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par Marion SARAZIN

Marion-SARAZIN-Institut-RepereLes positions de perception sont un grand classique de la PNL. Depuis leur création, elles sont utilisées dans un protocole spécifique et sont également incorporées dans de nombreux autres protocoles de PNL. Nous savons que c’est la Gestalt qui, la première, a développé l’usage des deux chaises pour le travail thérapeutique, où la personne adopte le point de vue d’une autre personne ou d’une autre partie d’elle-même, en changeant simplement de chaises. Mais c’est Judith DELOZIER et John GRINDER qui ont nommé et approfondi la notion de positions de perception, vers le milieu des années 80, en incluant notamment une troisième position, celle de l’observateur. Ils ont spécifié la technique PNL d’exploration de ces positions ainsi que les patterns physiques cognitifs et linguistiques qui se rattachent à chacune. Par la suite une quatrième position de perception verra le jour.

Parler de position de perception, c’est se poser implicitement la question « De quelle position est ce que je perçois la réalité ? » ou, en d’autres termes : « A partir de quelle position est ce que je vois, j’entends et je ressens ? ». En effet il n’y a pas une position de perception unique comme le sens commun porterait à le croire mais plusieurs : la nôtre, celle où nous nous mettons dans la peau de l’autre, celle de l’observateur de l’interaction entre nous et l’autre et celle du “nous collectif”. Ainsi les positions de perception sont un des filtres entre la réalité et nous, filtre qui se rajoute à tous ceux que la PNL a déjà décrits pour nous faire bien comprendre que « la carte n’est pas le territoire ! »

La compréhension que nous allons avoir, l’interprétation que nous allons faire et également la façon dont nous allons réagir dans le cadre d’une interaction relationnelle vont dépendre étroitement de la position que nous allons adopter.

J’aimerais vous présenter une version que je trouve innovante et inspirante de ce grand classique. Elle m’a été inspirée par Robert Mc DONALD, formateur international en PNL  et docteur en théologie, qui nous fait le plaisir de venir chez PNL.Repère en janvier 2006 pour parler notamment des facteurs cognitifs et émotionnels qui limitent notre réussite individuelle.

La première position ou la position du guerrier

Les caractéristiques de la première position

La première position est la position qui nous fait dire : « Je suis moi, tu es toi et nous sommes différents » ; « Je vois à travers mes propres yeux, j’entends avec mes oreilles et je sens avec mon corps ».
C’est une position associée : « Je ressens mes propres émotions, pas les vôtres ». (Etre associé, c’est être dans l’expérience. Etre dissocié c’est être hors de l’expérience, spectateur, extérieur à un événement ).
Le langage utilisé en 1ère position est « Je, moi, mon, le mien ».

La 1ère position est la seule position qui nous permet de savoir ce que nous voulons et ce que nous ressentons. C’est donc une position très corrélée à notre identité. Lorsque je suis totalement en 1ère position, je suis indépendant des autres, je suis autonome. Je suis authentique, vrai, honnête. Mes actes sont congruents.

C’est la position de l’ego. Je précise qu’il ne s’agit pas ici de faire référence aux cotés négatifs d’un développement hypertrophié de l’ego mais au contraire de considérer la fonction positive de l’ego et son sens premier de : noyau ou structure de la personnalité.  De même la notion d’ego à laquelle il est fait référence ici est différente de la notion Freudienne d’ego où l’ego se constitue à travers les expériences sociales de l’individu et exerce en tant que « principe de réalité » une fonction de contrôle sur le comportement. La première position telle que la conçoit Robert Mc DONALD est la position de l’ego en  tant que noyau de la personnalité.

Robert Mc DONALD présente une notion très importante à savoir que les positions de perception sont hiérarchiquement ordonnées. Il définit la 1ère position comme la première hiérarchiquement : C’est une position fondamentale. C’est la plus importante.
Nous ne pouvons pas avoir de relations authentiques avec les autres personnes si nous n’avons pas une 1ère position forte. Nous ne pouvons pratiquer la 2nde position que si nous avons déjà un sens de soi fort sinon nous risquons de perdre nos frontières et de nous perdre en l’autre. De la même façon, le développement du sens spirituel ne doit pas se faire au détriment de l’ego. Les personnes qui ne sont pas ancrées ou centrés peuvent se perdre dans une quête mystique – parfois pour ne pas se trouver confrontées avec leurs difficultés.

Pour Robert Mc DONALD nous ne pouvons aller vers les autres ou vers une expérience spirituelle qu’à partir d’une forte 1ère position où nous nous connaissons et aimons ce que nous connaissons.

Les aspects positifs de la première position

La première position est la position de l’estime de soi. Une grande partie du travail de développement consiste pour les personnes qui manquent de confiance en elles à  établir une 1ère position forte, un sens fort de soi-même, « a Self », un Soi. Il y a souvent au sein de chaque culture, un rite d’initiation pour le passage 1ère position.

