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De Fritz Perls à Viginia Satir (1/3) par Michael Hall

Nous savons que la Programmation Neuro-Linguistique (PNL) a été créée par Richard Bandler, John Grinder, Frank Pucelik , ainsi que deux groupes différents de personnes entre 1972 et 1976 au Kresge College sur le campus de l’Université de Califonie. Nous savons également que de nombreuses sources ont nourri ce qu’ils faisaient (des sources qui ont contribué à ce que la PNL est aujourd’hui). Certaines de ces sources originales sont connues et évidentes. (Fritz Perls et la Gestalt, Virginia Satir et les Systèmes Familiaux, Milton Erickson et l’hypnose). D’autres sources sont moins connues (Korzybski et la Sémantique Générale, George Miller et la Psychologie Cognitive, Noam Chomsky et la Grammaire Transformationnelle, Gregory Bateson et les systèmes, Abraham Maslow et Carl Rogers et le Mouvement du Potentiel, Robert Dilts et Steve et Connaire Andreas).

En mai 2016, les principaux formateurs à Moscou en Russie m’ont demandé de présenter ce que je connaissais de l’histoire de la PNL et de ses sources contributives,. Cette présentation a duré deux heures. Par la suite, d’autres personnes m’ont fait la même demande. C’est ainsi que j’ai décidé d’imprimer la newsletter hebdomadaire « Neurons » que j’écris sur le site www.neurosemantics.com

La contribution Gelstalt de Fritz Perls

A la question “D’où vient la PNL ?”, il y a de multiples réponses. L’une des réponses centrales est la Gestalt Thérapie. Elle a émergé lors d’une classe de Gestalt initiée par Richard Bander et Frank Pucelik au nouveau Kresge College à l’Université de Californie à Santa Cruz.

C’est là-bas qu’ils mirent en pratique des principes de Gestalt. Frank a appris la Thérapie Gestalt à l’université de San Diego où il a étudié avant de venir à Santa Cruz. Richard n’a jamais étudié la Gestalt. Il en a pris connaissance dans les livres et par les enregistrements audios et vidéos de Fritz Perls que le Docteur Robert Spitzer lui avait demandé de transcrire. De ces transcriptions, Spitzer publia le livre “L’approche Gestalt et le témoin oculaire de la thérapie” (1973)

Les débuts de la PNL (et bien avant que cela s’appelle la “Programmation Neuro-Linguistique”) ont consisté en un cours d’enseignement basé sur la manière dont Fritz Perls rencontrait des personnes pour les aider à se développer plus profondément en tant qu’êtres humains. Ils ont apporté à la Gestalt une analyse structurelle (c’est à ce moment que John Grinder s’est investi). Puis avec le groupe, ils commencèrent à se questionner sur la façon dont les modèles du langage et les processus expérimentaux pouvaient créer les changements que le groupe expérimentait.

Cependant (et cela peut surprendre), ils n’ont pas beaucoup inventé en s’appropriant ce qu’ils ont trouvé et l’ont rassemblé sous le nom de “PNL”. Ce qui suit décrit ce que la PNL a hérité de la Gestalt. Je ne sais pas comment ces faits ont été relégués à l’arrière-plan et minimisés. Et je ne comprends pas non plus pourquoi ceux qui ont lancé la PNL n’ont pas mis l’accent sur ces faits. Après tout, à mon avis, ils n’ont pas moins fait que de valider la PNL en lui donnant davantage de crédibilité à sa naissance. Voici quelques éléments dont nous avons hérité de la Gestalt.

La conscience sensorielle

C’est Fritz Perls qui a mis l’accent sur la conscience, en particulier sur la conscience basée sur le sensoriel grâce à son exercice : “Maintenant je suis conscient …”. Il invitait les personnes à commencer chaque phrase ainsi de façon à développer leur « conscience sensorielle ». Cela invitait les personnes dans le présent (et à être présents à ce moment).

