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Un chevalier errant aperçut un serpent venimeux juste au moment où il se glissait dans la bouche d’un homme, endormi au pied d’un arbre.

Que faire ? S’il laissait l’homme dormir, tôt ou tard le serpent le mordrait, le tuerait… Alors, il sauta de cheval, se précipita vers le dormeur et le fouetta de toute sa force. L’homme se réveilla brutalement sous les coups ; le chevalier l’empoigna alors et l’entraîna aussitôt dans une remise où se trouvait un tas de pommes pourries. Sous la menace de son épée il obligea l’homme, hurlant de rage, à manger une grande quantité de pommes. Puis, sans prêter attention à ses cris, il lui fit boire de l’eau saumâtre qui croupissait par-là…

“Mais que t’ai-je fait, ennemi de l’humanité, pour que tu me traites de cette manière ?” s’écria l’homme dès que le chevalier le lâcha. Quand des sursauts de son estomac se mirent à lui retourner violemment l’estomac : après un grand moment de souffrances, d’insultes et en larmes, l’homme finit par s’écrouler sur le sol. Il vomit les pommes, l’eau… et le serpent.

A la vue de l’animal, l’homme comprit ce que le chevalier lui avait fait, il lui demanda pardon de l’avoir insulté et le remercia :
“Pourquoi m’as tu sauvé ? demanda-t-il enfin.
– Parce que la connaissance est mère de la responsabilité.
– Que veux tu dire ?”

Le chevalier resta silencieux. Il aida l’homme à se relever et à nettoyer ses vêtements. Celui-ci dit encore :
“Si tu m’avais prévenu de la présence de ce serpent dans mon estomac, j’aurais accepté ton traitement de bonne grâce.
– Je ne crois pas, dit le chevalier en fixant tranquillement l’homme du regard.
– Pourquoi ?
– Si je t’avais prévenu, tu ne m’aurais pas cru, la peur t’aurait paralysé, tu te serais enfui à toutes jambes ou tu m’aurais fait arrêter pour folie… Au mieux, tu serais retourné au sommeil, y cherchant l’oubli.”

Là-dessus, le chevalier sauta sur cheval et reprit son chemin.”

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