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Jean Luc Monsempès

Quelles seront les qualités les plus recherchées chez les leaders de demain ? Voilà une question qui intéresse les leader et futurs leaders, mais aussi les formateurs, consultants, coachs, qui vont les accompagner dans le développement de leurs compétences. La revue canadienne gestion a posé la question à une dizaine d’experts et publié les résultats dans un article intitulé « les 10 caractéristiques du leader de demain ». Les experts interrogés s’accordent à dire que « dans un environnement volatile, incertain, complexe et ambigu, le choix d’un leader ne portera pas tant sur des compétences précises que sur son potentiel de réussite », et définissent les dix qualités qui l’aideront à accroître ce potentiel de réussite. Et quand ces experts parlent de demain, ils parlent de 2025. Donc autant commencer dès à présent à vous préparer à être à l’image de ce que vous allez promouvoir dans un avenir très proche. Cet article reprend les caractéristiques du leadership de demain (le quoi faire) décrites dans l’article de la revue Gestion, et apporte la vision de l’approche PNL sur la manière de les concrétiser (le comment faire).

Humilité

Le leader de demain sait qu’il ne pourra pas relever seul les défis auxquels il sera confronté. Dans un monde numérique où tout est interrelié, son influence sera limitée et il ne sera plus le seul à détenir la vérité. Linda Hill, de la Harvard Business School, parle de « leading from behind », le « leadership en retrait » pour décrire un leader discret qui ne se met pas en avant mais dont la priorité est de créer un contexte favorable au développement du leadership de chacun. Pour le professeur Karl Moore de l’Université McGill, le leader de demain aura un côté introverti, car ce dernier ne cherche pas à être le centre de l’attention, ne demande pas qu’on nourrisse son ego, sait mieux écouter les autres et apprécie d’apprendre des autres, notamment auprès des plus jeunes que lui ». Il ne se mettra en avant que pour apparaître en public ajoute Karl Moore. Le leader de demain ne cherchera pas à contrôler l’organisation : il contribuera plutôt à lui donner forme, à faciliter la mise en forme d’un système auto-organisé capable de grandir et de se réguler par lui même.

Commentaires : l’humilité est la clé de l’intelligence collective, et se mettre volontairement dans un état de « non savoir » (voir le New code de la PNL) est le meilleur moyen d’apprendre des autres et de faire émerger des solutions innovantes. Pour faire fonctionner l’intelligence collective, il convient de laisser son et ses égos au vestiaire. On découvre l’humilité par un travail sur soi, quand on découvre qu’il y a bien plus d’avantages que d’inconvénients à ne plus se laisser guider par son égo (on s’accroche à son égo du fait de la peur de l’inconnu ou la peur de disparaître si je ne peux pas m’accrocher à mon égo)

Curiosité

Dans un monde dans lequel le changement est permanent, et certains savoirs ont une durée de vie limitée, la curiosité devient une qualité essentielle. Si le « leader sachant » d’hier était un expert de son domaine capable d’apporter des réponses, le « leader apprenant » de demain est celui qui saura capter les signaux faibles des changements pouvant affecter la société et le futur de son entreprise. Une grande partie du travail du leader sera donc de rester ouvert et curieux à toutes nouvelles idées, à les intégrer et à les traduire en actions concrètes qui permettront de changer les règles du jeu.

Commentaires : d’un point de vue PNL, la curiosité nécessite une attitude mentale d’ouverture caractérisée par une conscience externe, et un certain nombre de schémas de pensée (voir les méta-programmes de la PNL) : Référence externe plutôt que Référence interne (quels sont les critères des autres pour être satisfaits de quelque chose ?) ; Options plutôt que Procédure (trouver de nombreuses nouvelles manières de faire et d’améliorer un processus ou un résultat) ; Mismatch plutôt que match (rechercher les différences en tout plutôt que les similitudes) ; mes règles pour moi et mes règles pour vous ( faire preuve d’ouverture aux modèles du monde différents du votre)

