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Jean Luc Monsempès, à partir d’extraits du livre de Robert Dilts « Conscious Leadership and Resilience, Orchestrating Innovation and Fitness for the Future.”  Success Factor Modeling Volume III

Pour Robert Dilts, la réussite durable de tout projet ou de toute entreprise repose sur le développement constant de trois compétences fondamentales : a) le leadership conscient permet aux équipes de continuer à aller de l’avant, malgré les situations de changement et d’incertitude ; b) l’innovation permet une adaptation constante aux conditions de changement ; c) la résilience permet de faire face à l’adversité, de récupérer rapidement  et de maintenir un  état d’équilibre.  Cet article est consacré au développement de cette troisième compétence clé du développement durable : la résilience. Quand les difficultés semblent insurmontables, les personnes et les équipes peuvent rapidement s’effondrer, si elles n’ont pas une bonne préparation à la résilience. Nous savons tous que notre capacité à faire face aux difficultés de la vie dépend de notre  condition physique, mentale, émotionnelle…etc. Ce qui signifie que la résilience s’anticipe, se prépare et s’entraîne. Et il en est de même des organisations. Ce qui conditionne la survie et la longévité d’un système est bien plus son niveau de forme et de santé que ses réussites passées. Car dans un environnement changeant et dynamique, ce qui a marché dans le passé risque vite de devenir obsolète. En savoir plus sur la formation “Leadership conscient et Résilience

Entretenir sa forme pour faire face à l’adversité

Pour Elon Musk, le fondateur de PayPal, Solar City, Tesla Motors et SpaceX, “démarrer une entreprise est une chose très difficile… il faut s’attendre à ce que ce soit très difficile”. Il déclare que, lorsqu’on lance une nouvelle entreprise, il est inévitable que l’on “commette des erreurs”, que l’on “rencontre des problèmes auxquels on ne s’attendait pas…et que l’on marche sur des terrains minés”. Comme il le souligne, “Il faut être prêt à faire tout ce qu’il faut”.

Les clés de la résilience

La bonne forme d’un système se réfère à la « loi des variétés requises » de Ross Ashby  qui stipule qu’un système a besoin d’un degré suffisant de variabilité pour s’adapter aux changements qui surviennent dans le monde. De cette perspective, un système va acquérir une plus grande forme en développant sa gamme de réponses et de ressources. Ce qui  implique que le système dispose en son sein d’une variété de réponses comportementales de mécanisme de feedback et de stratégies pour faire face aux difficultés à venir.

La bonne forme physique et mentale repose bien plus sur la pratique régulière d’exercices que sur la mise en œuvre d’une technique ou d’une solution rapide particulière. Ce qui veut dire que cet état de forme et de santé dépend bien plus des habitudes de vie ou même du style de vie des individus ou de la culture d’une organisation, que d’un événement ou intervention particulière.  Entretenir sa forme permet de s’adapter bien plus rapidement et efficacement aux difficultés et aux opportunités qui surviennent le plus souvent de façon spontanée ou inattendue, alors que la personne, l’équipe ou l’organisation avance dans leur futur.

Comme le rappelle Arthur C. Clarke « le futur n’est simplement plus ce qu’il avait l’habitude d’être ». Et un vieux dicton rappelle  “qu’une once de prévention est bien plus valable qu’une livre de traitement”. Quand les ressources sont développées et en place, une personne, une équipe ou une organisation, tous sont capables de tirer profit de la difficulté au lieu de se perdre dans d’inutiles problèmes. L’acquisition de cette «bonne forme » pour le futur implique donc de se préparer  à résoudre des problèmes, réaliser des objectifs, gérer des situations qui n’ont pas été anticipées ou même imaginées, et prévenir grandement le management de crise.

Les cinq disciplines selon Peter Senge

Développer sa capacité de résilience, pour se préparer aux défis du futur et assurer un développement durable exige un haut degré de discipline dans la pratique d’exercices  particuliers. Dans son ouvrage novateur La Cinquième Discipline (1990), Peter Senge déclarait qu’une organisation ne pouvait véritablement devenir pérenne et apprenante que par la pratique de cinq disciplines. Ces cinq disciplines peuvent être considérées comme les fondements de la résilience, de l’aptitude à faire face aux défis du futur et du développement durable :

  1. Atteinte et encouragement de la maîtrise personnelle.
  2. Connaissance et examen des cartes mentales et des hypothèses.
  3. Développement d’une vision et la création du futur.
  4. L’encouragement à l’apprentissage en équipe.
  5. Le développement de l’aptitude à la pensée systémique.

Même si ces cinq disciplines ont été décrites il y a plus de 25 ans, elles restent aujourd’hui d’actualité, tant pour les individus, les équipes, que les organisations. Un parallélisme peut être établi entre les cinq disciplines et  les “trois joyaux” de l’esprit d’entreprise des Zentre-preneurs  (volume I du SFM pp. 70-71) – Dharma, Bouddha et Sangha :

  • Poursuivre la maîtrise personnelle et la prise de conscience croissante des cartes mentales et des suppositions, c’est travailler pour atteindre notre plus haute expression et atteindre la meilleure version de nous-même (” Bouddha “).
  • Développer une vision, créer l’avenir et pratiquer la pensée systémique, c’est vivre authentiquement nos chemins de vie et accomplir notre but en harmonie avec notre environnement (“Dharma”).
  • Encourager l’apprentissage en équipe, c’est développer une communauté de pairs, de mentors, de parrains et de collaborateurs qui utilisent les mêmes méthodes et travaillent dans le même but (” Sangha “).

Ces cinq disciplines, qui contribuent à développer et entretenir une « bonne forme » pour l’avenir en même temps que la capacité de résilience des individus et des organisations.
Pour Robert Dilts la première discipline, la maîtrise personnelle » est étroitement en lien avec l’intelligence émotionnelle.

La maitrise personnelle et l’intelligence émotionnelle

L’intelligence est  habituellement définie comme « la capacité à interagir avec son monde avec succès, en particulier face aux défis ou au changement ». Le dictionnaire Webster’s définit l’intelligence comme “la capacité à savoir ou à comprendre” et  à avoir “un bon jugement”. L’intelligence émotionnelle implique donc la capacité à interagir avec succès avec les émotions en les comprenant, en ayant un bon jugement à leur égard et en les choisissant de manière appropriée.

L’intelligence émotionnelle mesurée par le QE est considérée comme une forme d’intelligence sociale bien distincte de l’habituelle intelligence intellectuelle, abstraite et rationnelle mesurée par le QI). Pour Daniel Goleman, l’intelligence émotionnelle implique “la capacité d’un individu à gérer ses propres émotions et celles des autres, à faire des distinctions entre elles et utiliser l’information pour guider sa pensée et ses actions “.