“Devient conscient de ses gestes, sa respiration, ses émotions, sa voix, ses expressions faciales. Plus il devient conscient de lui-même, plus il apprendra qui il est. « Maintenant, je suis conscient … » L’Approche Gestalt » (p.65)

 « … le patient doit prendre conscience de ses sens ». Il doit apprendre à voir ce qui est présent et pas ce qu’il imagine être là. Il doit arrêter d’halluciner, de transférer et de projeter. « L’Approche Gestalt (p.104)

Le système sensoriel de représentation

La PNL a également puisé son objectif de la VAK. Une large description de chaque système sensoriel est détaillée dans le 3ème chapitre de « La Thérapie Gestalt » (1951). Perls y passe en revue les systèmes visuel, auditif et kinesthésique (conscience corporelle) comme bases du souvenir, de l’imagination, du ressenti des émotions, de la verbalisation. La PNL n’a pas inventé le VAK “Visuel-Auditif-Kinesthésique (qui provient des expériences et des processus de la Gestalt qui datent du début des années 50).

Les modèles et schémas     

En PNL, il y a une multitude de ce que l’on nomme « modèles ». Ils ne sont pas nouveaux. En fait, dans l’ouvrage de 1951 sur la « Thérapie Gestalt », il y en a des douzaines et des douzaines nommés « expériences ». Le principe était d’amener les personnes à expérimenter avec leur conscience pour la changer en essayant de nouvelles alternatives. Fritz Perls et ses co-auteurs, Ralph Hefferline et Paul Goodman ont présenté « les expériences comme des essais » facilitant les personnes à engager des observations spécifiques sur eux-mêmes. Leurs expériences confirmaient ou infirmaient alors une idée ou une hypothèse. C’est évidemment le but de toute expérience scientifique. Elle ne cherche pas à “prouver” quelque chose mais plutôt à confirmer ou infirmer une hypothèse qui est testée.

La modélisation Holistique et le constructionnisme

Perls définit la « Gestalt » comme une « configuration, structure, thème, relation structurelle (Korzybski) ou comme un tout organisé… » (1951, p. IX). Ils reprirent aussi la distinction contenu/structure de Perls qu’il présentait de manière répétitive et dont hérita la PNL. Ce fut également par Perls et la Gestalt qu’ils firent la connaissance de Korzybski. Dans “la thérapie Gestalt “, Fritz cita la Sémantique Générale d’Alfred Korzybski.

« Même si le contenu (ce qui est dit) est important, c’est davantage la structure, la syntaxe, le style qui révèlent le caractère et les motivations sous-jacentes ». (la Thérapie Gestalt, p. 216)

« La thérapie consiste à analyser la structure interne de l’expérience actuelle… pas tellement ce qui’ est expérimenté, ce dont on se souvient, ce qui est fait, dit, etc., mais plutôt “comment” ce dont on se souvient fait souvenir ou comment ce qui se dit est dit… »

« Une gestalt est un modèle, une configuration, la forme particulière d’organisation des parties individuelles qui participent à sa transformation. Principe de base : la nature humaine est organisée en modèles ou touts. » l’Approche Gestalt (p.5)

Du pourquoi au comment

En PNL, nous insistons beaucoup sur le fait de ne pas demander “pourquoi”, en particulier quand une personne est dans un état sans ressource. A la place, nous nous concentrons sur le “comment”, ce qui nous permet de mettre en avant la structure d’une expérience. Encore une fois, il ne s’agit pas d’une invention de la PNL. On la doit à Fritz.

« La thérapie orientée sur le passé est invalide parce que les “Pourquoi” de la névrose d’un patient n’expliquent que peu de choses. Le “Pourquoi” ouvre une série infinie de questions qui peuvent trouver leur réponse dans une cause première auto-causée. Comment une explication qui fait de la tante la méchante dans la pièce résout son problème. Une telle explication ne fait qu’autoriser le patient à projeter toutes ses difficultés sur la tante. Cela lui apporte un bouc émissaire pas une réponse ». l’Approche Gestalt (p.54)

