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par le Dr Jaap Hollander

Au 19ème siècle un homme nommé Thomas Edison inventa un nouveau système pour produire de la lumière grâce à l’électricité. A la même époque un certain Bell voulut créer une chose folle qu’il appelait une ligne téléphonique. Heureusement, les gens furent prévenus par des experts académiques de l’impossibilité scientifique de ces nouveautés. Edison et Bell furent accusés de fraudes intellectuelles car leurs idées ne tenaient pas la route face à la rigueur scientifique. Erasmus Wilson, professeur à l’université d’Oxford, écrivait à l’époque: “ Lorsque l’Exposition Universelle de Paris se terminera, la fiction de la lumière via l’électricité sera également terminée et on n’en entendra plus jamais parler.” Un comité parlementaire britannique créé pour examiner l’ampoule d’Edison s’étaient montré complètement d’accord avec le professeur Erasmus Wilson. Ce comité formulait en 1878 la conclusion suivante: “Les idées d’Edison ne méritent pas l’attention des personnes dotés d’une réflexion scientifique et pratique.”  Tout comme l’ampoule, le téléphone fut rapidement accusé de reposer sur des principes scientifiques infondés. En 1863 un certain Joshua Coopersmith fut même arrêté en tant que fraudeur, lorsqu’il tenta de lever des fonds pour installer un système téléphonique. Le journaliste scientifique du “Boston Post” écrivait : “Les gens bien informés savent très bien qu’il est impossible de pouvoir transmettre la voix humaine à travers un fil, et qu’une telle invention, si elle était possible, n’aurait aucune valeur.”

La fraude académique

Aux Pays Bas où j’habite, les scientifiques ont au cours des dix dernières années, régulièrement discrédité la PNL à travers les médias. Il est probable que vous ayez eu la même expérience dans votre pays. A titre d’exemple, un professeur hollandais appelé Drenth, attaqua la PNL à la télévision lors d’une discussion avec ma partenaire Anneke Meijer. Quand Anneke expliqua les principes de la modélisation, le professeur affirma que “la modélisation n’a rien à voir avec la PNL”. Il affirma également avoir effectué une “analyse scientifique approfondie” de la PNL. Apparemment les principes de la modélisation décrits dans presque tous les livres sur la PNL, ont échappé à son analyse approfondie. De plus, Drenth affirma que la “PNL est un faux nom, que les gens utilisent pour donner un semblant de crédibilité scientifique et rassurer le marché.” Nous avons ici un prototype de condamnation scientifique de la PNL : une autorité scientifique respectée exprime un rejet définitif basé sur l’examen rapide de quelques livres de PNL écrits par des conférenciers spécialistes de la motivation qui prétendent que la PNL peut exaucer tous nos vœux.

Les conférenciers qui écrivent ce type d’ouvrages n’apportent bien sur aucune preuve scientifique de leurs affirmations. J’imagine que la plupart d’entre eux n’ont aucune idée de ce qu’est la méthode scientifique, ni ne le prétendent. Je ne pense pas qu’une telle affirmation puisse vous surprendre. Ce qui est intéressant c’est que le professeur Drenth est lui aussi dans la même situation. Il n’existe également aucune étude scientifique soutenant son hypothèse sur le rejet de la PNL. Il n’a pas cité une seule étude ni apporté de preuves. Et à l’inverse du conférencier sur la motivation, le scientifique affirme pour sa part qu’il connaît bien la méthode scientifique. Ceci me laisse vraiment perplexe. Comment un scientifique peut-il faire des déclarations aussi tranchées et non soutenues par des preuves scientifiques ? Un détail marquant est qu’à l’époque le professeur Drenth était le président de l’Académie des Sciences, une institution néerlandaise très réputée qui voulait mettre en place un système d’alerte des fraudes scientifiques. Une des infractions qui pouvaient faire l’objet d’alertes consistait en la “diffamation non fondée  de collègues ”. Ce qui est curieux c’est qu’on aurait pu interpeller le professeur au sein de sa propre académie…

