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par Denis Bridoux

On me demande souvent ce qu’est le Design Human Engineering. C’est un concept difficile à traduire, mais comment vous y prendriez-vous pour présenter la PNL à quelqu’un? Alors je commence à raconter des histoires, souvent en présentant comment cette méthode a émergé, ce que je vais faire dans quelques lignes. Ça veut dire quoi le DHE?  Commençons par traduire ces mots, car ce sont des termes anglais. ‘Engineering’ signifie l’Ingénierie, ‘Human Engineering’ signifie l’Ingénierie de l’Humain. Quant à Design, il ne signifie pas le ‘design’ au sens français du terme, mais le ‘dessein’, l’intentionalité. Le Design Human Engineering signifie donc l’Ingénierie Intentionnelle de l’Esprit Humain, par opposition à l’ingénierie aléatoire où nous amènent les circonstances. Pour aller au plus simple, il signifie prendre les commandes de son esprit et choisir ce que l’on se met dans la tête. Dans la pratique, c’est une méthode pour utiliser nos aptitudes naturelles de créativité pour installer des capacités directement au niveau de la compétence inconsciente.

D’ou ça vient ?

Lorsque Bandler et Grinder commencèrent à modéliser Milton Erickson, ils en déduisirent la manière PNL de modéliser (Grinder, Bandler and deLozier: PATTERNS OF THE HYPNOTIC TECHNIQUES OF MILTON ERICKSON VOLUME II, 1976). Celle-ci fut formalisée dans le livre NEURO-LINGUISTIC PROGRAMMING: VOLUME I, co-écrit par Bandler, Grinder Dilts et deLozier, 1980). On se forme à cette méthode lors d’une formation de Praticien en PNL.

Cette approche recoupe celle développé par Eugene Galanter, Karl Pribram (le cerveau holographique) et George Miller (connu pour l’identification du nombre magique 7 +/- 2), et présentée dans PLANS AND THE STRUCTURE OF BEHAVIOR (1960).

Dans ce modèle, une personne acquiert graduellement une compétence d’une capacité donnée en développant une stratégie linéaire qui va de A (début de la stratégie) à Z (fin de la stratégie). Derrière toute compétence, de la plus simple à la plus complexe, se cachent des stratégies, souvent imbriquées les unes dans les autres.

Pour ce lancer dans une stratégie donnée, quelqu’un doit (consciemment ou inconsciemment) avoir à l’esprit un modèle de l’état désiré afin de pouvoir comparer le résultat qu’il obtient avec celui qu’il souhaite: autrement, pourquoi se lancer? Tant qu’il n’obtient pas ce qu’il souhaite, il va réitérer sa stratégie, en y changeant des composantes et en y peaufinant des techniques jusqu’à ce qu’il obtienne satisfaction ou l’abandonne, frustré.

C’est la recherche de la structure de cet état désiré qui, en 1982, mena à ce que l’on nomme la “Bonne Formulation de l’Objectif”, ou plus communément, la “Stratégie d’Objectif”, initialement développée par Robert Dilts. Universellement enseigné en formation de praticien en PNL, ce modèle, identifie une série de critères qui doivent être remplis afin qu’un objectif désiré ait des chances d’être atteint. La Stratégie d’Objectif est elle-même une adaptation au milieu de la PNL d’un modèle de management développé en 1954 par Peter Drucker : les objectifs SMART , présenté dans son livre “THE PRACTICE OF MANAGEMENT”.

Dans le modèle des stratégies, ce sont les changements des sous-modalités  des étapes individuelles de la stratégie, elles-mêmes exprimées en termes représentationnels (Visuel, Auditif, Kinesthésique, Olfactif, Gustatif) qui font progresser l’individu dans sa stratégie.

Mais beaucoup de personnes n’ont pas d’objectif SMART ni d’objectif bien formulé et atteignent cependant un résultat satisfaisant. Si, pour atteindre un objectif, il fallait qu’il soit bien formulé au départ, comment font les petits enfants, qui n’ont qu’une représentation approximative du monde et qui interprètent souvent celui-ci en termes quasi ‘magiques’ ?Or, en modélisant de grands sportifs [faire lien ici avec mon précédent article sur le sujet qui est sur le site de PNL-Repère], Bandler s’aperçut qu’ils parlaient de leurs objectifs en termes hautement métaphoriques qui ressemblaient beaucoup à ceux exprimés par des petits enfants. Il identifia alors qu’il existe plusieurs manières de modéliser le monde: celle présentée plus haut, et la modélisation métaphorique, pratiquée surtout par les enfants, qui acquièrent des compétences en faisant comme s’ils les avaient déjà et en jouant le jeu de celle-ci.

Comment cela marche ?

