Par Dr Richard Bolstad et Margot Hamblett.
Cet article explore le potentiel d’efficacité des processus de la programmation neuro-linguistique (PNL) dans la modification des stratégies mentales qui conduisent à l’anxiété. L’anxiété est un état. Et les modèles les plus fondamentaux de la PNL proposent une multitude d’options pour modifier un état en changeant la physiologie ou les représentations mentales internes. En nous appuyant sur les recherches actuelles concernant les possibilités d’agir sur l’anxiété, nous allons décrire les modalités sensorielles, les méta-programmes spécifiques et les stratégies associés à l’anxiété. Nous allons ensuite proposer des processus basés sur la PNL qui modifient ces stratégies, et montrer comment un professionnel de l’accompagnement formé à la PNL peut accompagner une personne anxieuse dans la création d’un style de vie plus opérationnel et plus satisfaisant.
Plus qu’aucun autre, l’anxiété est l’état émotionnel qui conduit le plus grand nombre de personnes au traitement psychiatrique (Beletsis, 1989, p264). L’anxiété est une cause de plainte majeure chez 33% des personnes qui consultent un médecin, et un pourcentage équivalent de l’ensemble de la population développe un « trouble anxieux cliniquement significatif » à un moment ou l’autre de sa vie (Barlow, Esler et Vitali, 1998, p 312).
Dans le manuel de psychiatrie DSM-IV (Association Américaine de Psychiatrie, 1994) l’anxiété est décrite de trois manières. Tout d’abord, l’anxiété prolongée est décrite en termes de symptômes tels que le sentiment d’être fébrile, fatigué, irritable, nerveux, de souffrir de tension musculaire, et d’être incapable de dormir ou de se concentrer. En second, les crises d’angoisse aiguës (attaques de panique) sont décrites sous forme de réactions encore plus intenses, avec le cœur qui s’emballe, une transpiration, des tremblements, des difficultés respiratoires, des douleurs abdominales et thoraciques, des nausées, des étourdissements et une peur intense (de la mort, de la folie ou de la perte de contrôle). Enfin, il est admis qu’un grand nombre de personnes souffrant de l’une des formes d’anxiété décrites ci-dessus, y font face d’une manière qui génère d’autres symptômes : la consommation d’alcool et de drogues, les réactions de dissociation extrêmes et involontaires, les troubles alimentaires, les rituels compulsifs, la violence ou autres comportements visant à éviter l’anxiété. Deux fois plus de femmes que d’hommes évoquent l’anxiété en tant que telle, ce qui semble liée à la préférence des hommes pour certains des comportements d’évitements (Barlow, Esler et Vitali, 1998, p 290).
Naturellement, une panoplie de médicaments tels que le Valium (diazépam) a été utilisée pour traiter l’anxiété. Il est difficile de prouver que les médicaments utilisés seuls, puissent réduire la fréquence et la gravité de l’anxiété, et on a pu constater que les utilisateurs ont présenté le même niveau de peur et d’évitement dans leur comportement après le traitement médicamenteux qu’avant (Franklin, 1996, p7). Comparés de manière répétée au diazépam et aux médicaments de la même famille, les processus de changement de la PNL ont cependant montré une plus grande efficacité (Barlow, Ester et Vitali, 1998, p 310). Malheureusement, la recherche d’une solution rapide (telle que peuvent le proposer les médicaments) fait partie implicitement de la nature même de l’anxiété. D’autre part, la psychothérapie à long terme entretient aussi la nature du problème, en créant de la dépendance (Beck et Emery, 1985, p 171). La PNL propose une démarche opérationnelle : des processus de changement à court terme qui rendent à la personne le contrôle de son propre état.
En commençant par définir l’anxiété comme un état, vous pouvez noter que les critères du DSM-IV concernant l’anxiété sont presque entièrement internes et kinesthésiques. Pourtant, lorsque le DSM-IV cherche un synonyme de l’anxiété, celui qu’il utilise est purement cognitif : « anticipation craintive ». Ceci est important. L’anxiété est une réaction physique, et pourtant elle ne peut pas être générée sans la présence de certaines représentations internes construites (visuelles, auditives ou kinesthésiques) d’événements futurs “possibles”. Une personne qui voit une araignée peut construire une gigantesque image interne d’une araignée rampant vers elle, puis ressentir la peur qui en résulte (synesthésie formulée par VcKi ). Une autre personne peut créer le bruit d’un hall entier de personnes s’amusant bruyamment de son humiliation et sentir la peur liée à cette situation (AcKi). Une autre peut créer le sentiment de glisser et tomber d’un endroit élevé, en le faisant si bien qu’elle se sent véritablement tomber et en ressentant la peur (Kc/Ki).