Dans ma propre pratique, la PNL m’offre d’utiles concepts, modèles et outils que d’autres approches plus “scientifiques” n’apportent pas. Mais lorsqu’une technique fonctionne bien, notamment dans le domaine des pratiques psychosociales, la plupart du temps c’est trop compliqué pour la recherche. Et lorsque ces techniques sont étudiées de façon scientifique (avec une évaluation d’hypothèses et une analyse statistique) le phénomène est souvent si réduit que les résultats sont inutilisables dans la pratique quotidienne.  A moins que ces résultats ne soient généralisés d’une manière non scientifique, ce qui arrive fréquemment. Par exemple, je pourrais trouver, dans un groupe d’étudiants universitaires hommes, qu’une technique de relaxation marche mieux qu’une conversation libre dans la résolution de leur problème. Mais lorsque je travaille avec une femme manager sénior souvent sous pression, comment puis-je utiliser cette découverte scientifique ? Pour que je puisse affirmer que la relaxation musculaire marche mieux avec cette femme, je devrais d’abord généraliser la vérité de l’affirmation de la catégorie des hommes à celle des femmes, des personnes âgées aux personnes jeunes, des étudiants aux managers, et faire de même pour les centaines d’autres différences importantes qu’il pourrait y avoir. Bien sûr, je ne peux pas faire cela tout en continuant à me considérer comme un scientifique. Dans le monde de la science, les généralisations font l’objet d’évaluations. En d’autres termes, les critères empiriques et pragmatiques ont tendance à rentrer en conflit. Il est pour moi impossible d’avoir une pratique régulière avec mes clients reposant uniquement sur des preuves scientifiques. Il y aura toujours des généralisations non justifiées car il existera toujours des différences entre mes clients et les sujets qui ont participé aux études. Et pourtant je travaille, j’expérimente, j’obtiens des résultats et je fais des généralisations à propos de mes expériences. Et donc lorsque j’écris des comptes rendus de ces expériences, un scientifique peut-il me traiter de menteur ?

La science est également un système de croyances

Un magazine mensuel néerlandais nommé “Intermediair” adressé gratuitement à la communauté universitaire a publié un article sur la PNL avec un gros titre disant : “En réalité, nous avons affaire à un système de croyances”, comme si cela devait constituer une disqualification définitive de la PNL. Le monde est selon moi porté par des systèmes de croyances. Je suis tout à fait d’accord, la PNL est un système de croyances. Mais qu’en est-il de la science ? Lorsqu’un scientifique affirme avec véhémence que la PNL n’est qu’un système de croyances, est-il sérieusement en train de laisser penser que la méthode scientifique est basée sur autre chose que des croyances ? La science n’est-elle pas basée sur les croyances que : (a) il y a une vérité, que (b) il est bon/souhaitable de découvrir cette vérité et que, (c) les expériences évaluées statistiquement offrent la meilleure vérification de cette vérité ?  C’était au moins le cas lorsque j’étais étudiant à l’université. S’il en est autrement aujourd’hui, c’est qu’une grande révolution de la pensée scientifique a complètement échappé à mon attention. Les scientifiques croient que les expériences évaluées statistiquement fournissent des informations justes sur la vérité. A ma connaissance, ceci n’a jamais été prouvé. Mais la plupart des scientifiques affichent une sorte d’ethnocentrisme culturel. Ils semblent dire “Notre croyance c’est la vérité, alors que votre croyance n’est qu’une croyance”. Cela ressemble à l’attitude des anthropologues culturels des dix-neuvième et vingtième siècles, qui comparaient les “superstitions” des populations indigènes avec leur propre foi chrétienne : “Votre religion est une superstition, alors que la mienne est la vraie foi”. Certains scientifiques pourraient rétorquer que la science est, même en tant que système de croyances, un système culturellement accepté, et sur lequel nous avons un consensus. Mais la science n’a-t-elle pas comme mission historique de remettre en cause les croyances acceptées culturellement ?