Ainsi, l’intelligence émotionnelle fait référence à la capacité à reconnaître nos propres ressentis et ceux des autres, pour nous motiver, gérer nos émotions en nous et dans nos relations. Ces capacités sont distinctes, mais complémentaires, de celles de l’intelligence « académique » ou des capacités purement cognitives mesurées par le QI (quotient intellectuel). Les recherches portant sur les facteurs qui déterminent le succès dans la vie, montrent que le QE (quotient émotionnel) est deux fois plus important que le QI et les compétences techniques. La corrélation entre les résultats aux tests de QI et la performance professionnelle montre que le QI n’est responsable que d’environ 25 % de la réussite d’une personne. Les 75% restants sont dus au QE.

Les composantes de l’intelligence émotionnelle sont des compétences que l’on peut apprendre et qui sont considérées comme essentielles dans le leadership, le travail d’équipe et toute collaboration efficace. Le développement de l’intelligence émotionnelle contribue à nous préparer à donner le meilleur de nous-même, à relever les défis, à surmonter les obstacles et à rester concentré sur notre état désiré.

Les cinq composantes de l’intelligence émotionnell

Selon D. Goleman, l’intelligence émotionnelle comporte cinq composantes fondamentales :

 La conscience de soi Conscience émotionnelle de soi
Auto-évaluation précise (l’habileté de la “méta position”)
 L’auto-régulation Maîtrise de soi et gestion interne de l’état émotionnel
Flexibilité comportementale
Alignement personnel
 La motivation personnelle Autodiscipline
Persévérance
Responsabilisation
 L’empathie Sensibilité sociale (développement de la capacité à utiliser la “deuxième position”
Adopter des positions perceptuelles multiples
Les compétences socialesCapacité à reconnaître vos humeurs, vos émotions ainsi que leurs effets
Adapter son style de communication

Les principales capacités et caractéristiques de l’intelligence émotionnelle 

 Définition Caractéristiques
Conscience de             soi              Capacité à reconnaître et comprendre vos états d’âme,
vos émotions et vos pulsions ainsi que leurs effets sur les autres.
Confiance en soi, développement de soi réaliste et authentique.
 Auto-régulation Capacité à gérer ou rediriger les impulsions et humeurs perturbatrices. Propension à suspendre son jugement – à réfléchir avant d’agir.Confiance et intégrité, aisance face à l’ambiguïté, ouverture au changement.
 Auto Motivation      Passion du travail pour des raisons qui vont au-delà de l’argent ou du statut ; Capacité à échouer, à trouver un équilibre responsable entre l’intérêt personnel et le bien commun.Discipline, optimisme face à l’échec, responsabilité.
EmpathieAptitude à comprendre la composition émotionnelle des autres ; Aptitude à traiter les gens en fonction de leurs réactions émotionnelles.Expertise en matière de développement et de fidélisation des talents, sensibilité interculturelle
Compétences     Sociales  Capacité à trouver un terrain d’entente et d’établir des relations ; Maîtrise de la gestion des relations et de l’établissement de réseaux.Efficacité dans la conduite du changement ; persuasion ; expertise dans la construction et la conduite d’équipe.

Les composantes de l’intelligence émotionnelle sont en phase avec celles mises en évidence dans l’étude Google sur le “QI collectif ” Cette étude montre que les équipes les plus efficaces d’une entreprise sont celles a) qui font preuve d’une grande empathie, d’aptitudes sociales, et surtout de “sensibilité sociale “, c’est-à-dire la perception de ce que ressentent les autres en fonction de leur ton de voix, de leurs expressions faciales et d’autres indices non verbaux, b) de “sécurité psychologique” c’est à dire une ambiance d’équipe caractérisée par la confiance interpersonnelle. Du fait d’un respect mutuel, les individus se sentent à l’aise. Il est clair que le QE  est une composante fondamentale du “QI collectif”.

L’intelligence émotionnelle est aussi l’un des principaux facteurs de succès des entrepreneurs et des leaders efficaces, surtout lorsqu’ils doivent faire face à l’adversité et maximiser leur résilience.

La fonction des émotions

L’intelligence émotionnelle implique donc la capacité à interagir efficacement avec les émotions, en les comprenant, en ayant un jugement pertinent à leur égard et en les choisissant de façon appropriée. Ces compétences en intelligence émotionnelle vont concerner (a) nous-même, (b) les autres et (c) les groupes. En tant que leader ou entrepreneur l’intelligence émotionnelle est importante pour :

(1) faire face à des états émotionnels difficiles
(2) stimuler ou susciter des états émotionnels pleins de ressources.

Les réactions émotionnelles sont comme le “jus” qui apporte de l’énergie dans une situation ou une interaction donnée. Les réponses émotionnelles peuvent être perçues comme “positives” ou “négatives”. Elles sont considérées comme positives quand elles sont associées à la motivation et à l’enthousiasme. Elles sont considérées comme négatives quand elles sont associées aux problèmes et aux limites. Le plus souvent, ce ne sont pas les émotions ressenties qui posent problème. C’est plutôt le comportement produit par l’émotion, et les effets de ce comportement sur les autres, qui détermine la fonction de problème ou de ressource d’une émotion particulière.

Selon l’Encyclopédie Grolier : « Une émotion est une condition qui affecte l’organisme tout entier et influence sa capacité à interagir avec son environnement. Les émotions sont des réactions à des questions importantes de la vie, comme la confrontation à un danger ou à un rival, la compétition pour la nourriture ou un emploi, la recherche d’un partenaire ou la perte d’un parent. De telles réactions aident l’individu à résoudre ses problèmes, c’est-à-dire en se battant, en s’enfuyant, en tombant amoureux ou en demandant de l’aide. Bien que l’émotion représente un changement dans l’état intérieur d’une personne, c’est aussi un changement de comportement ; plus important encore, le comportement est conçu pour avoir un effet sur les personnes ou les événements qui l’entourent ».  

Les émotions sont donc des états complexes ayant à la fois une expression interne et externe. Les aspects internes et subjectifs des émotions sont décrits avec des mots tels que “heureux”, “triste”, “en colère”, “dégoûté”, etc. Les expressions externes des émotions sont évoquées en termes comportementaux, tels que “sourire”, “froncer les sourcils”, “pleurer”, “embrasser”, “frapper”, “fuir”, etc…

Comment faire face aux émotions “négatives”

Considérer les émotions “négatives” d’une manière émotionnellement intelligente implique la démarche suivante :

(a) reconnaître qu’elles ont une valeur de survie
(b) rechercher et comprendre l’intention positive  (la valeur) que la personne cherche à satisfaire à travers l’émotion
(c) ajouter des alternatives comportementales permettant de satisfaire au mieux l’intention, compte tenu du contexte spécifique de la réponse émotionnelle.

