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Pour exercer au mieux leurs fonctions d’acteurs du changement, les coachs interviennent en aidant leurs clients à acquérir une meilleure conscience d‘eux-mêmes et de leurs propres processus de fonctionnement, une plus grande résilience, une capacité à s’auto-motiver et à apprendre à apprendre. Dans la mesure où vous vous considérez comme un coach efficace et que vos clients sont satisfaits des résultats qu’ils obtiennent, pourquoi auriez-vous besoin d’en apprendre davantage sur les neurosciences ? Le coaching est un processus de changement comportant un certain nombre d’étapes avec à chaque étape des résultats comportementaux qui peuvent êtres observables (le jeu extérieur de Timothy Gallwey). Chaque modification comportementale (linguistique ou non verbale), sous-tend une modification  des processus neurologiques et physiologiques (le jeu intérieur ?)  En tant que coach,  n’êtes vous pas intéressé de connaître les processus neurologiques qui sous-tendent l’efficacité de vos interventions de coach ? Selon le Dr Irena O’Brian,   «Qu’ils le reconnaissent ou non, les neurosciences, la science du cerveau et du système nerveux, constitue le champ d’activité des coachs chaque fois qu’ils rencontrent un client. C’est comme l’argile, notre matière de base ”

Les données des publications scientifiques d’Eric Kandel, puis de Nydia Cappas, donnent des arguments aux bases neuroscientifiques d’une approche du changement telle que le coaching. Ces données qui pourraient être synthétisées de la façon suivante : « Tous les processus mentaux, même les processus psychologiques les plus complexes, dérivent d’opérations mentales » et « Si la psychothérapie et le conseil sont efficaces…. C’est probablement l’effet d’un apprentissage, en produisant des modifications dans l’expression des gènes qui modifient la force des connexions synaptiques »

Ce que les neurosciences apportent à la santé mentale

Dans un article novateur intitulé ” Un nouveau cadre intellectuel pour la psychiatrie “, le prix Nobel Eric Kandel (1998) dit que « tous les processus mentaux, même les processus psychologiques les plus complexes, découlent des opérations du cerveau ». Et “des altérations spécifiques du comportement se traduisent par des changements fonctionnels caractéristiques dans le cerveau”.  Ainsi, non seulement le cerveau conduit les processus mentaux, mais les changements de comportement modifie aussi le cerveau. Ce nouveau cadre peut se résumer en cinq principes qui représentent de façon simplifiée, la pensée actuelle des biologistes à propos de la relation de l’esprit au cerveau.

Principe 1. Tous les processus mentaux, même les processus psychologiques les plus complexes, découlent des opérations du cerveau. Le principe central de ce point de vue est que ce que nous appelons communément l’esprit est en fait un ensemble de fonctions exercées par le cerveau. Les actions du cerveau sous-tendent les comportements moteurs non seulement relativement simples, comme la marche et le fait de se nourrir manger, mais aussi toutes les actions cognitives complexes, conscientes et inconscientes, que nous associons à un comportement spécifiquement humain, comme la pensée, la parole, et la création d’œuvres littéraires, la musique et l’art. Le corollaire en est que les troubles du comportement qui caractérisent les maladies psychiatriques sont des troubles de la fonction cérébrale, même dans les cas où les causes des perturbations sont clairement d’origine environnementales.

Principe 2. Les gènes et les protéines qu’ils produisent déterminent de de façon importante les schémas d’interconnexions entre les neurones du cerveau et les spécificités de leurs fonctions. Les gènes, et plus particulièrement des combinaisons de gènes, exercent donc un contrôle important sur le comportement. Le corollaire est que l’une des composantes contribuant au développement des principales maladies mentales est génétique.

Principe 3. Les altérations des gènes ne peuvent à elles seules expliquer les variations d’expression d’une maladie mentale considérée comme grave. Les facteurs sociaux ou liés au développement de l’individu y contribuent également de façon importante. Tout comme les combinaisons de gènes contribuent au comportement, y compris le comportement social, les comportements et les facteurs sociaux peuvent exercer des actions sur le cerveau et modifier en retour l’expression des gènes et donc la fonction des cellules nerveuses. L’apprentissage, y compris l’apprentissage qui se traduit par un comportement dysfonctionnel, produit des altérations de l’expression génétique. Ainsi tout ce qui est “culture” est finalement exprimé en «nature».

Principe 4. Les modifications de l’expression génétique induites par l’apprentissage donnent lieu à des changements dans les schémas de connexions neuronales. Ces changements contribuent non seulement à la base biologique de l’individualité, mais sont sans doute responsables de l’initiation et le maintien des anomalies comportementales induites par des contingences sociales.

Principe 5. Dans la mesure où la psychothérapie ou le conseil sont efficaces et produisent des changements comportementaux à long terme, cela se réalise probablement grâce à l’apprentissage, qui génère des changements dans l’expression des gènes qui à leur tour modifient la force des connexions synaptiques, qui modifient la structure anatomique des interconnexions entre les cellules nerveuses du cerveau.

Ce que les neurosciences apportent à l’accompagnement au changement

En 2005, Nydia Cappas, Raquel Andres-Hyman, et Larry Davidson de l’École de médecine de l’Université Yale décrites sept principes de psychothérapie fondée sur le cerveau. Ces sept mêmes principes valent également pour le coaching, parce que les deux professions consistent à soutenir les clients dans la création d’un changement.

