L’intelligence collective, qu’est-ce qui nous en empêche ?

Les clés pour tirer le meilleur parti de vos équipes

L’intelligence collective un processus complexe et vivant. Le fonctionnement d’un humain est déjà très complexe. Nous n’en n’avons pas encore fait le tour. Alors un collectif d’humains ensemble est d’autant plus riche et difficile à appréhender.

Des millions de pages ont été écrites sur la performance des équipes et il y a certainement une série d’approches qui peuvent avoir un impact sur celle-ci.

Néanmoins, il n’y a aucune recette-miracle qui fonctionne dans tous les cas. L’accompagnement ou la direction d’une équipe est un exercice délicat. Chaque équipe est différente et chaque jour peut être très différent pour une même équipe.

L’intelligence collective est une résultante de toutes les interactions du collectif. Cette résultante peut prendre des proportions extrêmes :

Créativité, générativité, soutien personnel, ambiance chaleureuse et vivante au sommet
Statu quo, immobilisme, passivité au milieu de l’éventail des possibles
Conflits, dépression, démotivation, harcèlement moral, suicide à l’extrême inférieur

Tout le monde a, je crois, été en réunion avec des personnes intelligentes, formées, expertes, brillantes, etc. et ressortir de celle-ci sans aucune décision ou avec l’idée de départ d’un des leaders de cette réunion. Parfois, c’est pire, les parties repartent en conflit, conflit qui peut se prolonger ou s’étendre au-delà de la réunion.

Qu’est-ce qui fait que cela ne fonctionne pas ? Qu’est-ce qui fait que cela fonctionne ?

Quelle est la différence qui fait la différence dans le développement de l’intelligence collective ?

La réponse ne se situe pas dans le choix des personnes, ni dans leurs compétences rationnelles. Elle se situe plutôt dans ce qui se passe entre les personnes.

Les relations entre les humains sont la clé de la compréhension de l’intelligence collective. Cela a été montré entre autres par le MIT en 2010.

Un deuxième élément de réponse se situe dans les conditions et l’environnement qui rendent propices ou non l’émergence de l’intelligence collective.

Et c’est cela l’élément déterminant. C’est un peu comme si l’intelligence collective était un phénomène puissant et irrépressible dans certains contextes et un processus lourd et froid dans d’autres circonstances.

Qu’est-ce qui empêche l’intelligence de se libérer ?

En ces temps incertains de conflits et de polarisation entre des extrêmes, on peut se poser la question pourquoi après des milliers d’années de luttes et de conflits, les humains ne sont pas capables de dépasser le cap de la lutte pour la survie.

Il y a une réponse simple à cette question. Seulement, connaître la réponse ne suffit pas à faire évoluer le monde. Les freins sont nombreux et variés mais ils peuvent se résumer à un seul mot :

L’insécurité. Pour être plus précis, l’insécurité psychologique.

Notre cerveau scanne en permanence notre environnement et nous avons un système de contrôle de sécurité qui nous pilote de manière préconsciente et qui ne va pas activer les mêmes fonctions neuronales.

L’insécurité psychologique provoque principalement un mécanisme en nous : l’activation de notre système nerveux central orthosympathique ou en d’autres mots active un état de stress.

Ce stress oriente notre neurologie vers l’action, la fuite ou l’attaque. Pour l’action, nous activons notre système locomoteur et nos sens. Il n’y a pas de place pour l’empathie et pour la créativité dans cet état.

Or ce sont les états d’empathie et de créativité qui permettent à l’intelligence collective de s’épanouir.

Mettre quelqu’un sous pression ne peut dès lors avoir que des effets délétères.

Il y a une mauvaise nouvelle qui vient avec ceci.

Aujourd’hui, le monde devient de plus en plus chaotique, la pandémie, la guerre, le climat sont autant de sujets anxiogènes relayés par les médias et les réseaux sociaux.

Les humains sont donc baignés dans un climat d’insécurité. Ils vont donc chercher à se rassurer en rentrant dans des automatismes de survie basés sur leurs apprentissages du passé.

Ce phénomène engendre un cercle vicieux, plus on presse les personnes et plus il sera difficile de les rendre performants, créatifs et ouverts au changement. Et moins ils sont performants, créatifs et ouverts et plus on les presse.

La combinaison d’un milieu général anxiogène et d’un management pressurisant dans des organisations dont l’existence est menacée parfois ou simplement qui sont mises sous pression par les marchés financiers et les propriétaires, donne un mélange explosif.

Il est temps de redresser la barre.

Comment faire pour enrayer cette tendance ?

Le remède est dans le poison. Si l’insécurité est le poison, le remède consiste à créer des bulles de sécurité. Les facilitateurs en intelligence collective vont dans un premier temps aider les organisations à développer des environnements sécurisants. Dans un deuxième temps, il sera intéressant de développer la résilience individuelle et collective.

Enfin, il sera nécessaire de piloter le collectif pour l’aider à inverser la tendance et à trouver ses propres ressources pour laisser émerger la générativité et le plein potentiel de l’intelligence collective. Il n’y a aucune recette unique, chaque collectif doit trouver son propre chemin.

Bonne exploration