La PNL n’est pas une théorie scientifique. Les modèles et techniques de la PNL ne reposent pas sur des hypothèses défendues systématiquement par des travaux expérimentaux et des statistiques. Les techniques PNL ne sont pas évaluées de cette manière. John Grinder a affirmé dès le début qu’il ne souhaitait pas étudier les moyennes, mais qu’il voulait étudier les exceptions. L’histoire de la PNL a débuté avec la modélisation de personnes exceptionnellement talentueuses ou expérimentées, afin de pouvoir transférer leurs capacités exceptionnelles à d’autres personnes. La PNL a vu le jour grâce à la généralisation des capacités mentales et émotionnelles d’individus exceptionnels. Ces travaux s’appuyèrent sur des concepts hétéroclites empruntés  à la Grammaire Transformationnelle, à la Sémantique Générale d’Alfred  Korzybski, à la Cybernétique, la théorie de l’apprentissage social, l’hypnothérapie, la Gestalt-thérapie etc. Des mots comme « la structure profonde », « les systèmes de représentation », « l’écologie », « la modélisation » et « les boucles de feed-back » ont été empruntés aux différents courants mentionnés ci-dessus. Et c’est là que réside la source de certaines confusions. Si Bandler et Grinder ont emprunté leurs concepts à des systèmes scientifiques, leur façon d’utiliser ces concepts n’avait rien de scientifique, c’est à dire qu’ils n’ont pas suivi les règles habituelles d’évaluation des hypothèses de la méthode scientifique. Il est donc compréhensible que cela puisse perturber de nombreux scientifiques. Certains d’entre eux disent désormais que les termes linguistiques et neurologiques sont utilisés en PNL en tant que métaphores représentant des mécanismes psychologiques. La plupart des auteurs de la PNL, dont Bandler et Grinder, n’ont jamais prétendu qu’il en était autrement.

Une autre source de confusion dans ce domaine vient de l’absence d’organisme centralisé de certification. A ce jour, dans le champ de la PNL, n’importe quel cinglé peut utiliser le terme PNL et, ce qui arrange encore moins les choses, peut même montrer un document à l’apparence officielle prouvant qu’il est un expert certifié. Dès qu’une telle personne commence à écrire des livres, il devient excessivement difficile aux scientifiques de déterminer ce que la PNL affirme ou n’affirme pas. En Hollande il y a au moins un livre qui présente la PNL comme une “nouvelle méthode scientifique” et un autre livre décrit Bandler et Grinder comme des “professeurs” (Grinder était à un moment un professeur associé, mais Bandler ne l’a jamais été). On ne peut pas s’attendre à ce que les scientifiques puissent faire clairement la différence entre une catégorie de PNL et une autre.

Les concepts empruntés à la science étant utilisés dans un contexte non scientifique et la PNL étant appelée « scientifique » par quelques auteurs de la PNL, on peut s’attendre à ce que les scientifiques protestent. Je suggère aux auteurs de la PNL d’expliquer qu’ils utilisent ces concepts d’une manière assez imprécise pour ne pas revendiquer une méthode scientifique, même s’ils trouvent que certains concepts scientifiques soient utiles en tant que filtres pour organiser leurs propos. De plus, je pense que tout auteur en PNL devrait éviter d’affirmer que la PNL est scientifique.

On peut se mouiller facilement dans un domaine scientifique aride

Quelques scientifiques affirment que les modèles et méthodes issues de la PNL ne sont pas scientifiquement prouvées, qu’elles n’ont donc aucune valeur, et qu’il faut donc en informer la société. Ce lien entre ces deux notions est en réalité un choix philosophique plutôt qu’un fait scientifique. La philosophie pragmatique promue par exemple par William James, effectue un autre choix : “Les idées ne sont pas vrais ou fausses, elles sont utiles ou non utiles”. Comme je l’ai signalé, aucun scientifique n’a pu prouver que les généralisations scientifiquement prouvées soient plus justes ou utiles que les autres catégories de généralisations. Le choix de la vérité scientifique est donc un choix philosophique. J’ai le sentiment que les scientifiques confondent souvent leur philosophie avec les faits. Les croyances qu’il y a (1) une vérité, (2)  il est bon/souhaitable de découvrir cette vérité et que (3) les expériences évaluées statistiquement offrent la meilleure vérification de cette vérité, ne sont que des croyances.
Ces croyances peuvent être très utiles voire même très nobles dans certains contextes, elles peuvent avoir la vie longue et être particulièrement bien acceptées, tout en restant cependant des croyances et n’étant pas intrinsèquement meilleures que les autres croyances. En confondant leur carte du monde avec la réalité, les scientifiques peuvent insinuer que c’est mieux d’utiliser des méthodes prouvées de façon scientifique. Il en découle des difficultés non seulement philosophiques mais aussi pratiques, telles que l’utilité des faits scientifiques dans un cadre thérapeutique. Un des problèmes les plus importants étant que, (a) les statistiques concernant des groupes ne sont pas directement transposables aux prévisions qui concernent des individus et que, (b) les expériences scientifiques réduisent des interactions complexes au point de rendre les conclusions sans importance dans la pratique thérapeutique.

