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par Olivier Corcha

Je pratique la PNL depuis 10 ans avec passion, dans le cadre de formation en entreprises, dans le coaching ou encore avec des apprenants de tous niveaux dans des écoles réputées d’enseignement de la PNL. Mon plaisir le plus personnel se situe  dans la modélisation et dans la transmission de ces modélisations auprès d’autres personnes. Le 14 Mars 2005,  j’ai pu le vivre avec un «modèle» des plus attirants : Robert DILTS ; et sur un sujet des plus essentiels : sa qualité d’être dans la relation.
Le résultat est si «touchant», que je crois vraiment nécessaire de le partager avec l’ensemble de la Communauté PNL, et bien sûr avec tous ceux qui le souhaitent au-delà de cette communauté.

Histoire de cette modélisation

Mon intérêt pour la PNL s’inscrit pour beaucoup dans le fait que, outre son efficacité, elle soit générative et évolutive. La PNL permet de créer et de trouver de nouvelles possibilités, grâce à son état d’esprit d’ouverture, notamment au travers de la modélisation.

LA PNL s’inscrit déjà dans une certaine tradition issue de ses sources multiples. Des sources théoriques (Gregory BATESON, Noam CHOMSKY, Paul WATZLAWICK…) et des sources empiriques incluant des modélisations de Virginia SATIR, Fritz PERLS et Milton ERICKSON par Richard BANDLER et John Grinder, les co-créateurs initiaux de la PNL.

La PNL s’inscrit aussi dans une modernité, avec de nombreux nouveaux développements, notamment avec le travail de fond de Robert DILTS en terme d’outils (modèles SOAR, SCORE, les niveaux Neuro-logiques, les systèmes de croyances, la PNL systémique…) en terme de domaines d’application (santé, leadership, thérapie, apprentissage…), et en terme de structuration et de vulgarisation (modélisation des Génies, encyclopédie de la PNL…).

C’est à l’intérieur de ce cadre de travail des nouveaux développements de la PNL que s’est inscrite cette journée de modélisation de Robert DILTS sur sa qualité d’Etre dans la relation.

A Montréal, devant une centaines de personnes réunies grâce au Centre Québécois de PNL de Joanne RIOU, nous avons pu prendre le temps, non pas d’écouter les propos de Robert Dilts sur un sujet, non pas d’appliquer des exercices de PNL, mais de porter nos regards avec respect sur le «contenant», et sur l’esprit et l’âme, de cet homme qui oeuvre avec la PNL depuis 30 ans.

En fait, je voulais par cette journée, porter notre attention sur la qualité d’être, plus que sur des stratégies et des comportements efficaces de Robert. Cela pour deux raisons principales :

– tout d’abord, si je porte mon attention sur les différences qui font la différence dans une relation d’aide réussie, j’observe que l’efficacité est inséparable d’une qualité d’être dans la relation. La PNL ayant modélisé principalement des stratégies et des comportements efficaces, choisir de modéliser encore des stratégies ou des outils ne serait donc pas d’une grande plus value, avec en outre le risque réel de passer à côté de l’essentiel de la compétence.

– ensuite, nous pouvons côtoyer des milieux et de personnes extrêmement efficaces, des personnes excellentes, notre société produit d’ailleurs de l’efficacité et de l’excellence. Est-ce qu’il s’agit d’un peu plus d’excellence dont nous avons besoin aujourd’hui ? La PNL peut continuer à apporter un plus, authentique et différent, en permettant d’ouvrir à d’autres prises de conscience. Quel souffle guide Robert dans ses interventions me paraissait, par exemple, aussi intéressant que l’endroit où ses yeux voyageaient.

Comment avons-nous procédé ?

Cette modélisation consistait en une exploration avec trois exemples sur la qualité d’être de Robert.

