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Gilligan Generative transe5Compte rendu d’un atelier intitulé “l’aptitude à aimer” avec Stephen Gilligan sur l’art de l’hypnose et du soi génératif. Stephen Gilligan est le premier modélisateur au monde de Milton Erickson. Stephen Gilligan est un membre du cercle béni des individus qui appartenaient au groupe initial de Bandler/Grinder à l’Université de Santa Cruz en Californie, et qui s’est assez vite éloigné de l’approche purement structuraliste de la PNL débutante pour étudier directement avec Milton Erickson. En ayant bénéficié de cinq années d’hospitalité gratuite dans la maison de Milton, il n’a jamais payé un centime pour l’enseignement qu’il a reçu dans ce légendaire garage de Phoenix. Milton Erickson a demandé juste une chose en retour – « Transmets ce que tu as appris ici » En janvier, Pamela Gawler-Wright était là quand Stephen était justement en train de faire cela. Pendant que vous lisez ceci, je voudrais vous faire savoir que j’ai pensé à vous, qui que vous soyez,  pendant que j’étais assise dans la salle chaude et parfumée d’une vieille ferme au pied des montagnes de Cumbrian. Je me suis demandé comment faire pour que la lecture de ce texte puisse vous offrir une goutte  du “nectar de l’âme” que je buvais à cet instant. Comment le traduire en mots et vous le servir avec une bonne dose bien nourrissante de la sensation concrète qui accompagnait l’absorption de ce nectar ? Je ne peux qu’offrir une invitation à votre imagination.

Ecouter le nectar de l’âme

Stephen GILLIGAN commence et termine ses journées de formation avec la lecture de poèmes, avec des préférences pour Rumi, David Whyte et Rilke. « Le langage de l’hypnose est un langage poétique, » dit-il. Il tisse entre les chaînes grammaticales de la pensée et les formes sensorielles du savoir physique. Il peut percevoir des vérités complémentaires comme si elles existaient en même temps. Il est issu d’un mélange d’énergies perceptuelles qui viennent de la présence -instant par instant- d’un autre être intérieur et unique, qui s’exprime avec le langage courant et non verbal de son intelligence somatique. Il vient du fait d’accepter tout ce qui est offert par les autres et de s’introduire doucement dans leur système avec amour et émerveillement. Pendant que j’écoute ces descriptions, la voix de Stephen semble résonner dans mon coeur. C’est une sensation physique précise. Je sens mon esprit aller se reposer comme s’il revenait d’un long voyage. C’est un sentiment identique à celui que j’ai eu la première fois que je suis tombé accidentellement sur l’enregistrement inconnu d’un psychiatre américain appelé Milton ERICKSON. Je me sens comme si je rentrais chez moi.

C’est la maison de Georgina. Quand l’histoire de la PNL systémique sera écrite dans les années à venir, je crois qu’on se souviendra de cette maison et qu’elle pourra acquérir un petit statut légendaire. Au cours des dix dernières années, Georgina EVERS de “Long Close Farm” à Keswick, a ouvert sa maison et son coeur à de petits groupes de personnes pour travailler avec les maîtres néo-Ericksoniens des arts de l’hypnose thérapeutique. Stephen Gilligan, David Grove, Ernest Rossi et de façon surprenante Michael Yapko, ont proposé dans ce lieu de nombreux séminaires résidentiels à des groupes de 18 personnes, ou moins, à la fois.

Notre groupe est un bon mélange de thérapeutes et de personnes issues du monde des affaires, et le séminaire est sponsorisé par Willie BANKS et Jill BANKS de la société Calabor Training. Je remarque la grande variété de disciplines représentées ici, bien que presque tous possèdent un certain niveau de formation en PNL. Il y a approximativement autant d’hommes que de femmes – un équilibre bienvenu et rare. Georgina, Willie et Jill sont eux-mêmes présents et sont des participants actifs. Le sponsoring de ce travail par Willie depuis des années, a contribué au développement de la réputation de Stephen à l’intérieur ou à l’extérieur de la communauté PNL, donnant ainsi un prolongement au témoignage essentiel des enseignements de Milton ERICKSON.

