Nous contacter

78 avenue du Général Michel Bizot
75012 PARIS

Nous appeler

par Florence Gomis

changement PNLAvez-vous parfois l’impression que votre environnement change ? Parfois c’est évident, mais même si nous ne le ressentons pas il change en permanence. Il arrive aussi que ce soit notre perception de ce qui nous entoure qui change, et que cela nous donne la même impression. Parfois c’est un peu des deux. Curieusement ce qu’on a tendance à associer à ce terme de changement c’est le changement total : je change de travail, je change de logement, de voiture, de brosse à dents… cela signifie que je laisse l’ancien pour le nouveau. Dans ce sens, la résistance au changement est naturelle : changer de mode de fonctionnement dans une organisation, changer de maison, de travail, quitter le connu pour aller vers l’inconnu cela peut être excitant mais c’est aussi générateur de stress. Or nous avons tous besoin d’un certain niveau de sécurité, variable selon les personnes. Abraham Maslow dans sa hiérarchie des besoins a fait figurer le besoin de sécurité au deuxième rang, juste derrière les besoins physiologiques comme respirer, manger ou boire. Si notre besoin de sécurité n’est pas satisfait nous entrons en situation de stress et de résistance comme face à une menace.

Le changement c’est parfois comme un décollage d’avion : si je résiste et si j’ai peur, les effets de l’accélération sur ma physiologie sont amplifiés, alimentant la peur et ainsi de suite à en devenir difficilement supportables. Mais si je me détends et je me dis, « allons-y, nous verrons bien, les statistiques sont favorables, ayons confiance », dans ce cas le petit ressaut au moment de quitter le sol peut même devenir agréable !

Prenons un autre exemple. J’habite et je travaille à Reims et je dois me rendre en mission à Chambéry. Je pars en voiture tôt le matin avec mes baskets rouges aux pieds. Arrivée sur place, avant ma réunion je les change pour des escarpins. Est-ce que je jette mes baskets rouges pour autant ? Le soir dans ma chambre d’hôtel je déambule pieds nus (et je ne jette surtout pas mes escarpins). Le lendemain on m’annonce que mon rendez-vous est annulé, la personne est bloquée à Berlin par un nuage volcanique. J’en profite pour faire une petite randonnée avant de rentrer. Je déniche mes chaussures à crampons bien rangées au fond du coffre de la voiture. Le soleil est là, le paysage magnifique, et je suis accompagnée par le sifflement des marmottes dans l’air léger de l’altitude. Je reprends la route en début d’après-midi avec mes baskets aux pieds. J’ai laissé mes vieilles chaussures de randonnée dans une poubelle à Chambéry, je me suis rendu compte que le pied droit a un trou au pouce et à gauche l’usure du talon m’a fait une ampoule.

Le changement consiste parfois à remplacer l’ancien par du nouveau, mais pas toujours. Une autre manière de l’envisager consiste à 1) à prendre du recul par rapport l’existant et 2) générer d’autres possibles pour avoir le choix. En effet notre vision du monde, nos comportements sont le fruit de notre adaptation à notre environnement avec les moyens dont nous disposons à un moment donné. Et puis, souvent, nous gardons ce comportement même si les circonstances changent. Il peut arriver que ces comportements ou visions ne soient plus les mieux adaptés dans des situations particulières. Il est alors intéressant de les questionner, de les relativiser, et d’en mettre d’autres en place. La PNL est à la base de techniques très efficaces pour cela. Il ne s’agit pas forcément de mettre l’initial à la poubelle, car parfois il peut resservir. Si j’ai eu une expérience professionnelle difficile au début de ma carrière, pour me protéger je peux en garder un comportement défensif vis-à-vis de mes collègues même si je change d’organisation. Ce type de comportement est heureusement souvent inadapté, mais il est parfois nécessaire d’être assertif. C’est une question de position du curseur, de souplesse personnelle, de choix encore, pour déterminer quelle est la meilleure manière de faire.