En effet, les enfants se créent des métaphores qui représentent leur manière dont ils perçoivent que quelque chose marche ou se passe et, en faisant ‘comme si’ leur Carte Était le Territoire’, ils jouent divers jeux où ils apprennent des tas de choses, tel que au ‘Papa et à la Maman’, au ‘Gendarme et aux Voleurs’, au ‘Docteur et au Patient’, etc. En pratiquant ces rôles comme s’ils savaient déjà le faire, quand bien même ils n’auraient qu’une connaissance rudimentaire de ceux-ci, ils acquièrent des compétences beaucoup plus riches et multi-dimensionnelles que si on leur avait enseigné le B-A, BA du parentage, de la police ou de la médecine. De fait, ils font ‘comme si’ ils avaient déjà ces compétences, et les ressources qui composent ces compétences, et dont l’existence est présupposée par celles-ci, s’acquièrent sans le savoir, à rebours des méthodes de modélisation présentées plus haut.

Faisant ces recoupements entre la modélisation métaphorique des enfants et la représentation métaphorique de leur compétences inconscientes, tel que font les sportifs ou les experts de haut niveau, Bandler se demanda s’il l’on ne pouvait pas installer des compétences DIRECTEMENT au niveau inconscient par le biais de métaphores opérantes.

Et c’est ainsi que naquit le Design Human Engineering, une méthode qui permet d’installer des capacités directement dans la compétence inconsciente par le biais d’une modélisation métaphorique.

Pour faire le lien entre les deux modèles de stratégie d’acquisition de compétence présentés ci-dessus et les propriétés du cerveau, on peut clairement identifier que l’approche PNL traditionnelles (linéaire, séquentielle, etc.) est une stratégie de cerveau gauche et que l’approche du DHE (holistique, métaphorique, etc) est une stratégie de cerveau droit. Ce sont donc deux approches mutuellement complémentaires.

Qu’est-ce que je gagnerais à savoir faire ça ?

Lors de votre formation de DHE, vous acquerrez les compétences nécessaires pour accomplir cette dernière et vous amuser en se faisant, par le biais d’une méthodologie déterminée où, entre autres:

– Vous découvrirez la structure de votre ‘Poste de Travail’, où s’extériorisera cette métaphore.
– Vous vous approprierez des compétences d’autogestion de votre propre système d’opération, par l’installation d’un ‘Tableau de Bord/Console de Mixage’ personnel.
– Vous formulerez une métaphore (ou, si besoin est, plusieurs qui seraient complémentaires) pour décrire efficacement la capacité que vous souhaitez installer directement au niveau de la compétence inconsciente, de telle sorte que celle-ci s’acquière aisément.
– Vous acquerrez des outils performants de communication directe avec l’inconscient.
– Vous les pratiquerez avec leurs collègues afin de les appliquer au mieux pour installer vos compétences souhaitées.
– Vous apprendrez à travailler en équipe pour vous installer mutuellement vos compétences.
– Vous prendrez un plaisir fou en vous reconnectant avec un savoir-faire que vous n’avez peut-être pas utilisé depuis l’enfance avec toute la sagesse que l’expérience de la vie vous a apporté

Denis BRIDOUX- ©2008

Notes de lectures

1 – Les Étapes de la Compétence (auteur non spécifié): Absence de Conscience d’une Incompétence donnée hors du champ de Conscience, Prise de Conscience d’une Incompétence, Conscience d’une Compétence, Compétence passée hors du champ de Conscience.

2 – Le mot SMART (futé en anglais) est un acronyme: Simple, Mesurable, Atteignable, Réaliste, défini dans le Temps.

3 – Les ‘sous-modalités’ sont des paramètres individuels de chaque représentation sensorielle qui introduisent des filtres additionnels et donc qui permettent d’évaluer et de donner une signification négative ou positive à la représentation d’un vécu donné. Pour vous donner un exemple, la télévision capte un message à l’antenne et vous le présente à l’écran. Celui-ci sera formaté en termes visuels de luminosité, de contraste, de saturation, etc. ; en termes auditifs, de volume, de grave/aigu, etc. afin de répondre à vos critères personnels de qualité d’image et de son. Le message par lui-même n’est pas changé par le format que vous choisissez pour regarder la télévision: c’est d’ailleurs ce message initial que votre enregistreur enregistre. Les sous-modalités sont des paramètres similaires portés à nos perceptions, elles-mêmes sauvegardées en format initial dans notre cerveau, qui nous permettent de les interpréter en termes positif et négatif. C’est pour cela que, lorsque l’on change le format de nos représentations, on peut récupérer des informations occultées par le 1er filtrage, et donc donner un sens plus approprié à un vécu donné.

4- Le psychologue Suisse Piaget identifie en effet une étape du développement de l’esprit de l’enfant comme celui de la Pensée Concrète ou Pensée Magique. C’est celui qui commence entre l’âge de 5 à 7 ans, lorsque l’enfant s’est créé un modèle suffisamment cohérent du monde pour intéragir de moins en moins immédiatement avec le monde et de plus en plus ‘médiatement’ par le biais de son modèle de celui-ci, mais qui ne sait pas encore que ‘La Carte n’est pas le Territoire’, apanage de la Pensée Conceptuelle, qui commence vers 11-12 ans.

Autre article : Le DESIGN HUMAN ENGINEERING, ou les Outils de l’Esprit : Comment devenir des Ingénieurs de l’Esprit Humain par Denis BRIDOUX

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