A partir du moment où Stephen commence à parler, quelque chose d’inhabituel se produit dans la pièce. Un charisme qui ne s’appuie sur aucun tour de passe passe mais qui s’étend avec une humble chaleur, semble nous attirer immédiatement dans le champ d’une énergie collective.

J’ai observé des shamans et les chefs spirituels faisant ceci, mais Stephen cite aussi bien les Grateful Dead que Sam Keane, Bob Dylan et « mission impossible » ! Ce charme simple et irrévérencieux n’est pas seulement le résultat d’années de tentatives à vouloir être Milton ERICKSON (une recherche qui l’a amené à circuler autour du campus dans un fauteuil roulant pourpre), mais l’effet d’un être d’humain qui  atteint les autres à partir de son centre authentique.

Un portrait de Stephen Gilligan

Né d’une famille californienne et irlandaise/italienne, Stephen s’est intéressé à l’hypnose dès l’enfance, comme beaucoup utilisent la transe dissociative pour faire face à une situation difficile, dans son cas celle d’un père alcoolique et celle de la douleur silencieuse d’une famille qui a perdu trois nouveaux nés. À huit ans le jeune garçon a eu une première expérience spontanée “d’identification en transe “, laissant sa conscience sauter de son corps dans celui d’un autre, percevant l’infinie subjectivité d’une réalité aux cadres multiples. De retour dans sa propre identité, l’enfant de huit ans avait pris une décision. : celle de  consacrer sa vie à l’exploration de l’éternel miracle de l’expérience humaine – et ainsi d’étudier la psychologie.

À l’université de Santa Cruz en Californie, sa compétence et son intérêt pour le travail de transe le conduisent à de nombreuses recherches supplémentaires hors programme, dont le travail de RAIKOV, un psychologue soviétique qui avaient développé un procédé qu’il avait appelé « la Réincarnation Artificielle » (1). Stephen a proposé à John GRINDER de réaliser sur lui -Stephen -le processus, en s’identifiant à Milton ERICKSON. Stephen est étonné de constater que certaines personnes ont l’impression que c’est BANDLER et GRINDER qui l’ont choisi et préparé à être ERICKSON pour leurs propres expérimentations dans le cadre de leur projet de modélisation. Il est parfaitement conscient de tout ce qui provient de son propre processus de vie et de tous les apprentissages qui viennent directement d’ERICKSON. « Ce vieil homme a embrasé mon âme et je n’ai jamais pu l’éteindre – même si j’ai essayé de nombreuses fois. »

Après ses études de doctorat et sa propre pratique de la psychothérapie, Stephen a écrit plusieurs ouvrages qui sont devenus des classiques du genre (2). Une période de défis personnels énormes, dont la mort de son père, mobilise Stephen à prendre conscience que le comportement qui lui vaut attention et respect, celui provenant de la modélisation complète de sa personnalité sur celle de Milton, était en quelque sorte nuisible à son propre développement personnel. Des années après la mort de Milton, Stephen feuilletait un livre que Milton lui avait donné et avait trouvé une inscription avec son écriture : « Steve, est-ce que c’est d’un quelconque profit qu’après mon départ je reste encore présent ? » Cela donnait la sensation d’une lettre qui lui avait été postée à travers le temps, « ce qui est exactement le genre de chose que Milton ferait ». Stephen a finalement accepté l’idée qu’il devait faire plus que copier simplement Milton, qu’il devait oser incorporer ce qu’il avait appris dans son être propre et lui permettre de s’exprimer, par sa voix, celle de Stephen, et à partir de sa propre âme. Milton n’avait jamais beaucoup aimé les personnes qui essayaient d’être lui. Son message constant était d’être qui vous êtes et d’être tout ce que vous, et seulement vous, pouvez être.

