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Robert Dilts. Traduction de l’introduction du livre « NLP II The Next Generation. Enriching the study of th Structure of Subjective Experience », de Robert Dilts et Judith DeLozier, avec Deborah Bacon Dilts

Cet ouvrage traite des développements nouveaux et significatifs en Programmation Neuro Linguistique. La PNL est une approche visant la compréhension du comportement humain, ainsi qu’une série de savoirs-faire et techniques explicites dérivés de cette approche. Elaborée par Richard Bandler et John Grinder dans les années 70, la PNL étudie les schémas ou « programmation » créés par l’interaction entre le système nerveux (« neuro ») et les structures du langage (« linguistique »), et leur influence sur notre corps et notre comportement. Dans une perspective PNL, c’est cette interaction qui produit à la fois des comportements efficaces ou non-efficaces, et qui est responsable des processus qui sous-tendent à la fois l’excellence humaine et la pathologie.

La PNL comme étude de l’expérience subjective

Bandler et Grinder ont défini la Programmation Neuro Linguistique comme l’étude de la structure de l’expérience subjective.

Le terme étude sous-entend l’existence de recherches et d’investigations continues. Dans le champ de la PNL, cette recherche se réalise en premier lieu au travers du processus de modélisation comportementale. De nombreuses compétences et techniques PNL ont pour sources l’observation des schémas d’excellence de personnes performantes et exerçant dans divers domaines comme la psychothérapie, le monde des affaires, l’art, la science, le droit et l’éducation. L’objectif de ce type d’étude est la découverte des différences qui font la différence entre une performance médiocre, moyenne et exceptionnelle.

La notion de structure suppose qu’on porte une attention plus importante au processus qu’au contenu. Ce qui signifie que les processus de modélisation de la PNL se concentrent avant tout sur l’identification du comment les personnes font ce qu’elles font plutôt que sur la description de ce qu’elles sont en train de faire. La PNL ne s’intéresse pas aux détails des décisions que prennent les individus, ce qu’ils apprennent ou ce qu’ils créent, mais plutôt au processus expliquant comment ils décident, apprennent et créent. John Grinder, co-fondateur de la PNL affirmait que toutes les techniques et formats de la PNL ont essentiellement émergé des questions telles que « Comment savez-vous cela ? », « Comment faites-vous cela ? » Les distinctions de la PNL nous permettent de regarder, au-delà du contenu comportemental de ce que font les individus, vers les dynamiques moins visibles qui sous-tendent ces comportements ; vers les structures de pensée, de croyances et d’émotions qui permettent aux individus d’accomplir une performance de manière efficace ou d’interférer avec cette performance. La PNL contient un ensemble de procédures et de distinctions totalement appropriées à l’identification des schémas critiques de pensée, de motivation et de comportement pour qu’ils puissent être mis en œuvre de façon évaluable et pragmatique.

Une notion centrale du processus de modélisation PNL est l’accent mis sur la structure de l’expérience subjective ( pensées, croyances, émotions, représentations internes etc.) par opposition à la « réalité objective ». La PNL repose sur le présupposé suivant : « La carte n’est pas le territoire ». C’est-à-dire que nos cartes et modèles internes du monde dans lequel nous vivons sont nécessairement différents du monde qu’ils décrivent (tout comme une carte de la ville n’est pas la ville, et le menu du restaurant n’est pas le plat). Les représentations internes que nous générons à travers notre système nerveux et nos schémas de langage contiennent de manière inhérente des généralisations, des suppressions et des déformations à propos de la « réalité » qu’ils sont censés refléter. Ce sont cependant ces cartes et modèles du monde qui déterminent effectivement la manière dont nous expérimentons et réagissons au monde dans lequel nous vivons.

L’étude de la structure de l’expérience subjective est alors ancrée dans notre expérience sensorielle personnelle et quotidienne (Ce que nous voyons, entendons, sentons, goûtons et ressentons véritablement, et de quelle manière) et non issue de théories et d’idées sur la « réalité » extérieure. Par exemple, l’exploration PNL d’une expérience spirituelle, n’a pas pour but de présenter une théorie, une philosophie ou un ensemble de systèmes de croyances sur le thème de la spiritualité. La PNL examine plutôt la structure de l’expérience subjective de la spiritualité utilisée par les individus ; Comment faisons-nous l’expérience de faire partie de quelque chose qui nous dépasse, et quelles sont les ramifications de cette manière de l’expérimenter ?

Le processus de modélisation de la PNL s’intéresse à des questions instrumentales comme : Comment un individu peut-il influencer une expérience subjective particulière ? Comment peut-il en faire usage ? Comment un individu peut-il l’exploiter de manière plus ou moins fructueuse ? Quels types de processus perturbent ou améliorent cette expérience subjective ?

En résumé, la PNL est une approche de l’étude du comportement qui fournit :

  1. Une Epistémologie – Un système de principes et de distinctions pour organiser le savoir à propos de nous-même et de notre interaction avec le monde.
  2. Une Méthodologie – Des processus et procédures pour rassembler et appliquer ce savoir.
  3. Une Technologie – Des outils pour faciliter l’application de ce savoir et l’atteinte de résultats particuliers.

