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 Jean Luc Monsempès

Quand on demande à Richard Bandler ce qu’il pense de l’estime de soi, il répond en rigolant, « Eh bien, je vais avoir du mal avec ce truc là parce que je ne vois jamais “de steam/vapeur” qui sort des individus ! » , « L’estime de soi est juste un stupide anthropomorphisme que les psychologues ont fabriqué pour ceux qui pensent trop ».

Avec son goût habituel de la provocation, Richard Bandler nous signifie que l’on s’embête bien la vie avec un concept qui n’a pas d’existence sensorielle, qui prend pourtant tant de place dans la vie des individus, qu’on accuse de tous les maux, et qui fait l’objet de tant d’études ou d’ouvrages.

Puisque la programmation neuro-linguistique (PNL) est l’art de faire des distinctions, servons nous en pour comprendre de quels processus il s’agit quand nous parlons d’estime de soi, mais aussi des notions proches telles que le concept de soi ou la compassion de soi.

Le méta modèle de la PNL et les présupposés seront nos meilleurs outils d’exploration et de « dénominalisation» des concepts étudiés : Estimer quoi de ce « soi » ? Quel est ce « soi » qui fait l’objet d’une évaluation ? Qui estime ou évalue ce « soi » ?

Estimer pour quelle finalité ? Nous attirons l’attention que les commentaires ci dessous n’ont pas de prétentions scientifiques mais découlent de l’application des modes de pensée et techniques PNL aux concept de soi et estime de soi. 

 

1- Distinguer le concept de soi de l’estime de soi

Si le concept de soi et l’estime de soi sont des mots souvent utilisés de façon interchangeable, ils correspondent pourtant à des expériences différentes. De manière simple, le concept de soi représente ce que vous pensez que vous êtes ; alors que l’estime de soi (auto valorisation ou amour de soi) est votre degré de satisfaction (ou d’insatisfaction) de ce vous pensez être. C’est l’écart entre l’état présent et l’état désiré du soi. Quand votre concept de soi vous amène à réaliser quelque chose qui est aligné avec vos valeurs, vous vous sentez heureux du résultat, et vous pouvez alors évaluer ce ressenti sur une autre échelle, celle de l’estime de soi. Le concept de soi est la carte qui vous indique qui être pour réussir ce que vous avez à faire. L’estime de soi est le résultat d’une évaluation cognitive qui traduit un ressenti en une valeur personnelle.

Estime de soi processus pnl

Le concept de soi comme carte d’orientation

Le concept de soi rassemble les représentations que vous avez de vous-même, et qui ont pour sources votre culture, votre éducation, vos propres expériences. Ces représentations de vous- même concernent de multiples niveaux d’expériences et d’identifications : des environnements que vous fréquentez, les comportements mis en œuvre, des compétences personnelles (par exemple, manager, bricoler, écouter, résoudre des conflits…etc), des qualités particulières (l’honnêteté, l’humour, la sincérité, la générosité…etc) ; ce que vous pensez être important dans la vie (vos valeurs) et vos croyances sur ce que vous vous autorisez ou pas dans la vie ; le type de personne que vous pensez devoir être ou ne pas être ; et enfin le monde auquel vous pensez devoir appartenir ainsi que votre place dans l’univers.

Le concept de soi est une carte et pas le territoire

Le concept de soi est une représentation de vous-même dans le monde. Le concept de soi est une carte de « ce qui devrait être » pour vous dans la réalité, par opposition à « ce que vous êtes» dans la réalité. Comme la carte d’une ville est une représentation très simplifiée, très généralisée et très transformée de la réalité, la carte de vous-même comporte de nombreuses omissions, généralisations et distorsion. Et tant mieux car on ne n’attend pas d’une carte qu’elle soit vraie mais utile, qu’elle soit suffisamment compréhensible pour pouvoir s’orienter.

Un concept de soi bien construit est un guide interne utile sur la manière de vous comporter dans la plupart des situations, et de réagir aux événements. Comme une carte peut être pratique en fonction de votre parcours, un concept de soi est pertinent par rapport à des situations ou buts de vie précis. Si vous vous pensez comme une personne généreuse, vous serez le plus souvent attentif aux différentes manières d’aider les autres. Sauf bien sûr dans les situations ou votre aide vous paraît impossible. Si votre guide intérieur donne parfois des directions qui paraissent incompatibles, des conflits peuvent apparaître, par exemple entre les deux comportements auxquels vous vous identifiez, les deux valeurs ou deux identités qui vous paraissent incompatibles. Ces conflits présents dans votre représentation de vous-même peuvent bien sûr ne pas se retrouver dans la réalité du territoire ou de l’expérience.

Malgré ses imperfections, le concept de soi est un élément clé de notre expérience subjective. Il nous permet de nous orienter dans la vie, d’anticiper nos réactions, savoir ce qui va nous plaire ou pas, prendre des engagements vis-à-vis de nous-même, nous donner un sentiment de stabilité et de continuité dans le temps et dans de très nombreux contextes. Pour Steve Andreas, le concept de soi est comme la quille d’un bateau, elle en assure la stabilité et la direction à suivre malgré les courants et les vents changeants. Sans concept de soi, vous êtes comme un bateau sans gouvernail ou sans GPS, sans cap précis à suivre, et vous dériverez au gré des vents et des courants. Ce n’est plus vous qui fixez  le cap à suivre, mais les éléments extérieurs de votre environnement.

