Nous contacter

78 avenue du Général Michel Bizot
75012 PARIS

Nous appeler

par Robert Dilts

Robert-Dilts-NetBLes présuppositions se rapportent aux croyances inconscientes ou aux postulats imbriquées dans la structure d’un propos, d’une action ou d’une autre croyance ; et la présence de ces présuppositions est requise pour que ces propos, actions ou croyances puissent être compris.  Selon le dictionnaire Merriam-Webster, présupposer signifie « supposer au préalable » ou « ce qui est exigé comme antérieur à la logique ou au fait. » Le terme « suppose » vient du latin, et signifie de façon littérale « mettre sous » à partir de sub (” sous”) et de ponere (“mettre”). Il y a deux catégories de présuppositions significatives pour la PNL : les présuppositions linguistiques et les présuppositions épistémologiques

Les présuppositions linguistiques

Les présuppositions linguistiques se produisent quand certaines informations ou relations doivent être acceptées comme vraies pour qu’une déclaration particulière soit compréhensible. Par exemple, pour comprendre la déclaration suivante – « dès que vous cesserez d’essayer de saboter nos efforts thérapeutiques, nous serons capables d’accomplir plus de progrès, »- nous devons supposer que la personne à qui le propos est destiné a déjà essayé de saboter les efforts thérapeutiques. La déclaration présuppose également qu’un certain type d’effort thérapeutique ont été tentés, et qu’au moins des progrès ont été réalisés.

Les présuppositions linguistiques sont typiquement explorées ou défiés, avec la PNL, en demandant, « comment, spécifiquement, vous savez-vous cela ? »

Les véritables présuppositions linguistiques devraient être distinguées des suppositions (hypothèses) et des inférences. Une présupposition linguistique est quelque chose qui est énoncée dans le corps du propos et qui doit être « supposé » ou admis pour que la phrase ou l’expression puisse être comprise.

Par exemple, dans la question, « Avez-vous arrêté d’exercer régulièrement ? », l’utilisation du verbe arrêter de implique que l’auditeur a déjà exercé régulièrement. La question, « Exercez-vous régulièrement ? » ne contient pas une telle présupposition.

Les conclusions telles que « le conférencier pense que l’exercice est important, » ou « le conférencier est peu familiarisé avec les habitudes d’exercice de l’auditoire, » ne sont pas présupposées dans les questions. Ce sont des hypothèses et des inférences que nous pourrions faire à propos de la question, mais qui ne sont pas présupposées dans la question elle-même. Considérez les deux déclarations suivantes :

  • Les autorités ont empêché les manifestants de marcher parce qu’elles ont craint la violence
  • Les autorités ont empêché les manifestants de marcher parce qu’elles ont préconisé la violence

Les deux propos ont exactement la même structure, sauf les mots « craint » et « préconisé. » Selon le mot utilisé, nous supposons que le terme « ils » se rapporte soit aux « autorités » soit aux « manifestants. » Nous sommes plus enclins à penser que ce sont les autorités qui craignent la violence, et les manifestants qui préconisent la violence ; mais ceci n’est pas présupposé par le propos lui-même. C’est ce qui est supposé par nous en tant que personne qui écoute. Les deux phrases présupposent qu’il y avait des manifestants qui projetaient de marcher, et c’est tout.

Une inférence liée aux deux propos ci-dessus serait que « les manifestants et les autorités n’étaient pas un groupe identique d’individus. » Les inférences se rapportent aux conclusions logiques qui sont faites, à partir des informations fournies par le propos. Les présuppositions, les suppositions (hypothèses) et les inférences sont toutes le reflet des croyances et des valeurs, mais de manière différente.

Dans la structure de la magie volume I (1975) des fondateurs de la PNL, Bandler et Grinder identifient 29 formes différentes de présuppositions linguistiques. 