« Ce sont les questions qui commencent par “pourquoi ?”. Ces questions du pourquoi ne produisent que des réponses toutes prêtes, engendrent des réactions sur la défensive, des rationalisations, des excuses, et l’illusion qu’un événement peut être expliqué par une seule cause. Ce n’est pas le cas avec le “comment”. Ces questions s’adressent à la structure d’un événement et une fois que celle-ci est claire, elles permettent de trouver la réponse à tous les ‘”pourquoi”. Si nous passons notre temps à chercher des causes au lieu de rechercher des structures, nous pouvons tout aussi bien abandonner l’idée de thérapie et rejoindre le groupe des grands-mères inquiètes qui attaquent leur proie par des questions sans intérêt comme “Pourquoi as-tu attrapé ce rhume ?”, “Pourquoi as-tu été si vilain ?”. L’Approche Gestalt (p. 77)

Les distinctions fond/forme

Dans une Gestalt impliquant la relation entre la forme (représentation) et le fond et dans une “bonne gestalt”, une figure se détache du fond pour qu’elle finisse ce qui est commencé. Et qu’en est-il de cette déclaration de Fritz : “Dans un tel cas, toute l’attention tend à couler du fond de ce que l’on est dans la forme de ce que l’on devient”. A mon sens, cela ressemble à la structure du modèle Swish. Se pourrait-il que le modèle Swish de la PNL ait pu émaner à l’origine de Fritz et que quelqu’un (Christine Hall, d’après ce que j’en sais) ait inventé un processus pour mettre en pratique le Swish.

Le modèle de guérison des phobies

En PNL, nous avons un modèle qui « guérit » les phobies et qui peut extraire la charge émotionnelle d’un état de forte réaction émotionnel. Le modèle implique de jouer un film jusqu’à la fin tel que vous vous en souvenez puis de le rembobiner jusqu’au début. C’est la raison pour laquelle je l’ai toujours nommé “Le modèle du film rembobiné”. Ce qui suit a été écrit dans le contexte “d’inversion de fonctions” et joué avec les images que les personnes se font dans leur esprit. Perls a dit : «Tourner les images à l’envers ». Cependant longtemps avant que Richard Bandler “revendique” son invention, Fritz Perls a écrit en 1951:

« Imaginez que les mouvements autour de vous aient lieu à l’envers, comme une image animée en mouvement inverse où un plongeur navigue gracieusement du plongeoir à l’eau puis, avec la même facilité, vole à nouveau de l’eau au plongeoir. » (la Thérapie Gestalt, p. 47)

Les distinctions du Méta-modèle 

Voici les distinctions que Perls a introduit. Les plus célèbres étaient ses défis constants aux opérateurs modaux de la nécessité : devrait, à l’obligation de, doit…

« Si vous dites, “je dois les faire”, d’où provient le “je dois” ?. Vous, apparemment, car vous n’êtes pas obligé de l’extérieur. Et si vous ne le faisiez pas ? aucun coup ne tomberait… Supposez que vous disiez : “je veux le faire mais une partie de moi s’y oppose”.

L’accent mis sur l’authenticité

L’une des choses que Bandler a entendu des enregistrements de Perls et qu’il a transcrit dans ce livre en 1973 concernait l’utilisation de la Gestalt pour permettre aux gens d’être vrais. C’était la façon de Perls d’évoquer l’auto-actualisation, un thème qui semblait échapper à Bandler et le mouvement de la PNL pendant de nombreuses années.

« L’idée de la Gestalt thérapie était de changer les humains de papier en personnes véritables. De faire vivre l’homme de notre temps dans son entièreté et de lui apprendre à utiliser son potentiel inné à être… un leader sans être un rebelle, centré au lieu de vivre de guingois.»  (l’Approche Gestalt p.120)

La responsabilité  

 Si il y a bien une chose que le premier Mouvement du Potentiel Humain a mis en avant, tout du moins selon Maslow et Rogers, c’est la notion de responsabilité. Perls en tant que leader de la deuxième génération de ce mouvement l’a également mis en lumière. Voici deux citations du livre que Bandler a transcrit:

