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Jean Luc Monsempès

Si le monde change, le monde de la formation à la PNL sait il s’adapter à son environnement, du moins aux nouvelles contraintes et opportunités de la réforme de la formation professionnelle ? Si vous êtes inquiet pour l’avenir de votre organisme de formation en PNL, ou tout simplement pour votre activité de formateur en PNL, cet article sur la proposition de professionnaliser la PNL peut vous intéresser.  Voilà une occasion de réfléchir sur un verbe non spécifique « professionnaliser » et une nominalisation « la PNL ». C’est aussi un challenge car si on écoute Richard Bandler, « la PNL n’existe pas, et je le sais car c’est moi qui l’ai inventée ». Donc il s’agit de professionnaliser quelque chose qui n’a jamais été un métier et qui de plus n’existe pas ? La complexité ne fait pas peur aux PNListes il me semble. Commençons par « dénominaliser » l’objet de la professionnalisation, c’est-à-dire la PNL. Ce qui est hautement PNLisé, ce sont les formations PNL certifiantes  dans leurs versions actuelles. Ce sont ces dernières qui sont en danger, et en aucun cas les applications de la PNL à des fonctions ou métier précis. Pour « dé-complexifier » une situation, rien ne vaut un bon SCORE. 

Quelque chose ne va pas dans le monde de la PNL ?

De quoi souffre le monde de la PNL ? Comment savons-nous que l’état actuel de la PNL nous prive d’un bel avenir et que c’est le moment de prescrire un traitement de choc ? La PNL est en quelque sorte le « voyou » des sciences humaines. Elle est incontrôlable car elle fait ce qu’elle veut (et le fait de façon efficace), parfois en dehors de toutes règles, et en méprisant ceux qui sont censés détenir le savoir. Accepteriez-vous que votre fille (ou fils) épouse un PNListe ? Si les médias sont accusés de manipulation, la PNL est montrée du doigt. Comme si l’humanité avait attendu la PNL pour commettre des actes manipulatoires. Eh oui, la communication dévergondée s’habille de PNL. Dans un article intitulé « Ne dîtes pas à ma mère que je fais de la PNL », j’exprimais ma surprise devant un décalage flagrant entre le succès des formations PNL et la discrétion avec laquelle de nombreux stagiaires évoquent leurs certifications. J’en ai entendu des histoires de salariés sanctionnés pour avoir « fait de la PNL», ou des stagiaires qui se forment à la PNL à l’insu de leur entourage personnel ou professionnel. De nombreuses formations (coaching, management, vente, marketing …) s’appuient sur les outils de la PNL sans le dire. N’est-ce pas beau ou pas bien d’apprendre la PNL ?

La Mivilude, qui suspecte la PNL d’être un cheval de Troie pour permettre aux sectes  d’étendre leur emprise sur le monde de la formation et de la santé, est influente auprès des organismes paritaires (OPCA) ou de Pôle emploi pour mettre les formations PNL au ban des financements. Plus récemment lors d’un audit pour le renouvellement d’une norme qualité, l’auditrice m’a bien fait comprendre que le label NLPNL n’avait pas sa place à côté des autres labels. La raison ? En gros, il suffit de payer pour avoir le label. Dois-je moi aussi cacher ce label NLPNL que les autorités ou mes clients ne sauraient voir ?

Si la PNL a mauvaise réputation, et je vous épargne la liste de ses méfaits, il y a de bonnes raisons à cela, au vu de ce que l’on peut découvrir sur internet. Des « organismes de formation » vendent la PNL avec des arguments américanisés de réalisation immédiate et radicale des rêves de vie les plus fous. 