Examinons de plus près l’utilité des statistiques dans la pratique thérapeutique. Savoir qu’un problème X peut être résolu avec une méthode Y dans 46,3 % des cas, n’a vraiment aucune importance lorsque la personne assise dans votre bureau appartient aux 53,7 % restant. Et s’il y avait une autre méthode fonctionnant seulement pour 0,001% de la population ayant le problème X, cette méthode serait celle qu’il convient d’utiliser si la personne que vous accompagnez appartient à cette minorité. Même si cette méthode peut être considérée comme  totalement inefficace scientifiquement parlant. Si je sors de chez moi et qu’il pleut, je vais me mouiller, même si l’on peut prouver sans l’ombre d’un doute que dans 83,3% des Pays Bas la météo est magnifiquement au beau fixe. Je serais mouillé dans un pays que l’on peut très bien décrire scientifiquement comme étant sec. Donc dire qu’une méthode « scientifiquement valide » est utilisée, n’a au mieux qu’une valeur suggestive. Le fait que 50% d’un groupe déterminé soit impacté par une méthode X, ne veut malheureusement pas dire qu’un certain individu a 50% de chances de réussite avec cette technique. Les statistiques concernant les groupes ne peuvent pas être extrapolées à des prévisions concernant les individus. Donc si une méthode affirme être « prouvée scientifiquement », ou que son efficacité ait été démontrée par la « recherche scientifique », ceci est presque toujours une déclaration trompeuse et non scientifique.

L’étudiant et sa feuille de papier

J’ai déjà mentionné deux difficultés qui peuvent survenir dans la relation entre la science et la pratique. La première difficulté concerne la généralisation des données statistiques à des cas particuliers. La seconde concerne la difficulté de la science à être une aide pratique, compte tenu du fait que les scientifiques n’ont jamais pu prouver que les méthodes rendus crédibles scientifiquement fonctionnaient mieux que d’autres méthodes. Maintenant, je vais vous parler d’un troisième problème qui concerne l’utilité de la vérité scientifique : la difficulté à trouver un compromis entre la profondeur et la précision au cours d’une recherche. Dans la recherche scientifique, on tend à réunir des informations très précises sur un nombre limité de phénomènes. Dans le cas des sentiments, des émotions et des actes des individus, un scientifique ne peut rassembler que des informations précises statistiquement exploitables à partir d’une partie du processus étudié. Le processus est donc fortement réducteur, au point que le lien entre les informations recueillies lors de l’expérimentation et la problématique étudiée devient sujet à questions. Dans le champ de la recherche quantitative, les conditions auxquelles les sujets participant à l’étude sont soumis, doivent être exactement les mêmes pour tous les sujets. Tous les sujets évalués au sein d’un groupe déterminé doivent recevoir les mêmes procédures dans des conditions identiques, sinon on ne sait pas ce qui est mesuré. 