Il est donc important de séparer le quoi (le comportement) associé à la réponse émotionnelle du pourquoi (les croyances, les valeurs et l’intention) qui sont à la source de la réponse émotionnelle. L’intention positive qui se trouve derrière une réaction émotionnelle est en lien avec le sens ou le but de cette émotion. Par exemple, l’intention positive de la “peur” peut être la “protection”. L’intention positive de la “colère” peut être une motivation à “agir” ou à “fixer des limites”.

Une fois que l’intention est identifiée, de nouveaux choix comportementaux appropriés peuvent être explorés et reliés à l’intention de l’émotion. Une personne en colère peut réagir par la violence, ou apprendre d’autres choix pouvant satisfaire l’intention de la colère, par exemple en parlant de ses sentiments, en faisant une promenade, en se concentrant sur un projet, etc… Pour être en mesure d’agir ainsi, certaines compétences clés, doivent être développées :

  1. Reconnaître (calibrer) la présence d’un état émotionnel particulier
  2. Reconnaître la présence de l’état émotionnel sans jugement
  3. Maintenir l’état émotionnel dans un environnement “d’équanimité” (lui faire de l’espace)
  4. Comprendre l’état émotionnel et sa fonction (intention positive)
  5. Amener des ressources à l’état émotionnel en le connectant à d’autres émotions et états complémentaires
  6. Transformer ou affiner l’expression de l’état émotionnel pour qu’elle soit plus harmonieuse et plus efficace dans sa réponse à l’intention positive 
  7. Intégrer l’état émotionnel en tant que partie intégrante d’un système plus large

La mise en œuvre de ces compétences pour vous-même et les autres vous permettront de rebondir plus facilement face à l’adversité et préparer votre degré de forme pour avancer dans le futur.

Coordonner la tête, le cœur et le ventre

Il est clair que l’intelligence émotionnelle exige l’utilisations de bien plus que notre intellect cognitif. Le QE implique l’accès aux connaissances et à l’information somatique. Nous devons connecter le cerveau du ventre avec ceux du cœur et de la tête. L’utilisation des ces cerveaux du ventre et du cœur n’est pas enseignée à l’école. Cette utilisation est pourtant à la base de l’intelligence émotionnelle.

Le cerveau du ventre 

Le système nerveux de notre intestin se compose d’environ 500 millions de neurones – cinq fois plus que les cent millions de neurones de la moelle épinière humaine, et environ 2/3 de plus que l’ensemble des neurones du système nerveux du chat. Le système nerveux entérique est souvent appelé le “deuxième cerveau” du corps humain.

Les biologistes croient qu’à mesure de l’évolution des mammifères, le système nerveux entérique est devenu trop important pour résider à l’intérieur de la tête d’un nouveau-né, du fait de ses longues connexions descendant vers le ventre. Les bébés ont besoin de manger et de digérer la nourriture dès la naissance. Le processus d’évolution semble donc avoir préservé le système nerveux entérique en tant que circuit indépendant. On pensait jusqu’à présent que le lien entre système nerveux entérique et cerveau se faisait uniquement par voie métabolique, alors que l’on sait maintenant que la connexion est directe via le nerf vague. On admet toujours que le système nerveux du ventre peut fonctionner la plupart du temps de façon indépendante, sans contrôle du cerveau de la tête.

Le système nerveux entérique est situé dans les gaines des tissus tapissant l’œsophage, l’estomac, l’intestin grêle et le côlon. Le “cerveau du ventre” envoie et reçoit des impulsions, enregistre les expériences et répond aux émotions en utilisant les mêmes neurotransmetteurs que ceux des cellules du cerveau dans notre tête.  Considéré comme une entité unique, le cerveau du ventre est un réseau de neurones, et de neurotransmetteurs qui forment un circuit complexe de  “ressenti dans (les tripes)”. Ces neurones du ventre lui permettent d’agir de manière autonome, d’apprendre et de se souvenir en produisant des ” sensations viscérales “.

Lorsque le système nerveux central est confronté à une situation menaçante, il libère des hormones de stress qui préparent l’organisme à combattre ou à fuir. Le système entérique contient de nombreux nerfs sensoriels qui sont stimulés par cette poussée chimique, d’où l’expérience que nous appelons des “papillons”. Pour ces raisons, le cerveau intestinal est généralement associé à l’intuition et à l’évaluation.

Le cerveau du cœur 

Des recherches de plus en plus nombreuses montrent que votre cœur a bien plus qu’une simple fonction mécanique de pompage. Les recherches en neurocardiologie montrent que le cœur est un autre centre complexe de traitement de l’information. Il  est auto-organisé, doté de son propre “cerveau” fonctionnel qui communique avec le cerveau cervical et l’influence par des voies neuronales, hormonales et énergétiques. Ces influences affectent profondément les fonctions cérébrales et la plupart des principaux organes du corps, ce qui a un impact considérable sur notre état interne et, finalement, sur notre qualité de vie.

Tout comme le système nerveux entérique, les circuits du cœur lui permettent d’agir indépendamment du cerveau cervical  pour apprendre, se souvenir et même ressentir et sentir. Le système nerveux du cœur contient environ 40 000 neurones sensoriels, qui détectent les hormones circulantes et les substances neurochimiques et détectent la fréquence cardiaque et les niveaux de pression sanguine.

Des chercheurs, notamment ceux de l’Institute of HeartMath à Boulder Creek en Californie, travaillent sur la meilleure utilisation de l’intelligence du “cerveau du cœur”. Les chercheurs affirment que “le cœur est le plus puissant générateur d’informations électromagnétiques dans le corps humain” et que “en tant que point nodal critique de nombreux systèmes en interaction dans le corps, le cœur occupe une position unique car il constitue un point d’entrée puissant dans le réseau de communication qui relie le corps, l’esprit et les émotions.

C’est peut être la raison pour laquelle les individus associent subjectivement le cœur au sentiment d’ouverture, de connexion et à la passion.

Si les leaders conscients doivent utiliser leur intelligence cognitive de leur tête, ils ont besoin de plus que cela. Car le leadership conscient exige bien plus qu’un “cerveau et une feuille de calcul”. Les leaders conscients et émotionnellement intelligents font appel à tout leur système nerveux – tête, cœur et instinct, ventre – pour prendre des décisions et inspirer les autres.

La capacité à utiliser simultanément les trois cerveaux constitue un élément clé de la maîtrise de l’intelligence émotionnelle et de ce que l’on appelle le “jeu intérieur”.