L’anxiété à plus long terme peut être maintenue par des stratégies qui ajoutent l’Auditif Digital dans le système sensoriel de représentation. Une personne peut imaginer échouer à un examen, s’auto-convaincre que ce serait terrible, et déclencher ainsi un sentiment croissant de panique à partir de ce qu’elle est en train de se raconter (Vc> AdKi).
Les premiers effets de la synesthésie initiale peuvent également être réinjectés dans le système sensoriel. Une accélération du rythme cardiaque déclenchée par l’évocation de l’araignée peut conduire à l’éventualité d’une crise cardiaque, et donc à une augmentation du martèlement cardiaque (Vc Ki> Ad/ Ki). Une telle escalade de sensations physiques est la source des attaques de panique, contrairement à l’anxiété chronique.
Les déclencheurs kinesthésiques qui alimentent un cycle d’anxiété panique (par exemple Vc Ki> AdKi) peuvent également être recadrés. Vous pouvez noter que le ressenti de malaise est le même que celui de “l’étourdissement” par excitation, le ressenti d’une respiration laborieuse ; le ressenti d’étourdissements est le même que celui qui est provoqué par une danse rapide ; de même le ressenti des bouffées de chaleur et de froid est comparable à celui qu’on peut avoir dans un sauna puis dans une piscine froide ; un engourdissement dans les mains ou la mâchoire dû à l’anxiété ressemble à la sensation d’avoir la main engourdie lorsqu’on s’appuie dessus pour regarder la télévision, et ainsi de suite (voir p 214 dans l’article de Russell Bourne “De la panique à la paix : Reconnaître le continuum” dans YAPKO ed, 1989).
Comment expliquer que les individus « souffrant » d’anxiété créent ces synesthésies pénibles ? Le thérapeute Ericksonien David Higgins (YAPKO, ed, 1989, p 245-263) souligne que nous vivons tous dans un monde du «Comme si». Pour agir, nous avons besoin de faire des suppositions sur ce qui va se passer. Ces suppositions sont toutes des « hallucinations », mais elles ont le potentiel de générer l’espoir ou la peur, le bonheur ou la douleur. C’est un processus d’auto-hypnose actif et continu, et potentiellement sain. En anticipant les défis à venir, nous mesurons l’importance de ces défis, et la solidité de nos ressources pour y répondre (Beck et Emery, p 3-53). Un certain niveau de peur est une évaluation réaliste du niveau de difficulté d’un défi considéré comme important, et cette peur mobilise utilement le corps pour faire face à ce défi, en augmentant le pouls et le rythme respiratoire, en mobilisant les muscles, etc. L’anxiété sévère est un trouble du processus du “Comme -si”. La personne anxieuse (par opposition à la personne simplement effrayée de façon réaliste, par une menace réelle) va créer certaines «distorsions cognitives» (pour utiliser la terminologie PNL, ils font certains changements clés des sous-modalités/stratégies). Ce sont :
Dans un précédent article, nous avons évoqué l’approche PNL des troubles dépressifs. Une personne peut mettre en place des stratégies qui génèrent à la fois de l’anxiété et des épisodes dépressifs. Dans les deux cas, cela implique que la personne fait un tri négatif des informations, et s’associe à des expériences désagréables. Toutefois, les deux ensembles de choix sont différents, et il peut être utile de les distinguer avant de s’intéresser à la manière de résoudre l’anxiété.