Les difficultés liées au concept de soi

Le concept de soi peut être source de difficultés, en particulier lorsqu’il ne peut plus jouer la fonction qu’on attend de lui, celle de nous guider et trouver notre chemin malgré les imprévus et obstacles qui surviennent. C’est par exemple le cas des concepts de soi trop rigides, ou périmés, limités, rétrécis ou boursoufflés, etc. Le concept de soi inadapté va donner l’impression de se retrouver dans un territoire nouveau, sans aucune carte, ou avec un bout de carte ou une carte ancienne…etc. Le concept de soi, c’est comme un GPS, il vous renseigne sur le trajet à suivre de votre point de départ à votre point d’arrivée. Et vous savez que des déplacements dans des territoires inhabituels, nécessitent la vérification de la validité de votre carte de GPS et parfois le téléchargement d’une version plus récente. Sans concept de soi, vous n’auriez aucun moyen d’utiliser vos souvenirs (vos anciennes cartes) pour savoir d’où vous venez et où vous voulez aller (ce qui nécessite une nouvelle carte). Sans idée préalable de ce que vous êtes capable de faire ou de ne pas faire, même les tâches les plus simples pourront vous sembler insurmontables, et vous serez souvent désarmé de ne pas pouvoir faire ce qui est bien au-delà de votre capacité.

Peut-on se passer du concept de soi ?

Quand certains enseignements spirituels prétendent à l’inutilité du sentiment de soi, le message concerne probablement les difficultés liées à un concept de soi dans lequel l’égo prendrait une place trop importante ou presque exclusive. Il est certainement utile de calmer ou dissoudre les manifestations intempestives, exagérées voire destructrices de nos égos, mais certainement pas celle du sentiment de soi. Ego et sentiment de soi sont deux éléments distincts. L’ego, c’est un aspect de nous que nous croyons devoir investir pour assurer notre sécurité et trouver notre place dans le monde. Le sentiment de soi est juste une expérience sensorielle « ces sensations visuelles, auditives, kinesthésiques, olfactives ou gustatives sont les miennes ». La méditation de pleine conscience nous aide à nous détacher de notre égo, mais certainement pas du sentiment de soi. Le sentiment de soi est bien plus une perception sensorielle, qu’une interprétation de ces perceptions. Toute évaluation du principe même de concept de soi est un non-sens, comme c’est un non-sens d’évaluer le principe d’une carte routière, et évaluer un sentiment de soi est également un non-sens, comme le fait d’évaluer le ressenti de ma respiration ou de mon alimentation. Supprimer le concept de soi serait non seulement voué à l’échec, mais les conséquences médicales en seraient catastrophique, car ce serait comme vivre sans passé ni futur, sans distinction entre soi et les autres, sans notion de sa place dans l’espace. La religion à la mode est celle du bouddhisme, un bouddhisme mal compris ou vécu de façon conceptuelle, et qui devient le nouvel attribut social de ceux qui dans les réunions mondaines s’en vantent en bombant le torse « Tu comprends, je suis bouddhiste, je n’ai plus besoin du sens du soi ». Comme la nature a horreur du vide, si vous avez perdu le lien avec le sentiment du soi, c’est que l’égo occupe tout l’espace en vous, a pris le pouvoir et dirige votre vie !

L’estime de soi comme le résultat d’une auto-évaluation

healthy self esteemL’estime de soi est un autre concept relatif à l’identité d’une personne. La métaphore serait celle d’un baromètre qui vous indique le degré de concordance entre ce que votre concept de vous indique de faire dans votre vie et vos valeurs. Autrement dit, l’estime de soi est un indicateur de la pertinence de votre concept de soi dans une situation donnée. “Ce que je fais est valable à mes yeux” ou “ce que je fais n’est pas valable à mes yeux » signale le degré d’alignement par rapport à des valeurs. L’évaluation porte sur l’écart entre un état désiré (ce que je voudrais être) et un état présent (ce que je crois être dans le présent).

 

L’estime de soi évalue un degré d’alignement

Si le concept de soi est la carte qui vous oriente sur ce qu’il convient de faire pour être qui vous voulez être, les valeurs de l’individu représentent ce baromètre en mesurant l’écart entre les résultats obtenus et le contenu de votre carte d’orientation. Si le résultat obtenu satisfait le système de valeur (« aligné avec vos valeurs »), vous allez ressentir une émotion agréable (joie, excitation, fierté…etc) que vous pouvez étiquetez comme « haut niveau d’estime de soi », ou bas dans le cas contraire. L’estime de soi peut être considérée comme le résultat d’une mesure du degré d’alignement ou de désalignement de ce à quoi vous vous identifiez, par rapport à vos normes personnelles (valeurs).

Comme dit Bandler, le problème de l’estime de soi vient du fait que c’est un concept de plus et que le mot existe dans notre langage. Et puisque le mot existe nous faisons comme si la chose existait. Pourtant l’estime de soi n’a pas d’existence réelle, puisque vous ne pouvez la mettre au creux de votre main et en sentir les sons, les goûts et les odeurs. S’il est normal au cours d’une journée de se sentir bien ou de se sentir mal, il n’est pas aidant de distordre ce ressenti pour le disposer sur une échelle de valeur humaine !!