L’évolution de la PNL

La PNL a été créé par John Grinder, (qui avait un parcours de linguiste) et Richard Bandler (qui avait un parcours en mathématiques et en Gestalt Thérapie) dans le but de mettre en place des modèles explicites de l’excellence humaine. Leur premier ouvrage, The Structure of Magic, Vol. I & II (1975, 1976), identifiait les schémas verbaux et comportementaux de Fritz Perls (créateur de la Gestalt thérapie) et Virginia Satir (thérapeute familiale mondialement reconnue). Leur ouvrage suivant, Patterns of the Hypnotic Techniques of Milton H. Erickson, M.D., Vol. I & II (1975, 1976), examinait les schémas verbaux et comportementaux de Milton Erickson, le fondateur de la Société Américaine d’Hypnose Clinique, et l’un des psychiatres clinicien le plus brillant et le plus largement reconnu mondialement.

Suite à ce premier ouvrage, Grinder et Bandler ont formalisé leurs méthodes de modélisation et leurs contributions individuelles sous le nom de « Programmation Neuro-Linguistique », symbolisant ainsi la relation entre le système nerveux et le langage, et ses conséquences sur notre expérience, notre physiologie et nos actions.

Pour la PNL, le processus de base du changement implique :

  1. L’identification de l’état présent de la personne, de l’équipe, de l’organisation ou du système, et
  2. L’ajout de ressources appropriées pour guider cette personne, organisation ou système vers un
  3. Etat désiré

Etat Présent + Ressources Appropriées = Etat Désiré

Les distinctions et techniques PNL sont organisées de manière à faciliter l’identification et la définition des états présents et des états désirés, de différentes natures, et à différents niveaux, puis à accéder aux ressources appropriées et à les appliquer pour produire un changement efficace et écologique au niveau de l’état désiré.

Au fil des années, la PNL a développé de puissants outils et compétences au service de la communication et du changement, et applicables dans une large gamme d’activités professionnelles telle que le coaching, le conseil, la psychothérapie, l’éducation, la santé, la créativité, le droit, le management, la vente, le leadership et l’éducation des enfants.

La fonction de toute technique de Programmation Neuro-Linguistique est d’enrichir ou de compléter une des trois propriétés de tout comportement efficace, c’est-à-dire, posséder : a) un riche modèle du monde, et en particulier savoir ce que l’on veut ; b) un accès intégral à toute notre expérience sensorielle ; et c) une flexibilité au niveau des réactions internes et des comportements externes.

Les très nombreuses techniques et procédures explicites composant la méthode comportementale de la PNL sont exposées dans un nombre croissant de livres, enregistrements et séminaires représentant le développement du champ de la Programmation Neuro- Linguistique. De nombreuses techniques n’ont pas encore été traduites en représentations orales ou écrites, et de nombreuses autres sont encore en cours de conception ou de développement.

La PNL en tant qu’objet d’étude, en est à sa troisième décennie et a considérablement évolué depuis ses débuts au milieu des années 1970. Au moment où nous écrivons cet article, trente ans exactement se sont écoulés depuis la publication de la PNL Volume 1 (Dilts, Grinder, Bandler, DeLozier, 1980). Au cours de ces années, la PNL s’est littéralement répandue à travers le monde et a impacté la vie de millions d’individus. Des stagiaires de plus de trente cinq pays différents viennent chaque année suivre nos formations d’été à l’Université de Californie, pour apprendre à devenir des Patriciens PNL, Maîtres Praticiens et formateurs. Plusieurs milliers d’autres personnes sont formées à la PNL chaque année à travers le monde dans des instituts PNL spécialisés.

En même temps qu’une troisième génération de développeurs, formateurs et praticiens PNL émerge, il est également temps de prendre aussi en compte une nouvelle génération de la PNL. Nous devons pour cela répondre à deux questions fondamentales :

  1. En quoi cette génération peut-elle se qualifier de “nouvelle” génération, et en quoi n’est-elle pas simplement une variante de la génération PNL précédente? (C’est une question semblable à celle consistant à savoir ce qui fait qu’une plante ou un animal appartient une nouvelle espèce biologique et n’est pas simplement une variante des espèces déjà existantes).
  2. Comment savoir que les découvertes ou les structures proposées par la nouvelle génération font bien « partie » de la PNL et pas d’autre chose? En d’autres termes qu’est-ce qui distingue un modèle ou une méthode PNL de celles des autres champs d’étude ?

Qu’est ce qui fait que quelque chose appartient au domaine de la PNL?

Nous commencerons en posant la question suivante : « Qu’est ce qui fait que quelque chose (plus spécifiquement une technique, un format, un modèle ou une série de distinctions) appartient au domaine de la PNL? »

Les processus et procédures de la PNL interviennent sur une gamme impressionnante de sujets et de problématiques. Notre Encyclopédie de la PNL Systémique et Nouveau Code PNL(Dilts & DeLozier, 2000), par exemple, traite de sujets tels que : le traitement des phobies, traumas et désordres émotionnels; les techniques d’apprentissage de l’orthographe, des langues étrangères, l’écriture créative, la lecture accélérée, l’algèbre, etc ; le leadership et les compétences managériales ; les méthodes de planning stratégique, le développement d’équipe et le développement organisationnel ; des formats en lien avec la guérison physique, la créativité, la résolution de conflits, la motivation et bien bien d’autres. La PNL couvre un champ d’applications bien au-delà de ceux d’autres modèles psychologiques ou comportementaux comme la psychanalyse, la Gestalt, l’Analyse transactionnelle, la Psychosynthèse et même la psychologie cognitive.

Clairement, la PNL n’est pas définie ou limitée à un domaine ou un thème d’application particulier. Etant donné la grande variété de techniques et de modèles que recouvre la PNL, il est en effet intéressant d’essayer de définir ce qui entre dans le domaine de la PNL.