« Sans conscience, il n’y a pas d’acquisition du choix. » (L’Approche Gestalt p. 66).« La responsabilité est en fait la capacité à répondre, la capacité de choisir les réactions de chacun… la première responsabilité du thérapeute est de laisser passer des déclarations ou comportements qui ne sont pas représentatifs de soi, car ils sont la preuve du manque d’auto-responsabilité du patient. »   (L’Approche Gestalt p. 70)

Wow ! C’est beaucoup! Ce que nous présentons aujourd’hui sous le nom de « Programmation Neuro-Linguistique » a beaucoup hérité de la Gestalt. La PNL ne l’a pas inventé. Au lieu de cela, les auteurs de la PNL l’ont emprunté à la Gestalt, et n’ont pas réussi à reconnaître leur source. Ils se sont tenus sur l’épaule de ces géants et ont vu plus loin, mais n’ont pas pleinement reconnu ces épaules.

Les contributions de Satir à la PNL 

Dans «Les bases Gestalt de la PNL » (11 juillet) je suggérais que ce qui est devenu la PNL était extrêmement dépendant de la Gestalt Thérapie. Après tout, cela émergea d’un cours de Gestalt. Fritz Perls a bien été la personne modélisée par Bandler, une personne qui s’appelait elle-même le  « vieil homme sale ».

En conséquence, Fritz Perls apporta davantage à la PNL que Virginia Satir et Milton Erickson.

Rien de cela ne doit discréditer la PNL, bien au contraire. Cela crédite les sources de tout professionnel. Reconnaître les sources permet d’établir une crédibilité du domaine comme cela se pratique dans tout domaine académique.

Cette fois, je m’intéresse aux contributions de Virginia Satir à la PNL. Comme noté plus loin, elle a beaucoup contribué à la PNL. Et, à la différence de Perls ou d’Erickson, elle visita fréquemment les groupes Meta du début desquels la PNL est issue. A l’exception des «catégories de Satir», les fondateurs ne retinrent que peu d’enseignements des livres de Satir. Dans l’histoire de la PNL, un an après le cours sur la Gestalt de Richard et Frank, le Docteur Spitzer envoya Richard au Canada pendant un mois pour enregistrer les travaux de Virginia sur les constellations familiales.

Le rapport

Alors qu’ils possédaient les “systèmes représentationnels” de Perls, Grinder et Bandler comprirent qu’ils avaient été magistralement utilisés par Virginia. Mon idée est que Virginia étant une personne de très grande taille (entre 1,86 mètres et 1,88 mètres), elle pouvait facilement intimider les gens. C’est pour cela qu’elle a appris à  harmoniser ses comportements et ses mots avec ceux des autres. Ainsi, c’est d’elle que la PNL tient « les structures du rapport » permettant de s’harmoniser avec les comportements des gens. 

Plus tard, juste avant sa mort, le Docteur Spitzer parlait avec Fritz et décrivit Virginia. Fritz dit qu’elle était « la personne la plus encourageante qu’il avait connu ». (1972, p.x). C’était également sa préoccupation. Elle se concentra sur le développement de personnes et de familles encourageantes comme le révèle une lecture rapide de « Peoplemaking ».

Les catégories de Satir

Elle s’est aussi concentrée sur la communication et à partir de là, ils ont reproduit « Les catégories de Satir » concernant la communication : blâmer, apaiser, distraire, calculer et niveler (parler assertif). Ces catégories ont été reproduites dans les livres de PNL des débuts puis les années passant, elles furent finalement abandonnées.

´La communication est le plus grand facteur déterminant quel type de relation il crée avec les autres et ce qui lui arrive dans le monde le concernant… Nous payons un lourd tribut lorsque nous ne voyons ni n’écoutons avec précision et nous finissons par faire des hypothèses que nous traitons comme des faits. (P. 30, 48)

Dans « Peoplemaking », elle passa en revue tous les systèmes de représentation : visuel, visuel-kinesthésique, auditif et même olfactif (35-39, 41) et écrit largement sur notre manière de les utiliser chacun dans nos communications interpersonnelles.

