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Une Robert Dilts NetBinterview de robert Dilts par Marion SARAZIN
MS : Comment caractériserais-tu les étapes principales de ton parcours professionnel ?

RD : La première partie de mon parcours a consisté d’abord à aider au développement de la PNL en tant qu’étudiant mais aussi en tant que membre du groupe d’origine avec Bandler, Grinder, Leslie Cameron, David Gordon et Judith Delozier. Cela impliquait d’explorer, de tester, de développer des idées et aussi d’être un cobaye ! Ensuite il y a eu la période des « premières fois » :

– première fois où j’ai enseigné et voyagé pour enseigner, en 1978, en réponse à une invitation par Steve Andreas à faire une des premières formations de PNL dans le Colorado,
– premier développement personnel, comme par exemple celui de la « stratégie pour l’orthographe » dans le domaine de l’éducation,
– premier livre : « NLP Volume 1 » avec Bandler et Grinder.
La seconde partie de mon parcours a consisté à développer le domaine des croyances et de la santé. Cela a été stimulé par le travail avec ma mère que j’ai aidée à guérir du cancer. A cette époque, de 1979 à 1983, je travaillais avec Leslie, Richard Bandler et d’autres personnes dans leur société « Not Limited ». J’étais le directeur des recherches de la division Formation et Recherche.

A partir de 1983 j’ai commencé à développer mes propres séminaires et aussi mes recherches personnelles indépendamment de Grinder & Bandler. Je suis aussi venu enseigner en Europe pour la première fois.

Enfin il y a une autre étape vers la fin des années 80 où j’ai commencé à travailler pour des entreprises comme Fiat. Le début des années 90 est l’époque où nous avons créé « NLP University » à l’Université de Santa Cruz en Californie.

Le développement le plus récent est la création du groupe « Dilts Strategy » qui travaille avec les organisations.
Ainsi j’ai démarré mon activité dans le domaine de la thérapie parce que c’était là que la PNL se situait, puis dans celui de l’éducation, ensuite de la santé et enfin du business et des organisations.

MS : De quels accomplissements es-tu le plus fier ?

RD : La plupart des choses que je considère comme des accomplissements, ce sont des choses que j’ai construites avec d’autres.
Ainsi je suis fier de « NLP University », du développement du travail sur la santé avec le « Health Practitioner » et de la création de l’association IASH (Institute for Advanced Study in Health).
Il y a peut-être aussi des techniques dont je suis fier car elles semblent être utiles pour les gens et se sont répandues dans le monde comme le « Reimprinting ». Et aussi des livres : Par exemple je suis fier de l’Encyclopédie de la PNL, parce que c’était un gros travail et je pense un travail important pour la PNL. Et plus récemment je suis fier du programme multimédia d’apprentissage à distance.

MS : Tu es très connu pour ta contribution à la théorie des Niveaux Logiques. A ton avis quelles sont les principales découvertes que tu as apportées à la PNL à part celles des niveaux logiques ?

RD : Au début j’ai été très impliqué dans tous les développements pratiques relatifs aux stratégies et j’ai aussi participé à la découverte du mouvement des yeux.
Je ne crois pas qu’il y avait vraiment beaucoup de techniques relatives aux croyances avant ma contribution.
J’ai aussi contribué au domaine des changements conversationnels de croyances que j’ai appelé les « sleights of mouth » (tours de passe-passe par la parole). On peut dire que c’est une sorte de découverte.
Les positions perceptuelles ont été initialisées et labellisées par Judith & John. Mais la notion d’empreinte et l’importance de travailler avec les personnes « signifiantes » de la vie de la personne ne faisait pas partie de la PNL auparavant.
Et puis j’ai développé le domaine de l’identité et du sponsorat et j’ai aidé à connecter la PNL à des aspects plus profonds comme les aspects spirituels.
Je suis présent dans le champ de la PNL depuis si longtemps que je suis probablement le premier à avoir mis en mots les présuppositions de la PNL.
J’ai développé l’utilisation du modèle TOTE qui n’était pas employé en PNL auparavant et j’ai aussi créé le SCORE avec Todd Epstein ainsi que le SORE.

MS : Quels sont tes projets pour le futur ?