Dans le cas de la dépression, l’accent est mis sur les expériences du passé – les échecs, pertes et défaites qui ont déjà eu lieu et ce sont donc des faits fixes. La personne déprimée peut même ne pas avoir de ligne de temps avec un futur à propos duquel s’inquiéter, et encore moins disposer des objectifs sur cette ligne de temps. Leurs commentaires sur la vie et sur eux-mêmes reposent sur un style d’explication « en généralisation permanente » («Moi et les choses sont de cette façon ; Ceci est la façon dont je suis et dont les choses sont ; Tout est comme ça, et tout restera toujours comme ça »). La personne déprimée porte naturellement peu d’intérêt à la réalisation de quoi que ce soit, parce qu’elle s’attend à un échec (« Quel en est l’intérêt, cela ne peut que m’amener à l’endroit où j’arrive toujours – Nulle part »). Ils peuvent reprendre espoir à propos de tâches spécifiques (puis utiliser les modèles que nous appelons l’anxiété), mais généralement la personne déprimée a renoncé à essayer de réaliser quoi que ce soit, afin d’éviter le genre de douleur que la personne anxieuse fuit.
Chez la personne anxieuse, l’accent est mis sur les expériences du futur, avec de potentielles défaites, échecs et pertes. La personne anxieuse considère ces catastrophes comme évitables dans la mesure où elle arrive à échapper d’une certaine manière aux événements redoutés. Leur style d’explication est donc plus provisoire, plus conditionnel, et plus axé sur des événements particuliers («Si j’arrive à éviter les ascenseurs/ les foules / la pensée de la mort, alors je pourrais peut être échapper à cette terreur»). La personne anxieuse a donc des objectifs, mais elle se perçoit comme incapable de les atteindre. Elle craint l’échec. La personne anxieuse ne renonce pas à tout faire (sauf si son anxiété la conduit en fin de compte à la dépression), mais renonce seulement à faire ce qui lui fait peur (les déclencheurs de son anxiété).
Cette question est plus intéressante qu’il n’y paraît. L’anxiété elle-même est motivée par les tentatives d’évitement des conséquences redoutées. La solution «simple» à l’anxiété, par exemple dans le cas d’une phobie des araignées, semble être de ne jamais penser aux araignées ni entrer en contact avec tout ce qui touche aux araignées. Pour une personne anxieuse de la perte de maîtrise de soi, la solution “simple” serait d’éviter toute situation qui pourrait entraîner la moindre perte de maîtrise de soi. Ce sont bien sûr des objectifs impossibles à atteindre, mais de nombreuses personnes souffrant d’anxiété se cramponnent à ces solutions illusoires, qui prennent la forme de médicaments, distractions, styles de vie totalement organisés autour de leurs peurs ou de relations de dépendances si fortes que l’autre personne ne peut jamais se trouver hors de leur champ de vision ou hors d’atteinte. Ce qu’on appelle généralement le « bénéfice secondaire » (les avantages accidentels que le problème va apporter à la vie de la personne, en termes de sympathie, d’évitement des difficultés, etc.) est en réalité un gain primaire dans les conditions d’anxiété. C’est souvent l’objectif immédiat de la personne anxieuse.
En tant que professionnel de l’accompagnement utilisant l’approche PNL, il doit être clair pour vous que votre rôle n’est pas de créer de telles solutions illusoires. Un exemple de solution illusoire serait de présenter la PNL comme une série d’outils susceptibles de résoudre automatiquement le problème de la personne, peu importe ce qu’ils font. Un autre exemple serait de proposer d’être l’unique système de survie de la personne («Vous pouvez m’appeler à n’importe quel moment ! »). Être un «magicien» peut être très satisfaisant, mais cette satisfaction est bien faible en comparaison de la joie de donner à la personne anxieuse le pouvoir d’apprendre sa propre magie. Votre rôle est alors d’être une sorte de coach ou de consultant.
La personne anxieuse fait appel à vous pour obtenir des conseils et un soutien dans la mise en oeuvre d’un plan d’action qui va changer sa vie. Ce qui nécessite une relation de collaboration, dans laquelle elle n’aura pas seulement besoin d’ «essayer», mais aussi de vivre par l’expérience, les conseils que vous donnez. Nous n’avons aucun moyen magique de résoudre ses problèmes. Mais si elle fait ce que nous lui proposons, nous croyons qu’elle fera l’expérience du changement. C’est le type d’accord que ferait un consultant dans le cadre d’une entreprise. Nous disons souvent que «La PNL ne fonctionne pas. C’est vous qui fonctionnez … La PNL explique simplement parfaitement comment vous travaillez ». C’est donc un accord à durée limitée, et il est important d’établir un contrat au début sur le nombre de séances (deux ou quatre séances dans la plupart des cas).