La 1ère position est une position de force, c’est la position de l’assertion de soi, de la puissance. Son symbole est l’épée. L’attitude est de se séparer, d’émerger, de s’affirmer, de se préserver. C’est une position masculine au sens symbolique et non pas au sens littéral du terme, celle du patriarche, du père, « celui qui pourvoit, protège et ensemence » pour citer Robert Mc DONALD. Métaphoriquement c’est la position du guerrier. Il la qualifie aussi comme position du Soi héroïque.

Le système de représentation que l’on peut associer à la 1ère position est le visuel. C’est la position du créateur d’image. C’est la position du Beau, de l’esthétisme. C’est aussi la position du monologue.
Le niveau logique qui lui correspond est celui du comportement.

Les aspects négatifs possibles

Un autre apport très intéressant de Robert Mc DONALD est le fait de souligner que chaque position de perception peut comporter des cotés négatifs. Il reprend l’archétype de l’ombre : «The shadow » de l’approche Jungienne pour décrire les formes négatives que pourraient prendre une 1ère position excessive (par excès ou par défaut). Il cite dans cette catégorie, l’accusateur, le critique : « The blamer » de Virginia SATIR, celui qui blâme les autres, qui trouve que les autres ne font rien de bien et se sent, en fait, intérieurement misérable, sans valeur et sans succès. Il précise aussi qu’une personne qui témoigne d’une 1ère position hypertrophiée est souvent quelqu’un qui a peur de s’engager dans une relation, d’avoir une relation d’intimité avec les autres.

Robert Mc DONALD insiste sur le fait que la « santé mentale » requiert d’avoir accès aux 3 positions de perception et de pouvoir passer de l’une à l’autre en fonction du contexte. Rester bloqué en 1ère position quand une personne vient nous raconter ses problèmes fait que nous ne pouvons adopter de point de vue objectif ni être dans l’empathie. Nous sommes alors considérés comme centré uniquement sur nous, pas  compréhensif et pas aimant ou du moins pas soucieux des autres.

En reprenant ce concept d’ombre, j’aimerais rajouter quelques exemples d’ombre de 1ère position :

– Le dictateur, le tyran, le « boss ».
– L’égocentrique préoccupé par lui-même, centré sur lui et relativement insensible aux autres.
– L’égoïste qui ramène tout à lui, ne considère que son propre intérêt et recherche exclusivement son plaisir.
– L’égotiste, caractérisé par le culte du moi, la poursuite trop exclusive de son développement personnel.
– Le narcissique, ayant un amour de soi excessif (qualifié aussi d’auto-érotisme).

Ces exemples d’ « ombre » sont relatifs à un excès de 1ère position. Mais qu’en est-il de l’excès inverse : un manque de 1ère position? Y a t’il une véritable différence, en termes d’estime de soi, entre une 1ère position trop développée et une 1ère position pas assez développée ? Je pense que si les comportements qui en résultent diffèrent, ils traduisent la même difficulté : un manque d’estime de soi. Etre infatué de sa personne ou se dévaloriser en permanence sont des attitudes reflétant toutes les deux des caricatures de 1ère position, une 1ère position excessive (en excès ou manque).

Ce sont des façons différentes et apparemment opposées de réagir à la même difficulté. En effet lorsque nous nous sentons bien dans notre peau, nous ne ressentons pas le besoin de nous vanter, de jouer aux caïds, de provoquer. Nous pouvons sincèrement nous réjouir du succès des autres sans nous sentir obligé de nous comparer par rapport aux autres. Nous pouvons être généreux. De même nous n’avons pas envie de battre notre coulpe, de nous dénigrer lorsque nous avons une bonne estime de soi. Je rajouterais donc aux ombres de la 1ère  position le vantard, imbu de sa personne et celui qui pense qu’il n’est rien ou qu’il ne vaut rien, en d’autres termes le déprimé.

A suivre …

L’article complet

– Nouvel éclairage sur les positions de perception PNL (1/3)
Nouvel éclairage sur les positions de perception PNL (2/3)
Nouvel éclairage sur les positions de perception PNL (3/3)

L’auteur de l’article : Marion SARAZIN – Formatrice, psychothérapeute

Enseignante PNL certifiée en France. Marion est aussi membre du réseau de formateurs certifiés par NLPU dirigée par Robert Dilts et Judith Delozier. Elle a obtenu un master en psychologie à l’université américaine de Santa Clara. C’est en Californie, où elle a vécu pendant 7 ans, que Marion a pu travailler dans le cadre de l’Institut NLP Californie et de la NLPU avec les meilleurs formateurs américains, en particulier Robert Dilts et Robert McDonald. Avant de se consacrer à la PNL, elle a occupé pendant 20 ans des fonctions de direction en entreprise. Elle est diplômée d’HEC et possède un DEA de sciences économiques. Les participants à ses formations apprécient sa passion pour la PNL, son sens de l’humour et son authenticité. Auteur de “S’initier à la PNL” ESF 2010.

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