Il a  commencé ainsi à retravailler sur lui, sur son approche de l’hypnose Ericksonienne et à développer sa propre expression de la psychothérapie, ce qu’il appelle les « Relations au Soi ». Ce travail a influencé plusieurs personnalités importantes de la PNL, et en particulier Robert DILTS, un camarade de longue  date de l’université de Santa Cruz qui élabore le concept de sponsoring personnel et d’auto sponsoring (ce qui signifie « s’engager avec solennité »). Le travail de Stephen rend hommage aux valeurs initiales de M.ERICKSON, de F. PERLS et de V.SATIR, du fait de la priorité donnée à l’écologie du processus par rapport à la brièveté et l’uniformité du procédé. Néanmoins, les “Relations au Soi” peuvent déclencher en un instant d’importants déblocages, comme nous l’avons expérimenté au cours de la formation. Bien  qu’elles puissent ne nécessiter qu’une seule intervention thérapeutique, le but des “Relations au Soi ” est l’activation d’un processus continu chez le client, le changement de ses relations à lui-même et l’invitation à de nouvelles compétences de vie conscientes et hypnotiques.

Le concept de relation au soi

Stephen explique que le concept de “Relations au Soi ” met un frein à ce qu’il appelle « l’auto violence ». La violence envers le soi se produit quand nous étiquetons des symptômes, un comportement ou des sentiments inconfortables comme « négatifs », « irrationnels », « destructifs », et quand nous nous attaquons nous-mêmes en diabolisant ces aspects de nous-mêmes, et en essayant de « nous en débarrasser » ou de les faire « disparaître . En accord avec les principes clé d’ERICKSON et les présuppositions qui en résultent, les “Relations au Soi” considèrent les symptômes comme une expression du processus vital de guérison, et conçoivent des solutions plus astucieuses que celles de l’amputation psychique. L’acte « d’acceptation » n’est pas une réconciliation de type analytique avec un désagrément inévitable – mais un acte psychique, qui offre un sponsoring (patronage) pacifique aux parties isolées et bannies de nous-mêmes, ainsi qu’à celles d’autres personnes. Si ceci semble apparenté au processus de la Transformation Essentielle (4) ou du recadrage en six étapes, il est vrai que les présuppositions sont semblables et les approches fortement compatibles. Ces deux processus cependant se concentrent sur la traduction de signaux somatiques (sentiments, comportements, symptômes) en configurations et valeurs cognitivement acceptables. Les “Relations au Soi” travaillent à créer un lien énergique entre le Soi cognitif et le Soi somatique, apportant l’acceptation et le sponsoring (patronage) de l’un vis à vis de l’autre.

L’énergie « Fressen » (en Allemand, manger comme un animal) de l’imparable intégrité de notre soi naturel et somatique prendra la vie et l’amour partout ou il peut l’obtenir. En sponsorisant et en maternant cette énergie “Fressen” avec notre présence humaine et en la transformant en l’énergie « Essen » (manger comme une personne) on libère ces énergies dans un relation qui stimule « des expressions humaines  ingénieuses » (5) Ceci crée ce que Stephen appelle le Soi Relationnel, qui est « l’expérience simultanée des deux soi”, sans identification avec l’un ou l’autre »  (6). C’est également « un champ partagé avec d’autres personnes, de sorte que l’unité plus profonde avec les autres puisse être sentie et réalisée de nombreuses manières » (7). Les sensibilités, les outils et les préceptes de base des « Relations au Soi » sont compatibles avec presque n’importe quel modèle de thérapie et constituent pour moi un profond perfectionnement de la pratique de tout thérapeute.

Les principes et les enseignements des “Relations au Soi” sont à la fois simples et complexes ; Ils relient de nombreux aspects de la tradition de guérison dans un ensemble multi couleur, et proposent des développements spécifiques et généraux aux aptitudes relationnelles, communicationnelles et décisionnelles d’une personne. Le dernier livre de Stephen « le courage d’aimer : principes et pratiques de la psychothérapie des Relations au Soi » (8) est un manuel pratique et un témoignage émouvant de ce que c’est d’être humain.

