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La structure de la magie, le livre fondateur de la PNL, par Richard Bandler et John Grinder. InterEdition-2015- Préface de Virginia satir, Milton Erickson et Gregory Bateson. 
Notes de l’éditeur : “Vous tenez entre vos mains le livre fondateur de la PNL, approche visant la compréhension, l’optimisation et la transmission des stratégies d’excellence dans tous les domaines de l’activité humaine : leadership, commerce, éducation, sport de haut niveau, management, développement personnel…Son objet est l’étude des changements réussis.Au départ destiné aux psychologues, aux thérapeutes et aux médecins, il a élargi son audience à tous les agents de changement : dirigeants, managers, consultants, formateurs, coachs, personnes en quête de bien-être et de réussite…Nourri par une époque riche en innovations technologiques et humaines, La Structure de la Magie est un ouvrage audacieux, pédagogique et visionnaire. Plongez avec ce livre, enfin disponible en français, au coeur de l’approche qui révèle comment devenir un magicien de l’excellence”

 Commentaires

La traduction en français de “Structure de la magie” de Grinder et Bandler, 40 ans après sa publication en anglais, rend enfin accessible cet ouvrage à un public francophone.  Cet ouvrage recèle t-il des pépites oubliées ou des secrets jamais révélés ?  Pour y répondre il faut avoir un e idée claire de l’objet de ce livre dont le titre initial en anglais est « The Structure of Magic I: A Book about Language and Therapy » ?  Ce livre parle de langage et de thérapie, et de la magie du lien entre la transformation du langage et la transformation du modèle du monde, dont certains sont associés à bien des souffrances. Selon ses auteurs Grinder et Bandler, « Dès lors que les êtres humains souhaitent communiquer leur expérience du monde, ils construisent une représentation linguistique complète de cette expérience ; cette expérience est appelée structure profonde. Au moment où ils commencent à parler, ils effectuent une série de choix (transformations) concernant la forme dans laquelle ils vont communiquer leur expérience » (p 47). Ce n’est donc pas nos expériences qui peuvent poser probleme, mais la manière “appauvrie” de les décrire.

Quand ce livre a été publié en 1975, préfacé par des grands noms de la psychologie de notre siècle (Gregory Bateson, Virginia Satir, Milton Erickson), le mot PNL n’existait pas encore. Et pourtant le travail de Grinder et Bandler pose les fondations de ce qui deviendra plus tard la raison d’être de la PNL :  la modélisation de l’excellence humaine. Ici il s’agit d’une modélisation théorique des structures de langages qui peuvent provoquer des transformations chez des individus. Ce qui fait toute l’originalité du travail de Grinder et Bandler est cette approche descriptive (et non interprétative) de l’expérience humaine. Car rappelons que ce travail  a été réalisé par des non psychologues, non théoriciens, et n’ayant sans idée préconçues sur la nature « réelle » des choses. Et pourtant un travail susceptible de révolutionner l’impact du langage dans le champ de la psychothérapie. Ce livre n’est donc pas un livre de PNL, au sens actuel du terme (un livre de techniques !). Donc sachez ce qui vous attend. Si vous cherchez une formule magique ou un guide PNL sur la manière de mieux vendre, de devenir riche ou de mettre une femme dans votre lit, vous serez déçus. Ce livre ne parle pas de techniques PNL, mais de la magie qu’il peut y avoir à utiliser le langage d’une certaine manière. Ce livre décrit la magie qui se produit lorsque les thérapeutes particulièrement doués interagissent avec leurs clients. C’est un livre dense et profond  qui analyse les puissants modèles de communication  utilisés par des thérapeutes d’exception tels que Virginia Satir pour créer un changement transformationnel dans la vision du monde de leurs clients.

Comme les auteurs l’expliquent « ces thérapeutes réalisent des bonds intuitifs d’une telle ampleur que leur travail en devient incompréhensible. Pourtant, bien que les techniques qu’ils emploient soient différentes, ils ont tous en commun la même aptitude : introduire des changements dans les modèles du monde de leurs patients et permettre à ces derniers d’avoir plus de choix dans leur comportement. Nous avons ainsi observé que ces thérapeutes hors du commun possèdent en réalité une carte ou un modèle qui leur permet de modifier, d’élargir et d’enrichir les modèles du monde de leurs patients afin de rendre leur vie plus riche et plus intéressante. Une telle carte ou modèle permettant d’agir sur le modèle d’autrui est ce que l’on appelle un méta-modèle. Notre but dans ce livre est de vous présenter un méta-modèle explicite, ou en d’autres termes, un méta-modèle dont il est possible de s’instruire et de faire l’apprentissage. Notre souhait est que ce méta-modèle puisse être à la portée de toute personne qui désirerait enrichir et élargir ses compétences d’aide à autrui. »