Un premier exemple consistait en un cas significatif choisi par Robert. Il y a décrit ce qu’il avait fait pour établir la relation, dans une situation dans laquelle établir le rapport n’était pas une chose facile.
Dès les premiers instants, Robert nous a immédiatement emmené dans une profonde dimension, et je l’ai suivi là où il allait, puis je l’ai invité petit à petit par des questions, à creuser encore un peu plus loin la prise de conscience de sa qualité d’être.

Notre deuxième exemple consistait à visionner un extrait d’intervention de Robert en situation d’accompagnement, filmé au cours du séminaire intitulé «Outils systémiques pour un monde en transformation» qu’il avait donné les jours précédents la modélisation.
Là, avec Robert, nous avons co-modélisé les points clés de l’intervention. Nous arrêtions la vidéo et explorions le Comment et le Pourquoi Robert avait répondu ou agit de la manière dont il l’avait fait à ce moment précis de l’intervention.

Finalement, notre troisième exemple se situait dans une interaction immédiate entre Robert et moi-même. Robert m’a coaché pour « être dans ses chaussures » pendant que j’interagissais avec une autre personne. J’ai exploré la qualité d’être de Robert en commençant à intégrer les patterns que nous avions découverts et en explorant de manière plus large, les questions qui m’étaient nécessaires pour comprendre cette qualité d’être.

A la suite de cela, nous avons demandé aux participants d’essayer les patterns clés qui sont ressortis de cette exploration. Observer un modèle est déjà plein de richesse, et toucher la structure du modèle enrichit profondément l’expérience. Aussi, après avoir formalisé à l’aide des niveaux logiques le cheminement de Robert, nous avons demandé aux participants d’effectuer un travail d’intégration « dans le muscle » de cette modélisation, en réalisant plusieurs exercices.

Une belle intégration est un point essentiel, même si elle est parfois sous estimé dans les processus de modélisation / transmission. Elle est nécessaire, car elle permet de commencer à pratiquer différemment  la «matière» modélisée et ainsi de l’adapter, dans le sens que chaque personne intègre ce qui va être significatif pour lui et à travers lui. Le sens de cette modélisation est de faire grandir une culture (celle de la qualité d’être dans la relation) et non pas d’honorer un culte (celui de Robert Dilts).

Et alors, quels ont été les résultats ?

Cette rencontre avec Robert a été un moment magique qui a ouvert, j’en suis profondément convaincu, de réelles voies pour ceux qui veulent développer une plus profonde qualité d’être dans leur accompagnement ou dans leur vie. Ces voies sont nombreuses et très riches et je souhaite pour ma part, vous les offrir comme une extension aux présupposés de la PNL.

Je suis conscient de la difficulté de cette tâche, tant je connais l’attachement des «PNListes» à ces présupposés ! Je fais le voeux que l’ensemble des «Gardiens du temple » de la PNL ouvre avec conscience et avec coeur leur vision, dans l’examen de ces nouveaux présupposés qui sont ici proposés.

Je me souviens des espaces qui se sont ouverts pour moi lors de la découverte et de la pratique des présupposés de base de la PNL et j’imagine qu’il pourrait en être de même pour les présupposés qui vont suivre. Ce qui vient peut en effet constituer quelques recherches de base sur les présupposés de la PNL de la Troisième Génération (1). Un nouveau présupposé qui vient compléter «La carte n’est pas le territoire» : « Toute personne peut rejoindre le territoire »

Bien que cette phrase puisse ressembler à un «tremblement de terre», elle peut se révéler fondamentalement utile pour la transformation des problématiques des personnes (comme cela a été le cas pour les personnes présentes dans la salle, par rapport au travail sur la vérité).

Ce présupposé est rendu possible grâce à ce que je vois comme un mouvement inverse et complémentaire au processus décrit par les créateurs de la PNL. Au lieu de la sélection de l’information, le mouvement ici consiste à une connexion au champs (dont parlait par exemple Grégory BATESON (2)), une sorte de défocalisation des 5 Sens (ou VAKOG en PNL). A la place de la distorsion, il s’agit de prendre les informations telles quelles, et de les laisser aller droit dans notre endroit de vérité, notre centre ressource, juste en dessous du plexus solaire. A la place de la généralisation de l’information, ce traitement de l’information est dans l’ici et maintenant, c’est-à-dire à cet endroit et avec cette présence.