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Les espaces du Soi cognitif, somatique et relationnel, selon Stephen GILLIGAN

Un des apprentissages clé de Stephen avec Milton, portait sur la différence entre la propriété curative d’une transe associée et la qualité fuyante de la transe dissociée. Bien qu’essentielle en tant qu’élément d’un ensemble de choix psychiques et d’options perceptuelles, la dissociation peut devenir nuisible si elle devient, pour une personne, la réponse par défaut à une émotion inconfortable. Milton lui-même a toujours dit qu’il a appris l’hypnose à un moment où il avait perdu toute capacité à parler et à bouger, du fait d’une brutale attaque de poliomyélite dont il a miraculeusement survécu en n’ayant qu’une paralysie complète. C’était avec le processus de re-incarnation de sa conscience que le jeune Milton a aiguisé ses compétences extraordinairement réceptives de la relation, son lien tangible avec son intelligence somatique ou celle des autres, et la maîtrise de la langue poétique de l’esprit inconscient.

Aussi, que faire si vous n’êtes pas ERICKSON et n’avez pas la chance d’attraper la poliomyélite ? La « fonction d’Ericksonienne » est issue d’aptitudes et de valeurs et peut être apprise, dit Stephen. Stephen décrit l’hypno thérapie comme « une représentation artistique » car elle nécessite « instant par instant une connexion avec les forces de vie au travers des sensations, et une acceptation totale de la présence humaine de sa propre personne et de celle de l’autre », et un engagement respectueux avec ces forces de vie dans une « aptitude à aimer ».

Le corps comme un instrument à affiner

Ce n’est pas une formation « fast food ». Des concepts Bouddhistes et Taoïstes interviennent dans la formation, non pas en tant que simples “vernis intellectuels”, mais en tant que pratiques réelles et nourrissantes, constituant les fruits, les amandes et les grains du gâteau. C’est un soulagement de pouvoir trouver un formateur en hypnothérapie qui base son travail sur le développement du corps comme si c’était un instrument à affiner, qui démontre et coache l’utilisation de la voix pour diriger l’énergie vibratoire. Rentrer dans le champ d’une autre personne exige respect et un positionnement sensible de l’énergie physique et mentale, avec des aptitudes et une flexibilité qui nécessitent pratique et expérience.  Conduire quelqu’un avec sécurité, et de façon « ni trop serré, ni trop lâche», constitue une relation dynamique et changeante, guidée par une sensibilité kinesthésique. Eduquer avec discipline l’intensité de ses canaux sensoriels si perfectionnés, sources de plaisir et de douleurs est essentiel pour arriver à être témoin d’évènements et de communications de l’inconscient et pour les utiliser en redirigeant l’énergie (entre le client et le praticien et entre l’intelligence consciente et inconsciente). La maîtrise de ces aptitudes repose sur le parcours authentique et individuel du praticien et du client, pour parvenir à l’étreinte de toute notre énergie émotionnelle et psychique, et à leur équilibre dans une triade dynamique bien que solide de tendresse, de férocité et de jeu. Ceci nous permet d’étendre notre énergie pour en étreindre d’autres, tout en restant dans un état de sécurité, et de centrage.

Milton a enseigné à Stephen que « les transes ne sont pas toutes égales ». Certaines fortifient la communication entre l’intelligence cognitive (consciente) et  l’intelligence somatique et intuitive (inconsciente). D’autres sortes de transes peuvent constituer la base même des conditions problématiques, quand l’esprit conscient perd le rapport avec les multi intelligences essentielles, non linéaires et somatiques, capables d’appréhender de façon simultanée différentes vérités et d’ouvrir ainsi les nouvelles possibilités que l’esprit conscient ne peut pas encore comprendre. Si elle est séparée de l’état paradoxal de créativité et de guérison, l’intelligence cognitive reste enfermée dans la boîte de la pensée rationnelle qui raisonne en polarité « ou, ou ». Elle devient confuse car d’autres vérités complémentaires vont exclure les messages de l’esprit inconscient (“les symptômes”) du domaine de ce qui est considéré comme utile et bon.