Ce qui signifie que si nous ne sommes pas sollicités en tant que consultant (coach, thérapeute…etc), nous devons l’accepter. Nous ne devons pas tenter de «vendre nos services ». En pratique cela devient important si nous sommes amenés à suggérer une tâche (comme demander à la personne, à la fin de chaque journée, d’identifier trois choses qu’elle a accompli ce jour-là) et que la personne n’effectue pas véritablement la tâche. Dans ce cas-là, nous ne continuons pas à suggérer des tâches dans l’espoir d’en « trouver une qui fonctionne ». Dans cette situation, nous allons plutôt explorer avec la personne ce qu’elle fait à la place de la tâche, et l’aider à découvrir comment elle fait pour obtenir les résultats dont elle se plaint.
Pour modifier les « distorsions cognitives » de l’anxiété, cinq catégories d’outils PNL sont proposées ci-dessous. Les outils PNL visent à :
Souligner la valeur des réactions de peur « normales » et d’expliquer la structure du problème de l’anxiété comme étant générée par les distorsions perceptives et les synesthésies. L’anxiété doit tout simplement être considérée comme un signal que la personne a besoin d’identifier, puis d’ajuster ses perceptions de la situation, et de se comporter différemment.
Découvrir les déclencheurs que la personne utilise pour générer l’anxiété, et trouver quelles sont les distorsions des sous-modalités qui augmentent l’importance de la menace. Nous avons traité a de nombreuses occasions la peur de parler en public, en aidant simplement la personne à réaliser que l’image qu’elle avait dans son mental était focalisée de façon étroite sur l’assemblée, et que dans cette image les yeux du public étaient déformés et agrandis par rapport à leur taille habituelle. Une fois que la personne accède à ses déclencheurs, elle peut souvent trouver les moyens de les changer directement sans autre explication. Les évaluations irréalistes réalisées par la personne peuvent être vérifiées à ce moment-là (Les croyances résilientes nécessiteront quelques-unes des techniques plus avancées, mais une personne angoissée par toutes les choses qui « doivent être faites immédiatement » peut-être curieuse de découvrir qu’elle a évalué son besoin de façon incorrecte).
Une façon ludique de produire des changements de sous-modalités, même à ce stade initial d’exploration, est d’utiliser l’intervention que fait Richard Bandler dans le livre « Magie en action » (1984 p1-31). En travaillant avec Susan, une femme qui éprouve de la panique quand sa famille rentre tard à la maison, Bandler explique (1984, p.9), « Mettons que je prenne votre place au cours d’une journée. L’une des tâches que je devrais effectuer serait alors de paniquer à votre place si quelqu’un est en retard. Que dois-je faire dans ma tête pour éprouver cette panique ? » Susan répond: « Vous commencez à vous dire des phrases comme … » et Richard interrompt, «Je dois me parler à moi-même ». Elle poursuit: « … Untel et untel sont en retard, regarde, ils ne sont pas là. Cela signifie qu’ils peuvent ne jamais venir ». Bandler demande : « Est-ce que je dis cela avec une voix au ton ordinaire ? » Ce modèle a été construit par Tad James et appelé « Les niveaux logiques de la thérapie ». James souligne qu’en faisant ainsi, Bandler a réalisé, par des présupposés linguistiques, un certain nombre de recadrages :
Les déclencheurs kinesthésiques qui alimentent un cycle de panique (ex Vc/Ki .Ad/Ki) peuvent également être recadrés. Vous pouvez par exemple faire remarquer que le sentiment de malaise est le même que celui de “l’étourdissement” par l’excitation, que le sentiment d’une respiration laborieuse et d’un étourdissement est le même que celui obtenu lors d’une danse rapide, que la sensation de bouffées de chaleur et de froid est comparable à celle obtenue dans un sauna puis dans une piscine froide, qu’un engourdissement des mains ou de la mâchoire dû à l’anxiété ressemble à ce qui se passe lorsqu’on s’appuie dessus pour regarder la télévision,..etc. (voir p 214 dans l’article de Russell Bourne “De la panique à la paix: Reconnaître le continuum “dans YAPKO ed, 1989).