Pourquoi s’inquiéter quand ces symptômes sont de l’ordre du chronique et ne vous empêchent pas d’exercer votre métier ? Si inquiétude il y a, c’est parce que la crise aigüe est annoncée, celle qui fait mal et qui peut même tuer si un traitement de choc n’est pas institué. Pour faire simple, selon les textes de la réforme de la formation professionnelle, les formations qui ne sont ni diplômantes, ni qualifiantes ne pourront être éligibles au CPF (compte personnel de formation qui remplace le DIF), donc non imputables (financées) sur le compte de la formation professionnelle continue. Les conséquences ? Aucune douleur si vous n’êtes pas financé par les OPCA. Mais dans le cas contraire, il y a risque d’amputation brutale et sans anesthésie. Le risque est celui de la marginalisation totale ou partielle des formations PNL, du champ de la Formation Professionnelle.

Et pourquoi en sommes-nous arrivés à cette situation ?

Autrement dit, quelles sont les causes des symptômes aigus ou chroniques ? Sachez que mes explications sont purement subjectives et provocatrices. Elles reflètent mes convictions et mes intuitions, comme celles des représentants des organismes de financement ou de régulation de la formation que j’ai pu rencontrer depuis quelques années. Les premières raisons sont de nature historiques. La PNL s’est popularisée quand elle a été détournée de sa raison première, l’exploration de l’expérience humaine et de ses sources psychothérapeutiques pour devenir un “produit” packagé sous forme de formations de Praticien. Le « produit » rassemblait une accumulation d’outils, techniques et modèles. Et quand le praticien PNL a fait le plein, le maître praticien est apparu. Les animateurs vedette de la PNL ne s’adressaient alors plus à des psychothérapeutes mais à un public très varié et avide de nouveautés dans le champ des sciences humaines, comme en témoignent les articles d’Anchor Point Magazine. Les articles sur le traitement des troubles de la personnalité multiple côtoient des textes sur l’art de bien revendre sa voiture, le recrutement des salariés, la diététique, la spiritualité, le marketing, l’enrichissement, et bien sur les relations amoureuses. Et tout cela au nom d’une nouvelle méthodologie appelée PNL ! Même s’il est juste de penser que les outils de la PNL peuvent s’appliquer à toute expérience humaine, l’ensemble ressemblait à un grand bazar, avec innovation, pragmatisme et efficacité à tous les étages. Et puisqu’un nouveau marché apparaissait, de nombreuses écoles de PNL étaient déjà présentes dès 1985 pour répondre à la demande.

Près de 35 ans après, le format initial des formations PNL a peu ou pas évolué en proposant un répertoire de technologies et d’outils issus des modèles thérapeutiques initiaux et en reprenant parfois à la lettre les slogans marketing du rêve américain. En France, la PNL a continué à se démocratiser dans un marché de plus en plus concurrentiel (le lowcost est apparu) sans prendre en compte les exigences d’un marché de plus en plus réglementé. Le « tout public » prisé de quelques PNListes peut ainsi rassembler des professionnels de l’entreprise avides de performances (commerciales, managériales, statutaires…),  des professionnels du soin (psychothérapeute et marginaux de la médecine) soucieux de traiter plus rapidement et efficacement la souffrance humaine, des individus eux-mêmes en souffrance qui n’osent pas s’aventurer chez un psychothérapeute, ceux qui veulent faire carrière dans le mentalisme ou les sciences occultes, et de plus en plus la ménagère de 50 ans qui après avoir élevé ses enfants est en quête de bien-être et parfois d’un nouveau métier. Si on ramène les formations PNL dans le contexte français de la formation professionnelle, la question est la suivante : quels objectifs professionnels peuvent rassembler une population aussi hétéroclite ?

Maintenant, adoptez quelques minutes la deuxième position de perception, celle de ceux qui font respecter la réglementation en matière de formation professionnelle en France. Voilà ce qu’ils pourraient dire:
« c’est quoi ce truc qui s’appelle PNL, qui est apparemment très efficace et donc potentiellement dangereux, qui est enseigné à un public large et non défini par un métier, sans un descriptif précis des objectifs (changer sa vie, découvrir sa légende personnelle en trois jours, gérer ses émotions, faire exploser ses limites… n’ont pas encore leurs places dans le champ du professionnel), des compétences à acquérir, des moyens pédagogiques (il faut parfois un lexique pour décoder et comprendre le langage de la PNL), des modalités d’évaluation des compétences acquises ». « Les formations sont animées par des  “enseignants PNL” parfois auto proclamés compétents, et qui n’appartiennent pas à une instance professionnelle chargée de réguler leurs pratiques ».

