à cet enjeu, en gardant bien évidement en tète que nous ne sommes pas là pour le pousser à décider mais l’aider à sortir de son indécision quelle que soit la solution qu’il adoptera.
(*) que l’on peut comprendre comme « savoir »
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