Présuppositions Epistémologiques

Les présuppositions épistémologiques sont profondes, et souvent non exprimées, ce sont les croyances qui forment les fondations d’un système particulier de connaissance. Comme les fondations d’une épistémologie, elles doivent être « présupposées, » et ne peuvent pas être prouvées. En fait, elles constituent les postulats fondamentaux sur lesquels tous les autres concepts et idées contenues dans l’épistémologie sont “prouvés. » Euclide, par exemple, a construit sa toute sa géométrie sur le concept du « point ». Un point est défini comme « entité qui a une position mais aucune autre propriété » ; il n’a ni taille, ni masse, ni couleur, ni forme. Il est naturellement impossible de montrer qu’un point n’a vraiment aucune taille, masse, couleur, etc. Cependant, si vous acceptez cette présupposition, avec quelques autres, vous pouvez établir tout le système de la géométrie (c.-à-d., « une ligne est la distance la plus courte entre deux points, » Un “rectangle” est constitué de quatre lignes reliées ensemble avec des angles égaux, » etc.). Les conclusions de ce système peuvent alors « être prouvées » en référence à une acceptation des concepts fondamentaux mais non prouvés. Il est important de se rendre compte qu’on ne doit pas accepter le postulat d’Euclide concernant un point pour créer une géométrie. Il y a d’autres géométries basées sur différentes présuppositions. Par exemple, le mathématicien Seymour Pappert (1980) du MIT a établi sa fascinante « géométrie de la tortue » pour des enfants en substituant la notion de point par celle de la « tortue » ; une « tortue » étant une entité qui a une position et une direction.

Les présuppositions fondamentales de la PNL constituent l’épistémologie de base sur laquelle la méthodologie et la technologie PNL est construite. Elles sont comme les concepts fondamentaux de la géométrie euclidienne. Et, de même que la notion d’Euclide du « point, » les présuppositions de base de la PNL ne peuvent pas être “prouvées” d’aucune manière objective que ce soit. Vous ne pouvez par exemple pas objectivement « prouver », qu’il y a vraiment « une intention positive » derrière un comportement particulier ; c’est pourquoi on considère cette intention positive comme une « présupposition ». De même, on ne peut pas « prouver » que la « carte n’est pas le territoire » et « qu’il n’y a pas une seule bonne carte du monde ». Ces présuppositions font partie de « l’épistémologie » de base de la PNL – elles représentent les croyances de base sur lesquelles le reste du modèle est constitué.

Ainsi, en acceptant les présuppositions que « la carte n’est pas le territoire » ou « une intention positive se trouve derrière chaque comportement» on fait en fin de compte un acte de foi. Si nous acceptons ces présuppositions, elles seront alors présentes dans notre expérience, ou nous les créerons, plutôt que d’attendre la preuve de leur “véracité”

Comme pour de nombreux autres aspects de la PNL, les présuppositions de base de la PNL sont des synthèses de nombreux champs de pensée différents : la sémantique générale, la grammaire transformationnelle, la théorie des systèmes, la cybernétique, le pragmatisme, la phénoménologie, et le positivisme logique. Les présuppositions épistémologiques essentielles de la PNL peuvent être résumées de la façon suivante :

  1. La carte n’est pas le territoire. En tant qu’êtres humains, nous pouvons ne jamais connaître la réalité. Nous pouvons seulement savoir nos perceptions de la réalité. Nous expérimentons et répondons au monde qui nous entoure, principalement par nos systèmes sensoriels de représentation. Ce sont nos cartes « neuro-linguistiques » de la réalité qui déterminent comment nous nous comportons et qui donnent du sens à ces comportements, mais pas la réalité elle-même. Ce qui nous limite ou nous autorise à faire, n’est généralement pas une réalité, mais plutôt notre carte de cette réalité.
  2. La vie et « l’esprit » sont des processus systémiques. Les processus qui ont lieu chez un être humain, entre les êtres humains et leur environnement sont systémiques. Nos corps, nos sociétés, et notre univers forment une écologie de systèmes complexes et des sous-ensembles qui interagissent et s’influencent les uns les autres. Il n’est pas possible d’isoler complètement une partie du système du reste du système. De tels systèmes reposent sur des principes «d’auto organisation » et cherchent naturellement les états optimaux d’équilibre ou d’homéostasie. 
  3. À un certain niveau, tout comportement est «positivement intentionné ». Ce qui veut dire que ce comportement est ou a été perçu, par celui qui le génère, comme approprié au contexte dans lequel il a été élaboré. Les individus font les meilleurs choix compte tenu des possibilités qu’ils perçoivent comme accessibles dans leur modèle du monde. Tout comportement, qu’il apparaisse comme mauvais, fou ou bizarre, est le meilleur choix disponible pour cette personne à ce moment donné.
  4. La loi des variétés requises. Dans la théorie des systèmes, existe un principe appelé la loi des variétés requises, qui stipule que pour s’adapter et survivre de façon réussie, un élément du système a besoins d’une quantité minimale de flexibilité. Cette quantité de flexibilité doit être proportionnelle à la variété dans le reste du système. Une des implications de la loi de la variété requise est que si vous voulez obtenir un but avec un état particulier, vous devrez accroître le nombre des opérations de façon proportionnelle au degré de variabilité du système. Il est important d’explorer les variantes des opérations utilisées pour réaliser des objectifs, plutôt que de simplement répéter la même, même si elle a produit des résultats créatifs dans le passé. Puisque les environnements et les contextes dans lesquels nous actionnons le changement, le même procédé ne produiront pas toujours le même résultat. Si vous voulez atteindre votre but de manière régulière, vous devez faire varier les opérations que vous utilisez pour l’obtenir. Si vous utilisez toujours le même procédé, vous produirez un résultat variable. Donc, si un système devient plus complexe, une plus grande flexibilité est exigée. Une autre implication de la loi de la variété requise est que la partie du système qui a le plus de flexibilité sera l’élément catalyseur du système – comme la reine au jeu des échecs.

