Dans un univers où se projeter à plus de 6 mois devient pratiquement de la science-fiction, où l’incertitude règne en maître, nous nous trouvons devant un choix cornélien.
Soit, nous nous coupons du monde et nous créons notre bulle avec le risque de ne pas suffisamment anticiper les difficultés à venir.
Soit, nous restons en lien avec la réalité pour nous préparer aux possibles évolutions du monde et risquons de souffrir d’angoisse et de stress devant les dérèglements et les crises à l’échelle planétaires.
Sans doute, un juste milieu doit être possible mais l’exercice relève de l’équilibre précaire.
Une chose est sûre, nous sommes appelés à nous adapter de plus en plus. Pour cela, nous avons besoin de trouver nos ressources propres.
Qu’est-ce qu’une ressource ?
Une ressource est un état d’être, une manière d’aborder la réalité, une compétence, une méthode, etc. qui permet d’atteindre un objectif.
En PNL (programmation neuro linguistique), nous utilisons souvent la formule :
Situation actuelle (insatisfaisante) + Ressources = Situation visée ou désirée
Souvent, dans le feu de l’action, nous avons tendance à privilégier les méthodes et les approches connues, habituelles. Et quand cela ne fonctionne pas, nous remettons une couche de la même chose qui n’aboutit pas non plus à un meilleur résultat.
Pour mieux nous adapter à des situations nouvelles, nous avons besoin « d’entretenir » nos ressources, d’en développer la « gamme » disponible pour nous (plus de ressources pour plus de flexibilité).
Quand prenons-nous le temps de nous « isoler », pour prendre de la distance, pour nous introspecter ?
La difficulté réside dans toutes les « sollicitations » et les « invitations à l’action » qui captent notre attention constamment et dans les préoccupations qui y sont associées.
En quoi ces sollicitations et ces préoccupations nous parasitent-elles ? Et quelles conséquences cela a-t-il sur notre « ressourcement ».
Nous menons notre vie en fonction de notre perception du monde extérieur et de ce que cela provoque dans notre monde intérieur. Un échange permanent d’informations circule entre notre neurologie et le monde extérieur.
Une partie de ce signal est traité en automatique sans intervention de notre partie consciente. Nous ne voyons que ce que notre cerveau nous laisse voir. C’est ce que l’on appelle le biais cognitif. Dans ce traitement automatique, il y a un phénomène que certains spécialistes des neurosciences appellent « neuroception ». Il s’agit d’une forme de scan constant que nous faisons de notre environnement afin de détecter des dangers ou des opportunités. A la base, cela contribuait à notre survie physique.
Aujourd’hui dans la vie sédentaire et citadine, nous n’avons plus autant besoin de cette fonction, qui malgré tout continue son travail, mais en se concentrant sur les « dangers psychologiques ou relationnels ».
Ainsi, si nous découvrons des informations dans l’actualité via les médias ou dans notre environnement professionnel, notre neuroception va évaluer automatiquement le niveau de danger et activer certaines réactions.
Une remarque d’un collègue ou d’un responsable peut ainsi avoir la même valeur qu’un cobra dans la même pièce que vous !
Face à une situation, notre système nerveux automatique peut réagir de trois manières :
Dans les deux premiers cas, nous ne sommes pas en capacité de prendre du recul ou de nous ressourcer. Ce n’est que dans la troisième option que nous pouvons mettre en place de nouvelles ressources.
Or, nous vivons dans une société hyperconnectée qui stimule continuellement notre neuroception. Nous sommes invités à constamment évaluer les risques pour nous liés au climat, à l’économie, aux décisions gouvernementales, aux accords ou tensions diplomatiques entre des pays. Nous sommes invités à nous « prononcer » sur à peu près tout ce qui se passe partout dans le monde via nos « téléphones intelligents ».
Lorsque notre attention est « ailleurs », il est assez malaisé de « nous » retrouver pour faire la part des choses.