Le changement peut s’inscrire dans la durée à plusieurs points de vue. Imaginons la rénovation d’un château Renaissance abandonné. Il y a le remplacement ou le renforcement des poutres maîtresses, et il y a la restauration des fresques et des poignées de portes. Chaque jour amène ses découvertes : passages dérobés, pièces secrètes, souterrains partant vers des directions mystérieuses. Il y a les jours enthousiastes où c’est si simple, où l’on se sent l’énergie de réaménager de fond en comble, et les jours d’effort, parfois de découragement. Et lorsqu’il semble qu’on touche à la fin, on découvre la vermine dans le chêne de la charpente ! Enfin une fois que le plus gros est fait, vient l’entretien régulier, nécessaire. C’est là le deuxième point : si l’on procède régulièrement à l’entretien usuel – chacun utilisant pour cela sa manière parmi toutes celles possibles – le changement est durable.

Autre point important, au fur et à mesure de la rénovation, c’est comme si les opérations elles-mêmes perdaient de l’importance au profit du processus : la rénovation comme renaissance permanente. Que survienne un séisme et l’on réalise que le château est devenu parasismique. Et si la force de la secousse dépasse le supportable, la remise en état qui suit se fait de manière plus naturelle, même si pas toujours confortable. Peut-être, qui sait, souhaitera-t-on ne pas reconstruire à l’identique, mais procéder à quelques aménagements qui permettent une plus grande harmonie avec le nouvel environnement.

La PNL et les disciplines voisines qui émergent depuis quelques dizaines d’années renouent avec une tradition très ancienne. Ces nouvelles approches présentent l’avantage d’adapter aux croyances actuelles de nos sociétés des sagesses vieilles parfois de plusieurs milliers d’années. Songeons par exemple à Socrate. La maïeutique, n’est-ce pas déjà du coaching ? « Connais-toi toi-même », n’est-ce pas, à différents niveaux, partie intégrante de la PNL ? Autre illustration, aujourd’hui certains des derniers développements de ces disciplines se basent sur les récentes avancées des neurosciences et de la physique moderne pour légitimer que « ce que tu connais de la Réalité est semblable à l’écume sur les vagues de l’océan. Mais l’océan de l’Etre est sans fond ni rivage » (Ibn’Atâ’Allâh, vers 1300).

Aujourd’hui les disciplines nouvelles comme la PNL sont plus accessibles que ces anciennes en leur temps. Grâce à Internet, aux livres, un large public est désormais sensibilisé aux potentialités de la PNL. Des formations permettent de mettre en pratique les connaissances pour favoriser l’acquisition des outils. Par ailleurs, les contenus sont formalisés d’une manière qui correspond à notre sensibilité actuelle d’apprenant : non pas des discours sur les principes généraux ou des paraboles en langage poétique, mais des hypothèses, des raisonnements et des modes opératoires sur lesquels s’appuyer pour développer des approches personnelles. Et aujourd’hui comme jadis, l’intégration de ces savoirs dans nos vies de citoyens.

Comme la radioactivité, la PNL est neutre. Et puissante. Utilisée de manière éthique elle contribue à améliorer notre communication avec nous-mêmes, avec nos collaborateurs, avec notre entourage d’une manière générale. Elle nous rend aussi plus efficaces. Les effets de la PNL sont transmissibles, génératifs : ils en induisent d’autres, en nous, dans notre environnement professionnel, familial et social ainsi que chez ceux que nous éduquons.

Il existe de fait une interaction directe entre les individus, les organisations et l’environnement. Un changement de l’un des paramètres a inévitablement un impact même minime sur les autres, qui lui-même, s’ajoutant au premier, induira encore d’autres changements, et ainsi de suite, à des échelles variables. Les changements peuvent se faire à des niveaux subtils ou plus spectaculaires, toute la gamme existe dans la nature. Une plante change de manière linéaire ou en tout cas très continue, en interaction permanente avec son substrat, avec l’air, le soleil, les insectes etc. De leur côté les plaques tectoniques se déplacent extrêmement lentement, et accumulent une énergie phénoménale due aux mouvements empêchés, énergie qui est libérée d’un coup lorsque la quantité d’énergie emmagasinée est devenue plus forte que la résistance au frottement des plaques. La différence entre les êtes humains et les plantes ou les plaques continentales est que nous pouvons avoir des choix à notre disposition pour vivre le changement de la meilleure façon.

Florence Gomis, mai 2010

Partager:

administrator