Stephen a une maîtrise de l’Aïkido, un art martial paisible (littéralement, l’Aïkido est la manière de réconcilier l’énergie des différences ou des oppositions). Cette maîtrise enracine son travail dans une discipline physique, éduquant l’ensemble corps/esprit à la flexibilité naturelle du yin (acceptation et maintien de l’énergie) et du yang (pénétration et réorientation de l’énergie). C’est une expérience très intime dans un groupe, sans avoir à dériver dans ce ” merdier hippie” qui affectionne les contacts physiques. Avoir la possibilité de toucher et d’étreindre les champs physiques et relationnels est une opportunité essentielle d’explorer, à travers une démarche d’essais et de feed-back, la justesse de la connexion. Utiliser la responsabilité de la présence humaine pour sponsoriser et soutenir l’interaction au sein du processus individuel, et non pour contrôler et réparer, exige le courage d’aimer ce qui vient du fondement de notre propre être.

Les limites de la position dissociée

Stephen affirme qu’intervenir en tant que thérapeute à partir de l’illusion d’un diagnostic objectif et dissocié, ce que les praticiens de la PNL appellent « camper à l’extérieur en 3ème position », est non éthique. Des abus peuvent se produire quand un thérapeute, un formateur ou un manager – se définissant comme en dehors du système (du groupe ou du client/praticien) – protègent leur conscience cognitive à travers un modèle ou une théorie, en se plaçant de manière rigide en position dissociée. De cette position dissociée, une personne est séparée des ressources émotionnelles et des autres intelligences somatiques, c’est-à-dire de la richesse de l’appareil à feed-back extrêmement sensible qu’est notre système corps/esprit. Cela vaut la peine de considérer la manière dont un PNListe peut parfois se réfugier dans cet état dissocié, à partir duquel il peut confondre l’étiquetage et la procédure, c’est-à-dire le contenu de la carte PNL et le processus qui se produit dans le territoire – le processus avec le groupe ou le client. Ainsi séparé et coincé, le soi dissocié perçoit à travers un ensemble statique de filtres abondamment intellectualisés. La réponse alors reçue du système peut être la confusion, un conflit et l’apparition de résistances d’ordre écologique.

Cela a parfois desservi la programmation neuro-linguistique (PNL), et frustré de nombreuses personnes qui s’identifient à des psychothérapeutes Ericksoniens que certains aient confondu les schémas de langage de la structure de surface du “Milton Modèle” de GRINDER et BANDLER avec l’hypno thérapie Ericksonienne. Ce type de perception, c’est un peu comme croire que mettre un paréo suffit pour savoir danser le hula ou qu’utiliser la trigonométrie permet de danser une valse. À la lecture des livres que BANDLER et GRINDER ont écrits par la suite sur ERICKSON, Gregory BATESON, qui avait rédigé l’introduction originale, a indiqué qu’il avait regretté de l’avoir fait (3). BATESON croyait que BANDLER et GRINDER avaient étudié le travail de son ami Milton à partir d’une épistémologie occidentale, celle d’un observateur intervenant sur un système à partir d’un point de vue extérieur. Il avait donc été présenté en tant qu’ego externe appliquant un sac de tours sur un système (le client). Au contraire BATESON considérait le travail de Milton comme entrant de façon si profonde et réceptive dans le système du client qu’au moment où il agissait dessus, ce n’était plus un ego séparé du système mais en réalité tissé dans l’ensemble du système, une partie de sa complexité écologique.

Heureusement pour nous dans la communauté PNL, la modélisation d’ERICKSON ne s’est pas achevée avec BANDLER et GRINDER. La modélisation a été considérablement développée et enrichie au-delà des limites du structuralisme, à la mode à l’époque, et des étiquetages hermétiques issus de diverses écoles de linguistique traditionnelles et radicales. Pour cela nous devons beaucoup à Robert DILTS et Judith DELOZIER et à ceux qui ont depuis contribué à la culture de l’excellence en modélisation. La modélisation est un comportement humain naturel qui, avant la PNL, était en grande partie instinctif et intuitif. La PNL moderne a reconnu que les systèmes complexes possèdent des structures dynamiques et multi niveaux – et ERICKSON était un système complexe. À plus forte raison du fait du système dynamique auquel il se reliait, avec chaque individu unique, ses clients ou stagiaires, et avec chacun de leur propre système dynamique et multi-niveaux.