RD/ Un grand projet auquel je travaille depuis deux ans est l’enseignement par distance et l’usage de l’Internet pour l’enseignement. Avec Judith et un technicien Ryan DeLuz nous mettons au point des Cd-rom pour les praticiens et les maîtres praticiens. Il s’agit d’une façon interactive et multimédia d’apprendre la PNL. Cela ne remplace pas l’apprentissage dans les séminaires mais c’est un support utile pour renforcer la formation et une opportunité pour ceux qui ne peuvent pas venir en séminaire.
Je développe aussi le « leadernet » qui présente sur Internet les développements de la PNL concernant le leadership. C’est une façon de diffuser la PNL à un plus grand nombre de personnes et aussi une façon d’apporter des éléments supplémentaires à ce que les personnes apprennent en séminaires, grâce à des technologies Internet multimédia.
Je travaille beaucoup dans le domaine du leadership. Je pense que le coaching personnel est une branche importante de la PNL. J’ai appliqué au coaching les notions de niveaux logiques du changement et j’ai défini les outils et les supports nécessaires pour favoriser le changement aux différents niveaux.
Je viens de faire un séminaire sur la notion de culture. Je pense qu’il est important de donner des outils pour comprendre une culture, créer une culture gagnante et permettre l’intégration des cultures. La culture est un sujet important dans le monde en ce moment. Ce sujet est lié à la notion de 3ème génération de la PNL.

MS : Qu’entends-tu par 3ème génération de la PNL ?

RD : La première génération a été créée par Bandler et Grinder. Son apport figure dans des livres comme « Frogs into princess » et « The structure of magic ». A cette époque la PNL modélisait des thérapeutes.
La seconde génération de la PNL est celle de Leslie avec « l’Imperative Self » et des Andreas avec le développement du travail sur les sous-modalités, les croyances et les métaprogrammes. La PNL peut dorénavant être utilisée de façon plus large dans le domaine de la vente, de l’éducation et du business.
Mais dans ces deux cas la PNL s’intéresse à la relation qui s’établit entre deux personnes et se focalise sur elle.
La troisième génération de la PNL est plus systémique, plus générative. Il ne s’agit pas de réparer mais de développer, de créer quelque chose de nouveau. Bien sûr elle est basée sur les générations précédentes et elle leur doit son existence et son succès. Mais elle est davantage orientée communauté. Elle s’intéresse à de plus grands systèmes que les précédentes. Elle
repose sur la notion de champ relationnel d’interaction entre les éléments d’un système. Son orientation est interculturelle. Et puis elle est encore en devenir.

MS : Qu’entends-tu par interculturel ?

En terme de culture, la première génération de la PNL était, disons, très américaine. Elle venait d’Amérique, avec toutes les attitudes qui vont avec; ce qui fait que des cultures comme la culture asiatique ne pouvait pas l’accepter.
La troisième génération est plus acceptable par d’autres cultures car elle n’est pas si individualiste et orientée, disons, “pouvoir” que les précédentes. Elle est multiculturelle.

MS : On peut dire que, maintenant, c’est la PNL pour le monde entier.

Oui exactement, la PNL pour le monde entier, c’est vers cela que nous nous dirigeons.

MS : Tu as récemment organisé des séminaires autour de la notion de « Success Factors Modeling », une théorie qui combine les pratiques du business et les concepts PNL. Dirais-tu que c’est une continuation de ton travail en PNL ou le début d’une aventure vers de nouveaux espaces ?

RD : Je pense que la réponse aux deux questions est oui. C’est une continuation de mon travail en PNL et c’est aussi une aventure vers de nouveaux espaces. L’idée de modélisation a toujours été à la base de la PNL. Bandler & Grinder disaient : « La PNL c’est la modélisation et ce n’est pas les techniques et modèles qu’elle remorque». Et « Success Factors Modeling » d’une certaine façon est de la PNL pure puisque c’est de la modélisation pas trop encombrée des techniques existantes.
« Success Factors Modeling » traite des systèmes individuels et humains dans leur interaction avec un plus grand système. Il s’agit de chercher et d’analyser les patterns d’un grand système comme un business et de regarder comment de plus petits éléments appartenant au grand système, comme le comportement d’une personne, ses valeurs, ses capacités de communication, cadrent avec les patterns du plus grand système ou non.
Ainsi la formation à la modélisation des facteurs de succès n’est pas seulement destinée à ceux qui créent une nouvelle société mais aussi à ceux qui veulent devenir meilleurs dans un domaine : un meilleur artiste par exemple. On regarde quels sont les contextes et les étapes nécessaires pour devenir un artiste et ensuite quels sont les facteurs de succès individuels et personnels qui le permettent. L’idée est de connecter le macro et le micro, de modéliser dans un contexte. Il s’agit de mettre à jour les processus d’un grand système comme une compagnie et ceux d’un système plus petit comme un individu ou une équipe et de déterminer comment ils interagissent pour produire le succès.