Les difficultés liées à l’estime de soi

Estime de soi2L’estime de soi présuppose l’existence d’une mesure, une évaluation d’un soi considéré comme une entité stable et définie une fois pour toutes, alors que le soi est un processus, impermanent par nature. Le « Je » est un verbe et pas un nom. Et pourtant dans bien des cas, les évaluations restent figées dans le temps, à partir de cartes anciennes, comme si l’individu n’avait pas changé ! Un vieil « échec » scolaire peut diminuer durablement l’estime de soi et installer un doute par rapport à des capacités d’études, comme une réussite soudaine peut hypertrophier l’estime de soi et induire une surévaluation des capacités d’apprentissage. Dans les deux cas la conclusion reste subjective et irrationnelle, et pour plusieurs raisons : a) une identification à ce que vous faites ou ne faites pas est une distorsion cognitive, car vous êtes bien plus que vos résultats scolaires et le fait d’avoir de bons ou mauvais résultats ne peut en rien modifier la valeur que vous avez en tant qu’être humain ; b) le concept de soi n’est pas une entité stable mais un processus en évolution permanente, et qui vous êtes maintenant condense à la fois qui vous avez été dans le passé (une attente, un embryon, un bébé, un enfant, un adolescent, un adulte)…et aussi tout ce que vous pouvez devenir dans le futur (par exemple la réalisation de vos rêves !). Evaluer vos réalisations actuelles d’adulte selon les cartes et les normes d’un enfant de 5 ans est un non-sens ou le meilleur moyen de faire soi-même son malheur.

Il est pourtant utile culturellement de faire « comme si » l’estime de soi avait une réalité et pouvait être mesurée puisque de nombreuses demandes la concerne, surtout en thérapie. Cette évaluation se réalise par rapport à des normes internes (valeurs personnelles ou d’emprunt ) ou des normes externes (socio culturelles…etc.). L’estime de soi est souvent associée à la valeur que l’on s’accorde en tant qu’être humain. Comment est-ce possible que les humains s’inventent dans leur tête une balance à estime de soi pour évaluer s’ils ont suffisamment de valeur pour réaliser leurs boulots d’humain ?

La fonction positive de l’estime de soi

Une faible estime de soi signale donc que le concept de soi ne produit pas un résultat conforme aux valeurs d’une personne. La fonction positive de cette faible estime de soi est de nous alerter sur le désalignement constaté. Accroître l’estime de soi nécessite soit de modifier le concept de soi (la carte de navigation), soit de changer les valeurs (le compas) sur lesquelles aligner le concept de soi (ou les deux). Le processus consiste le plus souvent à clarifier les valeurs en les hiérarchisant, en triant celles qui appartiennent réellement à la personne de celles qui sont des valeurs d’emprunt et intériorisées sous une pression sociale. Une fois que ces valeurs sont clairement identifiées, il convient d’ajuster le concept de soi afin qu’il produise des comportements et des attitudes plus susceptibles d’être alignées sur ces valeurs.

Si on admet qu’une faible estime de soi résulte d’une incongruence, toute tentative de modification de l’estime de soi est directement vouée à l’échec, tant que le facteur en cause, l’écart entre le concept de soi et des valeurs de l’individu, n’est pas pris en compte car ce dernier continuera à susciter une faible estime de soi. Tenter de changer l’estime de soi sans résoudre cet écart est comme tenter de changer le symptôme sans changer sa cause. Un traitement purement symptomatique n’est approprié que lorsqu’on ne peut agir sur la cause, par exemple dans le cas d’une maladie dite « incurable ».

Les critères d’auto-évaluation de l’estime de soi

Le terme auto-évaluation défini bien la personne qui évalue, implique une mesure donc une évaluation par rapport à une norme, mais laisse sous silence les critères sur lesquels porter cette auto-évaluation. D’un point de vue PNL, se pose la question de la localisation des standards et valeurs sur lesquels réaliser cette auto-évaluation (Référence interne ou externe ?). Pour Kristin Neff, auteur de « Self-Compassion: The Proven Power of Being Kind to Yourself » l’estime de soi nécessite nécessairement une comparaison aux autres alors que l’auto-compassion implique une reconnaissance de ce que nous partageons, à savoir l’imperfection de la condition humaine.

Une comparaison avec les autres est-elle nécessaire pour s’auto-évaluer ?

c6978c657316c803d9dd5236e55cd314Considérer que le niveau d’estime de soi résulte nécessairement d’une comparaison entre soi et les autres est certainement une erreur de raisonnement, probablement induite par la littérature scientifique ( voir l’article sur les travaux de Kristin Neff ). Rappelons que l’estime de soi nous signale, par un ressenti de satisfaction ou d’insatisfaction, du degré d’alignement ou de désalignement avec les standards clés du concept de soi, c’est-à-dire les valeurs. Une mauvaise estime de soi est un feedback, soit sur l’inadaptation du concept de soi à la situation, soit sur le processus d’évaluation de ce qu’elle produit, soit une invitation à produire des comportements plus alignés. L’estime de soi est comme le tableau de bord du niveau de ma cohérence interne.