Agilité et perspectives multiples

Pour Ingo Holzinger de l’école des affaires Schulich de l’université York. « L’organisation n’est plus une machine mais un organisme ». Si le leader d’hier pouvait tracer avec certitude un chemin que tous suivaient, le leader de demain devra faire preuve d’agilité pour affronter les imprévus, les oppositions, de nouveaux paramètres, il aimera l’ambiguïté et et la complexité. Le leader d’une entreprise durable est celui qui sera capable d’anticiper les risques auquel il peut être confronté (le probable) et de faire preuve d’une grande flexibilité de moyens pour les résoudre (le possible). Pour Jennifer Garvey Berger, auteure de Simple Habits for Complex Times – Powerful Practices for Leaders, définit les « nouvelles habitudes mentales » qui permettront au leader d’aborder la complexité : « Plutôt que de gérer le probable, le leader dirigera le possible ; au lieu de tenter de mettre tout le monde d’accord, il adoptera plusieurs perspectives ; au lieu de simplifier et d’optimiser les activités une à une, il apprendra à distinguer des systèmes ; enfin, au lieu de décider pour ensuite déployer une stratégie, il expérimentera à la périphérie, dans le cadre d’expériences qui pourront échouer sans menacer l’entreprise. Selon cette nouvelle approche, le leader n’aura pas besoin de réconcilier des visions différentes, car il verra plusieurs solutions, pas une seule. » Les esprits rigides, qui craignent les paradoxes, devront s’abstenir.

Commentaires : penser dans différents cadres et maîtriser les paradoxes comme le leader de demain, consiste pour l’approche PNL à maitriser les niveaux d’abstraction ou niveaux logiques. Si à un certains niveaux de pensée, certains éléments peuvent paraître contradictoires ou en polarité, à un autre niveau de pensée ces deux éléments appartiennent à un même cadre de pensée. Résoudre les paradoxes nécessite de percevoir à un certain niveau les schémas qui séparent (les différences) deux éléments ; et à un autre niveau, les schémas qui rassemblent les polarités. Penser en dehors du cadre, mais demain et penser dans plusieurs cadres est la clé de la pensée complexe.

Mobilité

Le leader de demain sera nomade, il se déplacera entre différents métiers, entreprises, pays ou culture, car les marchés se déplacent également, et de plus en plus vite, car le long termes va se raccourcir pour passer à quelques années. Pour Roger Duguay, président de la firme de chasseurs de têtes Boyden à Montréal. « Il entre dans une entreprise, a un impact et s’en va. Le long terme, c’est trois ans ! » Pour Nathalie Francisci du cabinet de recrutement Odgers Berndtson. « Son réseau dépassera les frontières »

Commentaires : d’un point de vue de la PNL, la mobilité nécessite de pouvoir comprendre rapidement les marqueurs d’une culture locale (un métier ou une entreprise) ou globale (une région, un pays), de s’y synchroniser puis de guider un système vers la réalisation d’une vision compréhensible et motivant ou l’ensemble de ses acteurs.

Communication

Le leader de demain est un grand communicateur, qui sait sortir de sa solitude en cas de besoin pour communiquer avec les différentes parties prenante du système (collaborateurs, clients, actionnaires, fournisseurs…etc). Pour Daisy Wademan Dowling, directrice du développement du leadership de Morgan Stanley, le leader de demain « devra exceller dans tous les moyens de communication, que ce soit en personne, dans les médias sociaux, en conférence devant un auditoire de 300 personnes ou en s’adressant à des employés travaillant à des dizaines de milliers de kilomètres de chez lui et qu’il n’aura jamais rencontrés ». Le leader de demain saura s’appuyer sur la communication numérique pour faire passer ses messages.