1. La génétique et l’environnement interagissent dans le cerveau pour façonner l’individu. Nature et culture modifient la structure et la fonction du cerveau, et donc le comportement. Chacun de nous ayant vécu des expériences et environnements forts différents, chaque cerveau est unique et en même temps les caractéristiques génétique, constituent les bases biologiques de l’individualité. (Kandel, 1998, p. 465)

2. L’expérience transforme le cerveau. Les aires du cerveau associées aux émotions et à la mémoire, telles que le cortex préfrontal l’amydale et l’hypocampe font l’objet d’une plasticité. De nouvelles expériences changent le cerveau soit par le renforcement ou l’affaiblissement des connexions neuronales. En outre, le cerveau est capable de neurogénèse, c’est-à-dire la naissance de nouveaux neurones, tout au long de la vie. Et ces nouveaux neurones sont associés à l’amélioration de la mémoire et de la plasticité neuronale.

3. La mémoire est imparfaite. Nos mémoires ne résultent pas d’un fidèle compte rendu de ce qui s’est passé. Les souvenirs ne sont pas statiques, mais ils sont construits au moment de leur récupération, et en fonction de la méthode utilisée pour les récupérer. Le sens du « soi » se développe à partir de notre mémoire autobiographique. Ces souvenirs autobiographiques sont constamment en cours de révision : nous extrayons de nouvelles informations provenant de vieux souvenirs, comblons les lacunes, et utilisons l’imagination pour nous réinventer. De façon consciente ou non, nous utilisons l’imagination pour réinventer notre passé, et avec lui, notre présent et notre futur.

4. Les processus cognitifs et émotionnels travaillent ensembles. Les souvenirs, les émotions et les sentiments sont des processus neurologiques interactifs. Les sentiments représentent la signification donnée aux émotions et ils sont traités dans les différentes parties du cerveau des émotions. Ceci est la raison pour laquelle nous confondons par exemple la tristesse et la colère, l’anxiété et la peur. Il y a confusion entre une émotion primaire et secondaire qui est appelé ici « sentiment » (la signification) : nous pouvons être en colère (sentiment secondaire) d’avoir eu peur (émotion primaire), ou triste d’avoir peur…etc.

L’activation émotionnelle peut affecter le fonctionnement cognitif et le stockage de la mémoire en stimulant l’amydale. Comprendre leur interaction neurocognitive peut servir le processus de coaching, par l’exploration des significations données à des émotions et aux réactions. C’est par exemple un moyen d’influencer une prise de décision.

5. Les relations sont les fondations du changement. Au cours de la petite enfance, la relation interpersonnelle entre celui qui apporte des soins et l’enfant modifie les circuits neuronaux qui peuvent affecter la régulation des émotions et des relations futures. Cependant, les circuits du cerveau impliqués conservent leur plasticité tout au long de la vie, de sorte que le rapport entre le coach et le client peut aider ce dernier à changer ces connexions cérébrales et améliorer la régulation émotionnelle. Des relations de soutien à l’âge adulte peuvent modifier les rythmes circadiens, la vitesse de récupération de la maladie, et générer à d’autres effets physiologiques positifs.

6. L’imagination et l’action sont une même chose pour le cerveau. L’imagerie active stimule les systèmes cérébraux comme le font les perceptions réelles.
L’imagerie mentale utilise les mêmes voies neuronales comme le fait la perception. Lorsque les coachs utilisent la “question miracle” une technique pour envisager un futur différent, ils peuvent également évoquer le changement comme une expérience réelle, du fait de ces aires neuronales communes. La « question miracle » est une technique de thérapie brève de De Shazer qui permet au patient de se projeter dans un futur où le problème n’existe plus.

7. Nous ne savons pas toujours ce que pense notre cerveau. Le cerveau peut traiter les informations non verbales et inconscientes. Les processus inconscients ont un impact important sur la pensée, les émotions et l’action. L’expérience préalable à une action peut influencer les choix ultérieurs. Et les informations traitées inconsciemment peuvent également influencer le processus de coaching.

Neurosciences, coaching et PNL

Une connaissance des neurosciences peut aider les coachs de différentes façons :

  1. à mieux comprendre, d’une part les expériences et les comportements de leurs clients.
  2. à concevoir des manières appropriées de soutenir au mieux leurs clients dans leur processus de changement.
  3. à mettre en œuvre des outils et stratégies compatibles avec les principes du fonctionnement du cerveau, les principes d’un cerveau plus amical que dans l’opposition.
  4. à accroître la confiance des coachs vis-vis de la validité de leurs théories et pratiques.

Les praticiens de la programmation neuro linguistique, de l’approche systémique, de l’hypnose éricksonienne, et de la méditation de pleine conscience et de bien d’autres approches trouveront dans ces principes des neurosciences des explications à l’efficacité de leurs pratiques.

Sources

– A New Intellectual Framework for Psychiatry , Eric R. Kandel, M.D.; The American Journal of Psychiatry; Volume 155, Issue 4, April 1998, pp. 457-469
– What psychotherapist can begin to learn from neurosciences : seven principles of a brain-based psychotheray. NYDIA M. CAPPAS, RAQUEL ANDRES-HYMAN, AND LARRY DAVIDSON- Psychotherapy: Theory, Research, Practice, Training, Foundation 2005, Vol. 42, No. 3, 374 –383

– Why Coaches Need to Learn about Neurosciencese Dr Irena O’Brien

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