C’est une problématique « épistémologique » fondamentale. Le terme épistémologie vient des mots grecs epi (qui signifie « au-dessus » ou « sur »), histanai (signifiant « mettre en place » ou « mettre ») et logos (qui signifie « mot » ou « savoir »)- par exemple, « ce sur quoi nous plaçons notre savoir ». Une épistémologie est alors le système fondamental de distinctions et de suppositions sur lequel nous basons notre savoir et qui nous permet de générer tout autre savoir. Comme le définit Gregory Bateson : L’épistémologie est l’histoire des origines du savoir ; En d’autres termes comment nous savons ce que nous savons.

En commençant par des questions sur ce nous pouvons savoir, et comment nous arrivons à savoir ce que nous pensons savoir, l’épistémologie en vient à la question « Comment savons-nous quoi que ce soit ? »

Bateson poursuit ainsi : Les philosophes ont reconnu et distingué deux sortes de problèmes. Ce sont d’abord les questions portant sur comment les choses sont, ce qu’est une personne et dans quel type de monde nous vivons. Ce sont les questions ontologiques. En deuxième lieu se trouvent les questions portant sur comment nous savons quelque chose plutôt que rien, ou de manière plus spécifique, comment nous savons dans quel type de monde nous vivons et quel type de créatures nous sommes pour pouvoir savoir quelque chose (ou peut-être rien) sur ces sujets. Ce sont les questions d’épistémologie. [*]

La PNL est à la fois une manière d’être (une « ontologie ») et une manière de savoir (une « épistémologie »). Au cœur de la PNL et de son ontologie, on trouve un ensemble de présupposés fondamentaux portant sur la communication, le choix, le changement, et les intentions qui se cachent derrière nos comportements. Au cœur de la PNL et de son épistémologie, on trouve la modélisation – un processus continu d’enrichissement et d’expansion de nos cartes du monde à travers la conscience, la curiosité et la capacité à synthétiser de multiples perspectives et descriptions. L’ontologie comme l’épistémologie de la PNL commencent par le présupposé que « la carte n’est pas le territoire ». La PNL enseigne qu’aucune carte n’est plus vraie ou plus réelle qu’une autre, mais que la capacité à être efficace et à évoluer au-delà de là où nous en sommes dans notre état présent, se réalise grâce à une carte permettant le plus grand choix possibles d’options. La PNL promeut par conséquent la non-exclusion plutôt que la rigidité.

Comme nous l’avons déjà déterminé, ce qui importe en PNL n’est pas le contenu de l’expérience subjective qu’elle étudie. C’est la façon avec laquelle ces expériences subjectives sont étudiées et représentées qui fait l’essence de l’épistémologie de la PNL.

Au fil du temps, quelques praticiens en PNL et même des formateurs en PNL, ont par exemple déclaré que des thèmes comme ceux de la « spiritualité », « l’amour » ou la « réincarnation » n’ont pas leur place en PNL. D’un autre côté, ces sujets sont clairement liés à de puissantes expériences subjectives et partagées par de nombreuses personnes. En tant qu’expériences subjectives elles entrent toutes et de manière certaine dans le champ d’étude de la PNL.

De la même manière que toute forme de langage serait pertinente dans le cadre de la linguistique (l’étude du langage), toute forme d’expérience subjective est pertinente dans le champ de la PNL.

Bien entendu, la PNL ne s’intéressera pas au contenu particulier de ces expériences subjectives, ou ne cherchera pas à savoir si elles sont objectivement “vraies” ou pas. Les questions à explorer en PNL seront : « Comment les individus font-ils l’expérience de ces phénomènes subjectifs différemment qu’avec n’importe quel autre phénomène subjectif ? »,« Quelles sont les conséquences de ces expériences subjectives sur les personnes ? », « Produisent-elles des réactions et des réponses problématiques ou ingénieuses ? », « La structure de ces expériences aide-t-elle ou entrave-t-elle la réussite des performances ? », « Notre relation à ces expériences augmente-t-elle ou diminue-t-elle notre sentiment personnel de satisfaction ? », « La manière dont nous en faisons l’expérience nous donne-t-elle plus de choix ou crée-t-elle au contraire un sentiment d’impuissance et de dépendance ? »

En d’autres termes, si un praticien PNL ou un coach travaille avec un sujet qui commence à évoquer une « expérience passée », le praticien ne commencera pas à discuter de la validité de l’expérience de son sujet. Au contraire, le praticien PNL sera curieux de comprendre la structure et les conséquences de cette expérience subjective spécifique, et comment elle s’intègre dans le reste du modèle subjectif du monde de la personne.

Bandler et Grinder soulignent que depuis ses débuts, la PNL n’est pas simplement un autre modèle de comportement humain, mais plutôt un « méta-modèle », c’est-à-dire que la PNL est un modèle de la manière dont les humains créent leurs modèles du monde.

Ce qui détermine si quelque chose fait partie ou non du domaine de la PNL, n’est alors pas son contenu mais plutôt l’approche par laquelle cela est étudié, et la façon dont les structures qui en résultent sont organisées.

En fin de compte, quel que soit le domaine d’expérience subjective étudié, la PNL déconstruit la structure ou le processus qui se trouve derrière cette expérience, pour produire des distinctions spécifiques et des étapes qui incluent des représentations sensorielles (images, sons, sensations ressenties etc.), des schémas de langage et de physiologie. Toutes les distinctions et formats fondamentaux de la PNL sont construites à partir d’une combinaison des trois aspects de la construction de l’humain.

