Leadership

L’humilité et l’introversion est bonne pour les affaires !

La croyance populaire et des décennies de recherches universitaires sur le leadership nous disent que les personnes extraverties font les meilleurs leaders, ceux qui parlent fort et de manière agressive, qui montrent une grande confiance en eux, qui donnent des ordres, font des plans audacieux et sont le centre de l’attention. Les personnes généralement les plus dominantes, sont les plus visibles. Les noms qui viennent à l’esprit sont Larry Ellison d’Oracle ou Richard Branson de Virgin Group.

Le leadership des introvertis

Ces leaders extravertis sont recherchés lors de recrutements, bénéficient des promotions, et sont souvent perçus comme les leaders les plus efficaces. Pourtant des recherches récentes ne confirment pas cette croyance. Le leadership extraverti ne montre aucune supériorité par rapport au leadership introverti. L’article de Francesca Gino de l’Université Harvard et David Hoffman de l’Université de Caroline du Nord ” Why do we need Quiet Leaders ” montre qu’il existe une corrélation significative entre le style de leadership, le type de personnalité du leader et comportements des collaborateurs.

Selon les auteurs de l’étude, le leadership de type extraverti est au centre de l’attention, c’est un style affirmé, audacieux, bavard et dominant, autoritaire, structuré, donnant des directives claires. Face à des collaborateurs autonomes dans leur fonction, qui prennent l’initiative et qui s’expriment, le style de leadership extraverti conduit bien plus à des conflits qu’à des réussites. L’étude montre que face à des collaborateurs proactifs et autonomes, les dirigeants introvertis produisent de meilleurs résultats, alors qu’avec des collaborateurs peu proactifs et peu autonomes, les dirigeants extravertis ont plus de succès. La conclusion est que les styles de leadership introvertis et extravertis peuvent être tout aussi efficaces, mais avec différents types de collaborateurs.

Malgré les données de la recherche, la croyance selon laquelle les extravertis font de meilleurs leaders persiste. Une croyance particulièrement répandue dans les affaires et qui est souvent due à l’effet de « rayonnement » du leader charismatique. Les chercheurs rapportent que si seulement 50% de la population générale est extravertie, 96% des dirigeants et des cadres montrent un type de personnalité extraverti. Et plus vous montez dans la hiérarchie de l’entreprise, plus vous avez des chances de trouver des personnes très extraverties.

Pour Frances B. Kahnweiler, auteur du livre Le Leader introverti, l’introverti est bien différent d’une personne timide, craintive, anxieuse et égocentrique. Kahnweiler dit que les introvertis traitent l’information en interne, gardent les questions privées pour eux-mêmes, évitent de montrer leurs émotions et sont de nature calme. Cinq caractéristiques clés décrivent ces leaders introvertis:

Ils réfléchissent avant de parler. Ils prennent en compte ce que les autres ont à dire, puis réfléchissent et ensuite répondent.

Ils se focalisent sur la profondeur du propos plutôt que sa superficialité. Ils aiment approfondir un thème ou les idées avant d’en envisager de nouvelles; Ils préfèrent les conversations qui font sens à celles plus superficielles.

Ils respirent le calme. En situation de crise, ils montrent une présence rassurante, et une imperturbable confiance.

Ils préfèrent écrire que de parler. Ils sont plus à l’aise avec le langage écrit que parlé, car l’écrit les aide à formuler leur parole.

Ils sont à l’aise avec la solitude. Ils apprécient de passer du temps seul, et souffrent souvent des gens trop bavards. Ils ont besoin d’une retraite, d’où ils émergent avec une énergie et une clarté renouvelée.

Notre société et en particulier le monde des affaires a valorisé à l’extrême le dirigeant charismatique et au fort égo. Il est donc utile d’acquérir une vision plus équilibrée et plus prudente des dirigeants extravertis. Nous devons de plus réaliser que les organisations recherchent de plus en plus des collaborateurs autonomes et indépendants, comme c’est le cas avec la génération Y. La grande majorité de ces collaborateurs ne se considèrent pas comme passifs, en attente d’instructions, et refusent d’être contrôlés par un chef extraverti. Ils se sentent plus à l’aise avec un style de leadership introverti.


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