La pensée systémique

Alors que la Gestalt est par nature systémique et holistique, (ce que Perls met en avant dans ses écrits), c’était encore plus important dans le travail de Virginia. Après tout, elle est reconnue pour être à l’origine des “systèmes familiaux”. Pour elle, la famille est “l’usine” où la personne est construite, ce qui fait des parents les constructeurs de personnes (p.3)

« Les relations familiales sont extrêmement complexes. … Vous devez apprendre “comment’ faire fonctionner ce système de manière vitale”. “La réponse de nivellement vous permet de vivre comme une personne complète (réelle, en relation avec votre tête, votre cœur, vos sentiments et votre corps”. (p.78)

La notion d’état

Satir met l’accent sur les « états ». Elle utilisa cette terminologie et c’est probablement grâce à elle que le mot “état” est entré dans le vocabulaire de la PNL. L’état auquel elle faisait référence était l’estime de soi. Puis vinrent la sécurité, la crainte et la colère. « L’intégrité, l’honnêteté, la responsabilité, la compassion et l’amour (tout cela s’écoulerait facilement de la personne dont le niveau d’estime serait haut » (p.22)

Les modèles et schémas

Satir a créé plusieurs exercices que de nos jours nous nommons des schémas. Il y a les exercices « voulez-vous dire…» (49-51) pour que les personnes mettent en pratique des suppositions et continuent jusqu’à trouver trois bonnes suppositions. Elle mis en garde à propos de la lecture de pensée (52) distinguant la description du jugement (55).

Pas de « Pourquoi ? » – « comment ? »

Tout comme Perls mît en lumière le fait de “ne pas demander Pourquoi” et de plutôt demander “Comment” (comme mentionné dans le dernier article), Satir fit de même. Une fois de plus, cela ne vient ni de Richard ni de John.

« Comprendre le système aide les gens à poser les questions du “comment” à la place des questions du “pourquoi”. Vous savez à quel point vous devez travailler avec la question du “pourquoi” afin qu’elle ne sonne pas comme une question liée au blâme. … Les questions du “comment” attirent l’information et la compréhension, les questions du “pourquoi” produisent une attitude défensive ».  (p. 119)

Les parties, les parties de parties, l’Intégration

L’une des contributions significatives de Satir fut son travail sur l’intégration et bien sûr ses “parties de parties” ont été conçues spécifiquement pour cela. De là, est issue la discussion en PNL au sujet des “parties” et des modèles pour intégrer les parties. C’était l’objet d’une grande partie du Volume Il de “La Structure de la Magie” et l’un des motifs y était présenté (Vol.II, p. 74-76).

L’intention positive

L’un des principes de la PNL est que “derrière tout comportement, se trouve des intentions positives”. L’intention positive peut ne pas être présente au 1er niveau d’intention et peut se trouver au 2ème, 3ème ou à un niveau supérieur (intention d’intention) et cependant être présente. Satir a travaillé à partir de cela et elle est peut-être la source de ce présupposé.

«Je n’ai jamais rencontré un être humain qui soit totalement mauvais. Cela demande beaucoup de maturité et de compréhension de la part d’un adulte pour le reconnaître».(p. 183)

Steve Andreas a noté ceci à propos de Virginia Satir : « L’un des plus puissants aspects du travail de Virginia était sa supposition que les “intentions” de tous étaient positives, même si le comportement était horrible…» (1991, p.4) 

La bonne formulation de l’objectif

Steve Andreas a modélisé 16 des schémas comportements de Virginia dans le livre qu’il lui consacre. Il y suggère que le modèle de PNL de l’objectif bien formulé provenait d’elle.

 « Le travail de Virginia était guidé par les questions basiques sur le résultats : Que voulez-vous ? Comment savez-vous quand vous l’obtenez ? Qu’est-ce qui vous arrête maintenant ? De quoi avez-vous besoin pour l’obtenir ?. Elle a également compris que les réponses à ces questions doivent être spécifiques en terme sensoriel…» (1991, p.3) 

La lecture de pensées

S’il y a un modèle de langage que Virginia trouvait difficile, c’était la lecture de pensées. Avec les familles et les couples, elle considérait la lecture de pensées comme le plus grand destructeur de communication, d’intimité et de compréhension.