La résilience et la maîtrise du “jeu intérieur”

« Toute entreprise humaine, implique un engagement dans deux domaines : l’extérieur et l’intérieur. Le jeu extérieur permet de surmonter les obstacles extérieurs et atteindre un but extérieur. Le jeu intérieur se déroule dans le mental du joueur et se joue contre des obstacles tels que la peur, le doute de soi, la perte de concentration et la limitation des concepts ou des hypothèses. Le jeu intérieur se joue pour surmonter les obstacles qu’une personne ou une équipe s’impose à elle-même et qui les empêchent d’atteindre leur plein potentiel ». -Timothy Gallwey

La maîtrise de soi évoquée plus haut, si importante dans le développement de la résilience et de la bonne condition physique pour avancer dans le futur, implique donc une maîtrise de notre “jeu intérieur”. C’est à dire une capacité à mobiliser nos ressources intérieures pour surmonter les obstacles que nous nous imposons tout en restant fidèle à nos valeurs et à notre ligne de conduite dans la poursuite de nos objectifs. Le leader sait, comme tout athlète performant, que pour gagner la partie extérieure, il doit en premier réussir la partie intérieure. L’intelligence émotionnelle est un élément clé de la maîtrise du jeu intérieur.

Nous savons que si un obstacle intérieur est présent, il sera beaucoup plus difficile d’atteindre un but extérieur. En présence de ressources intérieures, la rencontre avec un obstacle extérieur sera perçue comme un défi et nous donnera l’occasion de montrer le meilleur de nous-même. Quand un obstacle intérieur rencontre une ressource extérieure, nous avons la “chance” de nous sentir soutenu. Si un obstacle extérieur rencontre un obstacle intérieur, nous créons probablement un problème insoluble. En d’autres termes :

– La rencontre d’un obstacle extérieur et d’un obstacle intérieur produit un problème insoluble.
– La rencontre d’un obstacle extérieur et des ressources intérieures, produit un défi qui semble réalisable.
– La rencontre d’un obstacle intérieur et de ressources extérieures, est un coup de chance.
– La rencontre de ressources intérieures et extérieures, donne un résultat magique.

Le fondement de la maîtrise personnelle repose donc sur l’apprentissage de la maîtrise de votre “Jeu Intérieur” C’est aussi la clé d’une performance réussie en toutes circonstances.

Le jeu extérieur et intérieur

Le “jeu extérieur” de toute activité concerne donc ses aspects comportementaux et environnementaux. Dans le domaine sportif, il s’agit des aspects physiques du jeu et des utilisations du matériel (raquette de tennis, skis, balle, batte, mitaine, etc.). Dans un environnement d’affaires, il s’agit d’utiliser les outils appropriés et de mettre en œuvre les procédures nécessaires pour accomplir les tâches essentielles à la mission et être concurrentiel efficacement sur le marché.

Le Jeu Intérieur se rapporte à l’aspect mental et émotionnel de ce que vous faites. C’est-à-dire votre attitude, votre confiance en vous et en votre équipe, votre capacité à vous concentrer efficacement, à faire face aux erreurs et à la pression…etc. Le concept du “jeu intérieur” a été développé par Timothy Gallwey (1974, 2000) pour aider les gens à atteindre l’excellence dans divers sports (tennis, golf, ski, etc.), la musique, ainsi que dans la formation commerciale et le management. Dans n’importe quel domaine, la réussite implique autant l’utilisation de votre mental et de vos émotions que celle de votre corps. Se préparer mentalement et émotionnellement à bien performer est l’essence même de votre jeu intérieur.

Un élément fondamental du jeu intérieur est notre capacité à rester dans un état de performance optimal lorsque nous sommes confrontés à des circonstances difficiles. En période de difficulté ou de crise, nous avons le choix. Soit nous trouvons notre ” zone d’excellence intérieure ” et nous nous revitalisons en nous connectant à notre raison d’être et à nos ressources intérieures, soit nous abandonnons ou cédons aux défis et aux obstacles auxquels nous sommes confrontés.

Comme Elon Musk le dit, de nombreux défis se présenteront au cours de la vie nos entreprises : la peur de l’inconnu (que se passera-t-il demain ?), la gestion de la perte (un emploi, un membre de l’équipe, une maison, etc…) et un sentiment général de vulnérabilité (comment puis-je réussir face à des circonstances défavorables ?). Ces ressentis peuvent nous plonger dans des stratégies de survie inutiles telles que l’agression, la fuite ou la rigidité.

Lorsque nous sommes capables de nous ancrer dans notre “zone intérieure “, les actions peuvent se dérouler avec une sorte d’excellence qui ne demande aucun effort qu’on appelle “jouer dans la zone”. Les indicateurs en sont :

  • un sentiment “d’humble autorité”, une confiance en soi sans arrogance, un sentiment de confiance, l’absence d’anxiété et de doute de soi.
  • Une focalisation sur la beauté et l’excellence de la performance.
  • Un état de préparation détendue dans le corps et une concentration « spacieuse » dans le mental.
  • Une performance qui arrive sans effort et sans avoir à y penser.

Le contraire de cet état est marqué par l’anxiété, le manque de confiance, le manque d’énergie, la peur, le stress, la paralysie mentale et émotionnelle, et ces états sont responsables de nombreuses difficultés et échecs. En d’autres termes, les limitations des personnes limitent leurs performances, ce qui limite l’entreprise.

Les compétences de la maîtrise de votre jeu intérieur

Les entrepreneurs et dirigeants émotionnellement intelligents savent reconnaître quand ils se trouvent dans leur “zone d’excellence” intérieure et quand ils sont hors de cette zone. Ils savent aussi quoi faire pour revenir “dans la zone” s’ils en ont besoin.

Seule la pratique régulière permet de développer les compétences de votre jeu extérieur et de les faire descendre dans la “mémoire musculaire”, afin que vous n’ayez pas à y penser pendant que vous les utilisez. De même, il existe des compétences mentales et somatiques et des exercices qui peuvent vous aider à améliorer votre jeu intérieur. Les compétences clés du jeu intérieur incluent :

  • La conscience de soi – Accroître votre conscience des éléments cognitifs et somatiques clés qui composent et influencent votre état intérieur et votre état d’esprit.
  • L’auto-étalonnage – Évaluation de l’état actuel de ces éléments clés par rapport à leurs valeurs optimales.
  • L’auto-ajustement – Ajuster les éléments clés pour produire une expression plus appropriée ou optimale et explorer les nouvelles options que cela crée.
  • L’auto-Ancrage – Trouver des indices et des déclencheurs qui vous aideront à vous souvenir, à solidifier et à exprimer de façon optimale votre état intérieur.