Je comprends bien la tâche de BANDLER et GRINDER. Tenter la transcription de mes enregistrements des ateliers de Stephen défie les lois de la ponctuation et une voix qui bat dans les os de ma poitrine comme une ligne de basse funky est presque imperceptible sur l’enregistrement. Pourtant, être là, c’était sentir comme si les participants devenaient le rythme et la cadence d’une chanson, dont chaque membre du groupe avait la sensation qu’elle leur était chantée. Regarder autour de soi la salle des participants est comme un retour en arrière aux vidéos tremblantes des ateliers d’ERICKSON. Chacun est dans sa propre transe, quelques-uns les yeux fermés, quelques-autres les yeux parfaitement ouverts, certains avec des larmes roulant au bas de leur visage et je ne pense pas que c’était parce qu’ils sont malheureux. Stephen Gilligan aime parler et il parle bien. Pendant que nous écoutons nous ne sommes pas passifs, mais notre activité est interne, individuelle et multi niveaux.

Des processus convaincants

Stephen offre des processus convaincants, des outils d’auto monitorage et une richesse d’exercices pour se développer et pour des interventions adaptées au travail avec des individus et des couples. C’est une formation conduite par un processus, et dans laquelle l’adhésion au contenu du cours devient secondaire par rapport aux opportunités d’apprentissage qui apparaissent au travers des problématiques présentées par le groupe, lors des découvertes qu’il fait du matériel. Des démonstrations d’une intensité de guérison hypnotique et électrifiante, sont présentées et prouvent que la “Relation au Soi” de Stephen est plus un processus d’activation de principes plutôt qu’un procédé préétabli. Les vidéos hors programme (pour les enthousiastes) aident à mettre en relief la réponse individualisée de chaque client et la flexibilité exigée du praticien. Pour ceux qui ont un méta programme plus « procédure », un manuel clair et complet décrivant les processus fait partie du package et j’ai trouvé que c’était un aide mémoire cognitif, et un cahier de travail précieux pour poursuivre mon exploration.

Un profond niveau de guérison personnelle a été favorisé par cet atelier et Stephen a servi de modèle au cours de son infatigable démonstration de sponsoring des membres du groupe, tout au long des quatre jours. Je me sens revigorée dans mon travail de thérapeute, plus profondément affirmée dans mes valeurs et mes croyances d’hypno thérapeute et de psychothérapeute PNL, et passée à un autre niveau d’enrichissement de mes compétences de base. Dans les dernières semaines j’ai été témoin des progrès réalisés par plusieurs clients qui employaient les “Relations au Soi”. Voir quelques clients auparavant très coincés, être capable d’intégrer rapidement les aptitudes du processus de Stephen dans leur propre méthode personnelle, m’a convaincu que c’est une formation qui peut et continuera à faire son chemin.

Texte écrit par Pamela Gawler-Wright

Notes
1. V. Raikov, 1966
2. “Therapeutic Trances: The Co-operation Principle in Ericksonian Hypnotherapy”
“Therapeutic Conversations” co-edited with Reese PRICE
“Brief Therapy: Myths, Methods, Metaphors” co-edited with Jeffrey K. ZEIG
“The Legacy of Milton ERICKSON”
3. “Core Transformation”, Andreas and Andreas, 1994
4. ERICKSON, 1967. SATIR, 1972. GRINDER and DELOZIER, 1976.
5. “The Courage to Love: Principles and Practices of Self-Relations Psychotherapy”
Stephen GILLIGAN, 1997.
6. Ibid.
7. Ibid.
8. “The Tao Te Ching”, Lao Tzu
9. Interview with Brad KEENEY, 1976

Cet article est traduction de l’article original de Pamela GAWLER-WRIGHT intitulé « The skill of love ». Nous remercions l’auteur et Stephen GILLIGAN d’avoir donné leur accord à la diffusion de cet article sur le site de PNL.Repère. Pamela GAWLER-WRIGHT est thérapeute, auteur et formatrice en psychothérapie Neuro- Linguistique et Ericksonienne. Pamela GAWLER-WRIGHT est en Grange Bretagne la dirigeante de BeeLeaf Ltd.

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