« Vous ne savez pas vraiment ce que je ressens, ce qu’est mon passé, ce que sont mes valeurs et ce que mon corps fait précisément. Vous ne faites que supposer et avez des fantasmes et je fais de même à votre sujet. Sauf si les suppositions et les fantasmes sont vérifiés, ils deviennent des “faits” et en tant que tels ils peuvent conduire à des pièges et des ruptures. » (1972, p. 33) « Ecouter et regarder exige toute notre attention. Nous payons le prix fort lorsque nous ne voyons ni n’écoutons avec précision et finissons par faire des suppositions en les traitant comme des faits. … comme il est facile de mal comprendre quelqu’un en faisant des suppositions au sujet de ce qu’il dit. Cela peut engendrer des résultats sérieux … ceci nous amène à ce que je considère comme l’un des obstacles les plus impossibles dans les relations humaines. C’est l’hypothèse selon laquelle “vous’ savez toujours ce que je veux dire”. Le principe est celui selon lequel si nous nous aimons, nous pouvons et devrions aussi lire les pensées de chacun de nous ». (1972, p. 48, 50, 53) 

Les questionnements sur la position Meta.

Même si le questionnement Meta ne trouve pas ses origines dans la PNL mais dans le coaching Meta, les fondateurs de la PNL auraient pu le découvrir. Ils en étaient tout près.

« Cette nouvelle question qui est caractéristique du travail de Satir est : “comment ressentez-vous vos émotions à propos de ce qui est en train d’arriver ?”. Considérez cette question à la lumière du Meta-Modèle. Il s’agit essentiellement d’une demande de la part du thérapeute pour inciter le client à dire ce qu’il ressent à propos de sa structure de référence, son modèle du monde … » (La Structure de la Magie, Volume I, p. 161)

Avec une telle question, Virginia a pu aller en position Meta et traiter des cadres supérieurs à l’expérience et au-delà. «Que ressentez-vous (un sentiment méta) “à propos” de vos émotions (vos émotions primaires de premier niveau) “à propos” de ce qui est en train d’arriver (l’expérience dehors dans le monde) ?»

Les méta-modèles de satir et les états internes  

J’ai réalisé une critique du livre de Virginia «Thérapie des familles conjointes» (1964) puis d’un autre livre à son sujet (un livre dont je ne connaissais pas l’existence). Ces deux ouvrages donnent plus d’informations sur sa contribution à la PNL.

Pour commencer, son livre « thérapie des familles conjointes » (1964) a été publié par Spitzer et sa maison d’édition : Science And Behaviour Books, et a été écrit presque 10 ans avant les débuts de la PNL. Jusqu’à ma critique de la semaine dernière, je n’ai pas réalisé le sens de ce livre. Par exemple, dans le chapitre 8 « Communication : un procédé pour donner et obtenir des informations », elle présente deux des hypothèses de base de la PNL : vous ne pouvez pas ne pas communiquer et le sens de votre communication est la réponse que vous obtenez..

Puis, elle présente son « Méta-Modèle » : les distinctions que vous reconnaîtrez comme partie du Méta-Modèle de la PNL. Les exemples suivants proviennent directement de ses écrits qui ont été intégrés dans le langage ou dans la communication de la PNL.

  1. Les quantificateurs universels. «Si une personne ne parvient pas à comprendre que les mots ne sont que des abstractions, il aura tendance à généraliser…» « Tout le monde est comme ça» «Personne ne m’aime» «Toutes les femmes sont…» (p. 82).
  2. Origines perdues indiquant la permanence. « Il comprendra que ce qu’il perçoit ou évalue ne changera pas » « C’est sa façon d’être » « J’ai toujours été comme ça » «C’est la vie ».
  3. Soit/Ou (dans le Méta-Modèle élargi) : « Il comprend qu’il n’y a que deux alternatives possibles lors de l’évaluation des perceptions et des évaluations ; il fait une dichotomie ou pense en terme noir et blanc » «Soit elle m’aime soit elle ne m’aime pas » « Ça le construira ou le détruira » p. 84 
  4. Lecture des pensées. « Il prétend qu’il peut entrer dans la tête d’un autre. Il opère comme “une boule de cristal” et agit comme un porte-parole pour les autres » « Je sais ce que tu veux dire » « Je sais ce qu’elle veut réellement dire » « Tu sais ce que je veux réellement dire » (p. 83-84) 