Cette vision n’est certainement pas le reflet de la réalité, mais c’est comme cela que nous (les Organismes de Formation) pouvons être perçus. Ce modèle du monde de notre activité existe, donc prenons le en compte même s’il nous déplait.

Ceux qui veulent exclure les formations PNL du champ de la formation professionnelle pour les reléguer aux rayons du spectacle, du développement personnel ou de détourneur de fonds publics, ne manqueront pas d’arguments. Cette position est renforcée par le fait qu’il n’est pas aisé pour un non initié de distinguer les « voyous » des vrais professionnels : les sources d’informations crédibles sur la PNL sont plutôt rares (à l’exception des ouvrages de Monique Esser et du site Wikipédia) et les figures de proue de la PNL (Les fondateurs de la PNL ou Antony Robbins) s’apparentent autant au monde de l’évènementiel qu’à celui de la formation. Contrairement à ce qui se passe dans de nombreux pays, en France la formation professionnelle est financée par un impôt, et elle est gérée par des organismes paritaires chargés d’orienter ces flux financiers vers ceux qui en ont le plus besoin, à savoir les demandeurs d’emploi ou les personnes dépourvues de qualifications professionnelles. Est-ce bien ce que nous faisons pour nos stagiaires des formations PNL ?  Le contexte de la formation en France possède ses spécificités. Comme nous l’enseignent les présupposés de la PNL, ce n’est pas la qualité des formations PNL qui doit être questionnée, mais son adaptation au contexte de la formation professionnelle. Et cette question n’a d’intérêt que si nous souhaitons que la PNL puisse continuer à trouver sa place dans le champ de la formation professionnelle continue. Dans le cas contraire, inutile de lire la suite de cet article.

Alors quoi faire ?

Et pourquoi ne pas faire de la PNL puisque nous prétendons que c’est efficace ? Après avoir dressé un tableau apocalyptique de l’état présent de la PNL tel qu’il est parfois perçu par les figures parentales de la formation professionnelles (ceux qui financent et sanctionnent), et tel que j’aimerais qu’il soit perçu par les lecteurs de cet article pour les amener à réagir et agir, je vous propose d’évoquer l’état désiré (par nous, le marché et peut être par l’administration) de la PNL. La question est de savoir quel peut être le nouvel objectif  des organismes de formation ? C’est le moment approprié pour ressortir mon incantation préférée « professionnaliser la PNL », celle qui provoque tant de confusions (ou de trances) et qui nous donne l’occasion de pratiquer la PNL et ses conditions de bonne formulation.
L’objectif : Praticien (P): que veux-tu ? Sujet (S): Professionnaliser la PNL, ce qui  présuppose qu’elle ne l’est pas encore ou pas assez !
Les preuves : (P): comment sauras tu que tu as professionnalisé la PNL ? (S): par des preuves externes (un maintien des financements des formations qui se revendiquent de la PNL, la fierté affichée de ceux qui ont été formés à la PNL) et des preuves internes avec le sentiment que je ne suis pas un hors la loi de la formation professionnelle, c’est à dire que je contribue à quelque chose d’important pour le monde auquel j’appartiens.
Le contexte : (P) : où, quand et avec qui professionnaliser la PNL ? (S) : la professionnalisation signifie que la formation vise l’acquisition de compétences métiers, d’expertises et ou connaissances formelles et spécialisés.  Le contexte est donc celui de la formation professionnelle, en groupe ou individualisée.
Les responsabilités : (P) : de qui dépend la réalisation de cet objectif ? (S): Inscrire les formations PNL dans le cadre réglementaire de la formation professionnelle est de notre ressort. Les conséquences en termes de reconnaissance (des OPCA, des entreprises et des administrations) et de financement ne nous appartiennent pas.
Les moyens et obstacles (P) : de quoi as-tu besoin et qu’est ce qui t’en empêche ?  Les ressources, qui seront décrites au chapitre suivant, sont nécessairement individuelles et collectives. Bien évidemment ces changements nécessitent des leaders qui vont donner l’exemple. Pour ce projet, le soutien d’une association telle que NLPNL est déterminant. Les obstacles sont certainement en lien avec des peurs : la peur de l’inconnu, la peur que l’atteinte de l’objectif ne soit pas possible. La peur de ne pas être capable de mener les changements pour s’adapter aux contraintes réglementaires de son métier. La peur de faire un choix clair et définitif sur son champ d’appartenance (celui du professionnel ou du personnel ou une plus grande liberté existe). La peur d’avoir à faire le deuil du ratissage large du « tout public » et au fantasme de remplir un stade comme le fait Antony Robins. La peur d’avoir à changer sa vision et sa mission professionnelle, à repenser sa stratégie de développement.

