Hypnose

Hypnose ericksonienne et PNL

Nous l’avons tous un jour entendu : « Concentre-toi « !  « Aie confiance en toi « !  « Arrête de stresser » !  « Sois créatif » !
Mais nous a-t-on dit comment faire ?

« On ne commande pas au vent » 

Beaucoup de nos comportements ou de nos émotions les plus difficiles à faire bouger   ne relèvent pas plus de la volonté que les comportements naturels comme la venue du  sommeil, de la faim ou l’envie de jouer. Bien au contraire, ce mythe de la volonté comme moteur du changement fait que nous nous y prenons plutôt mal face à certaines difficultés : nous raisonnons alors à propos de quelque chose qui échappe à la raison, avec pour effet déprimant l’augmentation de notre sentiment d’échec ou d’impuissance.   

Les Pnlistes le savent bien : ce n’est pas toujours parce qu’on veut qu’on peut, le changement n’est pas seulement volontaire.

Concernant de nombreux comportements de type mauvaise habitude ou compulsions,  nous savons que les comprendre n’est pas seulement insuffisant mais bien souvent inutile.   

Nous avons appris par expérience ou par intuition qu’une partie de nous, plus inconsciente, gouverne ces processus internes. Et il nous arrive de nous apercevoir avec surprise un beau jour que nous avons arrêté de faire ou d’éprouver quelque chose.  Ou bien nous nous réveillons un matin avec la solution tant recherchée à un problème, avec effort et en vain à l’état de veille.  

Qu’est-ce que l’hypnose ?

Apprendre à faire involontairement ce que l’on ne sait pas ou ne peut pas faire volontairement, voilà peut-être l’essentiel de l’hypnose, et que la PNL a promu dès ses débuts.

Il y a hypnose parce que l’esprit conscient et ses modes de représentation habituels ont été désactivés, avec une mise entre parenthèses des intentions volontaires caractéristiques de l’état de veille ; ayant accepté de refuser de commander à nos pensées et à nos sentiments, ce sont alors des images et des pensées qui nous arrivent d’un autre lieu que celui de la conscience ordinaire.

L’hypnose facilite la mise en place des processus cognitifs qui pré-agissent en amont de l’esprit conscient, en sourdine ; elle libère des rigidités de raisonnement habituelles, redonne la liberté créative qui permet aux solutions d’émerger.

Au plus loin des objectifs de contrôle et de maitrise de soi, l’hypnose est ouverture, lâcher prise, non-savoir.

C ’est dans ce moment de relâchement que le sujet est amené à abandonner la pensée rationnelle, à renoncer à la maîtrise de toutes ses actions  et à devenir disponible pour autre chose.  « C’est cela la magie : laisser venir les forces vives qui sont en nous », disait François Roustang, « un geste d’abandon ».

Elle créée un contexte nouveau, dans lequel momentanément le client comme le praticien vont relâcher leur tension vers un objectif, souvent cause d’insuccès.  C’est dans cette absence de tension qu’autre chose devient possible : la créativité et le renouveau de nos pensées et sentiments.

Erickson s’était refusé à faire une théorie de l’hypnose. L’explication de ses mécanismes  est encore partielle et de l’ordre des hypothèses, malgré de nombreux centres de recherche dans le monde ; elle intéresse la médecine pour la rapidité de son pouvoir analgésique, les neurosciences pour le fonctionnement de notre cerveau et sa neuroplasticité, et toutes les personnes accompagnées soucieuses de résultats.

Une méthode, des outils…

Comme d’autres approches issues des travaux de G. Bateson et de l’Ecole de Palo Alto, l’hypnose ericksonienne est fondée sur la communication (verbale et non-verbale), ses méthodes et ses postulats : l’art de la rhétorique, de la stratégie argumentative, du paradoxe et du double lien, de la confusion, … Et donc du langage comme facteur naturel d’influence, des suggestions subtiles, de la voix comme musique avec son pouvoir de transformation, ou de la métaphore portée à son plus haut degré de thérapie secrète par M.Erickson. Entre autres techniques.