Cette auto-évaluation n’a pas systématiquement besoin d’une comparaison avec les autres. Si j’ai du plaisir à écouter du blues, regarder une mer calme et translucide ou manger des pommes, ces expériences sont mes réponses personnelles à la satisfaction de mes propres normes. Avez-vous besoin de vous comparer nécessairement aux autres pour savoir si vous réussissez votre vie, si vous êtes heureux ? Puisque l’expérience du plaisir est par nature individuelle et subjective, il est totalement inapproprié de tirer des conclusions en termes d’estime de soi, à partir des comparaisons de mes réponses subjectives de plaisir à d’autres réponses subjectives de plaisir. La même chose s’applique à ce qui ne me procure pas de plaisir ou de joie. Dans tous les cas, je dois rester le seul à pouvoir faire le constat de certains écarts entre moi et les autres et décider de la signification donnée à ces écarts en termes d’action (de faire), mais pas en termes d’être.

Pour la littérature scientifique, les comparaisons avec les autres sont présentes dans les auto-évaluations du concept de soi et de l’estime de soi. Il est vrai que les modèles qui nous ont été donnés par notre culture ou notre éducation, qu’ils soient approuvés où désapprouvés ont été nécessairement intériorisés dans notre concept de soi, et nous agissons comme si ces modèles (parties de nous) nous appartenaient. Une personne peut avoir une très mauvaise estime d’elle-même dans un environnement bienveillant et soutenant. Au-delà de la source de la comparaison, la question importante est de savoir ce que nous faisons de ce que pensent et disent ces « vieilles » parties de nous ? Faut-il leur donner le pouvoir et les laisser exprimer leur potentiel de critiques, jugements, reproches… ?

Une mauvaise estime de soi comme invitation au changement

Si la littérature scientifique sur l’estime de soi telle qu’elle est décrite dans wikipédia, fait le constat que la plupart des individus utilisent une comparaison plus externe (des normes externes intériorisées) qu’interne pour évaluer leur degré d’estime, cela ne veut pas dire qu’il soit nécessaire d’en faire une règle immuable. Le constat scientifique de ce que font la majorité des individus pour se dévaloriser ne nous apprend malheureusement rien de ce que font ceux qui ont une juste appréciation de leur valeur. Et évaluer la valeur qu’on s’accorde selon des normes externes ne favorisera en rien de développement de l’autonomie de l’individu. Vivre selon des normes externes est une aliénation, c’est comme vivre en état de dépendance, ou confier les commandes de sa vie aux autres (les parents, l’entreprise, la culture, le dogme ambiant…etc.).

Il est utile de considérer une mauvaise estime de soi comme un feedback sur l’utilité d’actualiser le concept de soi, c’est-à-dire faire un tri dans ses composantes pour ne conserver que celles qui vous sont les plus utiles (et pas les plus vraies). Actualiser le concept de soi signifie souvent actualiser nos relations avec des parties de nous-même qui nous font des misères et qui se comportent comme si nous étions encore un enfant de 5 ans. Il n’y a pas de parties de nous-même à rejeter, même si elles jouent un rôle toxique sur notre estime de soi. Il convient de reconnaître, accueillir et intégrer ces parties dont nous sommes séparées, en en comprenant l’intention positive. Actualiser le concept de soi signifie également se reconnecter avec nos passions, notre mission et les rêves qui nous donnent le sentiment d’être plus vivant.

Pour savoir si je m’apprécie ou pas, si je m’estime ou pas, je n’ai aucunement besoin de comparaison avec les autres. Si une comparaison est nécessaire au processus d’auto-évaluation, il semble plus approprié de porter la comparaison sur différents aspects de vous-même, ce « je » en constante évolution, et de focaliser votre attention sur tous les points sur lesquels vous vous êtes amélioré, sur lesquels vous avez grandi. C’est bien plus efficace de que de vous comparer aux autres. Pensez-vous qu’il soit utile et bon pour vous de vous référer aux autres pour savoir si vous devez vous apprécier ou pas ?

Dans certaines situations d’apprentissage, la comparaison aux autres est utile, par exemple si vous êtes dans une compétition ou quand vous n’êtes pas satisfait de votre manière d’agir. Dans la compétition sportive, la comparaison aux autres est indispensable, et c’est même un puissant moteur. Cette comparaison aux autres ne remet en rien votre valeur en tant qu’individu (vous avez de la valeur de façon inconditionnelle et vous faites toujours le mieux que vous pouvez compte tenu des ressources disponibles) mais vous permet de rechercher chez les autres des options pour être plus efficace et même enrichir votre concept de soi. Si vous ne trouvez pas de ressources dans vos anciens concepts de vous-même (vos souvenirs), ou dans vos concepts de vous à venir (votre imagination), pourquoi ne pas aller les chercher chez des modèles externes ? Si les comparaisons sont couramment utilisées pour construire et évaluer le concept de soi et l’estime de soi, cela ne veut pas dire que c’est ce qu’il faut continuer à faire. Sauf à nier l’intérêt et l’utilité de la connaissance de soi, du travail sur soi, que ce soit dans un cadre de développement personnel, de thérapie ou de coaching.