Clairement, pour que quelque chose fasse partie de la « Programmation Neuro-Linguistique », cela doit être perçu et décrit comme quelque chose de fondamentalement neurolinguistique.

La composante neuro de Neuro-Linguistique désigne le système nerveux. Une large partie de la PNL est liée à la compréhension et à l’utilisation des principes et schémas du système nerveux. Selon la PNL, le fait de penser, de se souvenir, d’imaginer, de prendre des décisions, de désirer, de vouloir, de discuter et tous les autres processus cognitifs, émotionnels ou de comportement résultent de traitements de programmes au sein du système nerveux humain. C’est-à-dire que l’ « expérience » humaine est un produit de l’information que nous recevons, synthétisons et générons à travers notre système nerveux. De manière empirique cela a à voir avec le fait de percevoir le monde, voir, ressentir, écouter, sentir, et goûter.

En conséquence, que l’expérience subjective étudiée soit liée à la motivation, la mémoire, le cosmos, la religion, l’art, la politique, ou l’éducation etc., la PNL porte son attention sur la manière dont cette partie de l’expérience humaine est organisée dans le système nerveux humain. Selon la vision PNL, le langage est clairement un produit du système nerveux humain. Cependant, le langage suscite et façonne aussi le fonctionnement de nos systèmes nerveux. Le langage est certainement un des principaux moyens que possède une personne pour activer ou stimuler le système nerveux, son propre système nerveux ou celui des autres. L’expérience subjective est à la fois façonnée et exprimée à travers la façon dont nous utilisons le langage. Pour que quelque chose puisse appartenir au champ de la PNL, il doit être ancré dans des schémas linguistiques qui apparaissent naturellement et spontanément lors des processus humains de communication verbale et non-verbale.

L’aspect programmation de la Programmation Neuro Linguistique repose sur l’idée que nos expériences d’apprentissage, de mémorisation, de motivation, de créativité ou de tout autre type de performance, sont des fonctions des programmes – programmes neurolinguistiques, opérant de manière plus ou moins efficace pour atteindre des objectifs ou des résultats particuliers. Ceci implique qu’en tant qu’êtres humains nous interagissons avec notre monde au travers de la programmation interne de nos systèmes nerveux. Nous réagissons aux problèmes et envisageons de nouvelles idées en fonction des types de programmes internes que nous avons établis- et les programmes ne sont pas tous égaux. Certains programmes sont plus efficaces que d’autres pour accomplir certains types d’activités.

En ce sens, un des aspects les plus importants de la PNL est qu’elle privilégie les applications pratiques du processus de modélisation. Les concepts et programmes d’entraînement de la PNL s’appuient surtout sur les apprentissages interactifs et expérientiels, de façon à ce que les principes et procédures puissent être rapidement perçues et comprises. De plus, comme les processus de la PNL proviennent de modèles humains efficaces, leur valeur et la structure qui les sous-tend sont souvent reconnues intuitivement par des personnes sans ou avec peu d’expérience antérieure.

En résumé la PNL est, comme elle l’a été depuis sa fondation, l’étude de la structure de l’expérience subjective ; la « structure » étant de manière inhérente neuro-linguistique par nature. Nous pouvons donc dire que quelque chose appartient au domaine la PNL lorsqu’il présente les caractéristiques suivantes :

  • Il met l’accent sur les processus et la structure, par opposition au contenu.
  • Il ancre les processus et les distinctions dans l’anatomie et les fonctions du système nerveux humain.
  • Il s’assure que les distinctions et processus peuvent être facilement identifiés et influencés à travers des schémas naturels et spontanés de communication verbale et non verbale.
  • Il organise les résultats de l’étude en des exercices pratiques, des techniques, des outils et des pratiques qui peuvent être utilisés pour influencer ou faire la différence dans l’expérience ou le comportement d’une personne.

Pourquoi parler de « nouvelle génération » à propos de quelque chose en développement, plutôt que d’un simple enrichissement de ce qui existe déjà ? Une véritable « nouvelle génération » dans n’importe quel domaine, inclut les techniques de ses prédécesseurs tout en les développant de manière significative.

Pourquoi une « nouvelle » génération PNL ?  Qu’est-ce que cela signifie ?

On peut parler de l’émergence d’une nouvelle « génération » lorsque la discipline se développe de la manière suivante :

  1. Elle inclut des éléments nouveaux qui ne faisaient pas partie des générations antérieures
  2. Elle permet d’intervenir sur un plus vaste champ de problématiques et d’expériences
  3. Elle introduit de nouvelles distinctions, outils et méthodes fondamentales

Selon nous, l’évolution de la PNL vers une nouvelle génération résulte d’influences externes et internes. Les influences externes concernent les individus (clients et élèves) ayant des besoins à satisfaire et des problèmes à résoudre, pour lesquels il n’y avait pas de solution adéquate jusqu’à présent. De plus, le monde continuant à changer, les solutions précédentes n’apparaissent plus aussi efficaces ou satisfaisantes. Avec un monde qui change, les besoins du monde changent également.

La PNL a toujours déclaré que « la carte n’est pas le territoire ». Il est également important de garder en mémoire qu’à bien des égards « le territoire n’est pas le territoire », car le territoire change constamment. Ce que le monde attend de la PNL au 21ème siècle est différent de ce qu’il en attendait à la fin des années 70 lors de la première apparition de la PNL. De nouveaux défis, de nouvelles opportunités, de nouveaux centres d’intérêts apparaissent, passant de l’individuel au collectif avec une prise en compte de l’écologie du système entier, ou du « champ ».