En ce qui concerne la maîtrise de soi et le maintien d’un état d’esprit optimal, ces processus sont généralement appliqués dans l’ordre suivant :

  1. Apporter une nouvelle conscience à l’état émotionnel ou à l’état d’esprit problématique qui est déclenché ou qui contribue à un état ou une situation problématique actuelle dans laquelle vous avez perdu votre connexion à votre “zone intérieure d’excellence”. Il s’agit de prendre conscience de sa structure cognitive et somatique plus profonde.
  2. Calibrer l’état actuel de votre mental par rapport à son état optimal. Cela permet de commencer à identifier les facteurs clés qui influencent votre état d’esprit, c’est-à- dire les “différences qui font la différence”.
  3. Ajuster l’intensité des facteurs clés afin de les amener à un niveau plus approprié ou plus efficace. Explorer l’impact de cet ajustement sur les émotions, le comportement et la situation associés à l’état du problème afin de découvrir quels nouveaux choix sont possibles. Il est important de garder à l’esprit que le niveau optimal n’est pas toujours le niveau maximal.
  4. Ancrer un niveau particulier d’intensité d’un ensemble de facteurs clés afin de les maintenir à un niveau optimal, notamment dans des situations changeantes et difficiles.

La création d’ancres de ressources

L’ancrage fait référence au processus d’association d’une réponse interne particulière à un déclencheur environnemental, de sorte que la réponse puisse être rapidement et de nouveau accessible. L’ancrage est un procédé similaire à la technique de “conditionnement” utilisée par Pavlov pour créer un lien entre l’audition d’une cloche et la salivation chez le chien. En associant le son d’une cloche à l’acte de donner de la nourriture à ses chiens, Pavlov a découvert qu’il pouvait simplement sonner la cloche pour que les chiens comment à saliver, même si aucune nourriture n’était donnée.

Vous pouvez utiliser le processus d’ancrage pour vous aider à vous souvenir et à accéder à vos ressources intérieures. Par exemple, un objet peut devenir une ancre pour un état interne positif. Un vêtement peut devenir une ancre pour un sentiment de confiance. Un morceau de musique peut devenir une ancre pour un état d’excitation ou de détermination. Certaines de ces associations sont spontanées et naturelles. Vous pouvez également choisir consciemment d’établir, de renforcer et de re déclencher des associations positives. De cette façon, une ancre devient un outil pour maîtriser votre jeu intérieur.

L’ancrage permet aussi de créer des déclencheurs pour vous rappeler vos objectifs et vos ressources intérieures. Les gens ont toutes les ressources nécessaires pour apporter des changements positifs et obtenir ce qu’ils veulent. Cependant, ils oublient souvent ces ressources au moment où ils en ont le plus besoin. L’ancrage peut être un outil très utile pour établir et réactiver les états internes associés à un but, à la créativité, à l’apprentissage, à la concentration et autres ressources intérieures importantes.

Les étapes de base pour créer une ancre de ressource sont les suivantes :

  1. Souvenez-vous d’une situation dans laquelle vous avez fait l’expérience de nombreuses ressources. Voyez ce que vous avez vu, entendez ce que vous avez entendu et ressentez ce que vous avez ressenti le plus intensément possible.
  2. Trouvez quelque chose à utiliser comme point d’ancrage pour vous aider à vous rappeler et à vous reconnecter à cette expérience pleine de ressources. (Objet, image, vêtement, mot clé, geste, etc…)
  3. Remettez-vous dans l’expérience pleine de ressources. Voyez ce que vous avez vu, entendez ce que vous avez entendu et ressentez ce que vous avez ressenti le plus intensément possible. Connectez le souvenir de cette expérience à votre ancre en déplaçant momentanément votre attention sur le déclencheur.
  4. Videz votre mental et changez d’état pour un moment. Faites quelque chose pour vous distraire.
  5. Portez votre attention sur votre ancre. Vous devriez immédiatement ressentir cette sensation de ressources. Si ce n’est pas le cas, répétez les étapes 3 et 4 plusieurs fois jusqu’à ce que l’association soit automatique.

Dans mon groupe Mastermind  de Leaders Conscient (voir SFM Vol. II, pp. 69-71), nous disons en plaisantant que “celui qui a le plus d’ancres gagne”. Par “gagner”  nous ne voulons pas dire  que quelqu’un d’autre va perdre, mais nous évoquons plutôt la capacité à maintenir un état d’esprit optimal et à rester dans sa zone d’excellence quoi qu’il arrive. Le fait d’avoir de nombreux ancrage en matière de ressources vous assure d’être en mesure de donner le meilleur de vous-même dans n’importe quelle situation.

A titre d’exemple, lors d’une interview accordée le 16 janvier 2016, l’ancien président américain Barak Obama a révélé que, pour être inspirer, il avait toujours avec lui certains des souvenirs que les gens lui avaient rappelé depuis qu’il s’était présenté aux élections. Il  disait que ces souvenirs l’ont aidé à affronter une mauvaise journée en lui rappelant que “quelqu’un m’a donné ce privilège de travailler sur des problèmes qui affectent des personnes “. Cela l’a relié à son but le plus élevé, lui donnant l’énergie et la motivation nécessaires pour “retourner au travail”.

Lorsqu’on lui a demandé de donner un exemple, M. Obama a sorti de la poche de son pantalon droit un assortiment intrigant d’objets, dont des perles de chapelet du pape François, un petit Bouddha, une plaque de poker en métal qu’il a dit provenir d’un motard chauve avec une moustache en guidon qu’il avait rencontré en 2007 dans l’Iowa, une croix copte d’Ethiopie et une statue du dieu Hanuman. Il a affirmé que lorsqu’il se sentait fatigué ou découragé, le fait de fouiller dans sa poche pouvait l’aider à s’en remettre. Bien qu’Obama ait trop de souvenirs pour les transporter tous avec lui, il a dit : ” Je vais choisir quelques choses… pour me rappeler toutes les personnes rencontrées en chemin et les histoires qu’elles m’ont racontées “.

Comme Obama, j’ai moi-même de nombreuses ressources que j’utilise constamment. Certains sont des souvenirs significatifs ; d’autres sont des portraits que j’ai dessinés de mentors importants, des photographies, des cartes postales, des prix reçus, etc… L’une de mes ancres préférées est une “figurine” d’Albert Einstein qui fonctionne à l’énergie solaire. Lorsque la lumière brille sur la batterie solaire, son bras droit commence à pointer vers le côté droit de sa tête. Cela me rappelle l’importance du “cerveau droit” imaginatif en plus du “cerveau gauche” logique.

