Nous contacter

78 avenue du Général Michel Bizot
75012 PARIS

Nous appeler

Les Centres de Formation et les formateurs indépendants sont tous confrontés à cette question : comment le métier de la formation va-t-il évoluer du fait de la distanciation sociale ?

Si les formations visant le développement de compétences cognitives se transfèrent assez « facilement » en ligne, les écoles et les Universités en ont fait l’expérience, qu’en est-il des formations techniques et comportementales ?

Les formations techniques et comportementales nécessitent une expérimentation « sur le terrain » ce qui implique une présence physique ou virtuelle en direct pour certaines compétences plus relationnelles.

Pour le moment, l’offre de formation en ligne est en pleine explosion.

Face à cette pléthore de propositions, je voudrais aborder une questions cruciale : Comment s’assurer en tant qu’opérateur de formation ou que formateur-consultant, d’avoir une pédagogie adaptée ?

C’est, je pense, les réponses à cette question qui permettra à un organisme ou un professionnel de montrer sa différence par rapport à l’offre surabondante et chaotique du marché.

En effet, si la formation en ligne résout les problèmes de distanciation sociale, offre plus de souplesse et de modularité et permet une accessibilité accrue, cette distanciation et cette formule en crée aussi de nouveaux.

La pédagogie en ligne doit donc s’adapter pour y pallier voire même pour aller plus loin qu’une « simple » formation en présentiel.  

Il est important de garder à l’esprit qu’une formation en présentiel n’est pas non plus la panacée universelle.

L’Institut Repère propose depuis toujours dans son offre des soirées de pratiques pour renforcer l’ancrage de l’apprentissage. 

Dans les formations longues avec les internationaux, l’Institut Repère a également, depuis plus de cinq ans, mis en place un accompagnement en ligne entre les sessions en présence.

Enfin, une plateforme e-learning est mise à disposition de tous nos stagiaires dans les formations au développement des compétences transversales (basées sur la PNL) afin qu’ils puissent s’exercer sur des méthodologies-clés dans le programme d’apprentissage.

Sur base de cette expérience, nous sommes à même d’aborder cette vague de « digitalisation » avec sérénité et enthousiasme. 

L’évolution du monde nous donne l’opportunité d’aller plus loin grâce à la demande de nos clients qui sont de plus en plus ouverts à l’apprentissage « mélangé » ou « hybride » combinant présentiel (en ligne ou en présence physique) et distanciel.

Ceci sans perdre notre âme.  L’Institut Repère repose sur deux piliers fondamentaux : Haute Humanité et Haute Expertise.

Voici quelques stratégies à mettre en œuvre pour aborder l’apprentissage à distance en capitalisant sur ses apports sans être freiné par ses limites.

Pour des raisons de concision, je présenterai directement les difficultés rencontrées et les remédiations possibles sous forme de tableau.  Les remédiations sont présentées sous forme de pistes de réflexion, chaque situation particulière demandant une réponse particulière.  Il y a un grand nombre de généralisations et de nominalisations afin de décrire un dénominateur commun à un grande diversité d’expérience.  Le propos est donc à relativiser.