Tous les modèles et techniques de la PNL reposent sur la combinaison de ces quatre principes. Ils forment le cadre de base sur lequel la PNL est construite. Selon ces présuppositions, la sagesse, l’éthique et l’écologie ne proviennent pas du fait de disposer de la « bonne » carte du monde, car les humains ne sont pas d’être capables d’en concevoir une. L’objectif est plutôt de concevoir la carte la plus riche possible, celle qui respecte notre nature systémique et écologique, et le monde dans lesquels nous vivons.

Explorer l’impact des présuppositions épistémologiques

1.Trouvez des expériences de références dans votre propre vie, et dans lesquelles vous avez agi en accord avec chacune de ces présuppositions

2.Associez-vous complètement à l’état correspondant à l’expérience de chaque présupposition. Notez la posture et la physiologie de votre corps, et où votre attention se focalise. Quelle perception de la réalité émerge de cet état ?

3.Interrompez l’état, et puis pensez aux contraires de chacune de ces présuppositions :

  • Il y a une seule carte correcte qui représente le territoire.
  • Nous ne sommes pas une partie du même système. Vous êtes séparé du système dans lequel vous êtes. La réalité se produit de façon linéaire et mécanique.
  • Vous ne pouvez pas faire confiance à n’importe qui parce que les gens ont fondamentalement de mauvaises intentions, ou agissent de façon aléatoire sans aucune intention.
  • Il y a une seule bonne manière de faire les choses. Si quelque chose fonctionne une fois, cela fonctionnera toujours.
  • Vous n’avez pas les capacités dont vous avez besoin. Vous êtes ce que vous faîtes.

4. Agissez « comme si » ces contres présuppositions PNL étaient vraies. Notez la posture et la physiologie de votre corps, et où votre attention se focalise. Quels sont les états et les perceptions du monde qui résultent de ces présuppositions ?

5. Adoptez une position d’observateur et comparez les deux états et deux réalités. Laquelle trouvez-vous la plus “naturelle” », la plus facile à maintenir ? Laquelle vous semble la plus « étrangère » et difficiles à maintenir ? Comment expérimentez-vous la différence ? Qu’apprenez-vous sur vous même, votre culture et votre congruence par rapport aux présuppositions de la PNL ?

6.Considérez la croyance suivante :

  • Vous ne pouvez pas contrôler le système mais il est prévisible et vous pouvez vous préparer à ce qui va se produire. 
  • Vous pouvez obtenir ce que vous voulez dans ce système mais vous devez faire la bonne chose.
  • Vous ne pouvez pas obtenir ce que vous voulez dans ce système, quoi que vous fassiez 
  • Chacun dans ce système est hors de lui, vous devez donc protéger vos propres intérêts.
  • Si vous n’obtenez pas ce que vous voulez tout de suite, ce sera trop tard.

Prenez chacune de ces croyances et agissez « comme si » elles étaient vraies. Quelles présuppositions épistémologiques ont pu être à la base de chaque croyance ?

Sommaire des présuppositions principales de NLP

Les présuppositions fondamentales de la PNL forment l’épistémologie de base sur laquelle tout le reste de sa méthodologie et sa technologie sont établies. Les présuppositions PNL sont comme les concepts centraux de la géométrie euclidienne. Tout le reste découle de ces idées et de ces postulats essentiels. Les présuppositions forment la philosophie qui sous-tends tous les modèles, distinctions et techniques de la PNL.