MS : Vous formez les personnes à la modélisation dans le contexte de l’entreprise et aussi pour elles-mêmes.

Oui. Dans cette formation nous donnons des exemples bien sûr mais aussi nous enseignons aux personnes comment poser leurs propres questions, comment trouver leur propre approche de modélisation.
Nous traitons de la façon de regarder ces deux chemins parallèles : ce que vous essayez d’accomplir pour votre entreprise ou dans votre vie en générale et comment à un niveau personnel vous pensez, communiquez, gérez vos états internes.
Nous cherchons en quelque sorte à concilier des éléments « hard « et « soft » . Je vais faire bientôt un programme avec un médecin pour aider les patients. Nous allons combiner comment la PNL, qui est le « soft », peut travailler avec la médecine, qui est dans cet exemple le « hard », pour produire de meilleurs résultats pour les patients.
Car on ne peut pas dire que la PNL toute seule produise un meilleur résultat pour le patient. Quelquefois elle le fait, mais pas toujours. C’est la même chose pour la médecine. L’idée de base de « Success Factor Modeling » est d’utiliser tout ce qui est possible pour réussir. Et c’est encore mieux quand les choses peuvent être utilisées en combinaison.

MS : C’est l’expansion de la PNL dans d’autres domaines.

RD : Exactement. Et en cela, comme tu l’as dit, c’est une aventure dans de nouveaux espaces.
On peut dire qu’il y a des domaines où la PNL a réussi. Il y a des domaines où elle est rejetée. Et il y a des domaines où la PNL n’est jamais allée. Mais pourquoi ne pas y apporter la PNL et la limiter seulement aux domaines où elle marche actuellement ?

MS : Quel est ton message à la communauté française de PNL ?

RD : Le séminaire que j’ai donné dernièrement à Paris portait sur les avantages de la diversité culturelle. Le sujet était comment maintenir votre propre identité tout en bénéficiant de ce qui est différent de vous. Il s’agit de ne pas rejeter les différences et de ne pas non plus perdre son identité. Comment faites-vous grandir votre identité en devenant plus fort intérieurement et en vous ouvrant en même temps à la diversité extérieure ?
Cela s’applique aussi à la PNL : Je pense qu’il y a des temps et des lieux pour être exclusif, pour que la PNL se replie sur son identité. Et il y a des temps et des lieux pour être inclusif, pour s’intéresser à ce qui est en dehors de la PNL et grandir de ce que l’on apprend des autres. Et le temps est venu maintenant d’être inclusif, de se concentrer sur ce qui marche ailleurs et de s’y relier, d’intégrer, de grandir, de ne pas être restrictif. La PNL doit s’ouvrir à d’autres domaines pour atteindre un niveau supérieur.

Interview réalisée en décembre 2003 par Marion SARAZIN, publié par PNL.Repère le 20/09/2004

Marion-SARAZIN-Institut-RepereMarion SARAZIN a vécu pendant 7 ans en Californie où elle s’est formée à la psychothérapie et à la PNL principalement avec Robert Dilts et Robert McDonald. De retour en France elle partage son temps entre sa famille, l’accompagnement individuel et la formation en particulier chez Institut Repère.

 

Robert-Dilts_-Institut-repereRobert DILTS, est depuis les années 1975 un développeur, auteur, enseignant et consultant dans le domaine de la PNL. Ses nombreuses innovations en PNL s’appliquent à la santé, à l’apprentissage, à la créativité, au développement des organisations. Ses travaux personnels de développement de la PNL sont devenus des techniques qui ont depuis fait école : « les Stratégies », « les Systèmes de Croyance », et la « PNL Systémique ». Quelques uns de ses modèles se rapportent au « Réimprinting », « l’Intégration des Croyances en Conflit », « Sleight of Mouth Patterns », « la Stratégies de l’Orthographe », « la Technique des Allergies », et bien sûr « Les Niveaux Neuro-Logiques ».
Robert est le principal auteur de Neuro-Linguistic Programming Vol. I et l’auteur de nombreux autres ouvrages sur la PNL : Changing Belief Systems with NLP, Beliefs : Pathways to Health and Well Being, Tools for Dreamers, Skills for the Future, Visionary Leadership Skills, Tools of the Spirit et The Encyclopedia of Systemic NLP (avec J. de LOZIER)

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