Aider les personnes à identifier et à construire des expériences-ressources internes pour gérer les situations qu’elles ont trouvées difficiles. La personne anxieuse se focalise en premier sur le danger, et lorsqu’on lui demande de trouver une expérience ressource, elle retrouve souvent à la place des ressources, les moments vécus les plus effrayants et ou les plus difficiles. Il est important de lui faire découvrir qu’elle fait sans cesse appel au même schéma cognitif (un méta-programme « S’éloigner de ») de recherche d’informations et que cela peut être changé par de simples répétitions. Trois types de questions axées sur la solution peuvent être utilisées pour identifier ces moments. (Chevalier, 1995).
Demandez au client de se poser des questions centrées sur la solution dans leur vie quotidienne. Avant de se lever le matin, il doit se demander : « Quelles sont trois choses qui d’avance m’enthousiasment aujourd’hui ? » Lorsqu’il se couche le soir il doit se demander: « Quelles sont trois choses accomplies aujourd’hui ? » La puissance de ces questions est extraordinaire.
Une manière simple de créer des ressources est d’apprendre à la personne à se détendre physiologiquement. Ce qui consiste à lui montrer comment réellement arrêter de raidir ses groupes musculaires, prêter attention au souffle qu’elle expire plutôt qu’au souffle qu’elle inspire, respirer par la narine non-dominante (Rossi, 1996, p 171-2) et focaliser son mental sur une image interne agréable. Le but est d’enseigner à la personne à entrer en transe d’elle-même, en utilisant des ancrages qu’elle contrôle. Ces ancrages peuvent être mis en place par la personne au cours de la thérapie. Par exemple, en travaillant avec des étudiants qui appréhendent les examens, nous avons souvent résolu le problème de façon définitive en induisant une transe, en guidant la personne à effectuer un ancrage gestuel de sa main non-dominante (qui est libre quand elle écrit) et en testant l’ancre par la suite. La personne utilise ensuite l’ancre pendant l’examen et signale la plupart du temps que cet examen a été « l’examen le plus détendu que j’ai eu de ma vie ».
Bien entendu, de nombreux clients anxieux disent qu’après une induction de transe initiale de 15 minutes, ils se sentent “plus relaxé qu’ils ne l’on jamais été”. Mais pour eux, c’est seulement un début, parce que la personne doit également être engagée à utiliser ce processus de façon régulière. Et, comme le souligne Ernest Rossi (Rossi, 1996, p 279-313), l’utiliser de façon régulière signifie le faire plusieurs fois par jour, de façon à rétablir un cycle naturel de repos ultradien. Comme Rossi, nous avons constaté que de nombreux clients anxieux n’avaient plus de problème s’ils s’arrangeaient pour se reposer pendant 10 minutes toutes les 90 minutes, couchés sur leur côté dominant (ouvrant ainsi la narine non dominante).
Il ne fait aucun doute que les techniques de changement des sous-modalités nous apportent une flexibilité phénoménale pour éliminer les déclencheurs de l’anxiété. Nous avons déjà évoqué la modification des sous-modalités d’une expérience de sorte à ce qu’elle soit codée de façon plus acceptable par le sujet (par exemple, de façon à ce que les yeux des personnes du public, facteur d’anxiété, soient de taille normale). D’autres changements de sous-modalités peuvent être utilisés pour faire cela avec élégance. Dans le livre « La magie en action », Bandler utilise un swich visuel pour mettre fin à la panique d’une femme craignant que sa famille meurt dans un accident, et utilise aussi chez une femme une dissociation d’un traumatisme pour en résoudre l’agoraphobie. Des variantes de ces processus ont également été utilisés en dehors du champ de la PNL par des psychologues cognitifs (voir Beck et Emery, 1985, p 215-231) et des thérapeutes Ericksoniens (voir Russell Bourne dans YAPKO ed, 1989, p 217)
Selon notre expérience, changer simplement la perspective temporelle d’une sous-modalité peut résoudre la plupart des situations d’anxiété (ex: examens). Souvenez-vous que la personne anxieuse regarde en direction du futur. Tad James utilise cette donnée dans cette technique issue de la Thérapie de la Ligne du Temps. “Si vous le voulez bien, j’aimerais que vous pensiez a un évènement qui vous angoisse ou vous fait peur. Lorsque vous en avez un, j’aimerais que vous flottiez à nouveau au-dessus de votre ligne du temps. Allez dans le futur, une minute après l’accomplissement de l’évènement qui vous effrayait (bien entendu, faîtes en sorte que cet évènement se termine de la façon dont vous le souhaitez.) Puis, je voudrais que vous vous retourniez et regardiez vers le présent. Où est passée l’anxiété maintenant ? Remarquez comme vous avez du plaisir. La peur et l’anxiété n’ont pas d’existence en dehors du temps”.