Pourquoi ferions-nous tout cela, et n’est-ce pas risqué ?

La question est ici de définir les effets autant positifs (motivation) que négatifs (écologie) des objectifs proposés. L’enjeu n’est pas d’assurer la survie de la PNL, qui continuera nécessairement à avancer masquée comme elle le fait déjà, ou en plein jour dans le champ du personnel, mais d’assurer la survie des lieux d’expertise que sont les organismes spécialisés dans l’enseignement de la PNL. Les gros opérateurs en matière de formation professionnelle peuvent eux dormir tranquille, car ils ne proposent pas de formation de « praticien PNL » et ont  déjà anticipé depuis bien longtemps la question de la professionnalisation.  Ne serions-nous pas capables d’en faire autant ? Les autres enjeux sont nombreux :
–  développer la crédibilité et la légitimité des organismes de formation qui interviennent dans le champ du professionnel en utilisant les outils de la PNL  
–  contribuer à modifier les représentations sociales de la PNL et à conférer à NLPNL l’image d’une association garante de la qualité des formations de ses enseignants, de l’intégrité de tous ses membres, et  des droits des stagiaires.
–  contribuer, en tant que professionnels ou organismes de formation, à la résolution des problèmes sociaux et économiques du monde actuel. Car en s’inscrivant dans le champ de la formation professionnel, nous contribuons nécessairement, bien sûr avec nos spécificités, à mieux préparer nos stagiaires à leur employabilité.
–  contribuer, toujours avec nos spécificités, notre efficacité reconnue, au grand changement irréversible qui va s’opérer dans le monde du travail, concernant les relations interpersonnelles, le bien-être au travail, l’intelligence collective, la créativité et l’innovation, la formation tout au long de la vie. Si nous ne sommes pas présents comme interlocuteurs « respectables », ces changements se feront sans nous.
–  établir des partenariats avec des écoles d’enseignement supérieur ou des universités, qui n’ont pas les compétences pour enseigner les technologies de la PNL.
–  inscrire des “certifications métiers” de NLPNL au Répertoire National des Compétences professionnelles (RNCP). Cela veut dire que NLPNL aura préalablement transformé le contenu des formations certifiantes en compétences professionnelles pour l’exercice d’un métier spécifique, et démontré l’impact de ses certifications sur l’emploi. Les titres de Praticien PNL ou Maître Praticien PNL pourront bien sûr être conservés en tant que codifications internes au monde de la PNL pour situer le niveau de connaissance ou d’expérience d’un professionnel.
Les professionnels de la PNL seront reconnus, non pas pour l’efficacité de ce qu’ils enseignent, mais pour le lien qui sera établi entre ce qu’ils enseignent et l’accès à l’emploi ou à l’évolution professionnelle.