Parfois, une de nos ressources se manifeste alors que nous ne l’avons pas consciemment sollicitée. Et nous nous surprenons à être compétents ou efficaces dans une situation inattendue.
Mais, souvent les ressources auxquelles nous faisons appel sont celles de nos habitudes. L’avantage c’est que nous les maîtrisons bien et que cela ne nous coûte que peu d’efforts. Le désavantage c’est que lorsque la ressource n’est pas utile, elle ne sert pas à grand-chose ou au contraire cela ne fait qu’empirer la situation.
Partir en vacances n’est malheureusement pas toujours (voire pas souvent) synonyme de ressourcement. En effet, un environnement nouveau peut être perçu comme une menace et activer nos routines de stress.
De plus, ces moments sont souvent remplis d’activités qui nous stimulent et garde notre attention pointée vers l’extérieur.
Comment se ressourcer dans ces conditions ?
Le propos ici n’est pas de fustiger les voyages et les activités de loisirs en vacances. Cette période et ces activités sont est en effet propices pour amorcer un vrai ressourcement. Voyons comment !
Premièrement, se préparer à se ressourcer consiste à ralentir. Combien de fois ne partons nous pas en vacances directement après une période de travail intense (dont la cause est l’absence du fait des vacances). Or, notre neurologie a besoin de quelques jours pour se « remettre » de cette période chargée.
Nous avons en effet suractivé notre système et celui-ci ne se remet pas directement. Si vous cumulez à cela le stress du déplacement (aéroports et transports bondés, routes bouchonnées, imprévus, nervosité des enfants, …), votre système n’a pas vraiment le loisir de se calmer.
Et passer d’une activité professionnelle intense à un programme chargé de visites, activités sportives et autres, n’aide pas non plus.
Certaines personnes font des « grippes » au début de leurs vacances. Elles passent deux voire trois jours au lit avec divers symptômes. Ce sont des tactiques de leur système nerveux pour obliger le ralentissement. Elles peuvent le remercier de prendre si bien soin d’elles !
Donc, se préparer c’est ralentir quelques jours avant afin d’habituer son système nerveux à une baisse de rythme.
Deuxièmement, avant de partir ou de commencer la période de vacances, vous êtes invités à vous représenter cet espace-temps à venir. Votre système nerveux automatique a besoin de sécurité et donc cherche constamment de repères et de balises reconnaissables. Il ne fait pas la différence entre la réalité extérieure et les images intérieures ou virtuelles (lorsque vous regardez un film comique, vous riez vraiment alors que vous savez pertinemment bien que cela n’est pas réel).
Vous représentez votre voyage ou votre période de vacances avec quelques jalons-clé vous aidera à apaiser votre neuroception. Et si vous partez sans but, sans itinéraire ? Dans ce cas, représentez-vous vos moyens de transports et les activités que vous serez certainement amenés à faire.
Prévoyez déjà des moments « vides ». Vacances vient de « vacere » qui veut dire « ne rien faire ». Le « far niente », la sieste, la contemplation et la rêverie sont des moments importants pour le ressourcement. Nous le verrons plus loin. Pour l’instant nous préparons l’espace pour cela.
Troisièmement, la plupart d’entre nous ne dispose que d’une période limitée de vacances. C’est mieux que d’autres peuples comme le présente bien Amélie Deloffre dans sa conférence TED “Réapprendre à voyager” qui couvre notre sujet de manière complémentaire.
Pour se ressourcer au mieux durant cette période limitée, il sera bon de faire de votre ressourcement une véritable priorité. N’est-ce pas là le véritable objectif de vos vacances ?
Pour ceux qui sont entraînés à la PNL, ils peuvent évidemment utiliser la méthode de la clarification d’objectif (ou tout autre stratégie de fixation d’objectifs) pour augmenter l’efficacité de la période de ressourcement.
Enfin, tout le monde ne se ressource pas de la même manière. Connaissez-vous votre manière préférentielle de vous ressourcer ?
