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C’est simple comme de l’observation
Devant le grand amphithéâtre de l’université bourré de candidats, le professeur Right lisait, imperturbable, les trois questions qu’il avait sélectionnées pour l’examen. Les élèves en notaient l’intitulé et se mettaient au travail.

L’épreuve durait deux heures. La plupart des candidats rédigeaient un brouillon, prenaient le temps de le corriger et ne remettraient leur copie que durant le dernier quart d’heure. Monsieur Right était réputé pour son exigence de précision, et avait minutieusement développé chacun des chapitres de son programme.

Quelle ne fut pas sa surprise de voir, au bout d’une heure, un candidat se lever et lui remettre son travail : quinze pages d’une écriture régulière et serrée.

L’examinateur, intrigué, les parcourut aussitôt. A sa stupéfaction, chacune des réponses méritait la mention “Très bien”. Le soupçon l’assaillit aussitôt.

Il convoqua le suspect dès le lendemain et lui fit part de ses doutes. Comment, devant un programme bourré de tant d’informations précises, répondre parfaitement, en une heure, aux trois questions posées ?

“Je ne veux pas vous accuser injustement, précisa-t-il. Alors, expliquez-moi votre tour de force.
– Monsieur, je vous ai écouté attentivement durant le cours.
– J’imagine que d’autres en ont fait autant ! Comment votre attention vous permit-elle d’assimiler à ce point ces trois sujets ?
– J’avais tout particulièrement étudié ces réponses parce que je croyais connaître les questions…”

Le professeur fronça les sourcils.

“Lorsque vous avez développé chacun de ces sujets, reprit l’élève, vous en avez énoncé les titres en détachant chaque syllabe, vous vous êtes penché vers nous et vous avez ajouté à la fin : “Je pense avoir été clair !” Votre insistance n’était pas aussi marquée pour les autres thèmes.”

Le candidat avait parlé calmement, presque jovialement, mais avec déférence. L’examinateur le félicita de sa perspicacité et se jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y reprendrait plus.

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