Le traitement des traumatismes par la dissociation est l’intervention PNL sur la panique la mieux (voir Einspruch, Allen, Dennholz, Mann, Kosiey, McCleod et Muss ci-dessous pour des exemples). Nous avons enseigné ce processus à des psychiatres à Sarajevo pour l’utiliser sur des survivants de l’une des plus horribles guerres de l’histoire. Margot a guidé une femme souffrant de traumatisme dans une dissociation se rapportant à toute l’expérience de la guerre. Cette femme a commencé les larmes aux yeux, en disant en anglais : «Je déteste la guerre ! Et je déteste en parler ! » Elle disait avoir fait des cauchemars chaque nuit depuis la guerre. Pour elle, les sons étaient des ancres puissantes, et le bruit des explosions déclenchait chez elle une panique incontrôlable. La semaine précédente, on avait organisé un feu d’artifice à Sarajevo. De façon rationnelle, elle savait qu’elle était en sécurité, mais sa panique l’a ramené directement à une situation de guerre. Elle a couru dans une maison voisine et s’est cachée au sous-sol jusqu’à la fin du spectacle. Après avoir tenté, sans succès, de lui expliquer le processus du traumatisme (sa connaissance de l’anglais était limitée), Margot lui a simplement demandé d’imaginer qu’elle était dans une salle de cinéma et a démarré le processus. Son film s’est déroulé, sur une période de 3 ans, du temps qui a précédé la guerre au temps qui a suivi la fin de la guerre. Puis Margot lui a demandé de penser aux feux d’artifice et de se demander comment elle se sentait à présent par rapport à cela. Elle a ri. Ensuite, Margot lui a demandé de se rappeler quelques-uns des pires moments de la guerre, et de vérifier comment elle se sentait. Elle a regardé devant elle d’un air hébété. « Alors c’est comment? » avons-nous vérifié. « Eh bien, a-t-elle dit avec le sourire, je vois les images, et c’est comme si elles étaient là-bas au loin, et moi ici ». L’ensemble du processus avait nécessité vingt minutes.
Les réactions d’anxiété et de panique ne sont pas congruentes avec la vie d’une personne. Elles sont, en termes PNL, la résultante de « parties ». C’est comme si la partie de la personne qui a le contrôle dans les moments de panique et d’anxiété avait ses propres intentions, ses propres croyances et ses propres choix de comportements, tous très différents des intentions, croyances et choix que la personne a lorsqu’elle est plus calme. Il n’y a par exemple aucune raison qu’un adulte, homme ou femme, ait peur d’un ascenseur. Pourtant, la personne souffrant de la phobie des ascenseurs s’en approche et réagit avec un ensemble de croyances sur ce qui pourrait survenir et sans avoir accès à des compétences habituellement disponibles.