Pour être heureux, vivons sans se comparer aux autres

Pourquoi vous comparer aux autres alors que vous êtes unique ? Nos différences constituent une force à préserver et pas une faiblesse. Voici quelques inconvénients de la comparaison aux autres :

2016 04 21 1461215820 8633494 selfesteemElle dilue le concept de soi. En vous comparant sans cesse aux autres, vous trouverez toujours quelqu’un qui sera beaucoup mieux ou beaucoup moins bien que ce qui me caractérise (vos comportements, vos capacités, vos valeurs et croyances…etc). La comparaison aux autres rappelle à votre inconscient « l’ampleur » de vos limitations et rabaisse votre niveau d’estime et de confiance en vous. Le fait d’être déclassé dans une compétition sportive, artistique, commerciale ne retire rien à qui vous êtes et à vos talents. Sauf si vous décidez de le faire.

Elle limite votre liberté. Cette comparaison vous incite à rechercher ou parfois mendier l’approbation des autres. Comment vous réaliser, vous épanouir, vous autoriser à exprimer pleinement qui vous êtes, si vous vous définissez selon des normes externes. Chercher l’approbation des autres restreint votre liberté et la valeur que vous accordez.

Elle réduit le potentiel d’attention à votre propre expérience. Quand vous vous comparez sans cesse aux autres, vous portez votre attention autant aux autres qu’à vous. Ce qui réduit considérablement le potentiel d’attention que vous pouvez porter à votre propre expérience et à la compréhension de qui vous êtes (votre concept de soi) et de ce qui est susceptible de le satisfaire (estime de soi)

Elle est le terreau de la jalousie. Un bon moyen de se faire du mal est de désirer ce que les autres possèdent (maison voiture, titre, revenu, beauté…etc) et que vous n’avez pas.

En fonction des personnes faisant l’objet de ma comparaison, je peux me sentir fier ou honteux. Porter principalement mon attention sur tout ce que j’ai de mieux que les autres peut me procurer un sentiment de supériorité, gonfler mon égo pour devenir le narcissique qui s’attribue toutes les réussites, et blâmer les autres quand les choses vont mal. (La position de domination dans les positions de vie de l’Analyse transactionnelle). En portant principalement mon attention sur ce que j’ai de moins bien que les autres ou pire que les autres, je vais vite me considérer comme une victime (La position de soumission dans les positions de vie de l’Analyse transactionnelle), me critiquer durement, et accepter un blâme pour des événements dont je n’ai pas le contrôle et dont je ne suis pas responsable.

La confusion entre position hiérarchique ou sociale, et valeur de l’individu

Le regard du sociologue nous dira que les comparaisons entre soi et les autres servent à déterminer notre statut dans un système vivant. Dans une organisation familiale, professionnelle, sociale, militaire, il est en effet important et même indispensable de connaître sa place ou son rang. Cette organisation hiérarchique n’est pas propre aux humains car elle est archétypale et partagée par la plupart des animaux vivant en groupe. Chez les humains, le statut est un titre qui détermine votre fonction dans un contexte. Mais le statut n’a rien à voir ou à dire du niveau d’estime que vous avez de vous-même.

Heureusement, vous pouvez vous apprécier en tant qu’humain quel que soit votre titre ou statut. Le danger est de s’identifier à ce titre et à ce qu’il peut représenter comme moyen d’appartenance (identification à la culture d’entreprise) ou procurer en termes de standing de vie (revenu, taille de votre logement, ou puissance de votre voiture).Cette estime de soi basée sur une appartenance ou statut est bien vulnérable car elle dépend d’événements extérieurs qui ne dépendent pas de vous.

L’actualité économique nous montre que ceux qui surmontent le mieux un plan social sont ceux qui ont déjà souvent traversé plusieurs épreuves dans lesquelles ils ont su maintenir une bonne estime de soi, indépendamment d’un statut, d’un montant d’argent ou de la marque de leur voiture de fonction. A l’opposé, les personnes qui se sont identifiés et attachées à une entreprise du fait d’une longue durée de travail dans la même fonction sont celles qui sont les plus touchées par un plan social et auront une faible employabilité. Pour ces salariés, passer à un autre métier peut s’avérer terriblement difficile. Le concept de soi subit un tremblement de terre et l’estime de soi se délabre rapidement entraînant un repli sur soi. L’important dans cette situation est de retrouver une estime de soi selon des normes internes, et moins dépendante des facteurs extérieurs.  

Une comparaison qui redirige l’attention sur votre propre expérience

Il faut reconnaître qu’il est souvent difficile de ne pas faire de comparaisons. Cela ne semble pas naturel diront certains. Et comme le savent les praticiens de la PNL, éviter de faire de comparaison nous incite bien inconsciemment à continuer à le faire, ce qui est voué à l’échec. Car mon concept de soi attend une formulation de ce que je dois rechercher et non pas ce que je dois éviter. Au lieu d’essayer de ne plus faire de comparaisons, continuez à le faire mais d’une manière nouvelle. Vous pouvez en effet changer l’impact de ces comparaisons sur votre propre expérience. L’outil PNL est celui des sous modalités sensorielles.