Virginia présente plusieurs des « véritables questions » qui sont devenues dix ans plus tard les questions du Meta-Modèle pour confronter les mauvaises formulations (p. 85). Elle n’appelle pas les déclarations “mal formulées” mais “dysfonctionnelles”. Voici des exemples de communication dysfonctionnelle (des messages qui ne sont pas clairs :

« Que voulez-vous dire quand vous dites que cette image est laide ? »
« Que fait-elle qui vous semble égoïste ? »
« Comment pouvez-vous savoir ce à quoi je pense ? »
« Que voulez-vous dire par “tout le monde” est comme ça ? Voulez-vous parler de votre femme, votre patron, ou de qui ? »
« Voulez-vous parler de toutes les femmes ou simplement des femmes que vous avez connu ? »
« Qu’est-ce qui ne fonctionne pas ? Quoi en particulier ? »
« Où exactement ces choses-là vous sont-elles arrivées ? Chez vous ? Au travail ? »
« Pourquoi êtes-vous surpris que j’aime le poisson ? Vous, pas. Mais cela ne veut pas dire que je ne l’aime pas »
« Que voulez-vous dire par faire quelque chose “de la bonne manière” ? Voulez-vous dire “à votre’ manière” ou quoi ? »

Si Richard et John ont créé la PNL en modélisant les «structures de la magie» de Virginia, nous savons maintenant qu’ils tirent l’essentiel du Méta-Modèle des travaux de Virginia. Il est intéressant de noter qu’elle avait mis en garde sur l’abus de l’utilisation de ses questions afin d’éviter à une personne de devenir un Méta-Monstre !

« Quiconque qui clarifierait ou qualifierait perpétuellement semblerait dysfonctionnel tout autant que la personne qui ne le ferait que rarement. … celui qui recevrait ces informations d’un donneur à qui l’on demanderait de clarifier semblerait grincheux, peu coopératif et irritant ». (1964, p. 89)

Ils n’ont pas retenu d’autres présupposés mis en lumière par Virginia qui auraient pu devenir des présupposés de la PNL comme :

« Les humains ne peuvent pas communiquer sans simultanément communiquer de manière méta. Les humains ne peuvent pas ne pas méta-communiquer. » (p. 97)

« Tous les messages contiennent des demandes en eux-mêmes qui ne sont pas toujours exprimées verbalement. Ce sont les méta-communications».(p. 100). « La demande qui fait partie de tout message peut être ou pas exprimée de manière littérale ». (102)

Modéliser Virginia 

Dans ma recherche sur la provenance des modèles  PNL, sur la manière dont ils sont apparus et qui contribua à quoi, j’ai découvert très récemment un livre que je ne connaissais pas. Je n’aurais jamais pensé qu’il pouvait avoir un rapport avec les origines de la PNL. Ce livre « Des Nouvelles de Confort et de Joie » : Une Anthologie du Changement, (1975) traite de Virginia Satir, Fritz Perls, Sheldon Kopp et Raven Lang. Il a été publié et édité par le Docteur Robert Spitzer l’année de la publication des premiers livres sur la PNL.

Le chapitre le plus incroyable de ce livre concerne une interview datant de 1974 de Virginia Satir par Spitzer, Richard Bandler « qui est en charge de la production » (des publications Science and Behaviour !) et de Peggy Granger « qui fait partie de l’équipe éditoriale». (p. 111). Le chapitre intitulé « Quand je rencontre une personne » est un enregistrement  de Virginia parlant de ses croyances et attitude en tant que Thérapeute Familiale. C’est ce que l’on a de plus proche de la modélisation des attitudes de Virginia. Et alors qu’elle mentionna la présence de Richard Bandler lors de cette interview, il n’y eut ni interview ni modélisation.