Mais alors, comment faire tout cela ?

Disposons-nous de toutes les ressources dont nous avons besoin pour réaliser les objectifs cités plus haut ? Répondre par la négative serait renier ce que nous enseignons. Les ressources émergeront à partir du moment où les objectifs seront clairement définis et acceptés, les enjeux et risques assumés. Les ressources sont détenues par ceux qui sont impliqués par cette professionnalisation : les organismes de formation et les associations qui les fédèrent.

Professionaliser les organismes de formation

Professionnaliser signifie se soucier d’efficacité et de qualité dans le cadre d’une fonction ou d’un métier. Les cadres existent et nous n’avons pas à les inventer, juste nous les appliquer. Si la plupart des organismes de formation s’inscrivent déjà et depuis longtemps dans le champ de la formation professionnelle, qu’en est-il des organismes de formation spécialisés dans l’enseignement du contenu des formations certifiantes de praticien et maître praticien PNL ? Les suggestions qui sont faites ici proposent quelques cadres de professionnalisation, sans prétendre toutefois à l’exhaustivité.

Le cadre de la formation professionnelle continue. Les formations de praticien PNL et maître praticien PNL sont repensées et conçues (dans leurs titres, objectifs, compétences à acquérir) pour s’adresser à un public professionnel spécifique. Le titre principal de la formation, qui n’est plus praticien ou maître praticien PNL, cite un champ de compétences à acquérir, le sous-titre pouvant être… « avec les outils de la PNL ». Puis il reste à aligner le contenu des nouvelles formations sur la mission de l’entreprise. Cela peut paraître contraignant, mais la bonne nouvelle est que les outils et méthodes de la PNL peuvent trouver des applications dans n’importe quelle activité professionnelle. Ce qui signifie que le potentiel des clients et prospects devient illimité comme vous le dirait Tony Robbins. Et il convient de se souvenir que le champ de la formation professionnelle exclut à ce jour les formations au développement personnel et à la thérapie (sauf si vous voulez devenir psychothérapeute ou actualiser vos compétences professionnelles).

Le cadre de la qualité en formation. Le professionnalisme est caractérisé par la qualité du travail de quelqu’un ayant de l’expérience. Les adhérents NLPNL agréés comme organismes de formations s’engagent à développer une démarche qualité, au minimum  en accord avec les standards NLPNL de qualité (à définir), et au mieux avec les standards de la formation professionnelle (AFNOR ou ISO) ou les standards des formateurs indépendants (ICPF & PSI).

Le cadre de la déontologie. Les organismes de formation agréés NLPNL adhèrent au code de déontologie de NLPNL et à son code de bonnes pratiques concernant l’animation des formations et la communication interne et externe. La communication montre clairement le positionnement (dans le champ du professionnel ou du personnel) adopté par l’organisme de formation.

2. Professionnaliser NLPNL

NLPNL est depuis longtemps un maginifique lieu d’échange, de convivialité et de partage. Il convient donc de renforcer l’efficacité de ces échanges en les orientant dans une direction plus professionnelle. La professionnalisation de NLPNL nécessite de passer d’une logique d’outils à celle de compétences à acquérir en vue de trouver un emploi ou d’évoluer professionnellement et de s’intégrer dans une vision économique et sociale.  Cela passe par l’actualisation de la vision et de la mission de NLPNL, puis par un alignement de ses stratégies sur ces nouvelles finalités.

Redéfinir sa vision et sa mission. La mission de NLPNL s’aligne sur celle de la formation professionnelle qui est avant tout lié à l’emploi. Une mission à laquelle ses membres ont envie d’adhérer et une mission formulée en tant que contribution spécifiquement PNL, aux problèmes sociaux et économiques du monde actuel.

Cadrer son champ d’action professionnel. Ceci concerne la définition d’un champ d’intervention professionnel facilement identifiable, et en termes de métiers.