Commentaires : rappelons avec la PNL, que la communication est une affaire de synchronisation avec le modèle du monde de son auditoire, mais surtout une question d’authenticité. Nous sommes le plus convaincant, non pas par ce que nous disons avec notre bouche, mais par ce que notre corps dit (notre posture, nos gestes, nos mimiques, notre voix) quand nous disons ce que nous avons à dire. Il n’est pas nécessaire d’être un spécialiste pour capter le manque d’authenticité, puisqu’un enfant de 3 mois sait faire cela.

Proximité

Le leader de demain sera proche des gens qui l’entoureront et saura créer des liens et les entretenir. Car pour être un leader, il faut d’autres personnes pour vous suivre. Et pour être suivi, il faut comprendre ce qui les autres peut leur donner envie de vous suivre. Le but d’une discussion n’est plus d’avoir raison ou de rechercher de l’information, mais de créer et renforcer une relation authentique avec les autres, c’est-à-dire être soi même sans jouer un rôle ou tenter quelques manœuvres de manipulation. Pour Jennifer Garvey Burger, le leader « n’évitera pas le conflit, mais il fera preuve de respect et d’empathie pour les autres tout en n’ayant pas peur de l’affrontement ». Cette proximité, ainsi qu’une relation de confiance constitue le ciment d’une culture d’étroite collaboration.

Commentaires : d’un point de vue PNL, le leader de demain saura établir le rapport, comprendre les autres et ce qui les animent pour créer plus de liens et de relations. Une compréhension qui porte sur les niveaux superficiels (les comportements) et profonds (les modes de pensée, le système de croyances et valeurs) du modèle des autres. Mais pour s’autoriser à être plus proche des autres, il est indispensable d’apprendre à se connaître pour être proche de soi. Avec Richard Moss, rappelons que la distance qui nous sépare de certaine personnes est la même que celle qui nous sépare de certaines parties de nous même. Il n’y a donc pas de proximité aux autres sans une proximité à soi (voir le processus du méta-miroir de la PNL). Le rapport aux autres s’apprend par le rapport à soi même. Pour apprendre à être proche des autres, le schéma fondamental de pensée (méta-programme tri en PNL) qui vous sera fort utile est celui qui vous permet de porter plus d’attention à la personne qu’aux choses (informations, résultats, processus…etc.). Et on ne crée pas de la relation uniquement quand on a besoin des autres. Gérer sa relation aux autres nécessite de savoir gérer son énergie, adapter l’état interne le plus adapter à une situation relationnelle.

Multidimensionnalité des rôles

Tiraillé entre de multiples rôles professionnels (plusieurs fonctions ou métiers), familiaux (plusieurs foyers), sociaux, l’homme moderne comme le leader de demain doit sans cesse trouver des ressources pour rétablir et maintenir un équilibre interne fort fragile. Si l’équilibre travail-famille est un enjeu important pour la génération X, le leader de demain sera encore plus multidimensionnel. Robert Bonneau, président du cabinet de recrutement Décarie, se demande « comment embrasser la complexité de notre monde et d’une organisation, saisir la multitude des points de vue et des opinions et bien comprendre des environnements qui sont souvent multifacettes et multiculturels tout en étant soi-même un leader doté de peu de relief ? » Et pour Roger Duguay, « la richesse d’un candidat à un poste de leadership vient autant de sa vie personnelle que de ses expériences de travail, qu’il entrevoit plus variées que par le passé. » et il prédit que le leader de demain saura nourrir « autant sa tête que son corps et son esprit ». Chade-Meng Tan de Google a mis en place un programme de méditation avec l’appui de la direction. Selon lui, l’état de pleine conscience de la méditation augmente le quotient d’intelligence émotionnelle, éclaire l’esprit et contribue ainsi à la créativité et à la productivité. La méditation permet d’observer des situations avec plus de détachement et confère une plus grande maîtrise de soi.

Commentaires : d’un point de vue PNL, plus les sources de déséquilibre externes sont perçues comme significatives, plus le leader doit avoir les moyens de rétablir un équilibre interne. Cet équilibre interne s’établit par une connexion à soi. Les approches PNL sont celles du centrage (état COACH selon Robert Dilts), de la présence à soi, l’alignement interne. La méditation a fait ses preuves et ne manque pas de s’imposer dans l’entreprise.