Une autre influence extérieure vient de l’évolution continue des autres disciplines. La PNL a toujours intégré de nouveaux savoirs et procédés issus de sources n’appartenant pas à sa discipline. Depuis les débuts de la PNL il y a plus de 30 ans, d’importants échanges d’idées et de procédés sont apparus, aboutissant à un enrichissement mutuel, du fait des nouveaux développements dans d’autres domaines.

Quelques-unes des contributions les plus notables viennent de ces auteurs :

  • Stephen Gilligan — Relations au Soi et Soi Génératif
  • Gabrielle Roth — la pratique des mouvements des 5 Rhythmes®
  • Richard Moss — La vie consciente et la transformation au travers de l’éveil
  • Ken Wilber — L’approche Intégrale
  • Eugene Gendlin — Focusing
  • John Welwood — La psychologie de l’éveil
  • Bert Hellinger — Les constellations familiales
  • Harville Hendrix — Le paradigme relationnel et la thérapie de l’imago
  • Donald Epstein — Network Spinal Analysis™, Somato ­Respiratory Integration™
  • Rupert Sheldrake — Les champs morphogéniques
  • Timothy Gallwey — Le jeu intérieur du coaching
  • Carol Pearson — La psychologie archétypale

De nombreuses idées et processus de la PNL de nouvelle génération ont également pour source le regard nouveau porté sur les contributions de ceux qui ont initialement servi de modèles pour l’élaboration de nombreux principes et techniques PNL de première génération :

  • Milton H. Erickson — Hypnothérapie
  • Virgina Satir — Thérapie familiale
  • Fritz Perls — Gestalt thérapie
  • Gregory Bateson — La thérapie théorique et systémique

La PNL s’est aussi transformée du fait des influences internes, par exemple la croissance et l’évolution des individus qui pratiquent et développent la PNL, et les innovations mises en place par de nouveaux entrant dans le champ de la PNL et issus d’horizons de plus en plus divers. Par exemple aux débuts de la PNL, les praticiens PNL étaient souvent des psychologues ou des thérapeutes. Aujourd’hui, ceux qui s’intéressent aux formations PNL sont issus de domaines forts variés tels que le coaching, le management, les arts et le milieu du divertissement.

La pratique continue de la modélisation a constitué une autre source d’influence interne sur l’évolution de la PNL. Cette modélisation recherche les facteurs de succès ou les différences qui font la différence entre une performance moyenne et une performance réussie ; et une performance réussie par rapport à une performance systématiquement remarquable. Le moteur majeur de la PNL depuis ses débuts a été un esprit de curiosité et d’aventure dans la création des modèles d’excellence. Comme Richard Bandler, co-fondateur de la PNL, le déclare, « La PNL est une attitude, pas la succession de techniques qu’elle laisse dans son sillage ». John Grinder, co-fondateur de la PNL maintient que « Si vous ne savez pas modéliser, alors vous ne faites pas vraiment de la PNL ». De fait, depuis la création de la PNL, Bandler et Grinder se sont définis eux-mêmes comme des « modélisateurs ». L’héritage et le futur de la PNL sont donc intimement liés au processus de modélisation. C’est le mécanisme de base par lequel le champ de la PNL grandit, s’alimente, et s’enrichit.

Du fait de la pratique continuelle du processus de modélisation, les développeurs et praticiens PNL ont pu étendre les frontières des applications de la PNL. La PNL s’est toujours engagée à se focaliser sur l’étude de la structure de l’expérience subjective. Au début, cet engagement portait avant tout sur les facteurs environnementaux, cognitifs et comportementaux qui influencent la performance humaine. Au fil du temps, la modélisation de nouveaux phénomènes a suscité une expansion des applications de la PNL et de ses fondements pour y inclure d’autres niveaux d’expériences comme ceux des croyances, des valeurs, de l’identité et de la dynamique de systèmes plus vastes. La PNL a poursuivi son adaptation aux changements des individus et du monde. Aussi longtemps qu’il y aura des expériences humaines à modéliser, le champ de la PNL sera en expansion ; Et au fur et à mesure de la croissance du champ de la PNL, de nouveaux outils et modèles apparaitront pour créer de nouvelles générations de la PNL.

Qu’est-ce que la PNL de première et seconde génération ?

Nous considérons que la PNL de première génération constitue le modèle originel de la PNL, un modèle que Grinder et Bandler ont produit à partir de leur étude des thérapeutes d’exception. Ces premières applications de la PNL concernaient toutes des situations de face à face, avec une attention presque exclusive sur l’individu. La PNL de première génération présupposait une relation thérapeutique dans laquelle le thérapeute savait ce qui était bon pour son client. La PNL était généralement considérée comme une méthode que quelqu’un « appliquait aux autres ».

La plupart des techniques et des outils de première génération étaient destinés à la résolution de problèmes aux niveaux des comportements et des capacités. Elle se concentrait en premier lieu sur l’esprit cognitif. De fait, l’ouvrage PNL Volume I portait presque exclusivement sur l’étude des stratégies cognitives. Les autres distinctions clés et outils de la PNL de première génération comportent :

  • Les schémas linguistiques du Méta Modèle (Modèle de précision)
  • Les systèmes de représentations et ses 4 catégories
  • Les sub-modalités sensorielles
  • Les clés d’accès oculaires
  • Les ancrages
  • Le recadrage en six points
  • Le changement d’histoire personnelle
  • Le squash visuel
  • La technique de dissociation V-K
  • Le générateur de nouveaux comportements
  • La métaphore et le « Milton Modèle » des schémas hypnotiques du langage

Ce sont des distinctions, modèles et formats utiles et puissants, qui continuent à représenter les solides bases de la PNL.