Problèmes rencontrés dans le processus d’apprentissage à distanceRemédiations possibles (pistes)
Manque de feedback sur l’évolution et le niveau d’engagement de l’apprenant Manque d’interactivité   Le contact entre l’apprenant et l’encadrant du processus d’apprentissage ayant lieu dans des espace-temps très différents, il est difficile de savoir pour l’encadrant d’où en est l’apprenant et pour l’apprenant de savoir s’il est bien « dans les clous ».  Si l’apprenant a une question ou une idée, il doit attendre parfois quelques jours avant de pouvoir échanger ou partager.  Et à ce moment-là l’idée n’est plus la même, n’a plus la même force.  La question peut être oubliée et sa non réponse avoir créé du décrochage…  Réaliser une courte enquête (3 questions) pour évaluer le projet d’apprentissage du participant Organiser une réunion de lancement en ligne avec un processus d’inclusion Organiser des groupes de pairs supervisés (personnes ressources, formateur, porte-parole) Prévoir un moyen de contacter le formateur rapidement (et au formateur de prévoir des temps de réponse très courts) Disposer d’un forum Développer une communauté d’apprenants qui se soutiennent les uns les autres
Décrochage de l’apprenant (« devoirs » non faits, incompréhension des exercices demandés) Le monde est rempli de stimuli divers, entre le travail quotidien, la gestion personnelle quotidienne, les loisirs, le temps passés sur les médias sociaux, l’encadrement des enfants, …   L’apprenant ne va pas spécialement mettre son apprentissage sur le haut de la liste des choses à faire.  S’il ou elle rencontre une difficulté, il ou elle risque vite d’abandonner ou de reporter à plus tard.  Ceci entraîne souvent une dilution du processus d’apprentissage.   La logique propre de l’apprenant peut ne pas correspondre à la logique d’apprentissage du « didacticien ».  Devant une logique inconnue, l’apprenant aura tendance à attendre d’avoir l’explication.  Rendre les séquences d’apprentissage courtes et simples Faire des liens avec la vraie vie dans les exercices Faire réaliser des « expériences » de terrain avec partage oral par la suite Créer une émulation par des badges et une forme de concours positif Montrer l’état d’avancement dans l’apprentissage Suivre l’évolution de l’apprenant de très près et prendre l’initiative de le contacter pour savoir où il en est Varier dans les types d’apprentissage (conceptuel, pratique, réflexif, applicatif, dialectique, …)  
Charge de travail supplémentaire tant pour l’apprenant que pour l’encadrant L’apprentissage à distance est souvent synonyme de plus de temps passé à l’apprentissage.  Des textes à lires, des vidéos à regarder, des questionnaires obligatoires à répondre.  Le scénariste de l’apprentissage à distance multiplie souvent les « interactions » pour s’assurer que tout est bien cadré, organisé, maîtrisé alors qu’en présentiel une simple question au groupe permet de vérifier l’état d’avancement du groupe.  Tester le processus en se mettant à la place de l’apprenant Aller à l’essentiel Organiser des retours d’expérience réguliers Créer de très petites séquences stimulantes Spécifier au départ le temps de travail moyen que requiert le programme
Le processus d’apprentissage en ligne en direct demande beaucoup plus d’énergie et de concentration Dès lors, on pourrait privilégier l’apprentissage en ligne en direct via des salles de formations virtuelles pour éviter les problèmes précédents   Il est possible assez facilement de transformer une journée de formation en présence réelle en une journée en présence virtuelle avec les moyens actuels.  Mais, cela requiert beaucoup plus d’énergie et de concentration.   L’apprenant et l’encadrant sont en effet confrontés à deux environnements en même temps.  Le lieu physique qui peut avoir ses propres stimuli de l’attention et ses propres sources de distraction et le lieu virtuel qui est un écran où beaucoup de choses se passent, les yeux sont très sollicités.  Cela épuise le cerveau relationnel et mémoriel qui est pourtant « l’organe » principal de l’apprentissage.   L’apprenant peut également décrocher complètement même en étant en ligne, en faisant autre chose, voire en coupant sa caméra pour aller ailleurs.  Cela arrive parfois en présentiel physique aussi mais c’est plus rare.  Faire de petites pauses régulières Mettre des règles du jeu très stricte quand à la participation en ligne (environnement, code de conduite) Varier les styles d’animation (présentation, interactions, partages en sous-groupes, mise en mouvement guidés, réflexions individuelles, …) Mettre les apprenants en action et en mouvement Séquencer les « journées » autrement, privilégier les séquences de 3h
Difficultés à se connecter techniquement, à utiliser la plateforme d’apprentissage, à résoudre un problème technique seul(e) face à son ordinateur Il n’est pas nécessaire de s’étendre sur cette difficulté réelle de toute personne utilisant une technologie pour « se connecter » et donc a fortiori pour participer à un processus d’apprentissage à distance.  Faire une réunion de lancement Préparer des « tutoriels » ad hoc (enregistrement vidéo de l’écran montrant les opérations à réaliser) Prévoir du temps de résolution de difficultés techniques à chaque démarrage
Cela demande une grande motivation, discipline et autonomie de l’apprenant La condition sine qua non d’un apprentissage en ligne réussi nécessite l’adhésion et l’engagement de l’apprenant.  Nous avons éduqué la population en général à aller « à l’école » et plus tard à la « grande école » et ensuite « en formation » et de ce fait, nous sommes entraînés à suivre un « expert » qui décide de « tout » dans notre apprentissage. C’est sur « l’expert » que repose également la didactique et le rythme de l’apprentissage.  Or, l’apprentissage à distance fonctionne sur le modèle de la « classe inversée » où ce sont les apprenants qui déterminent leur rythme d’apprentissage et dont les interactions forment la richesse du processus. Dès lors, le formateur peut se retrouver face à une grande diversité de niveau d’engagement ce qui peut rendre le processus d’apprentissage houleux. Il peut être difficile de créer à distance de l’enrichissement mutuel et d’harmoniser les différents niveaux d’apprentissage.Cadrer les conditions de participation (prérequis, état d’esprit, exigences, …) Démarrer le programme avec un processus de développement de l’autonomie (voir Modèle de Grow) par rapport au processus d’apprentissage Responsabiliser les apprenants à propos de leur apprentissage : ils sont auteurs et acteurs de ce dernier Favoriser les groupes de pairs et leur donner un rôle pendant et entre les séquences en présentiel (réel ou virtuel) Stimuler régulièrement l’apprenant Donner beaucoup de sens aux séquences d’apprentissage Faire énormément de lien entre la séquence d’apprentissage et la vraie vie (4MAT)