Que pouvons-nous trouver dans cette discussion ouverte qui nous donne un aperçu de ses travaux ? Elle dit «j’aimerai commencer par ce qui se passe en moi lorsque je pense à moi en venant en aide à une autre personne». (1975, p. 111)

J’interprète leur présence comme un indicateur qu’ils ont « atteint les limites de leur capacité à faire face » et comme « une recherche d’une nouvelle compétence à mieux faire face » (111). « Ce à quoi je travaille, c’est d’aider les personnes à chercher une façon différente de faire face». (119) «… je travaille avec un procédé pour faire face plutôt qu’avec un procédé de résolution de problèmes.» (122) J’imagine « la vie qu’il est et qu’il a » … « pour voir ce qu’il a à l’intérieur». (112)
Je cherche à « atteindre l’estime de soi de chaque membre de la famille». « Je sens qu’aucun changement ne peut avoir lieu chez les gens sauf si ils commencent à ressentir l’estime d’eux-mêmes ». (113)
Je cherche à me connecter à la « personne », « je sens que je vous donne la mienne ».
Je commence avec ce que la personne veut, pas avec une discussion à propos du problème. (113) « Qu’espérez-vous qu’il vous arrive en venant ici ? » (116)
« Je vois les personnes devant moi donner le meilleur d’eux-mêmes à partir de ce qu’ils ont appris ».(114)

Ma recherche et mes efforts sont focalisés sur comment  « aider à ces personnes à devenir “réelles” les unes avec les autres ».
« J’aime prendre une photo “vivante” aussi vite que possible. … Je trouve que les mots sont plus utiles quand il y a une photo ; j’appelle cela « sculpter »  ou « posture » … « en réalité, les mettre en position de le faire le rend plus “réel” ». « Cette façon de sculpter a de la valeur car cela rend explicite ce qui se passe ». (117).
« Je me considère comme le leader du processus pendant l’interview mais pas le leader des personnes. Je vérifie tout ce que je fais avec eux avant de le faire, ainsi je suis un leader fort du processus ». (118)

« Je veux aider les gens à être les créateurs de leur propres choix; et avant qu’ils ne puissent le faire, ils ont besoin d’être libres de prendre des risques. Ainsi, je vérifie avec eux que leur volonté à entreprendre quoi que ce soit est une pièce très importante de cette interaction ». (118).
Virginia révèle davantage à son sujet dans le dernier chapitre de «Thérapie Familiale Conjointe» (1964) intitulé « Impliquer le Système Plus Large » (pp. 261-269).
Mon attitude d’espoir dans le sens d’aider les gens à changer remonte à loin. Je suis convaincue que tout le monde peut grandir. C’est une façon de les connecter à leurs ressources intérieures. C’est la tâche thérapeutique ». (264)
Je ne reproche rien. « Je ne reproche à personne (certainement pas aux parents) ce qui donne aux personnes un meilleur ressenti pour venir aux sessions de groupe. C’est une attitude qui reconnaît aussi que j’ai à faire à des personnes intelligentes…»
Je prépare « la scène pour l’éveil de ressources internes » en posant des questions afin d’obtenir des membres de la famille qu’ils disent que ce que je fais avec eux, ils ne l’ont jamais vu auparavant.. « Il y a peut-être d’autres parties que vous n’avez pas remarqué ». (266)
Lorsque je crée une sculpture : « J’ai une idée… voulez-vous l’essayer avec moi ? » …laissez-moi vos corps pour un temps et je vous les rendrai . Je mets beaucoup d’humour dans tout ce que je fais ». (267)
« L’humour est une partie très importante de mon travail ». (268)
« Je crois que les personnes peuvent supporter des problèmes difficiles de manière plus créative lorsqu’elles se sentent bien avec elles-mêmes ». (268)

Aujourd’hui, tout ceci résonne très PNL et il n’est pas étonnant que cela provienne directement de l’une des personnes qui a été modélisée depuis le début.

Auteur : L. Michael Hall, Ph.D. Neuro-Semantics Executive Directo meta@acsol.net

Neurons Meta Reflections Neurosemantic-History of NLP  

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