Selon nous, l’émergence de la PNL de deuxième génération a débuté au milieu et jusqu’à la fin des années 1980, se développant en englober d’autres problématiques, bien au-delà du contexte thérapeutique. Bien que toujours focalisée sur les individus, la PNL de deuxième génération a porté son attention sur les processus relationnels entre soi et les autres, et a élargi son champ d’étude pour y inclure des domaines d’applications tels que le management, la négociation, la vente, l’éducation et la santé.

Les nouveaux outils de la PNL s’adressaient à des problématiques en rapport avec des niveaux plus élevés d’expériences, tels que les croyances, les valeurs et les « méta programmes ». Les techniques de PNL de seconde génération ont intégré de nouvelles distinctions comme celles des Lignes de Temps, les Niveaux Logiques et les Positions de Perception.

Les autres techniques et distinctions clés qui ont émergé de la PNL de deuxième génération sont les suivantes :

  • Les schémas d’influence du « Sleight of Mouth”
  • Le tri spatial et la psychogéographie
  • Le Méta-Miroir
  • Processus de changement de croyances
  • Stratégies d’Imagineering et stratégies du génie
  • Ré-empreinte
  • Intégration des croyances en conflits
  • Alignement des Niveaux Logiques

D’autres développements de deuxième génération comprennent les Méta Etats de Michael Hall, le Design Human Engi­neering de Richard Bandler, et le Nouveau Code PNL de John Grinder et Judith DeLozier.

Qu’est ce qui rend la PNL de troisième génération différente ?

La PNL de troisième génération se développe depuis les années 1990. Les applications de la troisième génération sont génératives, systémiques et se focalisent sur les problématiques de haut niveau d’abstraction (et d’expérience) comme l’identité, la vision et la mission. La troisième génération de la PNL insiste sur l’aspect global du changement d’un système et peut s’appliquer au développement culturel et organisationnel, et aussi bien aux individus, qu’aux familles et aux équipes. Toutes les générations de PNL se sont intéressées à la structure et au fonctionnement de l’ « esprit » (c’est l’essence de la « Programmation Neuro Linguistique »). Les deux premières générations de PNL ont cependant porté leur attention en priorité sur l’esprit cognitif. La troisième génération de la PNL s’élargit pour inclure des processus somatiques et des dynamiques systémiques plus larges (ex le « champ relationnel»)

La troisième génération de PNL travaille donc sur l’intéraction entre trois intelligences différentes ou « esprits » :

  1. Un esprit cognitif qui vient du cerveau
  2. Un esprit somatique centré sur le corps
  3. Un esprit du “champ” qui vient de notre connexion et de nos relations avec les systèmes plus larges autour de nous

La troisième génération de la PNL cherche à développer et à maintenir une relation organique d’équilibre et d’alignement entre ces trois esprits, afin de produire une intelligence plus profonde et multi dimensionnelle. Les techniques de la troisième génération se focalise sur notre centre somatique, encourageant le développement d’une plus grande complétude entre les individus, et se connectant, à travers les relations, à la sagesse et aux conseils que l’on peut trouver autour de nous au sein de systèmes plus larges (intelligence collective).

Les techniques PNL incluent les principes d’auto-organisation, des archétypes et ce qu’on appelle la « quatrième position » – le sentiment ressenti de faire partie d’un système plus large.

Certaines pratiques et procédés de la troisième génération PNL incluent :

  • Le centrage
  • Le jeu intérieur, trouver sa “zone intérieure d’excellence”, ouvrir le « champ »
  • Le changement génératif
  • Porter des sentiments difficiles
  • Intégrer des énergies archétypales
  • Le voyage du héros et les archétypes du changement, transformer les barrières de croyances par la technique de construction de ponts de croyances
  • Techniques de promotion de l’intelligence collective et de collaboration générative.

La PNL de troisième génération ajoute aussi de nouveaux cadres et systèmes de valeurs aux précédentes générations de PNL, et s’intéresse à des problématiques telles que :

  • La générativité et l’habilitation
  • La connexion et la relation
  • L’esthétique et l’harmonie
  • La raison d’être et la transformation

Par exemple, les générations PNL précédentes mettaient avant tout l’accent sur la clarté, la technique et le pragmatisme. La troisième génération de la PNL maintient cet axe mais l’ouvre pour intégrer les qualités et principes de la « beauté » et de l’ « esthétique ». L’esthétique est une branche de la philosophie qui réfléchit sur la nature, la création et l’appréciation de la beauté. La troisième génération de PNL accorde de l’importance à ce qui est organique, esthétique et aux nouvelles perspectives concernant les êtres humains, la famille, le travail, la communauté et l’humanité. La beauté et l’esthétique sont le contrepoids des outils techniques et compétences de la PNL. Ensemble, ces deux aspects de la PNL fournissent l’élan nécessaire à la quête de la sagesse à travers la promotion d’une plus grande « unité de pensée » et une relation plus profonde avec les diverses parties de l’ « esprit ». Dans ce mouvement d’expansion à partir des aspects purement techniques de la PNL, nous allons naturellement vers la sphère du corps, de la métaphore, des symboles, des rituels et du « champ ».