Ce processus qui existe avec la relation à l’autre, nécessite certainement, même pour les communicants chevronnés, un (ré- ?) apprentissage, et une pratique régulière pour permettre à ce processus de devenir inconscient.

Un nouveau présupposé qui peut venir compléter «Les personnes ont une intention positive» : « L’identité d’une personne est belle et paradoxale ». Voir, accepter et parrainer cette identité est encore plus puissant que de lui reconnaître une intention positive. C’est dans le paradoxe présent au plus profond de l’identité de la personne que nous pouvons la reconnaître dans son entièreté. Si ce présupposé est une évidence pour vous, alors, il est nécessaire de le promouvoir pour son utilité au même titre que l’intention positive.

Deux autres présupposés peuvent compléter une approche d’une PNL de la Troisième Génération. « Etre en relation profonde, avec moi  et avec la personne, permet de voir et de promouvoir la beauté de cette personne ».

La synchronisation profonde ne se situe pas seulement au niveau comportemental (verbal et non verbal), mais aussi dans une relation au niveau d’un centre corporel, émotionnel et énergétique, qui permet une résonance subtile. Cela nécessite aussi de chercher à voir inconditionnellement la personne là où elle est et de reconnaître cet espace en elle avec amour. « Le corps et le mental sont reliés à un champ plus large ». (Il existe déjà le présupposé que «le corps et le mental sont des aspects du même système cybernétique» et qu’il en découle qu’ils s’influencent mutuellement).

Intégrer cette nouvelle présupposition permet notamment de faire accéder ce champ comme outil thérapeutique, comme ressource. Il est intéressant de noter des témoignages à l’issue de cette journée sur le côté «énergétisant» pour la personne qui accompagne, de pouvoir le faire avec cette dimension du champ.

Ce que j’ai pu vivre et reconnaître dans cette modélisation …

Parmi le feu d’artifice d’enseignements délivrés par l’expérience que détient Robert Dilts, en voici quelques-uns : (je ne peux tout retranscrire et à l’heure où j’écris, un DVD qui vous permettra d’accéder à cette journée et à ces enseignements est en cours de production).

Je pense que certaines de ses notes pourraient se formaliser en  principes de bases pour une communication intègre et parrainante dans une intervention PNL par exemple :

1. Partir de son centre et être «en vérité» (ce qui nécessite de se «grounder », s’enraciner reprendre contact avec son centre émotionnel). En effet la première surprise de cette modélisation est la présence pour Robert, d’un endroit de  vérité en lui. Un endroit où face à la difficulté, à la critique, Robert va s’éloigner du jugement et de la construction pour ressentir ce qui est à partir de son centre.

2. Voir la personne et trouver là où elle est (en lançant des petits fils émotionnels, en calibrant la présence de l’autre, dans la fréquence de la voix.)

3. Parrainer l’espace où la personne est. C’est-à-dire donner de l’énergie, une énergie qui embrasse avec affection. C’est comme si on caressait la personne (dans l’intention) avec en plus éventuellement les messages de parrainage (tu as de la valeur…) Rentrer dans cette «subtile» résonance de centre à centre.

4. Créer un champ pour cette intervention, en parrainant aussi l’environnement et en offrant cet espace à l’autre personne. Robert invite à avoir une intention d’y créer un « espace sacré ».

5. Maintenir notre propre centre, notre parrainage du centre du client, et la connexion au champ durant l’intervention.

D’autres notes pourraient être des axes de développement de nouvelles capacités pour des Maître-Praticiens confirmés ou des apprenants dans la relation d’aide. Elles mentionnent la capacité à se calibrer soi-même (comme une définition concrète à l’intégrité), la capacité à se connecter à l’autre lorsque cet autre n’a pas l’envie d’être vu, la possibilité d’aller à l’essence de sa voix, de s’adresser avec cette voix à différents endroits de la personne (sa tête, son centre) ou encore la capacité de calibrer la vie. Toutes ces choses sont si essentielles, finalement assez élémentaires dans leur explication, et rendues possibles par la prise de conscience concrète, issues des révélations de cette modélisation de la qualité d’être de Robert Dilts.

