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En ces temps inhabituels, d’un point de vue systémique, nous pouvons dire que les systèmes que nous sommes et que nous composons avec nos familles, nos collègues, nos clients, nos amis sont fortement écartés, déstabilisés, par rapport à leurs normes de fonctionnements habituels. Le système que nous sommes et les systèmes auxquels nous participons, flottent entre deux équilibres, un ancien et peut être un nouveau.  Ce que nous vivons va conditionner la résilience de notre et nos systèmes.

Par définition, en physique, la résilience est vue comme la capacité d’un matériau à reprendre sa forme initiale après un choc. A partir d’une lecture systémique, la résilience pourrait être envisagée comme la capacité d’un système à retrouver un équilibre après une crise ou une catastrophe. Deux scénarii sont possibles :  soit le système revient à son équilibre antérieur, soit il s’installe dans un nouvel équilibre.

Dans le cas de retour à l’équilibre antérieur, je me propose de nommer cette résilience, en référence au type de changements en matière systémique : résilience de type 1.

Pour une évolution vers un nouvel équilibre, je l’appellerai résilience de type 2.

La résilience de type 1 résulte de la capacité de chacun à faire comme d’habitude en dépit de la crise. Il s’agit de retrouver un mode de fonctionnement antérieur à la crise qui ressemble de très près à ce qui existait préalablement à celle-ci. Les anciennes habitudes ont réussi à se réinstaller. On réussit à vivre comme avant. Il y a retour à la normale mais peut être que ce rééquilibrage est illusoire car uniquement réflexif, de l’ordre d’une pensée, d’une aspiration qui ferait fi d’une épreuve traversée.

Dans la période de crise si nous voulons survivre, nous sommes condamnés à nous adapter. A cette occasion, l’inattendu, l’incontrôlable nous pousse spontanément à faire tout un ensemble d’expériences inhabituelles. Celles-ci nourrissent ce que nous appelons la connaissance processive (un savoir acquis par l’expérience) plutôt que la conscience réflexive (une pensée, un idéal, une image mentale). Le contexte nous pousse, nous confronte à découvrir des compétences, des talents, des sensations, des émotions, des rencontres auxquelles jamais nous n’avions pensé. Cela laisse des traces qui baliseront le nouvel équilibre qui nous tend les bras, entre ce qui nous contente maintenant et ce que nous préférons éviter à l’avenir. Voilà les bases d’une résilience de type 2.

Confronté au contexte de la crise de la « bête à picot », telle que Guillaume Erner qualifie le covid sur France culture, qui s’impose à nous, nous sommes très démunis pour gagner la « guerre » contre le virus. Les illusions tombent les unes après les autres. Les confinements n’évitent pas les confinements, la « bête à picot » s’invente des variants qui mettent à mal les illusions des solutions universelles. Alors dans un contexte très impactant, être résilient c’est faire preuve d’adaptation, se découvrir des nouvelles ressources, des nouvelles passions, c’est penser un nouvel équilibre en partant de l’hypothèse d’un retour à la normale illusoire. A l’image d’un jardinier disponible à ce qui se passe, chacun, chaque système pourrait alors s’ouvrir à l’inattendu que recèle le potentiel de la situation actuelle. Prendre soin des jeunes pousses inconnues, serait peut-être ensemencer les vergers de demain.

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diplômé de l’approche du MRI de Palo Alto. IL est formé à l’intervention systémique en entreprise, auprès de l’Institut G.BATESON de Liège. IL y intervient comme formateur, assistant de recherche et thérapeute. Consultant en développement des RH depuis 15 ans, il intervient dans des organisations des secteurs tertiaires et industriels. Ses activités professionnelles se partagent entre le conseil, le coaching et la formation pour des missions sur la conduite du changement, la résolution de conflits.