Un abord nouveau de l’expérience humaine

Ce qui est particulièrement original est le choix méthodologique de Grinder et Bandler pour étudier la structure de la magie linguistique pour étudier les manières « de modifier, d’élargir et enrichir le modèle du monde des patients ». Ce choix, sous l’influence de Grinder est celui de la Grammaire Transformationnelle de Chomsky. On reproche bien souvent à Grinder et Bandler de ne pas avoir utilisé des méthodes scientifiques conventionnelles pour étudier l’expérience humaine. C’est justement cette approche descriptive (syntaxique) de la grammaire transformationnelle qui leur a permis de décrire les « bonds intuitifs » des thérapeutes d’exception.  C’est ce qui a fait dire « WAOUH ! » à Virginia Satir, ou « Ils ont fait quelque chose de similaire à ce que mes collègues et moi avons tenté de faire il y a quinze ans » à Gregory Bateson, ou « « j’ai appris de mes pratiques le plus souvent inconsciente » à Milton Erickson. Observer un événement avecdes yeux neufs est souvent la source de grandes découvertes. « Ils ont choisi d’étudier non pas les expressions elles-mêmes mais les règles de formation de ces expressions (la syntaxe). Les grammairiens transformationnels font l’hypothèse simplificatrice que les règles de formation de cet ensemble complexe d’expressions peuvent être étudiées indépendamment de leur contenu » (p 33)

Il est probable que Grinder et Bandler ignoraient en 1975  la méthodologie de la théorisation enracinée ou théorie ancrée (Grounded theory pour les anglophones), « une méthode de recherche issue, à la fin des années 60 des sciences sociales (Ethnographie et sociologie notamment) visant à construire des théories non pas à partir d’hypothèses prédéterminées mais à partir des données du terrain et de situation de terrain que le chercheur a collecté ou peut collecter » selon wikipédia. Ceux qui mettent en cause la méthode non scientifique de Grinder et Bandler doivent ignorer que l’approche de la théorie enracinée est largement utilisée en « recherche qualitative » (par rapport à la « recherche quantitative » qui s’appuie sur des modèles prédéterminés d’analyse de chiffres et de statistiques). Pour Frank Bourke, cette théorie enracinée à fortement influencé le modèle de recherche de la PNL.

Que nous apprend  « la structure de la magie » de la PNL ?

Le livre « Structure de la magie » est comme son titre l’indique « le livre fondateur de la PNL ». Ce livre autorise ce qu’on appelle en PNL un « cadre de contraste », une mesure de l’écart entre ce que pouvait être la recherche sur l’expérience humaine en 1975 et ce qu’est la PNL aujourd’hui, ou plutôt ce qu’elle est devenue. Le modèle précurseur de la PNL s’est éloigné du cadre universitaire de Santa Cruz où il bénéficiait du parrainage de Gregory Bateson pour devenir un produit grand public, ce qui a contribué à son immense succès comme à sa mauvaise réputation. Aujourd’hui, la PNL est bien plus représentée par des ouvrages de vulgarisation aux titres racoleurs que par des ouvrages scientifiques, et ceci ne fait qu’entretenir la mauvaise image de la PNL. Aux yeux du monde universitaire et scientifique, la PNL est en quelque sorte le « voyou » de la psychologie moderne. Un voyou envié, jalousé par les libertés de pensée et d’action qu’il se donne, l’efficacité et la rapidité des résultats qu’il obtient alors qu’aucune théorie ou aucun titre universitaire de psychologue ne légitime sa pratique.  

La traduction française de « Structure de la magie » est présentée comme le livre fondateur de la PNL, une approche « visant la compréhension, l’optimisation, et la transmission des stratégies d’excellence dans tous les domaines de l’activité humaines : leadership, commerce, éducation, sports de haut niveau, management, développement personnel… », comme si on pensait qu’un bel emballage cadeau pouvait induire en erreur les lecteurs sur le contenu de l’ouvrage. Une partie du titre original « Un livre à propos du langage et de la thérapie » a disparu dans la version française. Un emballage qui ne reflète pas la réelle richesse de l’ouvrage, et peut contribuer à dévaloriser son contenu, ses auteurs, son éditeur et ceux qui ont contribué à son édition. Ce n’est pas un livre de PNL, car ce mot n’existait pas l’année de sa parution (1975), mais un livre de linguistique et de transformation, un livre certes audacieux et visionnaire mais peu pédagogique pour les non-initiés, et un livre sans visées utilitaires pour les non spécialistes, et peu en rapport avec ce qui est sous-entendu sur ses premières pages ou sa quatrième de couverture.

Si ce livre est une pépite, pourquoi l’emballer avec du papier journal ? Pour en faire un livre de plus de « Self Help » avec la caution de Satir, Bateson et Erickson ?  Un peu comme si on relookait un ouvrage de Chomsky pour le positionner en tête de gondole avec les romans d’amour qui se vendent bien. Ce livre formidable par l’originalité du travail qu’il présente, et son impact en termes de potentialité de changements, manque une occasion de valoriser le meilleur visage de la PNL, plutôt que son côté obscur. Il y a certainement une intention positive à cela et les modèles du monde des éditeurs peuvent être différents de ceux qui ne veulent pas “effectuer une série de choix (transformations) concernant la forme dans laquelle ils vont communiquer leur expérience”… de la PNL. pour reprendre les mots de Grinder et Bandler. C’est bien sûr un point de vue tout à fait subjectif.
Mais le plus important est que « Structure de la Magie » puisse exister en français et être accessible au plus grand nombre de lecteurs. Mes commentaires n’enlèvent rien au plaisir de voir ce livre diffusé en français. Je remercie tous ceux qui y ont contribué, et parie sur l’intelligence des lecteurs qui sauront faire la distinction entre la structure de surface et la structure profonde de cet ouvrage.

Jean Luc Monsempès

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