La gestion de son énergie

La maîtrise de soi et de son jeu intérieur exige des pratiques qui vont vous permettre de gérer efficacement votre niveau intérieur d’énergie et de rester dans votre “zone intérieure d’excellence”. Par exemple, il y a quelques années j’animais un projet de développement du leadership pour des managers de très haut niveau d’une entreprise internationale de technologique, et de la division la plus rentable de l’organisation au niveau mondial. Alors que nous étions en train d’explorer les “différences qui ont fait une différence” en matière de leadership efficace, l’homme qui dirigeait cette division a fait valoir qu’à ses yeux, qu’au-delà de la vision et d’une orientation, le leadership consistait essentiellement à apporter une énergie proactive dans ses interactions. Qu’il s’agisse de son équipe, de son organisation ou d’une réunion en particulier, il considérait que son travail était d’apporter une énergie positive et proactive. Et bien sûr, pour ce faire, il devait aussi faire face aux inévitables baisses ou perturbations d’énergie qui pouvaient survenir.

L’une des pratiques quotidienne de ce leader consistait chaque matin avant le travail, à porter son attention sur son corps et ressentir son niveau intérieur d’énergie. Ensuite, il s’engageait à rentrer à la maison avec la même quantité d’énergie en fin de la journée. Cela exigeait une bonne écoute de son propre niveau d’énergie tout au long de la journée. Si ce niveau diminuait, il savait comment l’augmenter. Si ce niveau était perturbé, il avait des stratégies pour la corriger. Si le niveau était bloqué, il avait des méthodes pour le débloquer ou le “réinitialiser”. Ce sont ce que l’on pourrait appeler des “catalyseurs énergétiques”. Par exemple quand le niveau d’énergie devenait perturbé ou négatif, il chantait (et il n’était pas un “chanteur” naturellement doué). Il a donné un exemple amusant de sa manière de passer d’une réunion particulièrement difficile à un autre, en avertissant le chauffeur de taxi qu’il chanterait pendant le trajet parce qu’il ne voulait pas commencer la réunion suivante tendu et en colère.  La capacité de ce cadre supérieur à sentir, à établir et à maintenir un niveau positif d’énergie corporelle exige un type particulier d’intelligence somatique et émotionnelle. La gestion de notre énergie est un élément clé de notre jeu intérieur.

Explorez certains de vos propres “catalyseurs énergétiques” avec les questions suivantes :

  1. Soyez à l’écoute de votre niveau d’énergie interne juste en ce moment. Quelle est son intensité ? De quel type de qualité s’agit-il ? Développez votre propre façon de détecter et de mesurer votre niveau et votre qualité d’énergie.
  2. Identifiez plusieurs situations dans lesquelles vous avez besoin de maintenir un bon niveau et une bonne qualité d’énergie, mais que vous trouvez parfois difficile ou difficile.
  3. De quelles façons avez-vous augmenté, corrigé, débloqué ou réinitialisé votre niveau d’énergie dans le passé (c.-à-d., vos catalyseurs énergétiques passés) ? Comment pourriez-vous les utiliser pour améliorer l’énergie que vous ressentez maintenant et dans les situations difficiles identifiées ?
  4. Quels autres moyens pouvez-vous utiliser, par exemple avec votre corps, votre voix ou d’autres facteurs internes de réussite (comportements, pensées, croyances, sentiment d’identité, lien avec votre but, etc…) pour augmenter et améliorer le niveau et la qualité de l’énergie que vous ressentez maintenant ou dans les situations difficiles que vous avez identifiées ?

Le pouvoir de la présence

La présence est un autre élément important du “jeu intérieur” des entrepreneurs et des dirigeants. Le dictionnaire Merriam-Webster définit la présence comme “une qualité d’équilibre et d’efficacité qui permet à un individu d’établir une relation étroite avec son public “. La capacité à être à l’aise, efficace et à établir des liens étroits avec ceux avec qui nous interagissons est une qualité essentielle pour réussir en tant qu’entrepreneur ou leader.

Comme l’implique la définition ci-dessus, l’équilibre et la connexion proviennent de la capacité à être présent, centré en vous-même et en relation avec ceux qui vous entourent, c’est-à-dire en contact avec la plus grande “holarchie”. La qualité de la présence constitue souvent la “différence qui fait la différence” dans notre capacité à jouir de la vie, à collaborer de façon généreuse et à contribuer à la croissance et à la transformation des autres. La présence est associée à des sentiments de vivacité, de connexion, de créativité, de satisfaction et de fluidité. Lorsque nous ne sommes pas présents et déconnectés, nous pouvons nous sentir vides, incontrôlables, distants et indisponibles.

Mon collègue, Richard Moss, formateur en transformation, souligne que la distance entre nous et les autres est la même que la distance qui nous sépare de nous-mêmes. Cela implique que la façon dont nous sommes en relation avec les autres et avec le monde qui nous entoure est un miroir de la façon dont nous sommes en relation avec nous-mêmes. C’est de cette relation fondamentale avec nous-mêmes que naissent nos relations avec les autres et le monde extérieur. Cette relation de soi à soi est souvent limitée par ces sentiments que nous ne savons pas comment rencontrer, accepter et intégrer en nous-mêmes.

Lorsque les personnes sont à la fois connectées à eux-mêmes et présents les uns aux autres, les sentiments naturels qui émergent sont la compassion, l’empathie, un intérêt véritable des uns pour les autres, la spontanéité, l’authenticité et la joie. Ces sentiments sont à la base de toute relation personnelle et professionnelle efficace.

Phil Jackson, était largement considéré comme l’un des plus grands coachs de l’histoire de la National Basketball Association (NBA). Sa réputation s’est établie en tant qu’entraîneur – des Chicago Bulls de 1989 à 1998 ; Pendant son mandat, les Chicago Bulls ont remporté six titres NBA. L’équipe suivante qui a entraîné, les Lakers de Los Angeles, a remporté cinq titres NBA de 2000 à 2010. Au total, Jackson a remporté 11 titres NBA en tant que coach. Il détient le record du plus grand nombre de championnats de l’histoire de la NBA en tant que joueur et coach en chef.

Pour Jackson, la présence est la porte d’entrée vers notre zone d’excellence intérieure. Comme il l’a dit :

Comme la vie, le basket-ball est désordonné et imprévisible. Il a sa propre manière de faire avec vous, peu importe à quel point vous tentez de le contrôler. L’astuce est de vivre chaque moment avec un esprit clair et un cœur ouvert. Quand vous faites cela, le jeu et la vie vont prendre soin d’eux-mêmes.
Gagner est important pour moi, mais ce qui m’apporte une vraie joie, c’est l’expérience d’être pleinement engagé dans ce que je fais.
Dans le basket-ball – comme dans la vie, la joie véritable vient de la pleine présence à chaque instant, et pas seulement quand les choses se déroulent comme vous l’entendez. Bien sûr, ce n’est pas un hasard si les choses ont plus de chances de se dérouler comme vous l’entendez lorsque vous cessez de vous inquiéter de savoir si vous allez gagner ou perdre et que vous concentrez toute votre attention sur ce qui se passe en ce moment. 