La question qui émerge avec quasi stupeur après cette modélisation est : «En définitive, à quoi prêtons-nous attention, pour cheminer dans notre capacité à vivre et à accompagner les autres» ?

En conclusion…

Malgré ma connaissance de Robert et de ses enseignements, et ma préparation pour ce travail de modélisation, j’y suis allé avec une réelle curiosité pour découvrir les profonds talents de Robert.

J’y ai trouvé une PNL bien plus émotionnelle que je ne l’avais apprise. (Imaginez-vous que l’émotion était même un élément clé dans les stratégies de mémorisation et de conduite des exercices par Robert) ?

J’y ai trouvé en filigrane une PNL dans une dimension spirituelle, sans prosélytisme de la part de son auteur, mais directement incarnée dans la qualité de son accompagnement.

J’y ai trouvé des mots de «vérité» et de «beauté» qui ont résonné comme une intention plus que positive dans la relation…

Cette PNL, je l’ai aimée, car elle m’a éloigné des soupçons et des «procès d’intention» de toute puissance et de manipulation érigés par ses détracteurs. En modélisant la qualité d’être de Robert dans la relation, nous avons sûrement trouvé ce qui existait déjà chez Virginia Satir, Gregory BATESON ou Milton Erickson.

Nous avons aussi été au-delà du travail des créateurs Richard BANDLER et John GRINDER : la PNL va aujourd’hui plus loin que la modélisation de l’excellence.

Je crois que, le 14 mars 2005, la PNL est entrée dans une nouvelle définition, celle de l’attention à la modélisation de l’intégrité et de l’amour.

Ce vécu est une invitation pour nous tous à promouvoir la modélisation. Poursuivre celle de Robert Dilts, bien entendu, car elle ne fait que commencer, et apporter et ancrer de très beaux savoir être. A vous tous, où que vous soyez dans le monde, autour de vous, il se trouve des personnes qui ont développé une très belle qualité d’être, une expérience rare, un talent magnifique. Il est temps de prendre le temps et de porter votre attention sur eux et pas uniquement sur leurs capacités, ce afin de pouvoir profondément vous en  inspirer et le partager. Aussi dans le monde entier, des instituts de PNL peuvent être de réels leaders pour ouvrir cette voie de la modélisation de la qualité d’être et entrer ainsi concrètement dans la PNL de Troisième Génération.

Olivier Corchia. Enseignant en PNL. Coach et Consultant en Entreprise.

(1) La PNL de Troisième Génération est en développement depuis le début des années 90. Ses applications sont génératives, systémiques et se concentrent sur des niveaux élevés d’apprentissage, d’interaction et de développement, incluant l’identité, la vision et la mission. La PNL de Troisième Génération met l’accent sur des changements globaux de système et peut s’appliquer au développement organisationnel et culturel, ainsi qu’aux individus et aux groupes. Ses techniques sont «basées sur l’ensemble du champ», incorporant des principes d’auto organisation, les archétypes et ce qu’on appelle la «quatrième position», une toute nouvelle perspective systémique.

(2) .”Gregory BATESON (Steps to an Ecology of Mind, 1972) “L’esprit individuel est immanent, mais pas uniquement dans le corps. Il est immanent dans les chemins et les messages en-dehors du corps. Il existe un Esprit plus large, dont l’esprit individuel est uniquement un sous-système. Cet esprit global est comparable à Dieu et est probablement ce que les gens perçoivent comme «Dieu», mais il est toujours immanent dans l’ensemble du système social interconnecté et de l’écologie planétaire ».

Pour tout renseignement complémentaire :

Robert DILTS à NLPU :  – Olivier Corchia fondateur du groupe PaceCentre Québécois de PNL

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