Si ce tableau vous inspire et vous questionne, n’hésitez pas à réagir et à poser des questions de clarification, ou à contribuer par votre expérience propre.

Conclusion

Nous allons clairement évoluer vers une offre plus souple et plus agile par rapport aux besoins de développement du monde professionnel.  Nous devons continuer à développer une approche par briques de compétences afin de construire des programmes ou trajets d’apprentissage sur mesure correspondant aux situations individuelles en même temps articulés sur des modules standards.  Ces briques si elles sont réalisées à distance doivent également être constituées de moments d’apprentissages bien orchestrés et rythmés avec un scénario d’apprentissage solide qui tient compte du niveau d’autonomie de l’apprenant.  Autonomie qui résultent d’un niveau de compétences de base suffisant et d’un niveau d’engagement et de discipline important.

Dans les programmes « longs », l’apprentissage à distance offre beaucoup d’avantages et permet un pilotage et une calibration de l’évolution de l’apprenant qui est plus précise et plus régulière que du « simple » présentiel.  La performance de l’apprentissage dans l’avenir devrait augmenter grâce aux deux dimensions combinées : l’apprentissage en direct avec interaction humaine pour stimuler et activer les compétences et le processus à distance pour préparer le présentiel et pour renforcer les effets de ce dernier.

Et dans l’avenir, la prochaine étape n’est-elle pas d’évoluer vers un monde immersif virtuel avec casque et puis peut-être combinaison à l’instar de ce qui est développé dans les jeux vidéo ?  La partie du cerveau qui apprend ne fait pas la différence entre le réel et le virtuel.  Mais cela, c’est une autre histoire…

Partager:

Consultant, Coach, Formateur en Leadership, Intelligence collective et entrepreneuriat. Ingénieur Chimiste. Après un parcours dans la consultance technologique, il devient consultant interne en développement des compétences avant de cofonder la société Egregoria. Maître Praticien PNL (Robert Dilts et Judith Delozier, NLPU) et formé à l’Analyse Transactionnelle, à l’Approche Systémique, à la gestalt et à diverses approches psychocorporelles. Il est 6ème Dan d’Aïkido et intègre les bénéfices de sa pratique dans son approche des leaders et des organisations. Michaël a été formé en tant que Formateur en PNL par Robert Dilts et Judith Delozier (NLPU). Michaël accompagne les organisations dans le développement de l’intelligence collective par un changement de posture des dirigeants. Il a développé une véritable expertise dans la pédagogie active et l’apprentissage actif en ligne. Il accompagne les projets de digitalisation de la formation en tant que technopédagogue.