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Fardo est un petit moineau joyeux et très enjoué. Libre, il pouvait voler à sa guise tous les jours. Cette activité lui procurait un immense bonheur, car il pouvait ainsi effectuer toute une panoplie d’acrobaties avec ses compères les moineaux qui l’adoraient. Fardo était perçu comme un oiseau généreux, attentionné, patient, en plus de respirer la joie de vivre.
Pourtant Fardo était comme ses amis qu’il écoutait souvent parler de leurs problèmes. Lui aussi trouvait parfois la vie bien difficile à supporter, mais il n’en parlait jamais, se contentant de consoler ses amis et de les rassurer. Toutefois, il se sentait de plus en plus fatigué, sans raison apparente. Il continua néanmoins à vaquer à ses occupations, négligeant le poids qui pesait chaque jour un peu plus sur ses épaules. Un soir, alors qu’il revenait paisiblement vers le nid familial après une journée fort mouvementée, une immense fatigue l’affligea, et le lendemain matin, à son réveil, un énorme sac à dos était mystérieusement apparu sur son dos, mais il se sentait incapable de l’enlever par lui-même.

Alors que les jours passaient, il devenait de plus en plus malheureux. En effet, voler était devenu une tâche très ardue plutôt qu’un passe-temps fort apprécié. Incapable d’ôter son sac, il réussissait difficilement à suivre le battement d’ailes de ses amis ou de ses parents. De jour en jour, il s’éloignait de sa passion et de tous les oiseaux qui l’entouraient et l’appréciaient. Par le fait même, sa liberté était brimée. Fardo vivait un profond désespoir.
Quelques semaines plus tard, alors qu’il survolait tant bien que mal la vallée, il s’égara. Désemparé, il s’arrêta au pied d’un gros arbre centenaire pour réfléchir et tenter de se réorienter.
Soudain, surgissant de nulle part, le roi de la forêt fit son apparition. Très gentiment, il s’adressa à Fardo :
«Petit moineau, qui fais-tu là, assis au beau milieu de la forêt?
-Je suis perdu» pleurnicha Fardo.
Et prenant une grande respiration, il raconta le malheur qui s’abattait sui lui :
«Je sui très triste, car ce fichu sac à dos m’empêche de m’amuser avec mes amis et de voler librement. Depuis ce fameux soir où il est apparu sur mon dos, je me sens étouffé, surtout, privé de ma liberté !»
Le roi demanda alors :
«Mais que s’est-il passé ce soir là?»
Fardo raconta du même souffle sa mésaventure au mystérieux inconnu. Tout à coup, il réalisa qu’au fur et à mesure qu’il ouvrait son cœur et qu’il dévoilait ses sentiments, son sac se vidait peu à peu, puis il se délesta complètement. Délivré de son fardeau et se sentant plus léger, il reprit le chemin du nid familial en sifflotant un air joyeux, ayant hâte de retrouver ses bonne vielles habitudes. Dès le lendemain, il retourna à ses activités de haute voltige qu’il aimait tant pratiquer.
Aujourd’hui, lorsque Fardo sent revenir ce poids sur son dos frêle, il repense au roi de la forêt. Ainsi, il parvient plus facilement à vider son sac auprès d’une oreille attentive.

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