Comme pour l’émergence de toute nouvelle génération, les graines de sa croissance et de sa future orientation sont contenues dans l’héritage du domaine concerné et de la communauté existante. L’esprit de la PNL de troisième génération était implicitement présent dans le champ de la PNL, et dès ses débuts. Un esprit qui était déjà présent dans la sagesse relationnelle de Milton Erickson, dans les constellations familiales de Virginia Satir, dans l’attention portée au moment présent par Fritz Perls, et dans l’utilisation de la métaphore et des symboles tout au long des années qui ont suivi. Il était également présent dans la formulation de l’ « état de non-savoir », un des fondements de la modélisation.

Qu’est-ce que la troisième génération signifie en pratique ?

Les applications de la PNL de troisième génération sont fondamentalement heuristiques dans leur approche – comme l’a été la PNL depuis ses débuts – dans laquelle nous trouvons des solutions qui « débutent par l’expérience ».

De fait, le terme est issu du mot grec heuriskein qui veut dire « trouver ». Les méthodes heuristiques sont celles qui permettent aux individus de découvrir ou d’apprendre quelque chose par eux-mêmes. Avec la PNL de troisième génération, cela est réalisé à travers une séquence de six processus fondamentaux :

  • Augmenter le niveau de conscience
  • Modéliser les facteurs clés d’une réussite
  • Calibrer de façon continue le niveau en cours des facteurs clés
  • Renforcer les facteurs clés jusqu’à l’obtention d’une expression plus appropriée ou optimum
  • Ancrer les valeurs optimales des facteurs clés
  • Explorer les options crées par les ajustements des facteurs clés

En ce qui concerne la résolution de problèmes, ces procédés sont classiquement appliqués selon la séquence suivante :

  1. Amener une nouvelle conscience à la « programmation neuro linguistique » du problème, c’est à dire créer ou contribuer à la résolution d’un état ou d’une situation problématique. Cela implique de devenir conscient non seulement des conséquences émotionnelles et comportementales du programme, mais aussi de sa structure cognitive et somatique plus profonde.
  2. Utiliser cette nouvelle conscience pour créer de la distance, à la fois par rapport à l’état présent et par rapport à la programmation. Cela permet de commencer à modéliser ou à identifier les facteurs clés ou les « différences qui font la différence » en comparant la programmation ou la structure de l’état présent ou de la situation présente à d’autres expériences de référence de succès ou d’échec.
  3. Une fois que les facteurs clés qui créent ou qui contribuent à l’état ou à la situation présente sont identifiés, l’étape suivante est de « calibrer » le niveau présent d’intensité ou d’activité de ces facteurs (physiques, verbaux, cognitifs, somatiques etc). Cela implique d’évaluer la magnitude relative de l’expression de chaque facteur.
  4. Redimensionner ou ajuster l’amplitude d’intensité ou d’activité des facteurs clés afin de les amener à un niveau plus approprié ou plus efficace. Il est important de garder à l’esprit que le niveau optimal n’est pas toujours le niveau maximal.
  5. Ancrer le niveau spécifique d’intensité ou d’activité d’un ensemble de facteurs clés pour les maintenir à un niveau optimal, en particulier dans les situations difficiles et changeantes.
  6. Explorer l’impact que cet ajustement produit sur les émotions, comportements et situations associés à l’état problème pour pouvoir découvrir quels nouveaux choix sont possibles.

Tout au long de ce livre vous trouverez de nombreux exemples montrant comment ce processus heuristique peut être utilisé pour vous donner et donner aux autres la possibilité d’enrichir considérablement votre éventail d’options dans tous les domaines de votre vie.

La pratique de la PNL de troisième génération commence avec un état de « non-savoir » ou ce qu’on appelle « l’esprit du débutant » dans la tradition Zen. Cet état de « non-savoir » est la base pour déployer la conscience, modéliser l’efficacité et explorer de nouvelles options et possibilités.

L’approche de Milton Erickson de la résolution de problèmes est un exemple classique de la puissance du « non savoir ». Quand nous allions à Phoenix dans l’Arizona pour étudier avec le Dr. Erickson dans les années 1970, nous avions bien entendu de nombreuses questions à lui poser. Nous lui demandions par exemple : « Si vous utilisez cette approche particulière avec une personne qui a ce type de problème particulier, cela produira-t-il tel résultat ? » Erickson répondait invariablement « Je ne sais pas ». Nous demandions : « Si nous utilisons ce processus pour résoudre ce problème cela fonctionnera-t-il ? ». Une fois encore, Erickson répondait « Je ne sais pas ». Nous nous retrouvions avec des pages et des pages de nos cahiers avec écrit : « Il ne sait pas. Il ne sait pas. Il ne sait pas. » Ce n’était pas parce qu’il essayait de rester évasif. C’était simplement qu’il ne s’appuyait pas sur un grand nombre de croyances ou de suppositions. Chaque situation était unique pour lui ; Chaque personne était « unique en son genre » et sa relation avec chacune d’elle était unique aussi. Donc lorsqu’on l’interrogeait sur la probabilité d’un résultat particulier, Erickson disait toujours « Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas ». Puis il ajoutait : « mais je suis très curieux de découvrir ce qui est possible ».

L’état de non savoir, allié à la curiosité, est l’essence du changement génératif.