Les propos de Jackson confirment le principe selon lequel la maîtrise du jeu intérieur est la clé du succès dans le jeu extérieur.

Explorez vous même le pouvoir de la présence:

  • Qu’est-ce que c’est que d’être présent et pleinement engagé dans ce que vous faites ?
  • Comment restez-vous présent dans votre corps “avec un esprit clair et un cœur ouvert” dans les situations difficiles ?
  • Quels types de perturbations extérieures et de réponses intérieures mettent à l’épreuve votre capacité à rester “pleinement présent à chaque instant” ? Qu’est-ce qui vous aide à recentrer “votre attention sur ce qui se passe en ce moment précis” ?

Etat COACH versus état CRASH

Comme nous l’avons déjà dit, les choses changent sans cesse, sans pour autant s’améliorer. Pendant les périodes de grandes difficultés, nous pouvons nous effondrer dans un état de blocage intérieur qui peut être résumé par les lettres dans le mot CRASH :

Contraction
Réaction
Analyse Paralysie
Séparation
Hostilité, blessure ou haine

Dans un état “CRASH”, nous sortons de notre “zone d’excellence intérieure” et tout devient plus difficile. Nous ne nous percevons plus comme un holon en relation avec l’holarchie plus grande et perdons notre connexion à notre “âme”. Lorsque nous affrontons un obstacle extérieur dans un état CRASH, nous le vivons comme un problème insoluble.

Pour progresser dans notre capacité à changer, il est important de cultiver des qualités telles que la flexibilité et la stabilité, l’équilibre, la connexion à quelque chose de plus grand que nous-mêmes et la capacité à lâcher prise. Cela vient du fait d’être centré et dans notre “zone d’excellence intérieure” et connecté avec quelque chose au-delà des limites de nos ego individuels. Ces processus sont caractérisés par ce que nous appelons l’état COACH (voir SFM Vol. /, pp. 34-35 et SFM Vol. II, p. 15 & pp. 74-75) :

Centré et présent dans notre corps
Ouvert aux possibilités et aux autres
Attentif Conscients et attentifs
Connecté ou lié à nous-même, à notre but et aux autres autour de nous
Hospitalité ou porter ce qui se passe dans un état de ressources, de curiosité et d’hospitalité.

Ces cinq qualités sont les piliers de la maîtrise de soi et la clé de la résilience personnelle et de la capacité de demeurer dans notre zone intérieure d’excellence dans des circonstances difficiles. L’état COACH représente le fondement de l’état d’esprit de la réussite, de l’intelligence émotionnelle et de la maîtrise de votre jeu intérieur. L’état COACH est essentiellement un état interne de présence, de ressources, de curiosité et de réceptivité.

Nous nous mettons dans un état COACH pour “ouvrir notre canal” et nous connecter à l’expérience d’être à la fois un tout individuel et une partie de quelque chose de plus grand que nous, ce qui nous donne un but et de l’énergie. Atteindre et maintenir cet état est la pierre angulaire de toute performance réussie. L’état COACH est un état de performance et l’un des facteurs de réussite les plus importants pour un leadership conscient et capacité de résilience.

Une bonne analogie de l’état COACH est celle de la connexion de l’intelligence de votre ordinateur portable, tablette ou téléphone à un réseau sans fil. L’appareil accède ainsi au “cloud/nuage”, ce qui en fait une sorte de “holon” en ce sens qu’il peut accéder à sa propre programmation et à ses données internes tout en étant connecté à un champ plus large “d’intelligence collective”. Lorsqu’il est en ligne et connecté au cloud, une tablette ou un téléphone intelligent peut recevoir des informations sur des événements en temps réel en provenance d’autres parties du monde. Il peut même télécharger de nouvelles applications qui augmentent sa polyvalence et ses performances. Il peut également transmettre des informations à d’autres appareils et au cloud/nuage via le réseau sans fil. Une fois sur le cloud/nuage, cette information et ces connaissances peuvent être consultées et utilisées par de nombreux autres appareils.
Quand vos appareils sont « hors ligne », leur intelligence devient limitée aux données et applications déjà existantes dans leur mémoire.

Nos systèmes nerveux ressemblent d’une certaine façon à ces appareils. Nos cellules nerveuses forment un type de circuit qui exécute divers programmes ou applications. Dans l’état COACH, nous avons pleinement accès à toutes nos applications et données personnelles, nous sommes également en ligne et avons le potentiel de nous connecter au “nuage” de connaissances dans le domaine de l’intelligence collective qui nous entoure. Dans d’autres états, nous avons un accès plus limité à nos propres ressources et aux connaissances et idées des autres. Par exemple dans l’état CRASH, dans lequel nous sommes contractés, réactifs, bloqués dans notre propre paralysie d’analyse, séparés et hostiles, nous n’avons accès qu’à une petite partie de nos informations et ressources potentielles.

 Pratiquer l’État COACH : trouver votre “zone d’excellence intérieure”

Nous sommes ce que nous faisons sans cesse. L’excellence n’est donc pas un acte, mais une habitude. Aristote -Aristote 

Pratiquer, c’est accomplir, encore et encore, face à tous les obstacles, un acte de vision, de foi, de désir. La pratique est un moyen d’inviter à la perfection désirée. Nous apprenons par la pratique. Qu’il s’agisse d’apprendre à danser en pratiquant la danse ou d’apprendre à vivre en pratiquant la vie, les principes sont les mêmes. On devient dans une certaine région un athlète de Dieu. Martha Graham

Notre capacité de résilience et d’innovation vient de notre centrage, de notre “zone d’excellence intérieure” et  d’une connexion à quelque chose qui dépasse les limites de notre ego. Ces processus sont caractérisés par ce que nous avons appelé l’état COACH. S’il est facile de rester plein de ressources quand la vie bouge doucement, maintenir l’équilibre en période de turbulence, nécessite d’avoir développé ces qualités jusqu’à ce qu’elles soient incarnées et “dans le muscle”.