Redéfinir son système de valeur. Il s’agit là d’éditer un code de déontologie applicable à l’ensemble des membres de NLPNL. Le code de déontologie est décliné en code de bonnes conduites pour les métiers représentés (organismes de formation, coaching) et ses adhérents. NLPNL se dote d’une instance chargée de faire respecter son code de déontologie, et de procédures de sanctions en cas de manquements. NLPNL met en place un système de recueil d’éventuelles plaintes à partir du site de NLPNL.

Redéfinir son système de gouvernance. NLPNL actualise son organisation et son mode de fonctionnement de façon à les aligner sur sa nouvelle mission. Le président, élu sur un programme, est en lien avec les responsables de la mise en œuvre des missions prioritaires (par exemple : inscriptions, qualité, agréments, communication, déontologie…etc.). Pour épauler le travail du président, assurer une permanence pour répondre aux questions, réaliser les tâches administratives (inscriptions, comptabilité, webmaster…), NLPNL crée un emploi d’assistante (mi- temps ou plein temps).

Fédérer autour de projets communs. Quelques exemples de projets collectifs :
–  la modélisation des compétences professionnelles (une occasion unique de proposer aux stagiaires des modèles et outils PNL issus de la modélisation de pratiques d’excellence en entreprise et non de modèles issus de la thérapie),
–  la publication d’un livre chaque année sur un thème professionnel précis (travail collectif avec un article par école de formation),
–  la collaboration avec d’autres instances professionnelles dans le champ de la formation professionnelle. (GARP, Syntec, SICPNL…etc.).

Revaloriser le Label NLPNL. La notion de qualité telle qu’elle a été utilisée à la création de NLPNL a beaucoup évolué et mérite maintenant d’être actualisée. Quelques exemples d’actions possibles :
–  définir des standards de qualité, en s’inspirant des standards modernes existant dans ce domaine, avec l’accompagnement d’un professionnel de la qualité,
–  définir les critères et la procédure d’inscription à NLPNL en tant que professionnel indépendant ou en tant qu’organisme de formation,
–  définir des standards des formations métiers qui vont se substituer aux formations classiques de praticien et maître praticien,
–  définir différents niveaux de qualification du label NLPNL. (sympathisants, professionnels I, professionnel II) par exemple à l’image de ce que fait l’ICF,
–  collecter des données chiffrées sur l’activité des membres de NLPNL et les publier (en particulier sur le nombre de personnes formées et leur intégration dans le monde du travail),
–  délivrer des certifications métier par des jurys indépendants.

Mettre en place une communication externe. Il s’agit de professionnaliser et aussi d’aligner les moyens de communication sur la mission de l’association. Par exemple :
–  actualiser l’organisation, le contenu et le design du site web de NLPNL,
–  renforcer la transparence des informations concernant le mode de fonctionnement de l’association (statuts, standards, code de déontologie…etc.),
–  établir des standards sur la définition de la PNL (la plus adaptée aux objectifs de professionnalisation) et demander aux adhérents d’NLPNL de respecter cette définition et d’en assurer la promotion,
–  construire un dossier presse de ce qu’est la PNL, la mission de l’association, les réponses aux critiques et son organisation interne,
–  valoriser les actions de professionnalisation de la PNL en France et dans le monde,
–  préciser le champ d’action de NLPNL en France, ce qui appartient au champ du professionnel et ce qui ne l’est pas,
–  mettre en place un forum sur le site de NLPNL afin de recueillir les questions, les plaintes et animer les échanges entre professionnels,
–  promouvoir ce que la PNL peut apporter à la formation professionnelle et au monde de l’emploi,
–  créer une revue professionnelle de PNL avec un axe éditorial,
–  réorienter les thèmes des réunions mensuelles et annuelles de NLPNL (congrès annuel) sur ceux en lien avec la mission de NLPNL.