Voici un exercice simple : Pensez à une situation dans laquelle vous vous comparez régulièrement aux autres et dont l’impact sur vous, vous laisse dans un ressenti inconfortable. Quelles sont les caractéristiques (forme, couleur, taille, distance, son…etc) de cette image dans laquelle vous effectuez cette comparaison ? Puis commencez à modifier cette image de façon à la rendre moins présente dans votre expérience. Que se passe-t-il si vous rendez cette image plus petite, plus éloignée, si vous changez sa place dans l’espace, si vous en changez la transparence, la couleur ? Et que se passe-t-il si vous en modifiez les caractéristiques sonores, si vous rendez les voix plus silencieuses, plus lointaines, si vous en changez l’accent, la tonalité, le volume ?

En faisant cela vous n’allez pas mettre fin à la comparaison mais vous en diminuerez l’impact sur vous-même. Et en ne lui accordant plus d’importance, il est probable que le processus même de comparaison s’atténue voire disparaisse. Vous pouvez peut être remarquer qu’en faisant passer progressivement votre auto-évaluation sur des critères plus internes qu’externes, votre propre degré de satisfaction va gagner en stabilité et durabilité.

L’auto-compassion plus efficace que l’estime de soi ?

L’ouvrage « Self-Compassion: The Proven Power of Being Kind to Yourself » l’auteur Kristin Neff, une universitaire américaine présente un point de vue intéressant sur l’estime de soi, probablement influencé par une culture bouddhiste, autant que par des intérêts commerciaux. Les conclusions pourraient être résumées de la façon suivante : a) vouloir construire ou développer une estime de soi ne fonctionne pas. Sauf si vous cherchez à devenir un narcissique, b) l’auto-compassion a tous les avantages par rapport à l’estime de soi, sans en avoir les inconvénients, c) l’auto-compassion est la bonne solution : il convient de se parler, comme on le ferait avec un ami malheureux et de se pardonner ses erreurs et ses imperfections.

Pour Kristin Neff l’auto-compassion est le remède aux ressentis négatifs créés par une voix intérieure critique et gênante. La démonstration semble pertinente et convaincante car elle s’appuie sur des données scientifiques et le titre universitaire de son auteur. Elle pourrait être encore plus convaincante si elle ne donnait pas l’impression de promettre d’apporter avec l’auto-compassion tout ce qui manque avec l’estime de soi, et de jouer sur la frustration pour promouvoir ses formations sur l’auto-compassion. Maintenant prenons cette thèse pour réfléchir quels sont les présupposés de la compassion et de l’auto-compassion.

Les présupposés de la compassion et de l’auto-compassion

compassion hien nguyenSelon la définition de wikipédia, « la compassion est une vertu par laquelle un individu est porté à percevoir ou ressentir la souffrance d’autrui, et poussé à y remédier. La compassion revient à ressentir la souffrance de l’autre, animé d’une intention d’amour »

La compassion est donc une réponse émotionnelle qui montre une préoccupation pour la souffrance des autres et le désir de la soulager. Les synonymes sont la bonté, la tendresse. L’empathie donne un cadre beaucoup plus large, car elle concerne la capacité à ressentir des sentiments négatifs (la souffrance) et aussi positifs (joies, plaisir, bonheur…etc). La compassion étant focalisée uniquement sur la souffrance d’une personne, elle ne prend pas en compte ses expériences positives, elle donne une perception de l’autre intrinsèquement déséquilibrée.

La compassion présuppose également l’existence de deux personnes, l’une qui souffre et l’autre qui ressent de la compassion envers celle qui souffre. Le processus de la compassion tente de combler une séparation entre deux entités distinctes. La compassion envers soi-même présuppose également une séparation ou une division entre deux parties de soi, l’une qui souffre (la victime), et l’autre qui ressent de la compassion pour celle qui souffre (le sauveur). Et pour construire un triangle infernal, on pourrait également se demander ce qui a créé la séparation entre les deux, et s’il n’y a pas une partie qui pourrait jouer le rôle du critique (le persécuteur) et qui pourrait être la cause de cette séparation. La prise de conscience du dysfonctionnement de ce système familial intérieur nous éclaire sur la présence des parties séparées et en conflits, ainsi que sur les manières de rétablir une communication plus fonctionnelle et plus harmonieuse entre ces parties. Le but est de rétablir une congruence interne qui pourra se mesurer par une bonne estime de soi.

Le plus grand obstacle à l’estime de soi est interne

Pour Kristin Neff l’auto-compassion est le remède aux ressentis négatifs créés par une voix intérieure critique et gênante. Si l’auto-jugement est certainement la cause principale d’une mauvaise estime de soi, la solution proposée ne semble pas toujours appropriée. Alors d’où vient ce talent incroyable à l’auto critique ?

De l’unité à la séparation de soi

Les nouveaux nés sont pleinement connectés à leur propre expérience sensorielle et expriment simplement leur insatisfaction (faim, soif, propreté, attention…etc) par des cris ou des pleurs, et leur satisfaction par des rires. Ils font pipi ou caca dès qu’ils en ont envie sans se poser de questions à propos ce qui est bien ou mal, ou sans se demander si cela impacte leur estime d’eux mêmes. Immergés dans leurs propres expériences et ne se sentant pas affectés par les jugements des autres, ils agissent de façon congruente en faisant ce qui est bon pour eux. N’ayant pas encore de mots pour catégoriser ce qui est bien ou mal, ils ne vivent pas d’expérience de séparation interne.