A l’université de Californie à Santa Cruz, où la PNL a été développée initialement par Bandler et Grinder, il y avait un professeur de psychologie appelé Frank Baron. M. Baron a passé sa carrière à étudier le génie créatif. Au final, il a synthétisé ce qu’il avait appris en trois caractéristiques fondamentales.Les génies créatifs sont :

  1. A l’aise avec l’incertitude
  2. Capables de porter d’apparents opposés ou paradoxes
  3. Persévérants

Les personnes créatives, comme Erickson, n’ont pas besoin de connaître la réponse à l’avance. Ils sont non seulement capables de tolérer l’incertitude, mais ils apprécient même de ne pas savoir.

Les personnes créatives peuvent même soutenir des points de vue opposés et de multiples réalités. Le grand physicien Danois Nils Bohr montre qu’il a deux types de vérités : les vérités superficielles et les vérités profondes. Selon Bohr, « Dans une vérité superficielle, l’opposé est faux. Dans une vérité profonde, l’opposé est aussi vrai ». Bohr fait référence au fait que les unités les plus fondamentales de la réalité physique comme les photons et les électrons, présentent un paradoxe. Ils se comportent parfois comme des vagues d’énergie et d’autres fois comme des minuscules particules de matière.

De telles vérités profondes se retrouvent à la base de notre expérience subjective. Le fait que nous trouvions quelqu’un beau ne veut pas dire que cette personne ne puisse pas être laide aussi simultanément. La joie ne vient pas sans tristesse. La pire chose qui vous soit jamais arrivée peut aussi être la meilleure chose qui vous soit jamais arrivée. Là où il y a de la lumière, il y aussi l’ombre.

La capacité à avoir conscience de ces réalités apparemment opposées sans que l’une soit « vraie » et l’autre « fausse » est un aspect essentiel de la générativité. Gregory Bateson soutenait que « La sagesse vient du fait de s’assoir ensemble et de confronter en vérité nos différences, sans avoir l’intention de changer quoi que ce soit. » Lorsque nous pouvons soutenir différentes perspectives avec curiosité, des solutions nouvelles et surprenantes apparaissent souvent.

C’est là où la qualité de persévérance est aussi importante. Les génies créatifs ne baissent pas les bras, même face à l’incertitude et au dilemme. Ils restent curieux de découvrir ce qui est possible et continuent à chercher.

Milton Erickson incarnait parfaitement cette qualité, et de multiples manières. C’est une qualité dont il a fait preuve tout au long de sa vie. Quand il avait 17 ans, il fut frappé par un cas de polio sévère. La maladie atteignit un stade où il ne pouvait plus bouger du tout. Il entendit les médecins dire à sa mère qu’il ne bougerait plus jamais. Par la suite il les entendit dire à sa mère qu’il ne survivrait probablement pas jusqu’au matin. Comme le raconte Erickson, il pensa alors que pour quiconque c’était quelque chose de terrible à dire à une mère, et commença donc une quête pour découvrir ce qui était possible. Il passa des heures à essayer de trouver s’il y avait une partie de son corps qu’il pouvait bouger.

Il découvrit finalement qu’il pouvait contrôler légèrement le bord d’une de ses paupières. Alors, pendant les heures qui suivirent, quand sa mère passait, il essayait de bouger ses paupières pour attirer son attention. Une fois qu’il avait réussi cela, il lutta pendant plusieurs heures pour imaginer un système de signaux pour communiquer avec elle. Après beaucoup de temps et d’efforts, il réussit finalement à lui communiquer ce qu’il était si déterminé à lui faire comprendre. Il voulait qu’elle tourne son lit vers la fenêtre pour qu’il puisse regarder le soleil se lever le jour suivant.

Erickson faisait preuve du même genre de persévérance dans son travail avec ses clients. Il ne renonçait jamais à tenter de trouver ce qui était possible, peu importe le degré de difficulté de la situation. Et il ne partait jamais du principe qu’une chose puisse être impossible.

Cette association d’esprit d’un débutant (ne pas savoir), de la curiosité et de la persévérance, est au cœur de la pratique de la PNL de troisième génération.

Source: NLP II The Next Generation. Enriching the Study of the Structure of Subjective Experience Robert Dilts & Judith DeLozier, with Deborah Bacon Dilts, Meta Publications 2010.

NLP II the next generationRobert DILTS est depuis les années 1975 un des principaux chercheurs et développeur de laprogrammation neuro-linguistique(PNL) et de ses applications aux domaines de la santé, de l’éducation et des affaires. Robert Dilts est un écrivain, coach, consultant et chercheur de renommée internationale. Ses techniques sur les stratégies, les systèmes de croyance, la PNL “systémique”, le Ré-imprinting, l’Intégration des croyances en conflit, “Sleight of Mouth Patterns”, et son modèle des niveaux logiques, ont connu une large diffusion. Ses derniers travaux sur la PNL de 3ème génération concernent la communication, l’apprentissage et le changement aux niveaux de l’identité, de la mission et de la vision. Les applications en sont génératives et systémiques et s’adressent autant à la croissance des individus que des organisations.

[*] Le fait que l’épistémologie soit considérée comme un sujet intellectuel et ésotérique par les Occidentaux est une indication révélatrice du peu d’attention que nous portons généralement aux fondements de nos propres croyances, valeurs et perceptions, et aux comportements qui en découlent.

[†] Les trois esprits de la PNL de troisième génération correspondent directement à l’ « esprit triurnal » des travaux de Stephen Gilligan sur les Relations à soi – voir Walking in Two Worlds, 2004 et The Hero’s Journey, 2009

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