Renforcer l’attractivité de NLPNL. Comment faire en sorte que NLPNL puisse développer le nombre de ses adhérents qualifiés ? Comment faire pour que les professionnels de la formation aient envie d’adhérer à NLPNL ? Exemples de services qui pourraient être proposés:
–  un service de conseils et d’informations ((juridiques, qualité, marketing…) pour ses membres,
–  des actions de lobbying auprès des administrations, un mailing sur le monde de la PNL,
–  la promotion des membres de NLPNL sur son site web,
–  la diffusion d’informations sur les nouveautés PNL (Envoyer un représentant de NLPNL à la NLP conférence annuelle de Londres chargé de faire des compte rendus des communications).

Se doter de nouveaux moyens financiers. La mise en œuvre des actions citées ci-dessus nécessite de nouveaux moyens humains et financiers. Ces derniers peuvent venir des sources habituelles (cotisations, réunions, congrès annuel) et de nouvelles sources (par exemple un site internet avec un annuaire pour promouvoir les formations PNL de ses adhérents)

Les freins à l’action et l’évolution de NLPNL ?

Ces différentes suggestions ne représentent en rien une révolution, mais donnent des exemples de ce qui aurait pu être fait depuis la création de l’association NLPNL en 1988. Alors comment expliquer que ces actions n’aient pas été réalisées, ou que NLPNL n’ait pas vécu de multiples transformations ?  La PNL nous enseigne avec le TOTE, qu’un système vivant est auto-organisé pour assurer sa propre stabilité et sa propre évolution tout en s’adaptant à de nouvelles contraintes externes. Ce qui veut dire que les transformations ne sont pas pilotées de l’extérieur mais de l’intérieur. Les éléments du système déterminent leur motif d’existence, sont les concepteurs et artisans d’une organisation capable d’assurer ses évolutions, ses transformations ou sa propre mort.

Sur quelles finalités communes les éléments d’une association telles que NLPNL s’est construite ? Son but est de “promouvoir l’enseignement et la pratique d’une PNL de qualité”. Un but susceptible d’interpeller de nombreuses professions et en même temps de créer des points de faiblesse et des incohérences internes sources de dysfonctionnement du système. Une PNL de « qualité » pour quelles finalités ? Difficile à dire quand un système regroupe des individus aux intérêts professionnels ou personnels qui peuvent être fort divergents (formateurs, coachs, psychothérapeutes…etc.). L’enseignement et la pratique d’un outil sont des processus dont les niveaux de logique ne permettent pas de fédérer les éléments d’un système. Pensez-vous qu’il soit possible de fédérer durablement des individus ou métiers aussi divers que les bricoleurs du dimanche, les serruriers, les plombiers, les mécaniciens automobiles, les électriciens, les chirurgiens ou lunettiers autours d’un but commun « promouvoir l’enseignement et la pratique des nouveaux tournevis pour vis à fente» ? Donc une PNL de « qualité » pour quelles finalités professionnelles communes ? La réponse concerne une identité professionnelle et non un outil. Les membres de NLPNL, outre leur amour inconditionnel de l’outil PNL, ont professionnellement des intérêts divergents. Et c’est là la source de l’inconhérence du système. Les nombreux présidents de NLPNL ont depuis 27 ans œuvré au mieux pour maintenir en vie et animer avec talents une association dont la raison d’être s’oppose durablement à ses évolutions et à ses transformations.  Les solutions ? Elles s’imposent naturellement. A chaque identité professionnelle sa propre organisation et ses propres critères de qualité, tout en ne se coupant bien sur pas de ses racines PNL pour lesquelles NLPNL offre un espace d’échange multidisciplinaire.

Les mots de la fin ?

Pour les membres de la communauté PNL, un nouveau projet représente l’occasion de se confronter aux présupposés PNL auxquels ils sont intellectuellement si attachés, et de vérifier que ces présupposés ont dépassé le niveau de la rumeur pour descendre dans les muscles.