Le courage de parler de ses erreurs

Le courage c’est savoir sortir de sa zone de confort, pour initier l’action même dans l’incertitude, pour quitter la sécurité d’une fonction ou d’un salaire, pour ne pas reporter les décisions difficiles, pour déplaire à certaines personnes, pour oser dire la vérité et non ce que les autres veulent entendre, pour savoir reconnaître qu’on s’est trompé. Voilà ce qui est attendu du leader de demain. Il en fera un trait culturel de son organisation. Margie Warrell, auteur de Find Your Courage, Stop Playing Safe, suggère aux leaders de « poser des questions difficiles, qui portent plus sur le pourquoi que sur le comment », et d’encourager les membres de son équipe à parler franchement et à leur donner de multiples occasions d’apprentissage en n’ayant pas peur d’échouer ou de changer d’organisation. Il n’y a en effet pas d’apprentissage sans erreur et reconnaître qu’on s’est trompe rend plus humble.

Commentaires : selon une perspective PNL, on peut reconnaitre son erreur et corriger les comportements non adaptés ou non efficaces. Une conscience de soi et de ses modes de pensée permet d’intervenir sur les stratégies mentales qui produisent ces résultats inefficaces.

La responsabilité sociale

Le leader de demain sera un entrepreneur social ou un zen entrepreneur. La réalisation d’une vision n’a pas pour seul motif une ambition financière. Pour Ingo Holzinger, « Le leader de demain ne voudra pas seulement gagner de l’argent, il voudra que son entreprise ait un impact positif sur la société, l’environnement, la planète, en plus de créer de la valeur pour les actionnaires », et pour Roger Duguay, auteur du livre Démarquez-vous !, « Le monde réclame un leader plus responsable, plus éthique, intègre et généreux ». En France nous dirons que le leadership de demain a intégré la notion de RSE (Responsabilité Sociale et environnementale) et les salariés savent reconnaître et choisir quand ils le peuvent les entreprises en fonction de leur vision et mission, de leur niveau responsabilité sociale et environnementale, de leur degré d’éthique, et la qualité de leurs produits ou services. Selon Roger Duguay « Les citoyens sont préoccupés par le déséquilibre entre les riches et les pauvres, de même que par la détérioration de l’environnement. La classe privilégiée est consciente que la consommation à outrance représente une menace pour la société ». Il n’est pas utopiste de penser que dans l’avenir le niveau de RSE de chaque entreprise soit pris en compte à côté des résultats financiers pour définir la solidité et le potentiel de croissance de l’entreprise. Agir de façon responsable sera dans l’intérêt de chaque leader et de chaque entreprise.

Commentaires : selon la vision PNL cette notion de responsabilité nécessite une compétence systémique. Il convient de penser comment les éléments d’un système sont inter-reliés et comment une décision concernant un élément peut affecter de façon positive ou négative, l’ensemble du système.

Inclusivité et diversité

Pour progresser dans un monde complexe et ambigu, une organisation a besoin de diversité que celle-ci soit culturelle, ethnique et sexuelle ou les valeurs. On sait aujourd’hui que la diversité constitue un facteur clef de performance individuelle et collective. Le leader de demain aura donc un plus grand respect des différences et cherchera à s’entourer non pas de gens qui lui ressembleront mais de gens qui lui seront complémentaires et qui ne penseront pas comme lui. Le talent du leader de demain résidera dans sa capacité à faire le pont entre des idées ou des personnes, ce qui nécessite de travailler en intelligence collective. La qualité de la relation – à soi, à l’autre – en constitue un axe fondamental.

Commentaires : selon le modèle PNL, travailler en intelligence collective nécessite de mettre son égo de côté, de se mettre dans un état de centrage et de présence à soi et aux autres. L’égo est le principal obstacle au travail en intelligence collective.

Article de Jean Luc Monsempès

 

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