De nombreuses techniques permettent la circulation d’informations de certaines aires du cerveau vers celles où l’anxiété est générée. Une des plus simples est l’Intégrateur des Mouvements Oculaires (Andreas, 1992, p 9-11) dans laquelle la personne accède à son souvenir d’une situation d’anxiété (visuelle, auditive et kinesthésique) et suit les mouvements des doigts du praticien tandis qu’ils se déplacent d’un côté du visage du client à l’autre, horizontalement, verticalement et obliquement. Une technique similaire est présentée en dehors de la PNL sous le nom d’EMDR (Shapiro, 1995). Francine Shapiro explique : «Une des manières les plus simples de décrire les effets de l’EMDR est de dire que l’événement-cible est demeuré non traité car les réactions biochimiques immédiates au traumatisme l’ont laissé isolé dans un état d’immobilité neurobiologique. Lorsque le client suit un doigt mobile ou se concentre sur un tapotement de la main, un ton de voix, ou même un point fixe sur le mur, le traitement de l’information active est lancé pour s’occuper du stimulus immédiat ». En d’autres termes, votre cerveau sait comment résoudre des problèmes dès lors que vous accédez simultanément aux deux hémisphères. Selon notre expérience, même des personnes très anxieuses peuvent apprendre à traiter leurs propres problèmes en utilisant une variante de la technique, comme jongler tout en accédant aux déclencheurs de l’anxiété.
De nombreuses autres techniques PNL peuvent provoquer l’intégration en commençant par les comportements de la “partie” active durant l’anxiété, puis en approfondissant pour accéder aux ressources globales de la neurologie. L’une d’entre elles est la technique de backtracking (Hall et Bodenhamer, 1997, p 35) dans laquelle vous commencez avec la pensée auditive digitale irrationnelle, puis posez de manière répétitive la question suivante : « Et derrière cette pensée qui navigue dans votre esprit il y a une autre pensée… Donc, en vous autorisant à remarquer cela, quelle pensée plus profonde trouvez-vous derrière ? » Notre propre version de ce processus se nomme les états « Ascendants » (Bolstad, 1998, 17) dans lesquels la personne se concentre sur l’expérience kinesthésique de l’anxiété et où nous demandons de façon répétitive : Etes-vous conscient de cela, qu’est ce qui apparaît à un niveau plus profond ? Nous avons également utilisé cela comme traitement de l’anxiété en une session.
Dans les techniques d’intégration on trouve celles de la Transformation Essentielle (Andreas, 1992, p 3-5) et l’Intégration des Parties. Dans ces techniques, la personne identifie l’intention positive des comportements problématiques et demande ensuite à plusieurs reprises : « Et si vous avez obtenu pleinement et complètement cette intention, quelle chose plus importante encore obtenez-vous ? » La technique Générateur d’Estime de notre collègue Lynn Timpany combine cela avec l’installation d’une nouvelle stratégie auditive et digitale pour ceux qui ont une voix interne auto-critique. La nouvelle stratégie de Lynn commence avec les anciens déclencheurs de la voix critique, puis demande à la personne de dire une phrase clé d’interruption (comme “Pense Positif !» ou «Hé attends! »), puis lui fait dire quelque chose de plus ressourçant pour eux-mêmes, et enfin les pousse à se féliciter eux-mêmes et à s’attribuer un ressenti positif sur la façon dont ils ont changé leur façon de penser. Lynn demande à la personne de reproduire cette séquence avec tous les exemples dont elle peut se rappeler, pendant qu’elle les enchaîne manuellement sur les genoux. L’utilisation de cette technique avant d’amener les gens à faire des présentations de groupe dans notre parcours de Maitre Praticien a résolu la plupart des problèmes d’anxiété que nous avions l’habitude de gérer.
L’anxiété est l’état indésirable le plus fréquent en psychothérapie, et il est provoqué par des synesthésies qui ont pour sources des représentations de futurs dangers potentiels, et qui activent des réponses kinesthésiques inconfortables. La personne anxieuse se focalise en priorité sur les futurs dangers potentiels, s’associe avec eux, et exagère leurs sous-modalités. Il en résulte des évaluations irréalistes du danger, et le sentiment que l’état émotionnel de la personne est hors de leur contrôle. En utilisant notre modèle de thérapie RESOLVE (Bolstad et Hamblett, 1998, p 107-108), nous pourrions résumer ainsi les réactions que nous avons trouvé efficaces : l’acronyme RESOLVE signifie Resourceful state for the Practitioner; Establish rapport; Specify outcome; Open up model of world; Leading to desired state; Verify change; Ecological exit
Etat Ressource :
Etablir le Rapport
Spécifier les Objectifs
Ouvrir le modèle du monde du client
Lead (Mener) vers l’état désiré
Vérifier le Changement
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