La carte n’est pas le territoire ?  Si nous considérons que notre pratique quotidienne de la PNL mérite une représentation sociale et professionnelle bien plus positive, que faisons-nous pour changer les cartes ?

Tout comportement est généré par une intention positive ? Quelle est notre intention positive en restant dans le statu quo et en ne répondant pas aux signaux forts de notre environnement qui nous invite à changer ? Est-ce la défense d’un farouche besoin de liberté individuelle pour continuer à vivre en marge de toutes contraintes ? Est-ce une protection pour retarder la confrontation entre les vertus attribuées à la PNL et les réalités du monde du travail et du marché de l’emploi, et la mise en lumière de nos propres incohérences ?

Il n’y a pas d’échec, seulement du feed-back ?  Qu’est-ce que la communauté PNL a fait de marquant et de vérifiable pour le monde auquel nous appartenons ? Que pouvons-nous revendiquer comme réalisations, et que pouvons-nous proposer de nouveau ? Si ce que nous disons n’est pas convaincant, quels actes pouvons-nous poser ou quelles actions pouvons-nous initier ? La crise de l’emploi et la réforme de la formation professionnelle qui en découle ne sont-elles pas des occasions uniques de nous renouveler et de démontrer que la PNL peut être bien plus qu’un passe-temps, que nous savons nous mettre en cause pour aligner nos enseignements avec les exigences du monde du travail ?

L’esprit et le corps sont des aspects du même système cybernétique ? Nous avons la chance de disposer, avec la PNL, d’une technologie de premier plan pour structurer notre pensée d’une manière efficace. Comment utilisons-nous cet avantage dans nos actes et nos actions ? Sommes-nous capable de démontrer que ce que nous enseignons peut se transformer en actions ?  
Il n’est pas possible de ne pas communiquer ? Que communiquons-nous actuellement sur la PNL en ne communiquant pas de façon institutionnelle ?

Le sens de votre communication est dans la réponse que vous recevez ? Que communiquons-nous avec un discours commercial abondant, parfois débridé et non maîtrisé ? Sommes-nous satisfaits de l’image publique de la PNL ou des feedbacks des auditeurs de qualité, et qu’avons-nous fait pour faire évoluer ces représentations ? 

Chacun possède toutes les ressources nécessaires à son développement ? Disposons-nous réellement des ressources dont nous avons besoin pour réaliser les changements décrits ci-dessus ? Non de façon individuelle, mais certainement oui de façon collective, puisque nous partageons la croyance que le groupe dispose d’un formidable potentiel d’intelligence.

Ce qui me surprend le plus chez les membres de la communauté PNL, c’est qu’ils sont pour la plupart animés d’une envie de changer le monde, mais qu’ils ont du mal à s’accorder sur la nature du monde à changer et surtout à travailler ensemble !  Tony Robbins dirait que c’est un gâchis illimité, et que fédérer de telles énergies pourrait changer le monde. Cet article a pour but explicite de provoquer le lecteur et de l’amener à faire un choix : celui de ne rien faire ou au mieux de placer NLPNL en « soins palliatifs » pour l’accompagner dans sa fin de vie, ou de « sponsoriser » NLPNL en considérant qu’elle est porteuse de potentialités (bien sûr illimitées !!) qui ne se sont pas encore manifestées. C’est votre regard qui fera la différence et trouvera le juste milieu s’il y en a un.

Comme vous l’avez certainement deviné, cet article constitue ma carte du monde. Elle propose une direction à prendre pour initier l’action, et certainement pas une destination selon le principe de l’émergence. Quel que soit votre regard sur ce projet de professionnalisation de la PNL, merci d’avance de vos réactions. Vos encouragements comme vos suggestions et protestations seront les bienvenues et utiles à la communuaté PNL pour faire avancer le schmilblick PNL. Le blog de PNL-INFO vous donnera l’occasion de vous exprimer. 

Jean-Luc-Monsempes-InstitutJean Luc Monsempès pour Institut Repère, 30 Septembre 2014

 

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