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Il est désormais très largement admis qu’une part croissante des actifs a connu ou connaîtra une ou plusieurs situations de transition professionnelle au cours de sa carrière. Les bouleversements provoqués par les crises sanitaire et économique que nous connaissons, augurent d’une accélération sans précédent du phénomène. Dès avant la crise de la Covid-19, l’Observatoire des Trajectoires Professionnelles relevait une augmentation forte de la part de la population engagée dans une transition professionnelle. D’environ 25% en 2016, la part des actifs en situation de transition professionnelle s’établissait à 33% en 2018 [1]. En attendant que les chiffres 2020 soient disponibles, il y a fort à parier que la tendance va s’accélérer encore.

Selon que cette transition professionnelle s’inscrit dans un projet de vie voulu et planifié, ou au contraire est subie, par exemple suite à un licenciement ou à un burnout, on comprend bien que les ressources nécessaires seront de nature ou d’intensité différentes, mais que dans tous les cas se posera la question de la résilience de la personne exposée à cette transition.

Notion apparue en psychiatrie et popularisée en France notamment par Boris Cyrulnik, la résilience désigne à l’origine la capacité d’un individu à surmonter un traumatisme (deuil, agression, maladie …)

Nous abordons ici la résilience en environnement professionnel, selon le modèle R@W7 (Resilience at work) de Kathryn McEwen et Peter Winwood, et que l’on peut définir comme la capacité à gérer son stress en restant sain de corps et d’esprit, la capacité à rebondir, tirer des leçons des revers inattendus et préparer proactivement les challenges à venir [2].

A la lecture de cette définition, on saisit immédiatement le lien qui existe entre les chances de succès d’une transition professionnelle et l’état de résilience dans lequel une personne se trouve au moment de cette transition.

Les liens apparaissent encore plus clairement lorsqu’on se penche sur les facteurs qui expliquent l’état de résilience d’un individu.

Les 7 leviers qui influencent directement l’état de résilience d’un individu dans son milieu professionnel (modèle R@W7)

  1. S’appuyer sur un système de valeurs bien identifiées, connaître ses propres forces et savoir gérer ses émotions
  2. Vivre son activité professionnelle en accord avec ses valeurs et dans le respect d’un équilibre vie professionnelle / vie privée qui soit satisfaisant, se sentir appartenir à son environnement professionnel
  3. Rester optimiste, focaliser son énergie sur la recherche de solutions et savoir gérer les énergies négatives de son entourage
  4. Dominer son stress en adoptant des routines quotidiennes pour l’évacuer
  5. Donner et rechercher du feedback, proposer son aide et ne pas hésiter à en demander
  6. Prendre soin de sa santé (alimentation, condition physique et sommeil)
  7. Créer et entretenir un réseau de soutien professionnel et privé

Selon le contexte dans lequel intervient la transition professionnelle, certains aspects de la résilience seront plus critiques que d’autres.

Par exemple, dans le cas d’une transition subie suite à un licenciement, la dimension gestion du stress et la capacité à rester optimiste seront probablement plus impactées que les autres, mais seront capitales pour la réussite de la transition. Un accompagnement ciblé en priorité sur ces aspects permettra à la personne accompagnée de maintenir et développer un niveau suffisant de résilience pour surmonter cette épreuve.

Dans le cas d’une transition planifiée et voulue, bien connaître son système de valeurs permettra de s’orienter dans une direction qui soit compatible avec elles, ce qui favorisera le maintien d’un bon niveau de résilience globale de l’individu.

La résilience est un état et non un trait de personnalité défini une fois pour toutes. Il est donc possible et même nécessaire de veiller à l’entretien et au développement des 7 dimensions identifiées par le modèle.

Bien entendu chaque situation est unique, et seul un travail basé sur une évaluation psychométrique précise de la résilience de la personne accompagnée, et mené dans un cadre sécurisant et bienveillant, permettra de co-construire un plan d’actions réaliste et approprié.

Exemples pour illustrer le bénéfice d’un travail sur les constituants de la résilience

Valeurs peu claires et/ou non vécues au quotidien dans l’activité professionnelle

Notre système de valeurs est la base qui oriente nos choix conscients ou inconscients. Dès lors, choisir une activité professionnelle sans être au clair sur son propre système de valeurs relève en partie de l’achat d’un ticket de loto … Il est souhaitable au contraire d’éclairer le choix de cette transition en s’interrogeant sur ses valeurs et dans quelle mesure la nouvelle activité choisie permettra de les vivre au quotidien. Nous connaissons tous des personnes qui ont fini par ne plus supporter l’écart grandissant entre leurs valeurs personnelles et celles de l’organisation au sein de laquelle elles travaillaient, écart qui génère de l’insatisfaction et de la souffrance sur le long terme.

Stress élevé et non géré

Pour être résilient, il est essentiel de mettre en place dans sa vie quotidienne des routines, des habitudes qui permettent de prendre soin de soi et d’évacuer le stress au lieu de l’accumuler. Cela peut passer par des choses aussi simples que marcher 10 minutes avant d’arriver chez soi, promener son chien, prendre une douche, méditer … Dans le cadre d’une transition professionnelle, par définition on va changer de contexte et d’environnement de travail, et l’adaptation à la nouvelle situation va vraisemblablement générer du stress. C’est une occasion de changer ses habitudes et de mettre en place ce genre de routines si on ne l’a pas fait auparavant.

Absence de réseau de soutien

Les personnes résilientes présentent le plus souvent la caractéristique d’avoir autour d’elles un réseau d’entraide et de soutien, qu’il soit professionnel (collègues, mentor, experts …) ou personnel (famille, amis, …). Ce réseau est précieux car il permet à la personne de faire face aux imprévus en s’appuyant sur des ressources extérieures. Par exemple un jeune parent devant rester plus tard à son travail, et pouvant compter sur une voisine pour garder ses enfants, sera dans un état de résilience plus élevé que s’il ne disposait pas de cette possibilité.

En phase de transition professionnelle, il est capital de faire l’inventaire de toutes ses ressources et notamment de vérifier que son réseau d’entraide est à la hauteur des enjeux du nouveau projet professionnel et de ses contraintes.


En conclusion, une transition professionnelle est un parcours qui expose à des situations nouvelles dont certaines sont inattendues et génératrices de stress. De la même manière qu’un navigateur n’envisagerait jamais une traversée océanique sans observer minutieusement son état et celui de son bateau, il est indispensable de s’intéresser de près à sa résilience au moment d’aborder une transition professionnelle. C’est en identifiant clairement ses propres zones de force et de vulnérabilité que l’on peut décider de maintenir et développer sa résilience par le biais d’actions simples et quotidiennes.

NB : L’Institut Repère propose aux professionnels de l’accompagnement des formations certifiantes au modèle cité dans cet article : Résilience en Environnement Professionnel : 2 jours + certification par IWD Europe


[1] Observatoire des Trajectoires professionnelles, 2018

[2] McEwen & Winwood (2013), Resilience at Work Scale User manual

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30 ans d’expérience en qualité de manager et consultant en entreprises. Coach certifié individuel et équipes (RNCP), Maître Praticien en PNL, Praticien en intervention systémique stratégique, Praticien en Hypnose ericksonienne. Master Trainer pour les modèles DCM (Dynamics Conflict Model) et REP (Resilience en Environnement Professionnel), Praticien MBTI niveaux I et II, certifié en Coaching génératif (Institut Repère, Paris) et Consulting génératif (Dilts Strategy Group, USA)