Comme de nombreux autres aspects de la PNL, les présuppositions de base de la PNL sont issues de différents domaines, dont : la sémantique générale (Alfred Korzybski), la grammaire transformationnelle (Noam Chomsky), la théorie des systèmes (Gregory Bateson), la cybernétique (W. Ross Ashby), le pragmatisme (William James), la phénoménologie (Edmund Husserl), et le positivisme logique (Bertrand Russel et Alfred North Whitehead).  Ce qui suit est un résumé des présuppositions de base de la PNL, et de leurs corollaires.

La Carte n’est pas le Territoire

  1. Les personnes réagissent en fonction de leurs propres perceptions de la réalité.
  2. Chaque personne possède sa propre carte du monde. Aucune carte individuelle n’est plus “vraie” ou plus “réelle” qu’une autre.
  3. Le sens de la communication réside dans la réponse obtenue chez l’autre, quel que soit l’intention de l’émetteur du message.
  4. Les cartes les plus “sages” sont celles qui offrent le plus grand nombre de choix et non pas celles qui sont les plus “réelles” ou les plus “justes”.
  5. Les individus ont déjà (ou potentiellement) toutes les ressources dont ils ont besoin pour agir efficacement.
  6. Les individus font les meilleurs choix possibles parmi ceux qu’ils perçoivent comme disponibles dans leur modèle du monde. Tout comportement, même apparemment “mauvais, fou, ou étrange », constitue le meilleur choix accessible à la personne à un moment donné. Si on propose un choix plus approprié à la personne (toujours conforme à son modèle du monde), il est probable qu’elle l’accepte.
  7. Le changement vient de la libération de la ressource appropriée, ou de l’activation d’une ressource potentielle, dans un contexte particulier, enrichissant ainsi la carte du monde de la personne.

Le corps et “l’esprit” sont des Processus Systémiques

  1. Les processus intra ou inter individuels dans un environnement sont systémiques. Les individus, les sociétés et notre univers constituent un système et des sous-systèmes écologiques, tous en interaction les uns avec les autres et qui s’influencent mutuellement.
  2. II est impossible d’isoler totalement une partie du système du reste du système. Les gens ne peuvent pas ne pas s’influencer mutuellement. Les interactions entre les individus forment des boucles de feedback – de sorte que l’individu sera affecté par les résultats de ses propres actions sur les autres.
  3. Les systèmes “s’auto organisent” et cherchent naturellement des états d’équilibre et de stabilité. II n’existe pas d’échecs – seulement des feedback.
  4. Le sens donné à une expérience ou un comportement dépend du contexte dans lequel ils sont apparus. Tout comportement ou expérience peut servir de ressource ou de limitation selon sa manière de s’insérer dans le système global.
  5. Les interactions au sein d’un même système n‘interviennent pas toutes au même niveau. Ce qui est positif à un niveau peut être négatif à un autre niveau. II est utile de séparer le comportement du « soi », de son intention positive, et de la croyance qui génère ce comportement.
  6. Tout comportement a ou a eu une “intention positive”. La personne a fait le meilleur choix comportemental compte tenu du contexte dans lequel il s’est produit. II est plus facile et plus productif de répondre à l’intention plutôt qu’à l’expression d’un comportement problématique.
  7. Les environnements et les contextes changent. La même action ne va pas toujours produire le même résultat. Pour pouvoir s’adapter et survivre de manière satisfaisante, chaque membre d’un système nécessite un minimum de flexibilité. Cette quantité de flexibilité doit être proportionnelle à celle qui se trouve dans le reste du système. Plus un système se complexifie, plus il faut de flexibilité.
  8. Si ce que vous faites ne suscite pas la réponse que vous désirez, continuez à faire varier votre comportement jusqu’à ce que vous réussissiez à obtenir la réponse désirée.

Mettre en pratique les présupposés de la PNL 

Références

Applications of NLP; Dilts, R., 1983.
Strategies of Genius; Dilts, R., 1994-1995.
Tools of the Spirit; Dilts, R. and McDonald, R., 1997.
Modeling With NLP; Dilts, R., 1998.
Mindstorms; Papert, S., 1980.

Sources : nlpu.com

Partager:

administrator