Avec l’apprentissage de la langue, l’enfant découvre un moyen efficace de décrire comment le monde fonctionne, ce qui « est présent » dans le monde et ce qui « devrait être » dans le monde. L’enfant découvre ainsi les jugements des autres sur ce qui est bon et mauvais, beau ou laid, vrai ou faux, les règles concernant ce que nous devrions et ne devrions pas penser ou ressentir, les règles morales ou culturelles. Ils vont ainsi accepter les règles fondées (sur des critères de santé ou sécurité) comme les règles totalement arbitraires (par exemple, ne pas manger de viande ou se laver tel jour de la semaine ou ne pas dire ce qu’on pense). La grande majorité des membres d’une communauté (famille, culture) vont accepter les règles et les jugements des aînés et les internaliser sous forme de parties auto-critiques.

high esteemCe qui nous empêche d’être gentils et chaleureux avec nous-mêmes est donc dans bien des cas cette voix interne qui critique et juge parfois de façon violente, dévalorisante, humiliante et destructrice. Les critiques internes peuvent s’adresser aux différents niveaux d’expérience de la personne : ses comportements (ce que tu fais est nul), ses capacités (ta manière de faire est nulle) ou à l’identité (tu es nul, tu n’as pas ta place…etc) ; Les critiques au niveau identitaire, ce que Stephen Gilligan appelle les messages de parrainage négatif, (tu n’as pas de valeur, ni ta place, tu ne contribues à rien…etc) sont les plus destructeurs et les plus négatifs en terme d’estime de soi.

Comment repérer les voix intérieures

Parmi les voix intérieures, comment repérer celles qui viennent d’une source critique et « d’ailleurs », de celles qui vous appartiennent ? Un moyen simple est de repérer l’index de référence utilisé dans une phrase. Les voix intérieures qui expriment une préférence en commençant par le pronom « Je » (par exemple, j’aime le chocolat, ou je n’aime pas le chocolat) vous appartiennent probablement. Alors que les voix intérieures dont l’index de référence n’est pas précisé « on, cela, il.. » (par exemple, il faut faire ainsi, ceci est mal, on ne doit pas faire ainsi), ou généralisante (tout le monde devrait, c’est toujours…, ce n’est jamais…) ne vous appartiennent probablement pas. Par la magie du langage, nous pouvons passer instantanément du « je » au « On, nous, tous » et des préférences individuelles aux jugements universaux, et ainsi se valoriser ou se dévaloriser.

Chaque fois que nous portons un jugement sur nos perceptions, nos ressentis, ou nos comportements, nous nous dissocions ou nous nous séparons d’eux. Nous voulons les exclure de notre expérience, comme si nous cherchions à les enfermer dans la cave de notre habitation, ce qui est bien sur voué à l’échec. Les jugements que vous portez sur vous-même et sur ceux qui vous entourent sont généralement le reflet d’une situation extérieure dans laquelle quelqu’un d’autre vous a jugé, critiqué d’une manière verbale ou non verbale.

Sans les voix critiques internes, nous serions comme de jeunes enfants, pleinement en contact avec notre propre expérience, indifférents aux jugements, sans avoir à faire l’expérience des conflits qui résultent de l’auto-jugement. En prenant conscience des dégâts que peuvent provoquer les voix critiques internes, il est tentant de vouloir les supprimer, les étouffer ou les bâillonner. Sachez que c’est une mission impossible, car malgré leurs maladresses évidentes, elles ont une intention positive. Vous ne pouvez pas empêcher une personne de s’exprimer, vous pouvez seulement l’éduquer ou éduquer ces voix internes critiques et les transformer de façon à ce qu’elles deviennent plus des alliés que des ennemis.

Comparer estime de soi et auto-compassion n’a pas de sens

En affirmant la supériorité de l’auto-compassion par rapport à l’estime de soi, Kristin Neff semble faire une comparaison dépourvue de sens, puisqu’elle concerne deux processus qui n’ont pas la même fonction.

Estime de soi et compassion de soi, deux processus aux fonctions distinctes

Si l’auto-compassion consiste à prendre soin d’une entité en souffrance, l’estime de soi évalue l’impact d’une action sur les normes internes d’une personne. L’auto-compassion est donc différent de l’amour de soi, qui elle ne présuppose pas l’existence de souffrance. La compassion de soi et l’estime de soi sont donc deux processus différents. Vouloir les comparer n’ a pas de sens, car c’est comme comparer l’action de construire un mur de pierres, avec celle de la mesure de l’alignement de ces pierres avec un fil à plomb.

Par contre, comparer les effets de l’auto-compassion à ceux de l’auto-critique fait sens puisque la supériorité du premier processus sur le second apparaît évidente. L’auto-compassion est certainement pour exprimer de la gentillesse, de la tendresse et de l’amour à une partie qui souffre. C’est un acte de parrainage selon les termes de Stephen Gilligan. Et c’est une utile première étape vers la guérison, mais insuffisante. Car la partie de nous qui juge, critique (auto-critique) rejette ou nie certaines parties de notre expérience et nous en sépare est toujours active. L’auto-compassion s’adresse aux symptômes de cette séparation, et pas à ses causes (le rejet et la négation). L’auto-compassion la plus sincère et la plus chaleureuse est comme un traitement symptomatique qui peut certes apporter un soulagement, mais qui ne traite pas ce qui cause (ce qui déclenche et entretien) le symptôme, c’est à dire la source des auto-jugements.