Ceci constitue déjà une proposition très difficile lorsqu’il s’agit de mesurer l’expérience humaine.  Pour citer John Grinder, “lorsque je tape une balle de golf avec un club, le résultat serait globalement similaire avec des balles différentes. Par contre lorsque je tape une personne avec un club, il peut vivre cette expérience de différentes manières ». Le même swing signifiera des choses différentes pour des personnes différentes. Mais un problème encore plus sérieux apparait avec la méthode scientifique. Il réside dans le fait que lors d’une expérience contrôlée, les processus psychosociologiques sont souvent tellement limités que leur pertinence devient très discutable dans une pratique thérapeutique. Par exemple, lorsqu’une publication scientifique sur la psychothérapie mentionne qu’une méthode X a un % Y de chances de réussite, qu’est-ce que cela signifie ? Si un scientifique dit “Nous avons administré une méthode X aux sujets” nous pourrions lui demander avec les questions du méta-modèle : “Comment précisément l’avez-vous administrée ?”.

Cette question n’est pas aussi superficielle qu’elle ne le parait, même si le terme “méthode X” est déjà une grande nominalisation. Le vrai processus derrière cette nominalisation “méthode X”  n’est rien d’autre qu’un étudiant en train de lire à voix haute les instructions de la méthode X écrites sur un bout de papier. Cet étudiant fait peut-être cela pour la première fois de sa vie, ou à la suite d’une très courte formation. Puis, dans l’optique d’une comparaison, il lira ensuite les instructions pour la méthode Y inscrites sur un autre bout de papier. Pouvez-vous imaginer ce que cela pourrait donner si l’étudiant comparait ainsi, disons, le re-imprinting avec la transformation essentielle ? Qui serait surpris de ne trouver par la suite que peu de différences entre les méthodes X et Y? « Les données scientifiques prouvent qu’il n’y a pas de différence entre les méthodes  X et Y ».  La précision concernant la lecture des instructions écrites sur un bout de papier par un étudiant en troisième année de psychologie, n’apparaît pas dans l’article sur les travaux de recherche, alors que figurent des quantités impressionnantes de tableaux chiffrés et de tests statistiques complexes. Conclusion « L’hypothèse selon laquelle la « méthode X » est plus efficace que la « méthode Y » n’est pas soutenue par cette étude ». Cela signifie peut-être simplement que les étudiants qui lisent les instructions ne sont pas très efficaces en tant qu’agent du changement. Ce qui nous paraîtra cependant toujours étrange, c’est la façon avec laquelle les scientifiques parleront par la suite de la « méthode X » sans jamais parler de ses équivalences complexes.

La PNL comme champs d’expérimentations introspectives

La PNL se focalise sur l’individu. A par ceux qui critiquent, le monde universitaire possède aussi ses avocats de la PNL. Des formations PNL ont été délivrées dans plusieurs universités néerlandaises, même si cela s’est déroulé de manière sporadique et à un degré limité (Rotterdam, Utrecht, Leiden, Twente). Les éducateurs, pédagogues, cadres administratifs et psychothérapeutes ont été initiés à la PNL à grande échelle, avec des notions de PNL mélangées à d’autres cadres de pensée. Des douzaines d’étudiants ont obtenu leurs diplômes en effectuant des recherches sur la PNL, ou ont écrit de longs articles sur certains aspects de la PNL.

Dans la revue “NLP World” plusieurs articles ont été publiés décrivant la recherche expérimentale statistiquement évaluée sur la PNL. Il existe ici en Hollande au moins deux thèses de doctorat qui traitent de l’évaluation de la PNL. Les universitaires impliqués dans la PNL, fascinés par les applications pratiques de la PNL, perçoivent parfois la PNL comme une avancée dans l’évolution de la psychologie. Un pas en avant qui développe des axes déjà initiés il y a un siècle par des recherches sur l’introspection effectuées, entre autres, par Wilhelm Wundt et Willam James. Chaque fois que la PNL est utilisée, elle peut être considérée comme un champ d’expérimentation introspective : des changements intentionnels sont évoqués et évalués en dehors du laboratoire. Les techniques PNL étant plutôt bien standardisées, nous pouvons traiter les informations obtenues comme des résultats expérimentaux. Grâce au grand nombre d’individus effectuant ces expériences et les milliers de professionnels pratiquant la PNL, des données statistiquement vérifiables commencent à prendre forme. Même s’il est vrai que le suivi de ces informations se fait de façon pèle mêle et très informelle. Voilà d’ailleurs une opportunité fort intéressante pour la communauté PNL. En s’appuyant sur les techniques de sondages sur internet, il devrait être relativement facile de collecter des données : qui utilise quelles techniques ? À quelle fréquence ? Pour quoi faire ? 