Parfois, nous reproduisons des schémas anciens, ceux de nos parents par exemple ou nous nous adaptons aux besoins de nos êtres chers. Le Process Communication Model (PCM) est un outil très intéressant pour mieux se connaître et mieux appréhender ses besoins profonds.
Préparer son ressourcement, c’est aussi s’écouter et se définir des moments propices à son propre ressourcement. Cela n’empêche pas d’avoir des moments d’activité ou de participer à des moments ressourçant pour d’autres. Tout est une question d’équilibre… et de négociation 😉.
Vous êtes maintenant en vacances !
Le fait d’avoir préparé devrait vous aider à en profiter !
Vous êtes néanmoins invité à distinguer deux expériences très différentes :
C’est évidemment la deuxième expérience qui nous intéresse.
Pour l’explorer de manière systématique, plusieurs possibilités s’offrent à vous :
Une balade tranquille tous les matins ou tous les soirs, un moment au réveil après la sieste ou le matin dans le lit, … Quels sont les moments où vous pouvez prendre du temps pour vous étudier ? Soyez curieux de vous-mêmes ! Qu’est-ce qui vous motive ? Qu’est-ce qui vous alourdit ? Les personnes entraînées à la PNL peuvent utiliser les niveaux logiques pour affiner leur étude.
Qu’est-ce que vous aimeriez développer plus ? Quelles sont les ressources qui vous manquent dans votre vie actuelle ?
Voilà le genre de questions qui peuvent vous aider à mieux cataloguer votre bibliothèque de ressources.
Une autre forme de ressourcement consiste à faire le vide dans votre esprit et à s’immerger dans les sensations : douche, nage, soleil ou pluie sur la peau, nourriture, sport ou activité nouvelle. Laissez vos sens remplir votre espace intérieur.
C’est parfois dans ce « vide » plein que de nouvelles idées viendront à vous ou que vous vous découvrirez de nouvelles envies, de nouvelles perspectives voire de nouvelles ressources.
En droite ligne du point précédent, l’immobilité est aussi « source » de ressourcement. Il y a différentes manières de méditer. Ce n’est pas l’objet de cet article de les détailler. L’essentiel à retenir est que méditer consiste à revenir à l’instant présent et à faire le vide dans son esprit.
Cette pratique peut aussi se faire en mouvement.
La méditation apporte de nombreux bienfaits. Dans le cadre de cet article, nous mettrons l’accent sur les ressources qu’elle contribue à renforcer : le calme intérieur, l’équanimité, la tolérance, l’accueil, la présence à soi et à l’autre, la Pleine Conscience, …
C’est cette Pleine Conscience qui vous permettra d’identifier d’autres ressources en vous, vos ressources cachées.
La méditation permet enfin de se détacher des stimuli extérieurs afin de trouver sa propre voix et sa propre voie. Elle permet de faire du tri à l’intérieur. Voir aussi le protocole “Le tri intérieur“.
Cette pratique est complémentaire des autres. Elle peut aussi être la seule à être pratiquée. La tenue d’un journal permet de poser ses pensées et donc de les ralentir et les structurer. Ainsi, nous pouvons faire le point sur nos forces et notre potentiel de développement. Ecrire ce qui nous vient permet aussi d’objectiver nos pensées et de visualiser ce qui nous occupe ou nous préoccupe.
Combinée aux autres pratique, la tenue d’un journal permet d’ancrer une expérience ou un vécu qui peut se révéler fort volatile parfois.
Il y a des méthodes de d’auto-questionnement qui se combinent à la tenue d’un journal.
Les pratiques précédentes permettent de faire le point, de prendre du recul et de se poser.
Néanmoins, cela ne recouvre qu’une partie du ressourcement. Nous pouvons faire rendre le ressourcement durable en activant nos ressources :
Nous nous sommes concentrés sur les vacances. Et en même temps, ce genre de ressourcement peut s’appliquer à tous les jours de la vie. Si cela vous interpelle, relisez l’article et remplacez les mots vacances par quotidien et soyez curieux de ce que cela vous inspire !
Amusez-vous bien !
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