  1. Asseyez-vous ou tenez-vous debout dans une position confortable, les deux pieds au sol et la colonne vertébrale droite mais détendue (c.-à-d. “dans votre axe vertical”). Vérifiez que votre respiration est régulière et qu’elle provient du ventre (une respiration courte et rapide de la poitrine indiquerait que vous êtes en état de stress).
  2. Portez votre attention sur la plante de vos pieds (c.-à-d., mettez votre “mental” dans vos pieds.). Prenez conscience de l’univers des sensations dans le bas de vos pieds. Sentez la surface de vos talons, de vos orteils, de vos orteils, de vos arches et de la plante de vos pieds.
  3. Commencez à élargir votre conscience pour inclure le volume physique (l’espace tridimensionnel) de vos pieds, puis déplacez votre conscience vers le haut à travers vos jambes, genoux, cuisses, bassin et hanches. Prenez conscience de votre centre du ventre, inspirez profondément et dites-vous : “Je suis là”. “Je suis présent”. “Je suis centré”.
  4. Continuer à rester conscient de votre bas du corps, puis élargissez votre conscience jusqu’à votre plexus solaire, la colonne vertébrale, les poumons, la cage thoracique et la poitrine. Apportez la conscience à votre centre cardiaque dans votre poitrine supérieure, respirez dans votre poitrine et dites-vous : “Je suis ouvert”. “Je m’ouvre”.
  5. Continuez maintenant à développer votre conscience de vos épaules, bras, coudes, avant-bras, poignets, mains et doigts, et jusqu’au cou, gorge et visage. Assurez-vous d’inclure tous les organes de sens de la tête : yeux, oreilles, nez, bouche et langue. Amenez votre conscience au crâne, au cerveau et au centre de votre tête. Respirez comme si vous respiriez au centre de votre tête, apportant oxygène et énergie, et dites-vous : “Je suis éveillé”. “Je suis conscient”. “Je suis alerte et clair”. Ayez conscience de tout l’espace en dessous de vous, allant au centre de la Terre ; tout l’espace au-dessus de vous, allant vers le ciel ; tout l’espace à votre gauche ; tout l’espace à votre droite ; tout l’espace derrière vous ; tout l’espace en avant de vous. Sentez un profond sentiment de connexion à vos pieds et aux centres de votre ventre, de votre cœur et de votre tête, ainsi qu’à l’environnement et au champ (holarchie) qui vous entoure. Soyez conscient de la vaste gamme de ressources qui s’offrent à vous en vous dans le champ qui vous entoure. Quand vous pouvez faire l’expérience d’une connexion avec ce sentiment d’un Soi plus grand, dites-vous : “Je suis connecté”. 
  6. En gardant votre conscience de votre corps et simultanément de l’espace qui vous entoure, ressentez une forme de champ ou d’environnement de soutien dans lequel vous pouvez conserver toutes les ressources, forces, intelligences et sagesses qui vous sont disponibles ainsi que les énergies perturbatrices comme la peur, la colère, la tristesse, etc… Sentez le courage et la confiance pour faire face à tout ce qui se présente à vous tout en restant centré et présent avec vous-même et ouvert à votre environnement. Dites-vous: “Je suis prêt”.

Pratiquer la résilience

Pratiquer régulièrement l’ensemble des étapes suivantes vous permettra de vous donner les moyens de prendre en charge votre « jeu  intérieur », de maintenir votre « zone d’excellence » et ainsi de prendre en charge votre propre vie.

  1. La conscience de soi : Pensez à une situation difficile dans laquelle il vous est difficile de rester dans votre “zone d’excellence”, c’est-à-dire dans laquelle vous avez tendance à être dans un état CRASH. Mettez-vous dans cette expérience en utilisant le souvenir ou l’imagination. Portez votre attention sur votre état intérieur et votre jeu intérieur. De quoi êtes-vous au conscient ? (Images, sons, sentiments, sensations, etc.)
  2. L’auto-calibrage: Sur une échelle de 0 à 10 (0 signifiant pas du tout et 10 signifiant complètement), dans quelle mesure ressentez-vous votre état COACH lorsque vous pensez être dans cette situation ?
  3. L’auto-ajustement: Que pouvez-vous ajuster simplement et facilement afin d’augmenter un peu plus votre état COACH ? (c.-à-d., prenez une respiration, ajustez votre posture, dites-vous quelque chose, visualisez quelque chose d’ingénieux, souvenez-vous d’une expérience de référence positive, pensez à un bon modèle de rôle, agissez comme si vous étiez dans votre état COACH, etc.)  En effectuant l’ajustement, à quel niveau votre état COACH se situe-t-il ? Qu’est-ce que ça change ? Comment cela affecte-t-il votre énergie créatrice ? Votre état de ressources ? Votre disponibilité relationnelle ? Qu’est-ce qui devient possible maintenant ? Comment cela affecte-t-il votre jeu extérieur ?
  1. Ancrage automatique: Comment pourriez-vous “ancrer” ce niveau d’état de ressources pour qu’il soit à votre disposition la prochaine fois que vous serez dans cette situation ? Quelle image, geste, objet, etc., vous aideront à vous souvenir de ce niveau de ressources ?

Commentaires

Conscious Leadership and Resilience est le troisième volume d’une série d’ouvrages sur la Modélisation des facteur de Succès (SFM), une méthodologie développée à l’origine par Robert Dilts et son défunt frère John Dilts (voir SFM Vol. II, pp. 236-246) afin d’identifier, de comprendre et d’appliquer les facteurs critiques de réussite qui motivent et soutiennent des personnes, groupes et organisations exceptionnels.

Le Success Factor Modeling est fondé sur un ensemble de principes et de distinctions qui sont particulièrement bien adaptés à l’analyse et la distinction des schémas cruciaux en matière de pratiques d’entreprises et de compétences comportementales utilisés par des individus, des équipes et des entreprises efficaces pour atteindre les résultats souhaités. Le processus SFM™ sert à établir des distinctions sur les caractéristiques et les capacités clés partagées par des entrepreneurs, des équipes et des chefs d’entreprise, puis à définir des modèles, des outils et des compétences spécifiques qui peuvent être utilisées par d’autres pour augmenter considérablement leurs chances d’avoir un impact et de réussir.

L’objectif du processus SFM est de créer une carte instrumentale – une carte qui s’appuie sur une variété d’exercices, de formats et d’outils permettant aux gens d’appliquer les facteurs modélisés afin d’atteindre des résultats clés dans le contexte choisi. Pour ce faire, SFM applique le modèle de base suivant :

  • Notre état d’esprit – qui est constitué de notre état intérieur, de notre attitude et de nos processus de pensée, produit des actions comportementales extérieures.
  • Les actions. Notre état d’esprit détermine ce que nous faisons, les comportements et le les mesures spécifiques que nous prenons dans une situation donnée.
  • Les résultats. Les actions menées créent à leur tour des résultats dans le monde extérieur.

Une prémisse clé de la modélisation des facteurs de réussite est que l’atteinte des résultats souhaités dans notre environnement exige un état d’esprit approprié afin de produire les actions nécessaires et appropriées.

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