Pour Kristin Neff, l’estime de soi nécessite une comparaison aux autres alors que l’auto-compassion implique une reconnaissance de ce que nous partageons, à savoir l’imperfection de la condition humaine. D’un point de vue PNL, les deux processus impliquent une comparaison entre le concept de soi et celui des autres. Par contre le processus cognitif de comparaison porte sur des aspects distincts. Dans l’estime de soi je vais le plus souvent me comparer aux autres en me focalisant sur ce qui nous différencie (ce que nous avons en plus ou en moins) des autres. Dans le cas de l’auto-compassion, l’attention se porte surtout sur ce que nous avons de commun et partageons (les imperfections de la condition humaine !!).

La compassion est un processus qui exige un tri cognitif sur les manifestations de la souffrance humaine plutôt que sur ce qu’elle a de meilleur.

Les inconvénients de l’auto-compassion

Comme nous l’avons décrit, l’auto-compassion génère une attention sélective, puisque la focalisation sur la souffrance d’une partie de soi détourne implicitement l’attention des ressentis de plaisir, joie, satisfactions d’une même partie ou d’une autre partie de la personne. On accentue ainsi une tendance humaine naturelle à trier leur expérience sur les problèmes qu’ils vivent ou qu’ils pourraient vivre, plutôt que sur les aspects satisfaisants de leur vie. Le déséquilibre émotionnel que peut engendrer l’auto-compassion peut susciter la victimisation, ce qui va justifier et renforcer en même temps l’énergie du persécuteur critique et du sauveteur. L’attitude de victime est bien peu utile pour comprendre une situation, ou prendre des mesures correctives, car elle déresponsabilise.

Faut-il s’occuper de traiter la cause ou le symptôme ?

14040149 930189703793138 7512462409346154764 nLa PNL propose de nombreux procédés simples, rapides et efficaces pour travailler avec des voix critiques internes, et transformer ces parties qui sabotent en parties aidantes. En traitant le symptôme, vous avez de bonnes chances de la voir réapparaître. En traitant la cause, vous apportez des ressources à la partie critique pour lui permettre de se réintégrer dans l’espace du soi. L’intégration signifie la disparition de la séparation, car elle n’a plus de raison d’être. Le principe d’une intervention PNL sur une partie critique consiste à la reconnaître, à identifier son intention positive (les valeurs), puis à trouver de nouveaux moyens de satisfaire cette intention positive. L’intention positive a pour fonction de créer un espace de communication plus large dans lequel les parties en polarité peuvent coexister, collaborer ou même parfois fusionner. Dans le modèle du changement génératif de Robert Dilts et Stephen Gilligan, la personne est invitée à se connecter à un « état génératif » qui reste protégé de toute souffrance (Une sorte « Higher Self » Selon Roger C. Mills), capable de se connecter à de nombreuses ressources, d’accueillir et intégrer les parties exclues.

Mais comme il vaut mieux prévenir que guérir Richard Bandler dirait “Nous devons commencer à apprendre à renforcer ce qui fonctionne plutôt que de punir ce qui ne fonctionne pas.”

Il est peut-être temps d’évoquer les solutions aux problèmatiques d’estime de soi.  Il y a pour moi deux grandes orientations. Celle de la thérapie cherchera à trouver la cause de cette faible estime de soi, les expériences qui sont à la source d’une faible estime de soi et qui continue à la saboter. Le regard du coach, sera différent car il posera la question “Développer l’estime de soi pour quoi faire ? pour quel but, quelle finalité, au service de quelles passion ? quel grand rêve”.  Sans grands projets de vie à réaliser, pourquoi vous embêter à développer votre estime de vous même ? Mon expérience me fait dire que le meilleur moyen de résoudre vos problèmes d’estime, si c’est le cas, est de vous reconnecter avec votre passion, ce qui vous anime, ce qui exprime votre singularité, ce qui vous fait faire des choses formidables. Si vous ne savez pas comment faire, il est certain qu’une formation en PNL pourra vous y aider. Et vous pourrez constater par vous même que dès que vous avez le sentiment de reprendre les commandes de votre vie, une énergie débordante sera immédiatement disponible et la question de l’estime de soi deviendra alors bien dérisoire. Dès que vous prennez conscience que vous êtes formidable, et simplement parce que vous êtes vivant, doué de conscience et de pensée la question de l’estime de soi n’a plus de raison d’être.

Jean Luc Monsempès, 25 août 2016

Références

Article “Self-criticism and Self-compassion “, Steve Andreas blog
Livre : “Transforming Your Self – Becoming who you want to be”, By Steve Andreas- Real People Press (November 1, 2002)
Article “What is Self-Esteem and how to boost it ” ? Psychology Today
Vidéo “Help With Negative Self Talk” – Steve Andreas- une video qui montre plusieurs approaches du changement du dialogue interne.
Article : “Self-Esteem and the Power of NLP Presuppositions “- by Terry Bragg

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