Une séance d’hypnose nous invite tout d’abord à focaliser notre attention sur un ou des éléments précis (respiration, toucher, …) : cet état de conscience restreinte nous ouvre alors paradoxalement à son contraire : un état de relâchement mental avec une perception globale élargie, un état de veille intense, de conscience augmentée, plus large et plus subtile par rapport à l’état de veille restreinte que nous expérimentons au quotidien.

Comme dans nos rêves cet état ne connait pas le temps (passé, présent et futur coexistent), ignore les contradictions ou les paradoxes, … ; bref un univers où tout est possible  et qui créé un contexte d’apprentissage favorable à la liberté du sujet : Il peut alors puiser dans ses ressources, nourrir son imaginaire, sa curiosité, … pour à terme retrouver par lui-même ses repères et modifier son système relationnel.  

Ce changement ne repose ni sur la volonté ni sur la compréhension rationnelle. La prise de conscience n’est pas une condition de l’hypnose, si elle l’est parfois en PNL.   Ce n’est pas non plus un interrupteur qui reprogramme le client à son insu, ni un état de sommeil.  Au contraire l’hypnose postule de façon paradoxale l’entière participation du sujet.   

… et une qualité de la relation

Roxanna, une des filles de Milton Erickson, raconte que les étudiants et les patients de son père avaient la sensation qu’un changement profond s’était produit, sans trouver les mots pour l’expliquer. « Ces personnes n’ont pas eu connaissance des processus ayant provoqué le changement, mais elles ont toujours gardé l’espoir dans leur cœur » écrit-elle.  

M.Erickson avait su installer pour lui-même l’espoir au centre de sa vie, et c’est d’après Roxanna, la contribution principale de son père à la psychothérapie quand il faisait de même avec ses patients : il utilisait chaque ressource possible rapporte-t-elle, il réorientait l’attention vers toute exception ou succès, il reconnaissait la beauté intérieure de chaque être et par là anticipait la reconnexion du patient à sa propre valeur. 

Ceci pour dire que si la maîtrise d’une technique est indispensable et s’apprend, elle n’est pas suffisante pour aider les personnes que nous accompagnons à trouver le pouvoir d’utiliser leurs propres ressources et compétences inconscientes.

Par-delà toute méthode figée, l’hypnose est avant tout une qualité intense de la relation.  On parle bien sûr de l’inconscient tel que l’a défini Milton Erickson : un réservoir de ressources à mobiliser, dépositaire de tous nos apprentissages, qui se souvient de tout comme une immense encyclopédie personnelle, un sage intérieur qui nous connait mieux que nous-mêmes.   

L’hypnose, un atout supplémentaire pour les praticiens PNL et les coachs dans leur pratique.

Les liens très étroits entre l’hypnose et la PNL rendent pertinents l’apprentissage préalable des outils et des techniques PNL (plutôt que l’inverse).

C’est aux présupposés de l’hypnose ericksonienne en grande partie que la PNL doit les techniques qu’elle a créées au départ. Elles donnent au sujet la possibilité de choisir un comportement au-delà de sa compétence à faire des choix, au-delà de son contrôle volontaire et conscient (le R6P, le Swish, les ancrages, …fabuleuses techniques pour résoudre les difficultés évoquées en tête de cet article), et de générer en prime d’autres changements qui débordent l’intention initiale. Avec l’hypnose, l’efficacité de toutes ces techniques est potentialisée et les résistances sont abolies, si le rapport est confiant.

« L’hypnose ericksonienne, hypnose moderne conversationnelle, est un outil de transe-formation », écrit Jane Turner :  Prenant appui sur ce qui est naturellement à l’œuvre chez la personne accompagnée, cette forme d’hypnose douce et permissive facilite la réalisation des étapes du travail depuis la mise en place d’une relation de qualité jusqu’à la validation de résultats à travers le temps ».


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En savoir plus sur cette formation : Formation Institut Repère : Hypnose ericksonienne

Marie-Christine CLERC

Coach et formatrice, Marie Christine Clerc intervient pour l'Institut Repère sur le parcours de formation à la PNL et sur la formation "Accompagner avec l'approche narrative". Elle est co-auteure de Comprendre et pratiquer l’approche narrative (Interéditions 2009). Elle est également tutrice dans le cadre de la formation individuelle de formateur / formatrice expert.e en PNL proposée par l'Institut Repère.

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