Ceux qui rejettent les données issues de ce type de recherche pour des raisons formelles, oublient que bien avant que le terme “Appellation d’Origine Contrôlée” soit inventé, le vin de Bordeaux d’excellente qualité existait déjà. On perçoit la science comme une interaction entre deux éléments majeurs: la généralisation et la précision; le raisonnement inductif et déductif. A partir de leurs observations et de leurs réflexions sur des événements complexes de la vie, les individus effectuent des généralisations portant sur les relations causales entre ces événements. Des idées à propos des éléments essentiels, leurs propriétés ainsi que leurs relations ou « lois » sont ainsi formulées. Ce processus créatif est un aspect nécessaire de la science. L’étape suivante de la démarche scientifique consiste à tester ces relations au travers d’expérimentations et d’évaluer les résultats de façon statistique. Pour les scientifiques, la PNL pourrait être une riche source de généralisations qui ont déjà, de façon approximative et jusqu’à un certain degré, résisté à l’épreuve du temps. La plupart des concepts, modèles et techniques PNL sont confrontées à un environnement dans lequel on doit faire ses preuves. Celles qui fonctionnent continuent à être utilisées et celles qui ne fonctionnent pas assez bien peuvent aller se reposer tout là-haut et boire des bières avec les autres techniques dépassées. Ce test de “survie” pourrait être pour les scientifiques un excellent test préalable, dans lequel les candidats prometteurs sont sélectionnés pour de futures recherches. Pour le praticien en quête de technologies qui fonctionnent, ce “test de survie” pourrait être tout aussi utile voire plus que la recherche scientifique.

Des recommandations pour améliorer les relations PNL et science

1. Les scientifiques devraient s’abstenir de juger des phénomènes qu’ils n’ont pas étudié, afin de rester dans les limites de leurs compétences scientifiques.

2. Il serait sage que les auteurs dans le champ de la PNL soulignent le fait qu’ils utilisent des concepts issus de modèles scientifiques, en tant que métaphores et non pas en tant qu’éléments d’un processus d’évaluation d’hypothèses scientifiques.

3. Il convient de se rappeler que la science est un système de croyances comme tout autre système de croyances, même s’il est bien plus accepté que celui de la PNL. Les scientifiques n’ont jamais prouvé que la méthode scientifique mènera, immédiatement ou à terme, à des résultats meilleurs que ceux qui peuvent être obtenus avec d’autres méthodes.

4. Il convient d’être conscient que les données statistiques recueillies auprès de groupes d’individus ne peuvent être directement extrapolées à des individus particuliers, et que les phénomènes étudiés sont souvent si limités ou réducteurs, qu’ils en deviennent non pertinents.

5. La PNL peut être considérée comme un large champ d’études introspectives, pouvant produire une sorte de bases de données « brutes » pour répondre à la question : cette technique ou modèle survivent-elles aux premières évaluations ? Les scientifiques pourraient utiliser cette démarche pour présélectionner des hypothèses de travail pertinentes et pratiques. Les praticiens en PNL pourraient améliorer la formalisation de ce procédé.

Sources: NLP and Science, Six recommendations for a better relationship, Jaap Hollander Ph.D, NLP World Magazine, November 1999, Volume 6, N° 3 – Anchor Point Magazine, part I-December 1999, and part 2 -January 2000- The NLP and Coaching Institute NLP and Science-Five recommendations for a better relationship, by Drs. Jaap Hollander, Nlpca

Jaap-HollanderLe Dr Jaap Hollander (1952) est un psychologue clinicien, formateur en PNL et  co-fondateur  du Institute for Eclectic Psychology, IEP, le plus ancien et le plus important institut de PNL en Hollande. Il a introduit la PNL, le coaching provocatif et la modélisation symbolique en Hollande. Il est l’auteur de six livres sur des thèmes psychologiques, allant de la PNL, la thérapie provocatrice à la modélisation des rituels de transe au Brésil.

 

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